Continuant sa série consacrée au Wilhelm Backhaus d’avantles années Decca, APR se penche pour ce troisième volet sur les enregistrements de studio de la décennie 1940, tandis que Profil rassemble en 5 CD tous les Brahms et Beethoven gravés avant guerre pour His Master’s Voice.
Oubliez les témoignages tardifs de l’artiste, bridé par le studio quand il pouvait prendre tous les risques en concert ! Son image gagne, grâce à ces deux nouvelles parutions, un sacré coup de jeune. Le Scherzo op. 4 de Brahms, au seuil du coffret Profil, donne le ton : fier, puissant, presque arrogant, d’une suprême liberté et toujours très joueur.
C’est une vraie déflagration qui se poursuit dans les cahiers de variations ou les valses – rappelons que le vieux compositeur avait croisé la route du tout jeune Backhaus en 1895 et l’avait adoubé. Si la poésie automnale des derniers Klavierstücke est parfois bousculée par cette énergie farouche, les deux concertos (avec Boult et Böhm) sont exemplaires, notamment le 2e pour l’imagination et la grandeur qui se dégagent de l’échange complice avec la Staatskapelle de Dresde.