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Les archives misanthropes: Recueil de nouvelles
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Les archives misanthropes: Recueil de nouvelles
Livre électronique91 pages1 heure

Les archives misanthropes: Recueil de nouvelles

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À propos de ce livre électronique

Dégoût, peur, haine, tellement d’adjectifs associés à l’humanité. Et si nous approprions ces mots à des entités plus mystiques ?
Découvrir le côté effroyable que l’Homme partage avec ces créatures, sans perdre notre foi : telle est la mission des nouvelles du présent recueil car le pire comme le meilleur peut toujours naître des situations les plus désespérées qui prévalent dans l’univers.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionné par l’horreur de Stephen King, l’incompréhensible de Lovecraft et le fantastique de Tolkien, Fabio Milito se sert d’un style de dialogue et de situation très inspirée de manga pour décrire son propre univers, celui des Hunters.
LangueFrançais
Date de sortie9 sept. 2021
ISBN9791037733986
Les archives misanthropes: Recueil de nouvelles

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    Aperçu du livre

    Les archives misanthropes - Fabio Milito

    « La Forêt »

    Nous avions prévu cette sortie depuis des mois. Pour récompenser notre fils mais aussi pour passer du temps hors de cette prison de brique qu’était notre appartement parisien. Ma femme souhaitait partir dans un bungalow proche d’une plage où elle pourrait bronzer. Et, même si elle le niait, elle aurait critiqué chaque passant en agissant comme une garce avec toutes personnes qu’elle ne connaissait pas et qui auraient eu le malheur de lui adresser la parole. Cela faisait tellement d’années que je ne pouvais plus la supporter, que je ne me souvenais même plus pourquoi ni comment j’avais pu aimer cette femme. Dans mes souvenirs, c’était à cause de Timothé, notre fils, que j’ai été coincé avec elle. Putain, faites des gosses, qu’ils disaient, pour mieux vous bloquer, qu’ils auraient dû ajouter ! Enfin, la plage a très vite été écartée car Tim ne souhaitait pas supporter le comportement de sa mère en public, et je ne pouvais que trop bien le comprendre. Nous devions donc trouver une alternative. Chose plutôt aisée quand on a internet et tous les GPS possibles et imaginables à notre portée. Nous avons donc remarqué qu’il y avait une forêt alsacienne plutôt attirante. Et l’idée de camper dans un endroit tranquille qui me permettrait de me ressourcer et de ne pas penser au boulot me paraissait parfaite. Pour Magalie, c’était autre chose. « Vous voulez aller vous faire bouffer par les moustiques ? C’est votre problème ! Moi je resterai dans le camping-car tranquille à regarder la télé, je vous préviens. ». Son attitude abjecte me saoulait vraiment à ce moment-là et je ne pouvais m’empêcher de le lui faire remarquer. Ce qui se termina par une dispute plutôt virulente. Timothé décida de s’éclipser pour ne pas assister à tout cela, et à chaque fois, ça me calmait directement, me rappelant que je valais mieux que ça. Que je devais être meilleur qu’elle. J’essayais donc de la raisonner et, au bout de longues et laborieuses heures, je pus la convaincre. Nous étions enfin en route sur l’A4 en direction de l’Alsace. Une région que je ne connaissais que parce qu’elle était remplie de collabo de quarante à quarante-cinq. « Faites gaffe aux nazis de forêt », disais-je donc dans la voiture dès que l’occasion s’était présentée. En réponse à cette blague, je n’eus droit qu’à un regard accusateur de ma femme (que je m’empressai de lui rendre) et un soufflement de nez de la part de mon fils. Je m’en contentais et repris la route qui, soit dit en passant, était bloquée et nous obligea à passer d’un voyage de quatre heures à un voyage de six heures. Et c’est là que partaient les impôts que je collectais. Putain si seulement on avait un pays opérationnel, il n’y aurait pas toutes ces manifs à la con comme les gilets jaunes là.

    Mais bon, c’est passé, de plus, ce qui intéressait les gens, c’était le scandale de la famille Hallyday. Personne ne voulait plus perdre de temps à réfléchir à une solution si on pouvait regarder une famille se déchirer de l’intérieur.

    Cela faisait maintenant cinq heures que l’on roulait et jusque-là, le voyage s’était passé sans accroc. Moi qui m’attendais à ce que ma femme soit énervée que nous n’ayons pas choisi la plage. Ça m’aurait donné une bonne raison pour abandonner cette truie sur le bas-côté ! Mais elle se contentait d’écouter de la musique et lisait son magazine tant bien que mal en voiture. Timothé n’avait jamais fait de vague, alors cette fois non plus rien à dire. Il était assis calmement sur la banquette arrière à écouter sa musique lui aussi. Je n’avais jamais pu nouer de lien avec ce gosse. Il avait douze ans et je ne savais même pas ce qu’il aimait dans la vie. Bon, pour ma défense, c’était une capote trouée. Mais maintenant, il était trop vieux pour être abandonné à un orphelinat et trop jeune pour vivre par lui-même. J’espérais que ce voyage me permettrait au moins de pouvoir lui parler un peu, pourquoi pas lui apprendre deux ou trois choses que j’avais moi-même appris de mon père. Comme pêcher ou faire du feu, si je me souvenais comment.

    Après un quart d’heure, nous y voilà, nous étions enfin arrivés en Alsace et avions loué un camping-car pour nous rendre dans la forêt. Sur le chemin, nous vîmes une affiche d’un cirque qui passait dans la ville voisine, ça n’était pas quelque chose qui nous intéressait particulièrement mais on pouvait toujours prévoir une journée cirque. Je ne savais pas comment ça marchait à ce niveau. Nous avions ensuite emprunté une route qui menait à une réserve et qui n’était pas sur la carte, comme ça, aucun problème avec la police ou les locaux.

    Personne n’aurait pu nous embêter dans ces bois paumés ! Et si jamais, on pouvait toujours dire qu’on était perdu ! Je me garais donc après m’être enfoncé quelques kilomètres plus loin dans la forêt, et commençais ensuite à déballer tente et bancs pliables pour que l’on soit le plus à l’aise possible.

    Et quel veinard, je fus de trouver deux arbres parfaitement espacés pour que je puisse y accrocher un hamac. On était encore plus à l’aise que je ne pouvais l’imaginer haha ! Timothé m’aida à installer la tente tandis que sa mère restait dans le camping-car à nous regarder faire. Lorsque je lui demandais un coup de main, elle me répondit que NOUS voulions dormir dehors alors NOUS devions installer notre matériel. Je me préparais à lui rétorquer une réplique cinglante lorsque j’aperçus Timothé regarder le sol d’une mine dépitée. Je ravalais donc ma fierté pour une fois et soupirais simplement. Le but était qu’on se repose et que tout se passe bien, aucune dispute, aucune insulte, seulement l’air frais et revigorant de la forêt et un bon moment en « famille ». Cet emplacement était parfait, les arbres étaient tellement espacés et les buissons si petits que l’on pouvait presque voir l’autre bout de la forêt. Le chant des oiseaux était si angélique comparé aux vrombissements constants de la route, et surtout pas d’odeur d’excréments qui nous venait des égouts comme des rues, cet endroit était comme une oasis en plein désert !

    Après que la tente, la table et le hamac furent installés, je demandais à Timothé s’il voulait que je lui apprenne deux ou trois trucs. Ayant accepté, j’allais alors lui montrer comment allumer un feu. Je ne savais

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