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À la vie, à la mort: Histoires courtes Halloween
À la vie, à la mort: Histoires courtes Halloween
À la vie, à la mort: Histoires courtes Halloween
Livre électronique186 pages2 heures

À la vie, à la mort: Histoires courtes Halloween

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À propos de ce livre électronique

Non, je n'irai pas aux enfers avec toi.

 

Deux longues histoires d'Halloween avec des héroïnes bien trempées qui se jouent des frontières entre les mondes et qui n'hésitent pas à mettre au pas leurs amants maléfiques.

 

Dans Flirt d'Halloween, Rowena est une sorcière des lacs. Cyan est un vampire bien organisé. Ils se plaisent bien. Mais lequel des deux tuera l'autre en premier ?

 

Dans Le démon, un hors série des Mages de la rue Monge, Lisa Jonas a un polichinelle dans le tiroir. Ou deux. Difficile à dire. En tout cas, elle a dégagé le père de sa vie manu militari, et ça ne l'arrange pas du tout qu'il se pointe le soir du 31 octobre. Ni qu'il emprunte pour cela une brèche de l'espace-temps. Ce n'est pas parce que le voile entre les mondes est super fin la nuit d'Halloween que votre ex doit se sentir obligé de le franchir !

LangueFrançais
Date de sortie31 oct. 2020
ISBN9791096438600
À la vie, à la mort: Histoires courtes Halloween

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    À la vie, à la mort - Charlotte Munich

    À la vie, à la mort

    À la vie, à la mort

    Histoires courtes Halloween 2020

    Charlotte Munich

    Mentions légales

    © Charlotte Munich. Tous droits réservés.

    Octobre 2020

    ISBN : 979-10-96438-60-0

    Table des matières

    Joyeuse Halloween !

    Flirt d’Halloween

    Le démon

    Mages de la rue Monge hors série

    De la même autrice

    Joyeuse Halloween !

    Bienvenue dans le monde merveilleux des monstres, de la nuit, des transformations ! C’est une de mes traditions préférées, parce que j’adore penser aux créatures qui sont peut-être là, cachées juste derrière la fenêtre, dans le grenier, sous la surface d’un lac ou d’un miroir, et imaginer ce qui se passerait si les choses n’étaient pas ce qu’elles semblent, et si la réalité était un peu plus poétique qu’il n’y paraît.

    Depuis quelques années, je publie tous les ans à cette date un recueil de nouvelles et de novellas. Je l’envoie en cadeau à mes lecteur.ice.s les plus fidèles, celleux qui sont abonné.e.s à ma newsletter.

    Cette année, deux héroïnes bien trempées se jouent des frontières entre les mondes et n’hésitent pas à mettre au pas leurs amants maléfiques.

    Dans Flirt d’Halloween, Rowena est une sorcière des lacs. Cyan est un vampire très installé dans sa routine. Ils se plaisent bien. Mais lequel des deux tuera l’autre en premier ?

    Dans Le démon, un hors série des Mages de la rue Monge, Lisa Jonas a un polichinelle dans le tiroir. Ou deux. Difficile à dire. En tout cas, elle a dégagé le père de sa vie manu militari, et ça ne l’arrange pas du tout qu’il se pointe le soir du 31 octobre. Ni qu’il emprunte pour cela une brèche de l’espace-temps. Ce n’est pas parce que le voile entre les mondes est super fin la nuit d’Halloween que votre ex doit se sentir obligé de le franchir !

    Flirt d’Halloween

    Cyan mâchonne le bout de son stylo, y plantant distraitement la pointe de sa canine. Dehors, le vent s’est levé, tellement fort qu’on ne distingue plus dans quelle direction s’en va la pluie. Les gouttes, les feuilles, les objets divers volent dans tous les sens. Depuis la maison, on se croirait à l’intérieur d’une voiture à la station de lavage automatique. Cyan apprécie d’autant plus qu’il fait bien chaud, au coin du feu, avec le chat sur les genoux qui ronronne et qui pétrit du pain et qui perd ses poils blancs partout sur son costume sombre.

    Cherche fiancée, bon goût, pas trop impressionnable. Rémunération à discuter. Entretien à prévoir pour vérifier compatibilité.

    Que dire d’autre ? Il ne va pas rentrer davantage dans le détail. Il est content de la formule qu’il a trouvée, « bon goût. » Il y a comme un double sens. Il ne ment pas, mais il ne fait pas peur non plus.

    Ouais, c’est bien, il avisera quand il aura reçu les CV et vu les candidates. Il décroche son téléphone et il appelle le service des petites annonces du journal, juste avant la fermeture, pour dicter son texte.

    Rowena se hisse hors de l’eau quand Krupke lui apporte le journal du matin, ses pattes cliquetant sur le bois mouillé du ponton. Elle a la chair de poule, de la vase plein le maillot de bain, mais c’était super de nager comme ça, dans le matin maussade et la tempête. Ravigotant. De toute façon, pour rien au monde elle ne renoncerait à sa séance de natation dans le lac. Sinon, à quoi ça servait d’acheter cette maison sur pilotis ? Elle ne l’a certes pas acquise pour la vie mondaine locale.

    — Bon chien, merci, merci, flatte-t-elle en essayant de sortir la feuille de chou locale des crocs de l’animal.

    Krupke a toujours eu du mal à donner la baballe. Il est assez monotâche, comme familier.

    Pour finir, sans cesser de caresser le poil blanc rugueux, elle trouve son sac posé sur le ponton et en extirpe une friandise pour chien. Le vieux bâtard abandonne aussitôt le journal pour s’en saisir, puis il la regarde parcourir les titres en battant la queue, les yeux noyés d’amour. Krupke a toujours eu plus d’amour que d’intelligence.

    En fait de titres, le journal est surtout couvert de bave. Un « bal annuel des vampires » est prévu le 31 octobre. On doit venir en décolleté et boire proprement. Rowena rigole. Ils sont marrants, elle a bien fait de s’installer dans le coin. Même si elle n’a plus un radis pour s’acheter des trucs neufs maintenant qu’elle a tout investi dans la maison, et qu’elle n’a pas encore eu le temps de se constituer une clientèle.

    Après le bal des vampires, il y a un article long et barbant sur un nouveau développement immobilier en centre-ville, une boutique de taxidermie qui vient de s’établir près du château, et quelques chiens écrasés.

    — Tu fais attention quand tu te balades, hein, Krupke ? Il y a beaucoup de vieux qui conduisent sans lunettes, on dirait.

    — Ouaif, confirme le chien.

    Rowena est en train de replier le journal qu’elle utilisera pour allumer le feu (une fois que la bave sera sèche), quand elle repère la petite annonce.

    Quelqu’un est prêt à payer pour s’offrir une fiancée.

    Ça a l’air d’un job facile et sympa, quoiqu’un peu bizarre. Qui achète encore ses fiancées de nos jours ? Les excentriques, voilà qui, et justement, Rowena adore les excentriques.

    Soit c’est un gogo, soit c’est un tordu, et dans tous les cas, elle saura quoi faire : il n’y aura que la potion qui diffère. D’une manière comme une autre, à elle le flouze. Hop. Elle pourra s’acheter une machine à laver.

    Excellente idée.

    Cyan ouvre la porte et il y a cette femme debout sur le paillasson. Elle est immense, très fine avec des épaules carrées. Il regarde pour vérifier si elle a les doigts palmés. Non. Ses mains sont normales. Il ne sait pas s’il aime le physique de nageuse, ou s’il trouve ça un peu trop commun. Il n’a jamais essayé. Mais les sportives, c’est bien. C’est une nourriture très saine.

    — Entrez, dit-il à la fille qui lui sourit d’un air confiant. C’est par là.

    Elle porte un rouge à lèvres d’un vermillon violent et elle a des cheveux rasés d’un côté, et en épaisse crinière brune et ondulée de l’autre. Elle dégage une très légère odeur marécageuse, ce qui étrangement ne le rebute pas. Il faut dire que Cyan a dormi dans la terre un paquet de fois et que son nez s’est habitué. La nature le rassure.

    Elle s’est présentée au téléphone comme Rowena Swanson, n’a pas indiqué sa profession.

    — C’est joli chez vous, remarque-t-elle d’une voix chaude, profonde, un peu voilée.

    Une voix plutôt sexy, en fait.

    — C’est la maison ancestrale, explique-t-il.

    Même si ce n’est pas vrai, puisque la maison ancestrale c’est plutôt le château, sauf qu’il en a fait don à la ville quand c’est devenu trop voyant. Cette grande maison bourgeoise du 18e dont il a progressivement vidé (ou OK, mangé) tous les locataires, c’est vraiment beaucoup plus commode, d’entretien aussi.

    — On va s’installer dans le salon, dit Cyan. Au coin du feu. Le thé est déjà servi.

    Il a tout le temps froid, et aujourd’hui il a mis un costume en laine avec un gilet en cachemire. Mais la visiteuse n’est pas aussi frileuse que lui. Elle se débarrasse instantanément de son manteau, de son pull à froufrous et dentelle noire, de ses mitaines orange et de son bonnet assorti. Dessous, elle porte un débardeur noir et pour autant que Cyan puisse en juger, rien d’autre. Sauf une jupe écossaise noire et orange, bien sûr, et des bas qui disparaissent dans des bottines à talons.

    — Vous aimez bien l’ambiance d’Halloween, non ? s’enquiert-il pour lancer la conversation, tout en servant deux tasses de thé.

    — Ouais, fait Rowena. J’adore. Pas vous ?

    — Bof. Je suis contre le plastique et ce genre de gaspillages.

    — Oh, moi aussi. Je trouve que le plastique est un matériau trop noble pour qu’on en fasse autant de choses jetables.

    Cyan est surpris. Cette Rowena a des idées originales.

    — Qu’est-ce que vous faites pour gagner votre vie ? demande-t-il ensuite.

    Elle se redresse, comme si elle venait de comprendre qu’on était subrepticement entrés dans la partie interrogatoire de la rencontre.

    — Je suis coach de vie, lui apprend-elle.

    — Coach de vie ? Ça consiste en quoi, exactement ?

    Rowena regarde en l’air, d’un côté, puis de l’autre, comme si elle se remémorait d’abord ses activités, puis que dans un deuxième temps, elle réfléchissait à une manière plus acceptable de les présenter. Ça, ça rend instantanément Cyan très curieux.

    — J’aide des clients triés sur le volet à résoudre des défis très difficiles dans leur vie. Plus leurs problèmes semblent désespérés, plus ils gagnent à embaucher une coach comme moi.

    Cyan ouvre la bouche et prend une inspiration. Il a compris : elle est soit pute, soit tueuse à gages. Vu l’annonce qu’il vient de passer, il pencherait plutôt pour la première hypothèse, mais c’est encore trop tôt pour trancher.

    Bien sûr, il y a ce débardeur sans sous-vêtements, et cette voix rauque très agréable. Mais il a quand même une bonne expérience des prostituées, parce qu’il a souvent payé pour qu’on lui livre de la chair fraîche à domicile, et là, ce n’est pas la vibe qu’il capte de Rowena. Bref elle l’intrigue. Et ça, c’est avant qu’elle ne braque sur lui le feu de son attention, lui retournant la politesse.

    L’auteur de la petite annonce se prénomme Cyan, il habite dans un énorme manoir qui tombe en ruines de manière charmante. L’intérieur est poussiéreux, encombré d’antiquités, de vases ébréchés, de meubles branlants. Tout a vécu. Rowena s’y sent instantanément bien.

    Cyan lui-même est une créature d’apparence dégingandée, un grand brun aux yeux noisette et au teint très pâle, svelte comme elle les préfère, et habillé comme un papy, avec un costume en tweed gris sur un gilet violet et une chemise gris perle. Il porte une montre à gousset. Véridique.

    Il pose des questions directes et quand il l’interroge sur son métier, elle lui sert un bobard qui a l’air de le rendre perplexe.

    — Et toi ? demande-t-elle ensuite, passant sans transition au tutoiement. Tu fais quoi dans la vie ?

    Il va dire qu’il est rentier, écrivain ou qu’il touche des allocations pour un handicap exotique, mais non, au final il la surprend.

    — Je suis plasticien, dit-il. Je crée des luminaires.

    — Fascinant. Je peux les voir ?

    — Tout à l’heure, peut-être.

    Cyan n’a pas envie de se laisser connaître. Il veut définitivement quelque chose, et Rowena sent dans son attitude qu’il pense qu’elle pourrait faire l’affaire, mais elle n’arrive pas à déterminer quoi. Soit c’est du sexe, et il ne va pas tarder à sortir du bois avec une proposition louche. Peut-être qu’il a des goûts atypiques. Soit c’est un serial killer, et dans ce cas, elle est prête.

    Elle glisse une main sur la poche secrète de son kilt, pour vérifier que son spray maison s’y trouve toujours. Tout va bien. Si Cyan tente quoi que ce soit de déplaisant, elle le transformera en crapaud. Elle adore ça.

    — Comment ça t’est venu, cette idée de petite annonce ? demande-t-elle pour faire avancer le Schmilblick.

    Elle garde en tête son objectif : s’offrir une machine à laver.

    — Hum, fait Cyan. Je ne sors pas souvent, et ça m’a semblé une solution efficace pour rencontrer quelqu’un sans avoir à trop chercher.

    — Ingénieux, juge Rowena. Tu as reçu beaucoup de candidates ?

    Il toussote.

    — Pas tant que ça.

    Elle en déduit qu’elle est la seule, ou bien alors qu’il y a un loup. Autant en venir au fait le plus vite possible, pour éviter à tout le monde de perdre son temps.

    — D’accord. Alors, si tu me disais ce que tu cherches exactement ? Tu t’es mis en œuvre de dénicher une fiancée par petite annonce, qu’est-ce que tu attends au juste d’une fiancée ? Si tu es prêt à la rémunérer, tu dois avoir des exigences particulières ?

    Elle n’a pas d’a priori, elle veut juste savoir si c’est dans ses cordes, ou pas. Pourquoi pas ? À l’essai ?

    Cyan s’étrangle quasiment.

    — Hum, en admettant que vous… que tu sois partante, oui. J’ai en effet des besoins spécifiques. Mais avant de te les dévoiler, je dois te faire passer un test d’aptitude.

    Rowena fronce les sourcils.

    — En quoi ça consisterait ?

    — Eh bien, dit Cyan, je propose que nous nous rendions ensemble demain soir au… au grand

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