Chopin
Préludes op. 28.
Maurizio Pollini. DG, 1995.
Entamés vraisemblablement dès 1835 et achevés à Majorque en 1839, lors de la fameuse escapade romanesque avec George Sand, les vingt-quatre constituent sans doute l’oeuvre la plus importante de Chopin, non seulement parce qu’elle résume à elle seule son, aussi différents soient-ils. Entre litote évanescente et étude de caractère, alternant la jubilation la plus vive et la dépression la plus noire, ces pièces très versatiles durent de trente secondes à deux minutes (seul l’ atteint les cinq minutes). Chopin y ose une radicalité formelle qui pose un dilemme aux interprètes: privilégier l’unité du cycle, ou bien traiter chaque prélude comme un tableau en soi, au risque d’en faire de simples caprices poétiques dispersés? Ce qui semble improvisé ne l’est nullement et il appartient au pianiste géomètre de rassembler les fragments de cette géniale mosaïque et de ses fulgurances, qui sont autant de coups d’épée dans l’âme.
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