L’enfant prodigue
Il était absent du coffret dédié par Warner aux « Premiers interprètes » de Debussy, et pourtant Marius-François Gaillard (1900-1973) aurait mérité d’y figurer, ne serait-ce que par son rôle, bref sans doute mais historique, dans la diffusion de ce corpus.
C’est, en 1916, à la faveur d’une série de concerts aux programmes aventureux, que le virtuose adolescent, formé par
Louis Diémer, capte l’attention de Claude de France, sans doute sensible à cette « ferveur mystérieuse » qui allait fasciner le critique Henry Malherbe.
« J’ai la passion de Debussy », confie-t-il trois ans plus tard à , alors qu’il se prépare à rendre un hommage à l’idole défunte : en trois soirées, il exécute par cœur (!) l’intégralité de sa production pour clavier seul. Emma Debussy, en témoignage de sa gratitude, offre à l’impétrant un premier jet de – une consécration. Beaucoup, ensuite, ne pardonneront pas à la veuve et son « gigolo » l’exploitation de fonds de tiroir : à la demande d’Emma, Marius-François orchestre le (enregistré par Naxos) et se met en tête d’« achever » laissée à l’état d’esquisses
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