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À la quête de la liberté: Du Nigeria vers l'Allemagne
À la quête de la liberté: Du Nigeria vers l'Allemagne
À la quête de la liberté: Du Nigeria vers l'Allemagne
Livre électronique1 379 pages17 heures

À la quête de la liberté: Du Nigeria vers l'Allemagne

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À propos de ce livre électronique

L´ancien esclave Francois se trouve dans l´oeil de l ouragan de la Revolution francaise en 1794 en Guadeloupe. Il prend part dans les guerres navales aux Antilles et est fait prisonnier de guerre des Anglais. Apres son echange, il revient en Guadeloupe et, comme membre du bataillon des Antilles, il prend part a la rebellion de mai 1802 lors de la reintroduction de l´esclavage, ordonne par Napoleon. Les survivants sont deportes de l´ile. Francois se retrouve en service a Mantoue d ou il deserte pour trouver asile sous une nouvelle identite dans le duche de Holstein. Il y fonde une famille en 1806. Il est ascendant direct de l´auteure.
Elle essaie de retracer sa biographie. A part de cela, elle fait une analyse des conditions en Nigeria, de la traite et de la societe et de la culture en Guadeloupe. Lesquels sont les facteurs menant à mai 1802? La deportation des soldats cause une affaire diplomatique internationale. Comment est qualifie la politique de Napoleon vis a vis les gens de couleur? Que se passe t il chez les pionniers noirs à Mantoue?
Francois est a la quete de la liberte, d une vie humble et digne hors des concepts de l´esclavage. Il trouve sa liberte dans le duche de Holstein. Un aspect de micro histoire dans la grande histoire est demontre.
LangueFrançais
Date de sortie24 nov. 2020
ISBN9783752635324
À la quête de la liberté: Du Nigeria vers l'Allemagne
Auteur

Sandra Willendorf

Sandra Willendorf, nee en 1967. Enseignement commercial, etudes Arts et Francais. Depuis toujours, elle s interesse a la region sub saharienne et aux Antilles. Elle devoile un secret de famille et découvre plus que 30 ans apres qu elle est descendante d un Antillais.

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    Aperçu du livre

    À la quête de la liberté - Sandra Willendorf

    Sommaire

    1. Prologue

    2. Qu’est-ce qu’une légende a à faire avec un test ADN ?

    Les étapes dans la vie de François Lacour / Jochim Friedrich Willendorf

    3. Situation en Nigeria

    3.1. Les Igbo

    3.2. Le rôle des Aro

    3.3. Leur voyage vers la côte

    3.4. Les Efik sur la côte

    3.5. Facteurs d’influence pour la traite négrière

    3.6. L’impact de la traite négrière sur la région du Nigeria

    3.7. Quelques chiffres sur la traite transatlantique

    3.8. La grande traversée sans retour

    3.9. La traite négrière avec enfants, hommes et femmes

    4. Dans les Caraïbes

    4.1. Connexion directe ou transfert à la Guadeloupe ?

    4.2. Après avoir accosté en Guadeloupe

    4.3. Structure, organisation et économie de la population

    4.3.1. Description de l'île Guadeloupe

    4.3.2. L’esclave

    4.3.3. La pyramide de la population

    4.3.4. La famille

    4.3.5. La mortalité infantile

    4.3.6. Professions et ascension sociale

    4.3.7. Contrôle social

    4.3.8. Les marrons

    4.3.9. Ascension dans le système par la libération

    4.3.10. Le pays et sa structure

    4.3.11. Urbanisation

    4.3.12. Production économique

    4.3.13. Conditions de la production

    4.3.14. Balance commerciale

    4.3.15. La Chambre de commerce

    4.3.16. Contrôle social de l'église

    4.3.17. Le rôle de la ville de Basse-Terre

    4.3.18. Missionnaires et éducation scolaire

    4.3.19. Contrebande à Basse-Terre

    4.3.20. La ville de Pointe-à-Pitre

    4.4. Conditions politiques comme précurseurs de la rébellion de 1802

    4.4.1. Batailles dans les Antilles

    4.4.2. Le premier terme du gouverneur Lacrosse

    4.4.3. Abolition de l’esclavage

    4.4.4. Blocus commercial, corsaires, émigration et guillotine

    4.4.5. Tous les esclaves entrants en Guadeloupe sont libres

    4.4.6. Les droits de l’homme des gens de couleur

    4.4.7. Les francs-maçons, la Société des Amis des Noirs et l’académie

    4.4.8. Le recensement

    4.4.9. Aucune directive d’application

    4.5. Les structures du militaire

    4.5.1. Organisation de la milice

    4.5.2. Légion de Saint-Georges

    4.5.3. Organisation du militaire - Bataillon des Antilles

    4.5.4. Le bataillon en captivité de guerre anglais

    4.5.5. Les structures de la marine

    4.6. Entre le terme de Victor Hugues et Lacrosse

    4.6.1. Flashback : Qu'est-ce que Victor Hugues a réalisé?

    4.6.2. Après le premier terme de Victor Hugues

    4.6.3. Le terme de Desfourneaux

    4.6.4. Comparaison de l’économie de 1790 et 1799

    4.6.5. Psychologie de la traite triangulaire

    4.6.6. Sous Napoléon: De nouvelles forces politiques deviennent actives

    4.6.7. Deux pas en avant et trois en arrière

    4.6.8. Deuxième terme de Lacrosse comme précurseur de la rébellion

    4.7. La rébellion surgit à l’horizon

    4.7.1. Le proconsulat de Lacrosse

    4.7.2. Le gouvernement provisoire de Magloire Pélage

    4.7.3. Proconsulat de Richepance - la rébellion de mai 1802

    4.7.4. Réception de la rébellion

    4.7.5. La déportation en France

    4.7.6. La rébellion dans les registres de l’état civil

    5. En Europe

    5.1. Les Pionniers Noirs

    5.2. Le chemin vers la liberté en Allemagne

    5.3. Rethwischdorf

    5.4. Développement à Ostholstein

    5.5. Le passage des déserteurs

    6. Évaluation des découvertes pour Lacour

    6.1. La famille de planteurs et négociants Lacour

    6.1.1. Une possible relation aux ordres religieux

    6.1.2. L’arbre généalogique de la famille

    6.1.3. La vie à Basse-Terre

    6.1.4. Anse-Bertrand et Petit-Canal

    6.1.5. Les recensements en Guadeloupe

    6.1.6. Anciens esclaves de la famille Lacour dans les registres d’état-civil de Basse-Terre

    6.1.7. Les actes notariés

    6.1.8. Gazette de la Guadeloupe

    6.1.9. Almanach de la Guadeloupe

    6.1.10. Réunions des citoyens

    6.1.11. Événements pendant la rébellion

    6.2. (François) (Lacour) de couleur et ses documents

    6.2.1. Le patronyme

    6.2.2. Bataillon des Antilles à Brest le 17 novembre 1794

    6.2.3. Le portrait du soldat

    6.2.4. Prisonniers de guerre des Anglais

    6.2.5. François dans l’état civil de Pointe-à-Pitre 1798-1802

    6.2.6. Actes d’affranchissements et actes de décès

    6.2.7. … et s’il était créole?

    6.2.8. Le château à Plön

    6.2.9. La naturalisation ou adoption

    6.2.10. Une route possible de Kiel/Plön vers Copenhague

    6.2.11. L’armée de Schleswig-Holstein

    6.2.12. Le demi-frère et le double dans le recensement de Kiel en 1803

    6.2.13. Le recensement dans le duché de Holstein

    7. Résumée de l’enchainement logique pour mon ancêtre

    7.1. Le chemin de la vie

    7.2. Raisons possibles pour une désertion

    7.3. Liaison de François Lacour vers la famille planteurs-négociants Lacour

    7.4. Existait-il une „route du Balkan"?

    7.5. L’arbre généalogique des descendants

    7.6. Expérience de discrimination / épilogue

    Annexe

    Répartition de l’espace parmi les descendants des Aro

    Civilisations cardinales Aro au bord de la zone centrale des Igbo

    civilisation

    Arochukwu lineage-group apparenté

    Arondizuogu

    Amankwu

    Ndiokwaraeze (Ndieni)

    Ujari

    Ujari (Ndieni)

    Ujari

    Nde-Okwu (Ndieni)

    Ibom

    Arondizuogu lineage groups avant 1890 et les possesseurs de terres probables avant

    Les nuclei des Arondizuogu lineage-groups

    Structure Arochukwu

    Liste de quelques proverbes des Igbo qui marchent avec le contexte

    Négriers introduisant des esclaves sous occupation anglaise 1759-1763

    Liste des négriers connus Biafra – Dominique 1783-1792

    Négriers Biafra-Guadeloupe

    Rapport de James Arnold, chirurgien sur RUBY de Bristol en 1787

    Extrait d’un journal, Black Prince vers Antigua

    Bataillon des Antilles / Brest / 17.11.1794

    Première abolition, décret du 16 pluviôse An II – 04.02.1794

    Mai 1802 dans la presse française

    Rapports mai 1802 et déporation dans la presse américaine

    Rapports mai 1802 et déportation dans la presse anglaise

    Réintroduction de l’esclavage après le traité d’Amiens, 30 floréal An X (20 mai 1802)

    Décret du 16 juillet 1802 qui souligne la réintroduction de l’esclavage

    Répétition du décret du 16 juillet 1802

    Fièvre jaune du général Ernouf

    Ode à la liberté

    Contrôle de troupe - Situation de l’armée en Guadeloupe en 1802

    Contrôle de troupes des Pionniers Noirs

    Chronologie de la déportation et organisation de troupes Pionniers Noirs

    Grosso modo kilométrage de François Lacour

    Portraits de quelques membres de la famille Willendorf

    Documents François Lacour / Jochim Friedrich Willendorf

    Recensements Duché de Holstein

    Recensement 1803 duché de Holstein, Rethwischdorf

    Recensement Frauenholz, 1835

    Recensement 1835, duché de Holstein, Rethwischdorf

    Emigrants dans des listes de passagers

    Arbre généalogique de la famille Willendorf

    Tableaux

    Illustrations

    Bibliographie

    Filmographie

    Archives et bases de données

    1. Prologue

    La présente étude traite d'un sujet qui a déjà été vécu des millions de fois par des personnes en migration, à la recherche d'une vie meilleure, et duquel leurs semblables font l'expérience même dans le présent.

    Les conditions sociales, politiques et économiques externes affectent les régions, les groupes individuels et les personnes. Ceux-ci doivent apprendre à les gérer. Ils ont différentes options : s'adapter, se révolter, rechercher leur propre voie ou, tout d’abord : survivre.

    En l'espèce, j'essaie de retracer les conditions qui ont affecté mon ancêtre il y a environ 200 ans - au Nigeria pour ses parents -, en Guadeloupe, en France, en Italie et en Allemagne, et sur la voie qu'il s'est engagé à revendiquer pour sa liberté, ou pour le fait de vivre comme un être humain.

    Si l'on réduit l'expérience de la vie et celle des événements à venir, à la perspective du cerveau, celui-ci veut toujours prévoir la survie à partir de tous les informations entrantes possibles de l'environnement, résoudre les problèmes et aligner le comportement de l’être humain avec l’environnement. Cela concerne les expériences physiques et émotionnelles extrêmes faites à la limite aussi bien que es situations quotidiennes.

    Par exemple, un problème peut être rencontré dans différentes cultures et sociétés, telles que la culture tribale africaine des Igbo, les conditions sur le navire négrier, dans la société de plantation en Guadeloupe, dans l'armée du bataillon des Antilles dans la guerre et en paix, la déportation à Brest, l'utilisation dans les Pionniers Noirs, la désertion au-dessus des Alpes, l'orientation et la voie de la survie en tant que déserteur au milieu de l'agitation des pays autrichiens et germanophones vers la mer Baltique.

    En ce qui concerne les autres êtres humains environnants, mon ancêtre a dû interagir avec différentes attentes ou comportements requis de la part de son entourage et s’adapter de manière appropriée.

    Ses parents étaient probablement incorporés dans un clan Igbo. L’esclavage et la déportation sur la côte ont entraîné la perte douloureuse de leurs parents et de leurs frères et sœurs, de leur clan, de la patrie, de ses traditions et de sa culture. Dès lors, il fallait obéir sous la contrainte, sur le chemin vers la côte, lors du passage transatlantique et dans la société coloniale guadeloupéenne. Le fils, mon ancêtre, devait obéir à son maitre et plus tard, aux ordres militaires.

    En plus du problème fondamental de survie consistant à avoir suffisamment de liquides et de nourriture, rester en bonne santé et fort mentalement, ne pas s’abandonner ou prendre bien soin de maladies et de blessures, ne pas être à la merci des batailles et des combats, vivre sous un toit sécurisé, il fallait aussi surmonter les barrières linguistiques. Outre l'un des dialectes Igbo - que mon ancêtre pouvait peut-être encore parler sur la plantation quand il n'était pas découvert, et s’il y avait d'autres esclaves Igbo dans la plantation qui comprenaient son dialecte - il s'agissait de créole, français, un peu d’anglais - peut-être un peu italien et plus tard certainement le patois allemand du nord Plattdütsch. Dans quelle mesure mon ancêtre pouvait apprendre l’allemand standard, je ne le pouvais pas découvrir.

    Ces tactiques et expériences de survie et d'adaptation étaient colossales et fondamentales, elles auraient dû profondément façonner mon ancêtre. Pour ces situations dangereuses dans lesquelles mon ancêtre s'est retrouvé plusieurs milliers de fois, on peut dire que le cerveau, pour survivre - ou l'être humain en soi - se pose consciemment ou inconsciemment la question suivante : Suis-je sûr ? La personne en face, est-elle en sécurité avec moi ? L'environnement est-il sécurisé ? Comment puis-je les évaluer ?

    La capacité de survivre à de tels moments, de développer et de survivre à des solutions, signifie une énorme quantité de pouvoir, à la fois au niveau individuel et au niveau du groupe. Puis-je grandir ou rompre dans des expériences limites et des situations extrêmes ?

    Les parents de mon ancêtre étaient alors - contre leur volonté - des réfugiés, alors qu'ils se dirigeaient de l'arrière-pays des Igbo vers les côtes nigérianes. Plus tard, dans les colonies, les esclaves se sont accoutumés à leur destin, s’ils n’ont pas révolté. Contre sa volonté, mon ancêtre a été désarmé en Guadeloupe et expulsé de l’île comme soldat du Bataillon des Antilles. Sur ordre de Napoléon, les soldats de couleur ont été transférés à Mantoue pour effectuer des travaux de terrassement et de fortification, mais pas pour combattre. Cette humiliation n'aurait pas correspondu à son libre arbitre, alors qu'il avait déjà fait le serment de service dans le bataillon des Antilles pour se battre pour la patrie de la France. Lors de la longue marche de plus de 1000 km qui séparait Mantoue de la mer Baltique, mon ancêtre était un déserteur et à nouveau un réfugié. Il cherchait une vie simple et sûre, sans esclavage, sans guerre et sans forces destructrices, il voulait simplement une vie humaine.

    En un sens, depuis la découverte de l’outre-mer par les marins, une première mondialisation a eu lieu. Il y avait et il y a des sociétés qui règnent sur les autres, des cultures et des prestiges différents.

    Sur la terre comme en mer et dans les colonies d'outre-mer, la vie de plusieurs millions de personnes en temps de guerre et de paix s'est tourbillonné en environ 15 à 20 générations. Par conséquent, il y a toujours eu des migrations, ce qui devrait également se refléter dans l'ADN de la majorité des gens, à leur grande surprise.

    Dans le cas présent, il est intéressant de voir comment l’histoire de la planète influe sur le destin individuel et comment, avec un peu de chance, de la combinatoire et des méthodes de base, même le destin d’un homme simple peut être prouvé.

    J'ai été incroyablement chanceux que l'acte de mariage d'Ostholstein, un journal d'un jeune noble von Witzleben à Plön et le récit d'une famille de planteurs de la Guadeloupe s'accordent parfaitement.

    Il est maintenant temps de se remercier pour le soutien, l’encouragement et la discussion d'aspects individuels :

    D'abord toute ma famille, sans laquelle ce travail n’aurait pas pu être fait ainsi que

    les cercles des paroisses de l'Église à Bad Segeberg, Hambourg, Hamburg-Harburg, Pinneberg, Kiel, Neumünster, Reinbek, l*équipe des Archives nationales du Schleswig Julia Liedtke, Kay Nico Horn, archives du département de Plön, l’équipe des archives de la ville hanséatique de Lübeck, l'équipe de la Bibliothèque de la ville et de l'Université de Hambourg; l'équipe des Archives d'Etat de Hambourg, l'Association culturelle de Rahlstedt Carmen Hansch, Werner Jansen, Detlef Kraack (Association de Schleswig-Holstein pour l’histoire locale), Peter Dörling, Manfred Bruhn de l’association AKVZ, Sylvina Zander des archives de Bad Oldesloe, Dirk Jachomowski Landesarchiv Schleswig-Holstein, président de l’association de fermiers Famille Werner Schwarz, domaine Frauenholz à Rethwisch, maires Eick et Jens Poppinga dans le village Rethwisch, le curé de l’Eglise dans le village Rethwisch, le conseil du village Willendorf, Peter Hennings, la Bayerische Staatsbibliothek Verena Pres, Martin Krieger Université de Kiel, Gisli Pálsson, Islande, pour les ultérieures sources qui m’ont bien aidé;

    l'équipe des Archives nationales CARAN à Paris et à Pierrefitte-sur-Seine, Bibliothèque Nationale François Mitterand, Paris, Service historique de la Défense et des Armées de Terre, Vincennes Paris, ANOM Aix-en-Provence, GHC Généalogie et Histoire de la Caraïbe Bernadette et Philippe Rossignol (+), Société d'Histoire de la Guadeloupe Gérard Lafleur, ADG Guadeloupe Gourbeyre Laure Tressens et Claude Garnier, entraide bénévole généalogique Colette Douroux et Annick François-Haugrin, l’équipe de Rigsarkivet Archives nationales du Danemark et d’Asbjorn Thomsen pour l’échange et les suggestions; Sue Giles Senior Curator British Empire and Commonwealth Collection Bristol Museums; Lorna Hyland Assistant Curator International Slavery Museum Liverpool, Tanja Fittkau Deutsches Auswandererhaus Bremerhaven, l’équipe du musée d’émigration Ballinstadt;

    Les historiens Sylviane A. Diouf, Bernard Gainot, Frédéric Régent, Sainte-Croix Lacour, David Eltis et Nick Radburn de slavevoyages.org, Erick Noël et Flavio Eichmann et l’archiviste de la ville d’Ahrensburg, Angela Behrens, pour l’échange et les suggestions ;

    et les amis et la famille Bénédicte Elting-Delabarre, Heinz-Hermann Elting, Luxembourg; Baaba Yankah-Odeuah et son mari, le groupe Mama Africa, Cologne, Tim Ford, Eric Cobb, Dr Gehrke et Dr Förster, Hildegard Krauss, Sven Sauter, Angela Joost et Yasmina, Amara et Ramon Willendorf pour leur support.

    J’ai été profondément émue par l’œuvre de l’artiste palestino-américain Nida Sinnokrot. À Saint-Pierre, Cologne, il a présenté un objet trouvé début décembre 2019 : un ancien conteneur d’expédition qui servait de bureau à Bethlehem. Conformément aux dimensions d’un salon arabe, des fenêtres ont été découpées sur deux parois du conteneur et des grilles en fer forgés typiques ont été placées devant. Nina s scié le conteneur en une douzaine de parties, comme il l’avait trouvé. Scié au sol, il y avait un de ces tapis en plastique surdimensionnés comme une imitation d’un tapis oriental dans des tons de brun. Le conteneur avait toujours la barre et la serrure pour le verrouiller. Il se tenait dans la nef centrale de l’église et Jésus veillait sur lui les bras écartés ; quelle contrepartie au sujet de la migration, de la liberté, de la fuite et du déplacement ! Dans le discours du vernissage, il a été dit que les marchandises des cinq continents avaient toujours été emballées dans des conteneurs et envoyées quelque part, et il en était ainsi, et cela est également arrivé à des gens qui sont en fuite partout. Comme je m’impliquais beaucoup dans ce travail à l’époque, j’ai été immédiatement reculé de 200 à 250 ans et j’ai pensé à mes ancêtres avec douleur. Puis quand l’intonation a commencé, comme le signal d’un bateau à vapeur entrant ou sortant du port - le compositeur ne pouvait savoir qu’il réveillait de telles connexions - je me suis sentie sur la plage de Calabar ou Bonny. Je me suis rapprochée du conteneur, presque dedans (il n’était pas accessible à cause du risque de blessures) et pensais, si les portes se fermaient, je voudrais perdre la tête sur ce navire négrier ! Je pouvais ressentir les sentiments et la folie qu’Equiano décrit dans son journal lors de la grande traversée dans la composition. Nida a été beaucoup ému par notre conversation, et moi, je l’ai été par son exposition. Je lui en suis reconnaissante.

    2. Qu’est-ce qu’une légende a à faire avec un test ADN ?

    Dans notre famille paternelle, l'anecdote a été transmise de génération en génération : Au début du XIXe siècle, un soldat de l'armée française de Napoléon aurait eu un rendez-vous avec une jeune allemande dans la baie de la mer Baltique près de Lübeck. Le résultat en aurait été un enfant de tempérament et d'apparence du sud de l'Europe.

    En tant que premier-né, j'ai trois frères et sœurs plus jeunes et ce tempérament et cette apparence du sud de l'Europe me prêtaient beaucoup d'attention, de même que mon père, sa sœur et leurs ancêtres - ainsi que mes frères et sœurs. J’avais reçu une bonne portion de mon ancêtre, semble-t-il.

    Au début des années 1970, en pleine crise du Biafra, mes parents ont failli d’adopter un enfant du Biafra. J'étais encore à la maternelle et je me souvenais d'être avec eux lors d'une soirée cinéma ou d'un diaporama pour s’informer sur ce projet. L'effort administratif a été trop élevé et mes parents ont abandonné le plan. Dans l’inconscient, mon père avait alors fouillé dans le terrain de ses ancêtres !

    À partir du milieu des années 80, avec la puberté, j’ai été fasciné par tout ce qui était lié à la musique afro-américaine et africaine. Mon père avait eu des leçons de piano en tant qu'enfant et adolescent. Au grand dam de son professeur de musique de l’époque, il n’était pas enthousiaste pour la musique classique. Au lieu de cela, il voulait jouer du jazz, swing, samba, bossa-nova, de la musique cubaine (mambo, cha-cha). Dans les années soixante à quatre-vingt, il a rendu fou les magasins de musique, car les employés devaient d'abord bibliographier ses notes et ses chanteurs et il ne pouvait récupérer les notes que quelques semaines plus tard. Les danses et les bongos le fascinaient également. Ma tante était également passionnée par la musique au piano et à l'accordéon. Dans la mesure du possible, mon oncle et son épouse ont entrepris des croisières dans les Caraïbes, la Scandinavie, les Maldives et tout ce que vous pouvez imaginer. Ma tante avait envers la mer Baltique - comme beaucoup de gens là-bas - un lien très fort avec la mer et les navires. Dans son temps libre, elle aimait mettre des vêtements de style tropicale et multicolore. Elle a préféré de porter des créoles, un mot qu’elle n’a pas cessé de mettre en relief par la prononciation, accompagné d’un sourire sachant bien les causes. Un jour, nous étions chez eux en visite à la fin des années 90, elle m’avait appelé dans sa chambre. Lorsque je suis entrée, elle a retiré sa perruque de grands boucles bruns de sa tête. Pour y faire paraître des cheveux crépus courts, d’un noir profond, de structure africaine. J’étais choquée et j’ai quitté la chambre sans en demander plus. Elle avait toujours insisté sur le fait qu’à partir d’une thérapie d’hormones dans les années 70, elle aurait perdu tous ses cheveux qui auraient cessé de croître et qu’elle serait contraint de porter des perruques depuis ce temps. Je crois que, vu de la perspective d’aujourd’hui, elle aurait plutôt essayé de cacher des aspects africains qui étaient lourds à supporter. Mon père a mentionné une fois étant jeunes, ils étaient appelés les deux „nègres et „tsiganes ce qui les a profondément stressés. Devant l’aspect d’avoir vécu lors le régime de Hitler et avoir vécu après-guerre, ce sujet n’a pas été traité plus profondément. Mes amis des Antilles m’ont dit que je n’étais pas tellement blanc et mon père non plus, ne référant pas seulement aux aspects physiques mais aussi a un certain charme et un caractère plein d’esprit qui ont toujours existé. La parenté âgée du côté de mon père n’a pas cessé de mettre l’accent sur le fait que j’étais une vraie Willendorf, lorsque j’étais petite. J’ignorais les faits tout simplement - et cela pendant 50 ans.

    Chaque fois que quelqu'un nous parlait de notre apparence et de notre tempérament, nous répétions le mantra de la baie de Lübeck. Cela ne me laissait pas en paix depuis trente ans : j'ai étudié la littérature, la musique et la culture afro-américaine toute ma vie.¹ La première clique avec laquelle je me suis déplacée venait de Guadeloupe, peu répandu en Allemagne. Je l'avais rencontrée lors d'un vernissage à Speyer, où un groupe du Ghana jouait des rythmes ouest-africains. L'un des membres du groupe était à l'école de conduite avec moi et je l'ai aidé à traduire la théorie en anglais et à suivre la leçon. C’est pour cela que j’avais appris à propos de leur soirée lors d’un vernissage d’artistes locaux. Je me souviens à peine de l'art exposé, mais par contre de la musique très bien.

    Je me souviens d'une douce soirée d'été au début des années quatre-vingt-dix. J’étais retournée chez mes parents pour un week-end du village étudiants et j'avais apporté une nouvelle cassette, comme c'était la coutume à cette époque, d'un disque enregistré. Je savais que je rencontrerais exactement les goûts de mon père et je lui ai joué les enregistrements de Machito - 1982 et de son Salsa Big Band. Nous avons tous les deux écouté attentivement la musique, presque pleuré et en voulions plus. Nous avions tous les deux un attachement profond au moment de la musique l'un pour l'autre, de l'artiste, de ce qu'il a exprimé avec sa musique et de sa région.

    Mes voyages, que j’avais entrepris avant mes études, m’emmenaient à Naples (où les Pionniers Noirs étaient utilisés après la désertion de mon ancêtre), en Corse (où je suis née), en Guadeloupe et en Martinique. Je me souviens d'une soirée qui ne pouvait pas être plus kitsch : Je me tenais sur la place de la Victoire à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe. C’était une soirée chaude, la lune au zénith. Mes genoux tremblaient - en fait tout mon corps. Je sentais que ma réaction à cet endroit et à ce moment était très forte et je ne savais pas pourquoi. Ma voix intérieure m'a dit que je ne devrais plus jamais quitter cet endroit. À ce moment-là, je ne savais pas qu'il y a environ 180 ans, mon ancêtre avait traversé cet endroit ou était dans le fort et avait été désarmé exactement à cet endroit le 6 mai 1802.

    Tout juste arrivée dans le village des étudiants, j'ai rencontré l'homme de ma vie, qui vient du Maroc. Nous sommes mariés et avons deux filles en pleine croissance. Alors ça m'a tiré dans le sud.

    Pendant mes études au séminaire de langues romaines, j'ai presque dû convaincre un professeur de linguistique d'écrire un exposé sur les langues créoles françaises. Jamais auparavant un étudiant ne l'avait volontairement approché avec cette idée. Dans un temps chargé par les préparations, j’ai trouvé du temps pour lire les mille pages de Maryse Condé Ségou, ignorant que j'allais m'occuper de mes ancêtres.

    Pendant la randonnée sportive de longue distance de Flensburg à Garmisch-Partenkirchen en 2010, j’ai réagi d’une façon très émotionnelle à partir de Kiel, la région d’Ostholstein, Lübeck et Hambourg. À cette époque je savais seulement que j’avais des ancêtres parentales à Lübeck et Rahlstedt et maternelles à Hambourg Vierlande. Nous sommes passés par Wilhelmsburg et arrivés à Hoopte, la vue sur la poste de passage Zollenspieker, où mes parents ont fêté leur mariage en 1966. Il est très probable que mon ancêtre a passé la rivière Elbe ici en août 1805.

    À la fin de 2017, j'ai reçu une annonce indiquant qu'il était possible d'effectuer une analyse ADN. Je me suis informé en détail et j'ai décidé de me lancer dans l'aventure. Oui, je voulais vraiment savoir ce qui se cache derrière la légende ! Je sentais que ça devait être autre chose que cette mystérieuse Europe du Sud - quelque chose de plus du Sud, mais c'était impensable à prononcer que ce cela pourrait être exactement.

    Lorsque, fin janvier 2018, le message du résultat nous parvint par courrier e-mail, j'étais très enthousiaste. La belle-soeur et une de nos filles ont également été testées et les résultats sont arrivés le même jour. A partir de maintenant, tout devrait avoir un sens plus profond.

    J'ai ouvert le petit film qui a été joint dans le courrier. Conformément à l'ethnie respective, les pourcentages de l'ethnie trouvée dans l’ADN ont été classés par ordre décroissant, de manière graphique et accompagnés d'une pièce de musique folklore. Un peu plus de 75% ont été alloués à l'Europe occidentale. Banal et logique. Viennent ensuite la Scandinavie et la Finlande par ordre décroissant, ce qui m’a d’abord surpris, car rien dans la famille n’était connu de cela. Mais le résultat était également plausible, car de nombreux contacts ont eu lieu dans le nord de l'Allemagne en ce qui concerne le commerce et les migrations vers le nord de l'Europe. Un petit pourcentage a conduit en Europe de l'Est - cela devrait être la Silésie, les origines de ma grand-mère maternelle. J'ai continué à faire défiler la carte - la région autour de la Méditerranée est restée vide. Je ne pouvais pas comprendre ce que cela voulait dire. Le tempérament et l'apparence de l'Europe du Sud étaient évidents, mais où est sa source ? J'ai donc fait appel à mon courage et fait défiler une page, en attendant la surprise suivante. Le globe a fait demi-tour et s'est arrêté au-dessus du Nigéria. Le pourcentage était encore plus grand que celle de l'Europe de l'Est ! J'ai été surpris une fois.

    Bien sûr, j'ai regardé aussi le résultat de ma belle-sœur. Encore une fois, une grande surprise pour eux, un petit pourcentage venait d’Espagne, du Nigéria, le reste venait d'Afrique du Nord. C’était très intéressant, mais aussi trivial, car il y avait par exemple des contacts entre les Haussa et les Fulani du Nigéria au sud du Maroc concernant le commerce des esclaves et des marchandises, les caravanes et les migrations. J'avais lu la même chose au cours de mes études dans la saga Ségou de Maryse Condé², dans laquelle l'auteur avait traité de manière intensive avec les tribus africaines du Sahel et de l'Afrique subsaharienne, leurs royaumes, leurs conflits, leur culture et leur structure de population. Condé avait aussi traité les changements sociaux dans le temps, les guerres de religion et la création des premiers bureaux de commerce des Européens, le début de la traite négrière, qui a détruit toutes les structures.

    Dans l'ADN de nos filles, deux sections nigérianes se sont alors retrouvées ensemble. L'ADN des deux parents a fait un petit voyage dans le monde entier par le biais de la migration et du commerce des esclaves, mais lesquels ? Je ne pouvais pas m'expliquer surtout mon voyage autour du monde. J’ai perdu la vue pour l’ensemble en étant trop fixée sur ce détail et je me suis demandé ce qu'un seul Nigérian devait faire sur la Baltique il y a deux cents ans. J'ai donc envoyé des courriers aux archives de la ville de Hambourg et de Lübeck, ainsi qu'à un institut du Schleswig-Holstein chargé de l'histoire locale. Là j'ai trouvé une oreille ouverte. Le chercheur de cet institut disposait d'une source historique relatant l'existence de déserteurs de l'armée napoléonienne originaires de Guadeloupe, de Martinique et de Marie-Galante vers 1805 dans la région de Plön. J'ai été touché sur le coup. J'ai eu le livre et j'ai essayé de capter exactement ligne par ligne de l'entrée du journal d'Adam Ernst Rochus von Witzleben (cf. Schieckel/Koolman 2006 : 41-44). Chaque détail mentionné ici pourrait être utile.

    En même temps, j'ai parcouru nos albums photo à la recherche de détails Afro - et les ai trouvés aussitôt. Les choses qui nous intriguaient auparavant étaient maintenant explicables. J'ai demandé à mes frères et sœurs de m'envoyer toutes sortes de photos de nos ancêtres paternels, s'ils en avaient. J'ai aussi eu quelques-uns. L’une ou l’autre des caractéristiques qui, bien sûr, ont été mélangées à maintes reprises étaient repérables.

    Il me fallait donc des documents, des preuves ! Nous n'en avions presque pas. De mémoire, j’ai d’abord créé un arbre généalogique, puis je me suis inscrit à un portail de généalogie en ligne qui gère l’arbre et ses documents, propose davantage de liens et propose des millions de documents pour la recherche. Au bout de dix à quatorze jours, notre arbre généalogique était couvert de documents. Grâce à la présence de témoins et de parrains dans les documents, j'ai pu prouver que d'autres arbres généalogiques partiels - d'autres descendants de notre ancêtre avaient déjà fait des recherches - étaient apparentés au mien et que nous avions le même ancêtre commun de la région. Les enregistrements se sont arrêtés avec le mystérieux Monsieur X, qui portait mon nom de jeune fille, avec un ADN calculé à 100% pour le Nigeria. Bientôt, je ne pouvais plus continuer en ligne. En février ou mars 2018, j’ai passé deux semaines dans les archives de Hambourg et d'Ostholstein. Je suis restée toujours toute la journée dans des archives, collectant des cotes, parcourant les microfiches et prenant des notes. Déjà dans mon arbre en ligne, on pouvait voir que les zones géographiques, plus je remontais loin, se resserraient de plus en plus. Un jour, j'étais dans une archive source et j'avais entre trente et cinquante entrées d'enregistrements qui pourraient entrer dans l'arbre généalogique. J'ai donc écrit des scripts toute la journée, fouillé dans des registres et des microfiches. Je devais prendre une décision quant aux documents que je voulais copier. Peu de temps avant l'heure de fermeture, j'ai été attiré par un acte de mariage, qui aurait même pu être de celui qui, le mystérieux Monsieur X. Malheureusement, la microfiche était complètement illisible, car l'encre s'était déjà fortement décolorée. L'employée était déjà occupée à fermer le bureau. Heureusement, elle a également réalisé que quelque chose de très intéressant pouvait se passer dans les minutes à venir, s’est donné un coup et a pris le gros livre d’actes de mariage en original de la pièce voisine. Avec des palpitations, nous étions sur l'entrée, elle me l'a lue à voix haute et j'ai rapidement écrit dans un cahier. Ce qu'elle m'a lu m’a ensuite retiré le sol de mes pieds, l’équilibre.

    Je me suis souvenu des entrées dans le journal de von Witzleben et ai trouvé ici quelques parallèles : à la fois dans le document, dans ses entrées et dans notre tradition orale. En conséquence, il est presque certain que mon ancêtre faisait partie du groupe de déserteurs décrit par von Witzleben! (Cf. Kuhlmann-Smirnov 2013 : 235)³

    Le lieu de naissance était Dorfgarten près de Kiel en 1781. Lieu et date ne sont pas mentionnés dans l’acte de mariage, mais annotés plus tard dans le registre alphabétique qui réfère à l’acte de mariage.⁴ Ma réaction fut : „Une idée tellement sote, c'était le port de Kiel Gaarden, d'où les déserteurs voulaient aller à Copenhague, puis chez eux, en Guadeloupe, en Martinique et à Marie-Galante, probablement via les îles Vierges danoises." La secrétaire m'a regardé avec incrédulité et m'a conseillé de chercher son certificat de naissance et de baptême à Kiel. Celles-ci étant alors écrites en continu dans un livre, il était impossible d'ajouter quelque chose plus tard.

    Ensuite, son nom a été nommé comme Jochim ou Joachim Friedrich Willendorf. ⁵ Après, la désignation de ses parents décédés a suivi. Le nom se lit comme Hinrich Wallandorf ou Wallemindorf. Nous nous sommes pliés plus proche dans le document pour savoir comment déchiffrer le script. Oui, c'était Wallandorf ou Wallemindorf. J'ai éclaté de rire: c'était une tentative de prononcer notre nom de famille Willendorf en français! Même l'épouse de son père Hinrich, une née Busch, était une pure invention génétique, de même que le père Hinrich.

    Vint ensuite la remarque qu'il était dans un régiment d'infanterie du Schleswig-Holstein qui se trouvait juste à Damsdorp. Bien sûr, vous n'écrivez pas une telle chose dans un document et un simple soldat obtient un jour de congé pour se marier et se déplace de Damsdorp (Damsdorf, il y en a un village vers Neumünster) à Rethwischdorf ? J'ai corrigé et dit que la référence aux Pionniers Noirs de Napoléon serait meilleure, car jusqu’à ce jour-là, mon ancêtre était soldat.

    L’épouse de Jochim Friedrich, une Margaretha Magdalena Dorothea Meyer - les prénoms et l’orthographe peuvent changer dans leur ordre et n’étaient souvent pas figés à ce moment-là - je l’ai trouvé dans un recensement de 1803 sur un terrain adjacent le domaine de Treuholz près de Rethwischdorf avec ses parents et sa sœur plus jeune. Ici la preuve était propre.

    Le pasteur devait être si enthousiasmé par l’enregistrement si spécial du mariage qu'il a ensuite mentionné les trois témoins, tous des ouvriers agricoles de vieilles familles de Rethwischdorf, à deux reprises, de sorte que le document complet s'étendait sur une page et demie.

    De toute évidence, mon ancêtre a eu une nouvelle identité avec le certificat de mariage. Kuhlmann-Smirnov fournit un indice important à cet égard : à la fin du XVIIIe siècle, il était nécessaire de savoir la protection des gentilshommes autour de soi pour avoir une base légale dans la société. Jochim Friedrich Willendorf devait donc obtenir la consolidation de la règle de von Witzleben qui, pour ses intérêts, allait au-delà de l'étendue habituelle. C'était fondamentalement important, car il ne pouvait pas faire parvenir sur place des parents physiques ou des certificats, car le consentement des parents était une condition préalable au mariage. La procédure de mariage était probablement lourde et n'aurait pas eu beaucoup de succès sans la protection d'un gentleman (cf. Kuhlmann-Smirnov 2013 : 127). Ailleurs, Kuhlmann-Smirnov souligne que les personnes de couleur dans ce cas avaient besoin de la licence de mariage du prince provincial. La permission est généralement accordée si les personnes prêtes à se marier s'étaient depuis longtemps installées dans une cour et ses réseaux (cf. Kuhlmann-Smirnov 2013 : 233). Ce fut le cas du séjour de Jochim Friedrich Willendorf dans le rôle de François Lacour à la cour de von Witzleben à Plön en 1806.

    Le mariage est donc une position clé dans la biographie de François Lacour / Jochim Friedrich Willendorf, qui avait passé plusieurs mois à la cour de Witzleben avant son mariage (cf. Kuhlmann-Smirnov 2013 : 127-128) pour donner leçons d'infanterie au jeune von Witzleben.

    Aux Antilles françaises, le commandement était que tous les esclaves soient éduqués catholiques (cf. Régent 2007 : 179).⁷ En raison de l'interdiction de l'ordre des jésuites en 1764 et de l'explosion numérique de la société des esclaves, l'église et les planteurs ne sont plus en mesure de suivre l'instruction religieuse des esclaves. À la fin du XVIIIe siècle, seul le baptême était célébré régulièrement et les autres sacrements étaient presque complètement abandonnés (cf. Régent 2007 : 417). Alors Jochim Friedrich Willendorf a dû passer au protestantisme en se mariant. Autrement, explicitement catholique dans le document aurait été noté, comme d'habitude à cette époque. Ce n'était pas le cas. En d'autres termes, le baptême protestant était une condition préalable pour épouser la servante Margaretha Magdalena Dorothea Meyer.

    Pour sélectionner un nouveau nom éventuel avec le baptême, Kuhlmann-Smirnov a noté que la dénomination [...] était généralement faite selon la diction locale: Les parrains ont choisi le nom de la personne à baptiser sous leur propre nom. Les immigrants ont souvent perdu leur nom d'origine ou l'ont transmis comme nom de famille. (Kuhlmann-Smirnov 2013: 224) Le baptême était accompagné d'une instruction au catéchisme et à la lecture et à l'écriture. Le baptisé devrait prendre pleinement conscience de la conversion - ici du catholicisme au protestantisme - (cf. Kuhlmann-Smirnov 2013 : 224-225). En conséquence, Jochim Friedrich aurait dû recevoir une petite instruction en allemand et en écriture (élevé). Malheureusement, il n'a personnellement signé aucun document qui a été transmis à nos jours.

    Le premier nom était - comme souvent aux Antilles également, souvent confessionnel, s'il n'était pas le prénom du parrain (cf. Kuhlmann-Smirnov 2013: 177).

    Dans l'acte de mariage, les parrains et marraines ou les témoins Hinrich Feddern - des journaliers à Rethwischdorf - et de Jochen Hinrich Been, un ouvrier de Rethwischdorf, sont indiqués.

    Donc Jochim (autre forme : Jochen, Joachim) est un nom biblique d’origine hébraïque. Dérivé de l'hébreu jehojaqim ou jehojakhin, Jochim signifie Dieu (Jéhovah) juge ou Dieu établit. Les formes originales du nom sont Jojakim et Jojakin.

    Le nom Friedrich est composé de mots de l’ancien haut-allemand appelés frid paix, protection, sécurité et rîhhi (adj.) Puissant, riche ou (nom) souverain, règle, pouvoir, empire ". Le premier enregistrement du nom peut être trouvé dans un fragment du calendrier gothique :

    · Kg · þize ana Gutþiudai managaize marwtre jah Friþareikei [kei] s.

    Aux 18e et 19e siècles, il était l'un des noms les plus populaires en Allemagne, certainement aussi en référence aux rois prussiens. "

    Pour la signification du nom Willendorf, rien d’utile n’a pu être trouvé. Bien qu’il existe un village appelé Willendorf dans les environs de Rethwischdorf et de Lübeck, qui appartient aujourd’hui à Rehhorst¹⁰, ce n’est pas l’inspiration du nouveau nom de Jochim Friedrich. Selon l’interview d’un conseiller local de la commune en juillet 2018, le village ne s'appelait pas Willendorf à cette époque, mais était presque similaire. Il y avait eu un décalage sonore, les graphismes et la phonétique n'étaient pas encore définis pour le nom de Willendorf au début du 19ème siècle.

    Le mariage était le 17.10.1806. Pourquoi le pasteur aurait pu être si enthousiaste, nous apprendrons plus tard.

    Quelle personne des entrées de journal par Witzleben est maintenant en question? C’était qui, François Lacour ?

    Adam Ernst Rochus von Witzleben mentionne dans son journal un François Lacour, chef du petit groupe de déserteurs vus dans le jardin du château de la famille à l'automne 1805. Le jeune noble et le petit groupe ont pu communiquer en un bon français. Von Witzleben raconte dans son journal que le groupe a été aperçu dans le jardin du château de la maison de ses parents à Plön. La famille du chambellan d'Oldenburg et du capitaine de palais, Rochus Friedrich, Otto von Witzleben, résidait à cette époque à Eutin et à Plön dans le Duché de Holstein, alors danois. Le jeune von Witzleben a appris du groupe de déserteurs qu’ils venaient de la Martinique, principalement de la Guadeloupe et de Marie-Galante, qu’ils ont été à Mantoue, d’où ils étaient déserts et venaient d’arriver à Plön. Entre-temps, à Lübeck, ils s'étaient heurtés aux policiers et militaires français. Ils étaient soupçonnés comme des suspects car ils sont entrés et sortis plusieurs fois dans la ville. Ils ont été poursuivi jusqu'à la limite de leur souveraineté des Français dans le Schleswig-Holstein - jusqu'à la frontière „danoise" (probablement Bad Schwartau ou Stockelsdorf) - et n'ont pas été atteints. Ensuite, une ordonnance d'extradition a été émise. Cet incident se produisit également en automne 1805. L'huissier du château August von Hennings, chambellan royal danois et haut responsable des bureaux Plön et Ahrensbök, philanthrope comme la famille de Witzleben, négocia avec les Français à Lübeck pour empêcher l'extradition. Il peut avoir été assisté par l'administrateur officiel Franzius, fonctionnaire (cf. Kraack 2018: 129). Une fois à Plön, les déserteurs français étaient initialement piégés dans un cachot. Dans leur argumentation avec von Hennings et von Witzleben, demandant de l’aide et de l’asile, ils ont certainement avancée la pensée que depuis la première abolition de l’esclavage sous Victor Hugues, ils étaient des soldats libres dans l’armée et acceptaient le sort comme prisonniers dans le donjon jusqu’à ce que leur sort soit décidé, mais avaient besoin du soutien de la souveraineté danoise pour ne pas retourner dans l’esclavage (cf. Morieux 2019 : 281).

    Von Hennings était éditeur du Journal de Schleswig (cf. Hatje 2012 : 41), éclairé (cf. Spalding 2012: 12-13), peut-être déçu des résultats de la Révolution française et de Napoléon, et aurait donc pu être aligné avec les déserteurs (Cf. Auge 2013: 150). August von Hennings rendait visite à un membre de la famille Schimmelmann à Copenhague, quand environ quatre cents esclaves de différents navires ont pu fuir le port de Copenhague et ont menacé la sécurité de la ville. Il a noté cet incident de 1802 dans son journal (cf. Pálsson 2016 : 1010/4493 23%). Déjà en 1801, Hans Jonathan, né à St. Croix, dans les Antilles danoises, était venu à Copenhague avec sa maîtresse Henrietta Cathrina Schimmelmann et sa mère, une esclave de couleur, Emilia Regina. C'était un mulâtre (cf. Pálsson 2016 : 380/4493 9%), son père avait la fonction de secrétaire et pouvait être Hans Gram (cf. Pálsson 2016 : 884/4493 20%) ou le maître des plantations Ludwig Heinrich Ernst von Schimmelmann (cf. Pálsson 2016 : 488/4493 11%). En plus de Hennings, la famille Schimmelmann (Hambourg Wandsbek et Ahrensburg, cf. Pálsson 2016 : 808/4493 19% et 2903/4493 65%) avait des liens avec la couronne danoise. À Copenhague, la question sur la propriété sur Hans Jonathan a été poursuivie en justice. Henrietta Cathrina Schimmelmann considérait Hans Jonathan comme sa propriété au regard de la loi danoise sur les îles Vierges (cf. Pálsson 2016 : 1333/4493 30%), pendant que le prince héritier du Danemark l'avait déjà déclaré libre (cf. Pálsson 2016: ibid.) comme il avait servi avec succès dans l'armée. La décision de le renvoyer aux Antilles avec le statut juridique d'esclave (cf. Pálsson 2016 : 1481-1489/4493 34%) n'a pas été mise en œuvre (cf. Pálsson 2016 : 1526/4493 35%), Hans Jonathan a fui en Islande. Il était vendeur adjoint puis revendeur dans un magasin à Djupivogur (cf. Pálsson 2016 : 1921/4493 41%), plus tard agricole, décédé le 18 décembre 1827 (cf. Pálsson 2016 : 2263/4493 51%). Il avait épousé une islandaise et eu deux enfants avec elle (cf. Pálsson 2016 : 2278/4493 51%). Une équipe internationale a fait connaître le projet avec les descendants islandais. Il y a environ huit cents descendants prouvés dans le monde entier aujourd'hui.¹¹ Ainsi, Copenhague était prête lorsque le reste du groupe de déserteurs y est arrivé, parce que le souvenir du procès était encore frais et qu’on se le rappelait depuis longtemps. Il était donc bon de doter le groupe de déserteurs d'une lettre en leur indiquant qu'ils ne feraient de mal à personne, car les personnes de couleur étaient en principe considérées comme suspectes (cf. Pálsson 2016 : 1529/4493 35%). En outre, le Danemark avait déjà déclaré la traite des esclaves concernant le pays illégale en 1803 (cf. Jos 2019: 112).

    Mais revenons au journal : les efforts pour empêcher l’extradition ont été presque vains. La voiture avec le groupe partit pour Lübeck. Cela s'est passé le lendemain après leur apparition dans le jardin du château. Ils auraient été liquidés comme déserteurs. Le plan du groupe était d'anticiper cela en se dirigeant avec leurs armes de service militaire sur le chemin de Lübeck. Mais un courrier du château fut plus rapide, attrapa la voiture et ramena tout le monde au château. Là ils étaient en sécurité. Ils ont reçu de la cuisine antillaise, des vêtements ont été collectés et de l’argent (environ 100 à 200 Rigsdaler) pour la traversée. En outre, le groupe a reçu une lettre de recommandation indiquant qu'il avait de bonnes intentions et ne faisait de mal à personne. Ainsi, ils pourraient continuer à collecter de l'argent à Kiel et en route. Quand assez d’argent fut réuni, le groupe partit pour Kiel. Peu de temps après, le guide François Lacour apparut seul au château de Plön, remit les armes de service chargées avec la déclaration que le groupe n'en aurait plus besoin maintenant, car il était en sécurité. Il a également demandé conseil pour savoir comment se comporter afin de sortir de Kiel, car ils resteraient coincés là-bas et que personne ne pourrait les aider pour partir de Kiel aux Antilles. La famille Witzleben a promis de les guider en toute sécurité à Copenhague et l'a fait. La promesse d'escorter à Copenhague a probablement rencontré un tel succès parce qu'il y avait des colonies danoises dans les Caraïbes et également parce que la famille royale danoise était activement impliquée dans le commerce triangulaire (voir Kuhlmann-Smirnov 2013 : 133) - à propos des relations avec la Compagnie danoise des Indes occidentales et la Compagnie des Indes occidentales et guinéennes (cf. Kuhlmann-Smirnov 2013 : 152). Le groupe est arrivé à Copenhague, en se remerciant abondamment auprès de la famille von Witzleben avec des lettres pour avoir sauvés leurs vies; même après leur retour aux Antilles. Encore une fois, à la surprise générale, François Lacour se présenta seul au château quelque temps plus tard et signala que les fonds recueillis n'étaient malheureusement pas suffisants pour sa traversée. Pourrait-il se gagner sa vie et donner des cours d'escrime au jeune Adam Ernst Rochus? François obtint la permission de rester au château quelques mois jusqu'à ce qu'il ait assez d'argent. Adam Ernst Rochus était visiblement impressionné par ses arts militaires et le caractère de François Lacour. Puis Adam Rochus conclut avec l'épisode et rapporte que François Lacour aurait également pris le navire à l'étranger (cf. Schieckel/Koolman 2006 : 41-44 et Kraack 2018 : 77-124, 126-132).

    Vraiment ?

    Le document de mariage avec les parallèles à Kiel Gaarden (le port d'où les déserteurs voulaient se rendre à Copenhague), la prononciation française de la nouvelle identité de Willendorf et l'activité en tant que fantassin léger dans un régiment de l'armée du Schleswig-Holstein, actuellement à Damsdorp, et les parents fictifs de Jochim Friedrich Willendorf date du 17 octobre 1806.¹² La fille du nouveau couple marié Catharina Sophia Dorothea Willendorf est née trois jours plus tard à Rethwischdorf.

    Il est apparemment plus probable que mon ancêtre n'ait pas utilisé les revenus tirés des leçons d'escrime pour une traversée, mais comme base de sa famille, afin de ne pas être complètement désemparé.

    Si vous calculez dix mois en arrière, vous êtes alors fin janvier / début février 1806. Dans cette période, tout le groupe ou François Lacour a probablement été seul en quartier d’hiver à Rethwischdorf ou sur la ferme Treuholz. C’est le domaine où sa future épouse a vécu comme servante avec la sœur cadette et ses parents dans un terrain adjacent. On peut supposer que la route maritime par Kiel n’était pas praticable en hiver et que le groupe devait attendre le printemps. À l'époque, la coutume était que les soldats et les déserteurs se soient requiert tout ce qu’il fallait hors du champ (cf. Kienitz 2013 : 106).

    En utilisant une abondante littérature secondaire et un raisonnement logique, j'ai essayé de décrire la vie de mon ancêtre telle qu'elle aurait pu se passer. Me voici avec Léo Elisabeth, qui dit (Elisabeth 2003 : 69-70):

    « Le sort de ceux qui sont arrivés en Europe commençant à être connu, reste à tenter surtout de mieux cerner les responsabilités et les motivations, les itinéraires, la qualité, l’origine et le nombre des déportés, les conditions du transport et leurs conséquences. »

    Il est fort probable que la tribu d'origine était composée d'Igbo au Nigéria. Je suis venu à cette conclusion parce qu'une grande partie d'Igbo était impliquée dans l'esclavage à la fin du XVIIIe siècle (cf. Dubois 2004 : 51-52).¹³ D'autre part, une femme africaine a confirmé la similitude de ma physionomie avec les Igbo. Je les ai aussi trouvées sur la base de photos : j'ai comparé différentes photos de famille avec des photos des Igbo et j'ai pu distinguer les traits du visage, la forme du front et de la tête ou même ma façon de rire. J'ai donc pris comme exemple une photo quelque temps avant le début d'une course : avec un collègue sportif, je ris devant la caméra. Ce jour-là, je ne savais rien de la femme africaine, de ce qu’elle saurait ou reconnaîtrait, car je n’ai tissé des tresses que quelques jours plus tard. Quand je suis entrée dans son magasin, elle a dit : Tu es 100% Igbo, la forme de ton nez et tout le reste. J'ai été complètement surpris. Quelques jours plus tard, j'ai cherché mon abonnement musical pour Igbo Music et trouvé une liste de lecture de chanteurs que je ne connaissais même pas. J'ai cherché des noms sur Google et un musicien m'a frappé comme un coup de poing : il avait un front similaire, un nez similaire et la même façon de rire que moi ! Bien entendu, ces hypothèses, pour en tirer quelque chose, sont vagues, mais constituent un fil conducteur dans le tableau général.

    Revenons à la littérature secondaire et essayons de retracer le parcours de François Lacour / Jochim Friedrich Willendorf à partir des entrées de journal de Witzleben, comme il aurait pu être. La sélection des aspects présentés découle de son curriculum vitae décrit dans les documents.


    ¹ Martin 2018 traite la question qui destine sa vie : que sont ses origines, pourquoi il est tel qu’il est? Il découvre qu’il est descendant de blancs et de gens de couleur. Le destin vécu tant qu’oppresseur qu’oppressé au XVIIIe s., selon sa conviction, pourrait avoir des conséquences sur la vie des descendants vivants aujourd’hui. Si je regarde quelques membres de notre famille dans notre arbre généalogique, cette approche ne me semble pas être trop éloigné. Un autre lien serait à faire avec les souris résistant contre le stress ce que j’ai décrit plus tard.

    Hantel-Quitmann observe: Les tabous empêchent de discuter des divergences entre la réalité et le mythe (secret de famille). Les enfants remarquent sur le niveau émotionnel que deux vérités coexistent; mail il leur est interdit de discuter cette contradiction. Les échecs inconscients indiquent la honte et la culpabilité et sont ainsi appropriés pour mettre en lumière la vérité. (Hantel-Quittmann 2015: 432-433) Je n’ai rien à ajouter. Je qualifie ces échecs inconscients comme un des fils rouges menant à François Lacour.

    ²Condé Maryse: Ségou: Les murailles de terre. Laffont, Paris 1984 et Ségou : La terre en miettes. Laffont, Paris 1985

    ³Cette pratique de soutien d’une famille noble envers un homme de couleur ou de lui donner de l’argent pour qu’il puisse quitter les lieux est prouvée dans Kuhlmann-Smirnov Anne (2013 : 235).

    ⁴Acte de mariage 1806/25 du 17.10.1806 pour Bad Oldesloe, Kirchenkreis Bad Segeberg

    ⁵Willendorf est mon nom de jeune fille. Je suis alors descendante directe dans la 6e génération de Jochim Friedrich Willendorf (François Lacour). Il apparait dans les sources soit comme Jochim Friedrich Willendorf soit comme Joachim Friedrich Willendorf.

    ⁶www.akvz.de , cf. ce site. La programmation de cette page ne produit pas des liens spécifiques. En tapant „Hinrich Meier" dans le moteur de recherche, on trouve facilement la famille concerné dans le recensement avec l’entrée 19 de 91, source VZ 1803, Boden, Klein-; Dorf avec un lien sur BDF27. Page consulté le 25.08.2018.

    ⁷Cf. le Code Noir de 1635, Art. 2, phrase 1, dans : http://fr.wikisource.org/wiki/Code_noir, page consulté le 31.12.2018

    ⁸https://www.beliebte-vornamen.de/13317-jochim.htm, page consulté le 01.11.2018

    ⁹https://de.m.wikipedia.org/wiki/Friedrich, page consulté le 01.11.2018

    ¹⁰Cf. http://m.ln-online.de/Lokales/Stormarn/Will-hin-Dorf-am-Rande-des-Kreises, page consulté le 01.11.2018. Mon père a été très fier de me montrer ce village à la fin des années 70 ou début des années 80 en disant que l’origine de son nom de famille serait lié à ce village. Mais comme nous l’avons vu pour les documents de notre arbre généalogique, Jochim Friedrich Willendorf n’a as habité ce village, et plus tard, ne personne non plus, d’ailleurs. - Il existe, par contre, une ligne Willendorf proche de la frontière danoise menant dans le Danemark ou venant du Danemark qui n’a rien à faire avec nous. Jusqu’à maintenant, j’ai pu réunir tous les membres qui portaient le nom Willendorf à Jochim Friedrich dans le cas qu’ils avaient des documents et qu’ils habitaient la région de Lübeck, Hambourg ou Ostholstein.

    ¹¹ cf. https://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/genprojekt-in-island-die-wundersamegeschichte-des-hans-jonathan-a-1198637.html, page consultée le 08.05.2019

    ¹² Une comparaison statistique contemporaine des duchés de Schleswig et Holstein montre qu'environ une parmi 125 personnes étaient mariées dans la région en 1814. Il était d'usage pour le fils aîné héritier d'attendre la mort des deux parents avant de se marier (cf. Gudme 1819: 23-24). Le mariage de Jochim Friedrich Willendorf est le 25e en 1806, qui est inscrit au registre de l'église.

    ¹³Dubois examine notamment la situation de la Guadeloupe et remarque que l’île a reçu environ 46.000 esclaves au cours du 18e s. A peu près 20 % des esclaves importés venait de la Baie de Biafra et notamment du arrière-pays des Igbo. Il calcule environ 25% des esclaves „importés comme la première génération" de toute l’Afrique. Environ 80 % travaillaient sur des plantations. Moins que la moitié de la superficie de l’ile était destiné à l’agriculture. Des 51.279 ha 22.686 ha sont utilisés pour la cultivation de la canne, les ha restants pour le café, le coton et l’agriculture de subsistance.

    Cf. aussi Vanony-Frisch: à partir d’un échantillon d’actes notariés de la Guadeloupe de 1770 à 1789, elle montre que 37% des esclaves ont été des Igbo. (Cf. Vanony-Frisch 1985 : 32)

    Les étapes dans la vie de François Lacour / Jochim Friedrich Willendorf

    3. Situation en Nigeria

    Étant donné que les événements historiques sont très complexes, je les présenterai d’abord pour les différentes régions ou étapes de la vie de mon ancêtre, puis seulement dans le résumé pour filtrer les événements et les conclusions qui lui sont très probables ou qui ont fait leurs preuves. Ce sont plutôt les parents de François Lacour qui sont concernés par les événements en Nigeria probablement entre 1750 et 1780. Même si certaines étapes décrites dépassent cette époque, cela ne change rien entre les causes et les effets en Afrique, en Europe et dans les Caraïbes. La traite s’est intensifiée à la fin du 18e s. Et les preuves sont plus nombreuses. C’est pour cela que les mécanismes peuvent servir d’exemplaire pour la période antécédente.

    3.1. Les Igbo

    Les Igbo sont une tribu du sud-est du Nigeria¹⁴ située entre le fleuve Niger à l'ouest et la rivière Cross à l'est, avec une longue tradition. L’expansion de leur zone de peuplement vers 1625 se retrouve dans Thornton 1998 : 21. À l’âge du bronze, ils avaient une culture développée : Ils connaissaient la poterie (cf. Ohadike 1958: 21), la forge et le travail du bois. Au cours de la période suivante, la qualité des produits était contrôlée par les guildes (cf. Chuku 2016 : 51). L’agriculture joue un rôle central dans l’économie dans les fonctions des exploitations agricoles : transformation des aliments, maintien de l’élevage dans une moindre mesure, conservation du poisson, chasse et élevage. La terre en tant que cadeau de Dieu était hautement appréciée pour sa survie. Les relations commerciales avec les régions voisines ont été développées (cf. Chuku 2016 : 49-52).¹⁵

    Le récit de la création du monde n'est pas sans rappeler celui de l'Ancien Testament, y compris l'opinion de l'Igbo sur Dieu (cf. Ohadike 1958 : 19-20). En outre, ils avaient une variété de dieux naturels (cf. Chuku 2016 : 49). Il était tabou commettre l’adultère, l'inceste, de voler des récoltes, d'empoisonner la nourriture ou de tuer des gens et de se tuer. Par ces actes, l’équilibre famillesociété serait confondu. Le délinquant est puni de l'enfer (cf. Achebe 2016 : 33). Cependant, pour faire face aux nouvelles conditions difficiles du Nouveau Monde, avec peur et dépression, il y avait une tendance au suicide, dans l'espoir que les Igbo se réincarnent dans leur patrie africaine (cf. Nwokeji 2010 : 389/830).

    Leur attitude de base était la démocratie directe (cf. Chukwu 2016: 17), l'esprit d'entreprise (cf. Ohadike 1958: 26 et Chukwu 2016: 18), l’amour de la liberté avec un sens aigu de la justice - cela explique la résistance à l’esclavage et donc plus tard la résistance à l’Ancien Régime (cf. Lacour 1857: 2), légendaires chez les Igbo (cf. Chambers 2016: 160-161).¹⁶ Grâce à son leadership, à ses compétences oratoires et à l'accumulation d'expériences de vie, associées à des biens matériels, un Igbo pourrait devenir un conseil des aînés respecté au cours de sa vie (cf. Ohadike 1958: 26). En d’autres termes, la réputation de chaque membre de la société dans la société se mesure à la manière dont elle contribue à la société afin qu’elle fonctionne correctement. La réalisation individuelle est encouragée par le travail indépendant ; également sont encouragés le travail dur et la concurrence pour enrichir de l'argent. Les réalisations personnelles et le statut social sont très importants. En même temps, il existe un fort sentiment de communauté dans le domaine de la responsabilité sociale et du bien-être (cf. Chuku 2016 : 46).

    Tout cela semble avoir vécu Joachim Friedrich Willendorf et l’avoir transmis à notre famille, peutêtre ce savoir a été transmis par ses parents. Parce que les générations suivantes étaient souvent des travailleurs indépendants, adaptées au changement structurel et s'installaient dans les grandes villes telles que Hambourg ou Lübeck, où il y avait du travail. Les parrainages baptismaux, les témoins de mariage et funéraires montrent que de solides relations avec leurs proches s’étaient établies.

    Retour aux Igbo : le sens de la famille était très prononcé (cf. Ohadike 1958 : 22e). D'autre part, il a été autorisé à vendre des sujets non aimés à l'esclavage - je développerai ci-dessous cet aspect des conditions de l'esclavage (cf. Afigbo 2016: 79). Cet acte a été soutenu par un oracle. Personne ne pouvait ignorer les conseils et le pouvoir du pouvoir divin en tant que pouvoir séculier (cf. Ohadike 1958 : 28). Par exemple, les enfants qui ont commencé à faire la rangée supérieure de dents avant la rangée inférieure, ont été expulsés. Si une mère avait des jumeaux, l'un des jumeaux a été tué selon le slogan : Deux enfants à la fois sont trop de bonheur et du surnaturel de Dieu, ce qui n'apporte qu'un désastre (cf. Ohadike 1958 : 26).

    Les Igbo vivaient dans des clans familiaux dans des villages et les villages côte à côte étaient des associations lâches (cf. Ohadike 1958 : 22). Ils se comprenaient plutôt comme un groupe avec une culture et des coutumes communes (cf. Korieh 2016 : 174) : une véritable identité pour se sentir comme un igbo n'est pas venue avant le 20ème siècle. Par contre, l’étude d’Arinze montre que des esclaves Igbo étaient vendus ou recherchés dans des annonces désignés comme tels à partir des années de 1780 dans l’espace caribéen (cf. Arinze 2019 : 51/325 18%).¹⁷ Des dizaines de dialectes différents ont été parlés dans plus de 200 groupes - chaque groupe ayant existé en tant que minisociété de 20 à 30 villages (cf. Ohadike 1958: 19). Leur langue était fixée par écrit.¹⁸ L'appartenance à la tribu des Igbo est déterminée par le fait que, pour les participants de cette population, l'igname et les noix de cola ont une grande importance, à la fois comme aliment de base et spirituellement (cf. Nwokeji 2010 : 18/830 et 464/830). Les temps de plantation et de récolte sont importants au cours de l'année (cf. Chuku 2016 : 50). Les deux aliments sont vénérés lors de fêtes religieuses. Une autre caractéristique est de croire aux dieux Ani et Chi (cf. Achebe 2016 : 33-34, Eneze 2016 : 17 et Nwokeji 2010 : 18/830).¹⁹

    Les femmes pouvaient assumer des fonctions aussi et occuper un rang élevé dans la société villageoise ou tribale (cf. Ohadike 1958 : 28). Pour accomplir le travail, le chef de ménage a eu recours au travail de sa (ses) femme(s) et de ses enfants, ainsi qu'à d'autres parents, amis et organisations sociales, telles que les associations du même groupe d'âge, y compris les esclaves dépendants. La polygamie a été encouragée pour avoir plus de travailleurs (cf. Chuku 2016 : 50), et les femmes pouvaient également être des travailleuses elles-mêmes dans des structures de polygamie. Cependant, l'exemple de Thornton concerne un autre groupe ethnique (cf. Thornton 1998 : 534535). Les rôles des sexes et la répartition du travail étaient fixés mais pouvaient s'adapter aux conditions locales ou temporelles (cf. Chuku 2016 : 46-51)²⁰ et avaient également évolué sous le commerce triangulaire (cf. Thornton 1998 : 484-485).

    De plus, les mariages entre personnes du même sexe n'étaient pas tabous (cf. Achebe 2016 : 35). Certaines associations de villages avaient un chef régional, un roi ou un chef de tribu communs, d'autres non (cf. Chuku 2016 : 47). De cette façon, la région a fonctionné pendant des siècles.

    Comme les pratiques agricoles étaient bien développées et les récoltes élevées, la population pouvait bien se nourrir et la région des Igbo était densément peuplée, bénéficiant d'une bonne fertilité des femmes - bonnes conditions pour un commerce d'esclaves transatlantique étendu d'environ 1650 à 1850. (cf. Chuku 2016: 50 et Morgan 2016: 82).

    Selon Byrd, être un Igbo signifie avoir un contenu commun dans la philosophie, la vision du monde cosmologique et la politique, même dans le langage. L'acculturation est comprise comme un processus (cf. Byrd 2008 : 654/8689 8%).

    Le groupe des Igbo avait à l'origine différentes langues et cultures : ils ne se comprenaient que par les forces destructrices de la traite des esclaves, avec l'élan pris au plus tard à la fin du passage transatlantique sous le nom d'unité Igbo (cf. Byrd 2008 : 658/8689 8% et O'Malley 2016: 43).

    La terreur et le désespoir dans l'arrière-pays des Igbo les ont tellement assimilés à l'identité de l'avenir ou du destin du navire négrier que pour eux à la fin le terme Igbo était égale à l’esclavage (voir que les Igbo ont fini par croire qu’ils étaient destinés à l’esclavage cf. Byrd 2008 :

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