Formé, comme violoniste, à Helsinki puis à Vienne, où les concerts dirigés par Wilhelm Furtwängler le fascinèrent, Paavo Berglund (1929-2012) fut un chef atypique. Gaucher, il inversait volontiers les gestes de signal, la main droite prenant le rôle dévolu à la gauche (phrasé, nuances). Il n’a pas eu le parcours d’un météore (Guido Cantelli, Carlos Kleiber), ni celui d’une étoile montante (Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen). Figure discrète et paternelle dont la carrière se déroula pour l’essentiel en Scandinavie, il est devenu, dès les années 1970, une référence incontournable dans son répertoire de prédilection : la musique nordique, britannique et russe de la deuxième moitié du XIXe siècle et de la première moitié du suivant.
Citons les concertos pour violon de Sibelius, Walton, celui – splendissime référence – de Britten avec la grande Ida Haendel, les deux pour piano (avec Cristina Ortiz) et le pour violoncelle (avec Tortelier) de Chostakovitch, et, dans une moindre mesure, le de Brahms (avec Menuhin et Tortelier) sans oublier le de Rachmaninov avec Leif Ove Andsnes : ils révèlent un aspect moins connu