Adulée autant que redoutée, la pédagogue qui régna longtemps sur la vie musicale française ne doit surtout pas faire oublier l’interprète. Des transferts exemplaires lui rendent précisément justice : magistralement reportés, ses enregistrements des années 1930 montrent une Marguerite Long au sommet de ses moyens, quitte à bousculer nos certitudes sur cette fameuse « école française », synonyme de jeu perlé et de transparence.
Une évidence aussi : rien ne vaut les témoignages de première main car, Chopin excepté, ne figurent ici que des compositeurs côtoyés par la pianiste, ou avec lesquels elle travailla directement leurs œuvres. Cette proximité s’entend à chaque instant, et notamment chez Fauré (héros du premier volume), avec qui les relations furent pourtant fraîches quelquefois.
Sommets
Lui qui se plaignait souvent d’être joué « en abat-jour » trouve en elle une avocate hors pair avec un bouquet de pièces tantôt urgentes ou sanguines d’où se détachent la ou le . Plus tardives mais tout aussi recommandables, les sessions chambristes avec le Trio Pasquier ou avec Jacques Thibaud et Pierre Fournier dans