Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Un pas vers les Ténèbres: Tome 1
Un pas vers les Ténèbres: Tome 1
Un pas vers les Ténèbres: Tome 1
Livre électronique494 pages6 heures

Un pas vers les Ténèbres: Tome 1

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Terrifiée par sa propre nature, Greer mène une existence secrète parmi les chasseurs de l'ombre, dissimulant sa véritable apparence et ses pouvoirs maléfiques.

Lorsque ses investigations sur une scène de crime la conduisent à Ezéchiel, vampire d'Origine, elle se retrouve face à un être aussi ancien que mystérieux, engagé dans une quête millénaire pour éliminer Caïn, le déchu créateur des vampires.

La puissance glacée d'Ezéchiel cache des secrets troubles, enracinés dans les méandres de l'histoire.

Alors que des meurtres rituels ensanglantent la ville, l'obscurité qui protégeait Greer se transforme en piège mortel. Convaincu que ces crimes ne sont que les prémices d'une machination bien plus grande, Ezéchiel propose à Greer une alliance : en échange de son aide, il l'aidera à maîtriser ses pouvoirs.
Pour arriver à leurs fins, Greer et Ezéchiel devront affronter leurs propres démons et l'attirance qui menacent de les consumes.

Venger ou pardonner, fuir ou faire face. Quel sera le prix à payer pour préserver la paix ?

Greer seule pourra décider de faire un pas vers les Ténèbres, ou de condamner le monde à une éternité d'obscurité...
LangueFrançais
ÉditeurBoD - Books on Demand
Date de sortie26 nov. 2024
ISBN9782322534203
Un pas vers les Ténèbres: Tome 1
Auteur

Elynn VDB

ElynnVDB partage son temps entre ses différentes passions : lecture, écriture et histoire. Elle est diplômée d'un bachelier en langues et littératures anciennes et modernes (latin-français) suivi à l'université de Namur et poursuit actuellement un master à l'université de Louvain en spécialisation antiquité et époque contemporaine. Férue de littérature fantastique, elle y a nourri son inspiration et a commencé à écrire dès qu'elle a su tenir un crayon ! Elle a trouvé son premier public sur la plateforme d'écriture Wattpad, où son style à la fois drôle et mordant a déjà séduit près de 290.000 lecteurs. Sa saga fantastique de quatre tomes mêlant surnaturel, secrets, royauté et amour interdit est entièrement parue en auto-éditions. La saga est disponible sur toutes les plateformes de vente. "Un pas vers les Ténèbres" est le premier tome de sa nouvelle saga.

Auteurs associés

Lié à Un pas vers les Ténèbres

Livres électroniques liés

Fantasy pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Un pas vers les Ténèbres

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Un pas vers les Ténèbres - Elynn VDB

    Image de couverture du livre “Un pas vers les Ténèbres”

    « À tous ceux qui peinent à retrouver

    la lumière dans les ténèbres.

    Faites-en vos alliées,

    elles vous montreront le chemin. »

    – ElynnVDB

    Avertissement aux lecteurs : ce roman contient des

    scènes pouvant choquer la sensibilité. Public averti.

    TW : dépression, anxiété généralisée, maltraitance

    dans l’enfance, nyctophobie, mutilation, suicide,

    claustrophobie, abandon, meurtres, torture physique et

    psychologique détaillée.

    Sommaire

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chepitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chepitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    Chapitre 21

    Chapitre 22

    Chapitre 23

    Chapitre 24

    Chapitre 25

    Chapitre 26

    Chapitre 27

    Chapitre 28

    Chapitre 29

    Chapitre 30

    Chapitre 31

    Chapitre 32

    Chapitre 33

    Chapitre 34

    Chapitre 35

    Chapitre 36

    Chapitre 37

    Chapitre 38

    Chapitre 39

    Chapitre 40

    Chapitre 41

    Chapitre 42

    Chapitre 43

    Chapitre 44

    Chapitre 45

    Chapitre 46

    Chapitre 47

    Chapitre 48

    Chapitre 49

    Chasseuse de l’ombre — Vox Angeli — Tome 1

    Remerciements

    Chapitre 1

    Une hybride, un feu-follet et deux esprits.

    Un début parfait pour un roman fantasy, vous ne trouvez pas ?

    Plantée au milieu de mon salon, j’observais avec circonspection mon petit esprit des forêts tournoyer autour de deux âmes fraîchement trépassées. Les deux entités féminines flottaient à quelques centimètres du sol, l’air hagard. L’une avait les cheveux auburn, alors que l’autre était une fausse rousse. Elles semblaient avoir mon âge, une vingtaine d’années donc, et avaient vraisemblablement été égorgées.

    Je n’aurais pas dû sortir de mon lit.

    Kate, ma meilleure amie et colocataire, émergea de sa chambre en bâillant. En apercevant les âmes, elle se figea et fit volte-face.

    — J’appelle mon père, grommela-t-elle.

    Kate et moi cohabitions depuis plus de deux ans maintenant et nous nous connaissions depuis huit ans. Elle avait l’habitude de retrouver des âmes en peine un peu partout. Son père, Arthur, était le dirigeant de l’Oppidum d’Écosse. Il était l’équivalent d’un ministre pour les surnaturels du pays. Il m’avait recueillie lorsque j’avais quatorze ans. Il avait entendu parler de la mort mystérieuse d’un petit garçon dans un orphelinat et de sa meurtrière, une adolescente… moi. La rumeur disait qu’il avait été victime d’une magie obscure. C’était un accident, mais personne n’avait voulu me croire. Tous me considéraient comme un monstre. Même si les humains ne pouvaient pas voir les Ténèbres qui m’entouraient, ils ressentaient la dangerosité.

    Je me frottai les yeux, espérant que cela fasse disparaître les deux entités.

    — On nous a dit de venir vous voir. Nous ne savions pas où aller, sanglota la femme aux cheveux auburn.

    Le feu-follet, baptisé « Follet », vint se lover dans son cou. La jeune femme sursauta, semblant seulement remarquer la flammèche qui jouait avec une boucle de ses cheveux châtains. Les feux follets restaient habituellement en groupe dans les forêts. Selon la légende, c’étaient de très vieilles âmes ayant choisi d’éclairer le chemin des voyageurs perdus. Follet avait surgi une nuit à ma fenêtre, lorsque j’avais quatre ou cinq ans. Au moment où je lui avais ouvert, il s’était enfui. Ce petit manège avait continué durant quelques années. Le feu-follet était mon seul ami durant ces longues nuits froides, dans ma chambre à l’orphelinat. Un jour, alors que la gouvernante m’avait encore enfermée dans la cave pour l’une ou l’autre raison, il était apparu et m’avait tenu compagnie, repoussant cette obscurité qui me terrifiait. Depuis, il m’apparaissait toutes les nuits.

    — Qu’attendez-vous de moi ? leur demandai-je en me laissant choir sur une chaise.

    Depuis toujours, les défunts déboulaient dans ma vie, n’importe où et à n’importe quel moment. Lorsque j’étais petite, cela posait énormément de problèmes. Allez expliquer du haut de vos cinq ans à l’éducatrice de l’orphelinat qu’un homme avec un pic à glace dans le crâne était couché dans votre lit ! J’étais apparemment une référence pour les âmes venant tout juste de passer de vie à trépas de façon violente. Ces âmes perturbées ne parvenaient pas à accéder à l’autre monde, les Champs. Elles étaient attirées par mon aura comme des mouches par un pot de miel. Peut-être était-ce parce que j’étais moitié déchue, moitié humaine, et que mes pouvoirs tiraient leur essence de l’obscurité et des forces maléfiques ? Ça aurait pourtant dû les faire fuir…

    Le monde surnaturel se mêlait à celui des humains depuis la nuit des temps. Les surnaturels étaient organisés en clans à travers les différents pays du globe, chacun selon une espèce particulière : lutins, fées, enchanteurs, loups, vampires et j’en passais. Ces différents clans étaient gérés par des personnages éminents de leur communauté. Une autre « espèce » surnaturelle coordonnait ces différents clans : les chasseurs de l’ombre, dont Kate et son père faisaient partie. Depuis l’Oppidum, un grand bâtiment qui leur servait de base de contrôle, ils étaient en quelque sorte les policiers du monde surnaturel. Le peuple des surnaturels était régi par une autorité suprême, l’Ange Elynn et son époux, qui vivaient au Royaume. Je ne connaissais pas toute l’histoire du Royaume, pas plus que celle de Mael Caelis et de l’Entre-Deux, les deux autres Mondes Supérieurs. Lorsque j’avais douze ans, une guerre terrible avait éclaté. Cette guerre opposait deux camps disparates et complexes : des anges qui s’étaient joints aux déchus, et inversement. Au terme de cette guerre, l’Ange Elynn était montée sur le Trône, et son compagnon Will, devenu son époux, y avait pris place à ses côtés. Le bras droit de Shadow, l’ex-souveraine de Mal Caelis, le monde des déchus, avait rejoint le camp d’Elynn et Will pendant la guerre. Cet homme, Erik, était devenu le nouveau souverain de Mal Caelis. Les deux mondes entretenaient à présent des rapports cordiaux.

    — Nous avons été tuées, déclara solennellement la jeune femme aux cheveux teints en roux.

    Une mèche de mes propres cheveux s’échappa de ma queue de cheval. J’étais rousse également, mais ma couleur était naturelle et d’une nuance bien plus vive que la sienne. Je haussai un sourcil.

    — Vraiment ?

    Elle me fusilla du regard. Je me traînai jusqu’à une chaise de l’îlot central de la cuisine. À ce moment-là, Kate ressortit de la chambre. Ses cheveux châtains étaient toujours en bataille, mais elle avait troqué son pyjama contre un pantalon de jogging et un pull noir. Follet l’accueillit joyeusement en passant du vert pâle à l’orange flamboyant.

    — Votre mort a été signalée à l’Oppidum, déclara-t-elle. Je consulterai les dossiers des commissariats de la région tout à l’heure pour voir si vous avez été portées disparues. Il semble en tout cas que vos corps n’aient pas encore été retrouvés.

    Le dirigeant de l’Oppidum d’Écosse, Arthur, avait rapidement établi une marche à suivre lorsque des âmes venaient me demander de l’aide. En cas de mort suspecte, avant que nous n’intégrions officiellement les chasseurs de l’ombre, Kate et moi devions simplement avertir l’Oppidum et les chasseurs prenaient le relais. Depuis que nous avions passé nos examens et rejoint leurs rangs, nous avions le droit d’enquêter en tant que chasseuses, toujours en prévenant l’Oppidum. Normalement, seuls les natifs du clan des chasseurs de l’ombre pouvaient passer ces examens, mais Arthur avait fait une exception pour moi. Si une mort n’avait rien à voir avec le surnaturel, la procédure était de transférer l’enquête aux policiers humains.

    — Nous pensons savoir où sont nos corps ! Et il y a encore d’autres filles là-bas, qui sont peut-être encore en vie !

    Kate et moi échangeâmes un regard paniqué. Je jurai tout haut en enfilant mon gros manteau par-dessus mon pyjama. Il n’y avait pas de temps à perdre. Kate sauta dans ses bottes, téléphone à la main. Les tueurs en série et les trafiquants d’êtres humains étaient rares dans cette région reculée du nord-est de l’Écosse, mais la folie humaine et surnaturelle n’avait que faire des statistiques. Par contre, Inverness était une région particulièrement agitée niveau surnaturel.

    — Où sont-elles ? leur demandai-je.

    — Je ne sais pas exactement, bafouilla la rouquine avant de débiter ses derniers souvenirs à toute vitesse. J’étais sortie dans un bar à Inverness avec des amis. Ma tête s’est mise à tourner, je suis allée aux toilettes et je me suis évanouie. Lorsque je me suis réveillée, j’étais bâillonnée, pieds et poings liés, dans le coffre d’une voiture. Je ne pense pas être restée inconsciente longtemps. La drogue devait être dans mon verre, et je ne l’avais pas terminé. Quand la voiture s’est arrêtée et que mon ravisseur a ouvert le coffre, j’ai fait semblant d’être dans les vapes. Le type m’a portée à travers un bâtiment qui m’a paru immense… il y avait aussi une forte odeur de caoutchouc. Il m’a laissée sur un tas de pneus. J’ai entendu ses pas qui s’éloignaient, comme un escalier qu’on empruntait, vers un sous-sol, peut-être ? Je ne suis pas sûre…

    Elle frissonna, les joues inondées de larmes.

    — Ninon était déjà morte, continua-t-elle alors que la dénommée pinçait les lèvres. Il jetait tous les corps au même endroit, et comme je ne suis pas décédée tout de suite… Je n’en sais pas plus.

    Je déglutis difficilement et tentai de garder une expression neutre. Je ne m’habituerais jamais à ces histoires horribles, même si j’en entendais tous les jours. Pour ces deux malheureuses, le mal était fait.

    — Il n’y a qu’un entrepôt de pneus en périphérie d’Inverness ! se souvint Kate. On peut y aller tout de suite… Si tu t’en sens capable, bien sûr, Greer.

    Je regardai nerveusement par la fenêtre. Le soleil ne se lèverait pas avant deux bonnes heures… Mais les jeunes femmes enlevées, si elles étaient toujours de ce monde, seraient peut-être mortes d’ici là. Follet fusa dans ma direction et s’enfouit dans ma poche. Je pris une profonde inspiration. Je pouvais contrôler ma peur, j’y arriverais.

    — Ça va aller, lui assurai-je.

    Kate me sourit d’un air encourageant. J’avais fait irruption dans sa vie d’adolescente et pourtant, elle avait toujours fait preuve d’une douceur hors norme envers moi. Elle m’avait donné certains de ses vêtements, me prodiguant même des conseils de mode. Elle m’avait expliqué tout ce que je devais savoir sur le monde surnaturel. Elle m’avait présenté à ses amis, prêté ses cours, donné son temps et son amitié sans compter. Après quelques mois, nous étions devenues inséparables. Nous passions des nuits entières à regarder des séries télévisées, à discuter des garçons et à partager les derniers potins. Kate savait que j’avais encore des secrets, que je ne lui disais pas tout sur mes pouvoirs, mais elle l’acceptait.

    Nous dévalâmes quatre à quatre les marches du modeste immeuble où j’habitais, les deux fantômes sur nos talons. Kate appela rapidement l’Oppidum pour prévenir les chasseurs qui informeraient à leur tour nos contacts chez les humains. En fonction de ce que nous trouverions sur place, nous demanderions des renforts aux uns ou aux autres.

    Nous montâmes dans ma petite voiture noire. Je m’installai au volant. J’avais besoin de m’occuper l’esprit pour oublier l’obscurité environnante. Mes pouvoirs semblaient ravis de cette sortie nocturne. Je les sentais s’agiter dans ma poitrine. Follet flottait sagement entre les deux esprits sur la banquette arrière.

    — Quel est ton nom ? demanda Kate à l’entité aux cheveux roux.

    — Lola. Vous êtes des policières, alors ?

    Je jetai un œil dans le rétroviseur. Lola était beaucoup plus loquace que Ninon. Cette dernière regardait par la fenêtre, l’air perdue dans ses pensées.

    — On travaille pour les chasseurs de l’ombre, rectifiai-je.

    — Quelle sorte de personne êtes-vous exactement ? m’interrogea-t-elle encore. Il y a quelque chose de bizarre qui émane de vous.

    Les esprits étaient plus sensibles au sortilège que les humains et les surnaturels. Souvent, ils percevaient la légère ondulation qui camouflait la véritable couleur de mes yeux. Un de mes iris était noir et l’autre rouge. Parfois, quand ma vigilance se relâchait, le sort disparaissait lorsque je me regardais dans le miroir, comme pour me rappeler qui j’étais en réalité. Un monstre. Tout le monde, Kate y compris, pensait que la magie qui m’entourait venait des Ténèbres. Pour elle comme pour tous les autres, mes yeux étaient verts et le malaise qu’ils ressentaient en ma présence était dû à mes étranges pouvoirs. Mon amie changea aussitôt de sujet :

    — Ninon, voudriez-vous m’expliquer ce qui vous est arrivé ? Cela pourrait nous aider à trouver votre meurtrier.

    La jeune femme ne détourna pas son regard de la route qui défilait. Je doutais même qu’elle ait entendu.

    — Elle ne parle pas, nous apprit Lola.

    Ninon semblait plus jeune que Lola. Elle portait un jeans et un top noir très simple, contrastant avec Lola qui était vêtue d’une robe de soirée, de bas nylon et d’un manteau épais pour affronter la froideur de l’hiver. Si Ninon n’avait pas été égorgée, elle serait morte de froid.

    — Elle est terrifiée, affirma Kate, les yeux dans le vague.

    Chaque chasseur avait un pouvoir spécifique. Celui de Kate était de ressentir les émotions des gens, ce qui était sans nul doute la cause, ou la conséquence, de son empathie surdéveloppée. Elle continua à interroger Lola pour en tirer le plus d’informations possible.

    Au premier abord, ce crime n’avait rien de surnaturel. L’affaire serait sans doute transférée à la police d’Inverness. Arthur me demanderait certainement d’aider ces deux âmes, puisqu’elles étaient venues à moi. Le Dirigeant d’Écosse me confiait la plupart du temps des affaires en lien avec les humains, puisque j’étais familière de leur monde. Je priais toujours pour que ces affaires soient rapidement réglées. Je ne pouvais pas user de mes pouvoirs devant eux, ce qui était très compliqué lorsque je devais parler aux esprits. En plus, les humains étaient mal à l’aise en ma présence.

    Je soupirai. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais envié Kate. Son statut de chasseuse de l’ombre était sans ambiguïté, elle se consacrait uniquement aux affaires surnaturelles et ne devait jamais cacher sa vraie nature. Il n’arrivait pas si souvent que Kate et moi travaillions ensemble. Ma position était délicate, car je jouais sans cesse sur deux tableaux : je devais cacher ma part surnaturelle aux humains, mais aussi ma part humaine aux surnaturels. D’ailleurs, je n’appartenais à aucun de ces deux mondes. J’étais coincée à leur frontière, sans pouvoir faire partie ni de l’un ni de l’autre.

    L’un de mes parents au moins devait être un surnaturel, sinon je n’aurais aucun pouvoir. Mais quel type de surnaturel ? Au vu de mes capacités, je tablais plutôt sur un déchu, mais cela n’expliquait pas encore toutes les bizarreries qui me caractérisaient. Si seulement mes parents avaient laissé un mot d’explication sur ce que j’étais avant de m’abandonner sur le perron d’un orphelinat !

    — C’est là ! s’écria Kate.

    Je garai la voiture dans la rue face à l’entrepôt flanqué d’une enseigne « Murray tyres & Sons ». À peine eu-je coupé le moteur que le froid me saisit. Nous étions début décembre, les températures descendaient largement en dessous de zéro la nuit… Mais il y avait autre chose. Ce n’était pas le froid qui me hérissait l’échine. J’avais soudain l’impression d’être dans un film d’horreur. Le zoning était faiblement éclairé et la neige tenait encore par endroit, créant une atmosphère lugubre et franchement flippante.

    — Vous reconnaissez l’endroit… commençai-je en m’adressant aux filles, avant de me rendre compte qu’elles avaient disparu.

    Un chien hurla au loin, Kate et moi fîmes un bond dans l’habitacle. Même Follet tremblota. Nous nous encourageâmes mutuellement du regard. Je pouffai légèrement, histoire de détendre l’atmosphère et me rassurer moi-même. Même si Kate était capable de se couper des émotions des autres, je ne voulais pas lui compliquer la tâche.

    — On est rouillées : ça fait trop longtemps que nous n’avons plus regardé Conjuring, plaisantai-je.

    — Shining, demain soir ? proposa-t-elle d’un ton qui se voulait léger.

    Aucune de nous deux ne parvenait pourtant à se défaire de sa peur. Des volutes échappées de mes Ténèbres ondoyaient dans l’habitacle, oppressant de plus en plus Kate, en dépit de ses aptitudes. Follet entreprit de faire le tour de la voiture à toute vitesse. Il y avait quelque chose d’étrange dehors. De malsain. Ma magie me hurlait de sortir. L’obscurité aidant, elle semblait irrésistiblement attirée par cette malveillance ambiante. Je sondai la nuit impénétrable et paisible en apparence, à la recherche de son origine.

    — J’y vais, déclara alors mon amie. Reste dans la voiture et si je ne suis pas revenue dans quinze minutes, appelle les renforts.

    Dans la voiture, il y avait de la lumière. Si je sortais, je serais en proie aux ténèbres, car l’aube était encore loin… Mais je ne laisserais pas Kate affronter le danger seule.

    — Non, je viens avec toi. On a des lampes de poche ?

    Elle m’en tendit une, la plus puissante, ainsi qu’une arme à feu et une fausse plaque, au cas où nous tomberions sur des policiers humains.

    — Au plus vite on retrouvera ces jeunes femmes, au plus tôt on pourra déguerpir de ce coupe-gorge, raisonna-t-elle. De toute façon, on peut venir à bout de tout ce qui se trouverait dans cet entrepôt.

    Sur ces belles paroles, elle sortit de la voiture. Je fermai les yeux une seconde pour rassembler mon courage.

    Allez, Greer. Tu as vingt-deux ans, des pouvoirs magiques terrifiants, un flingue et tu cours super vite. Tu as donc très peu de chances de mourir cette nuit.

    Alors pourquoi quelque chose me disait qu’il pourrait m’arriver bien pire ?

    Chapitre 2

    Je sortis de la voiture et regrettai aussitôt de ne pas m’être habillée plus chaudement. L’entrepôt était plongé dans les ténèbres. De l’extérieur, il semblait même abandonné. Je combattis ma peur et me forçai à mettre un pied devant l’autre. Pour quelqu’un qui contrôlait les Ténèbres, c’était un comble d’avoir peur du noir… Kate était déjà plusieurs mètres devant moi. Follet restait à mes côtés, comme toujours. Sa présence, en plus de celle de la lampe de poche, me rassurait. Je ne connaissais pas bien le zoning industriel d’Inverness. Il n’y avait rien par ici, à part des entrepôts et des bâtiments sobres contenant des bureaux de multinationales.

    Nous nous approchâmes des deux grandes portes principales pour les camions et de la plus petite à côté. La neige à leurs abords n’avait pas été piétinée.

    — C’est ici.

    Kate et moi fîmes un bond sur le côté. Lola et Ninon venaient de réapparaître.

    — C’est ici, répéta Lola.

    — Je vais faire le tour du bâtiment, m’avertit Kate.

    — Je te couvre.

    Les fenêtres étaient trop hautes pour que nous puissions voir à l’intérieur. À l’arrière du bâtiment, je trouvai une porte de service. Follet s’amusa à faire des loopings autour de la poignée. Mon cœur manqua un battement. Ici, la neige avait été piétinée. Je tendis l’oreille, mais ne perçut aucun bruit à l’intérieur, malgré mon ouïe surnaturelle. Kate secoua la tête, signe qu’elle n’entendait rien non plus. Je dégainai mon arme. Mes pouvoirs étaient bien plus meurtriers qu’un coup de feu, mais avec cette arme, je n’étais pas obligée de m’en servir contre des humains. La porte était verrouillée. Je me tournai alors vers les deux esprits.

    — Pourriez-vous aller voir à l’intérieur s’il y a quelqu’un ? leur demandai-je.

    Ninon resta muette comme une carpe, flottant à quelques centimètres du sol. Je lançai à Lola un regard plein d’espoir.

    — Je… comment je fais ? La porte est fermée.

    Je pris une profonde inspiration. La patience n’était déjà pas ma qualité première, alors expliquer à un fantôme comment traverser les murs était légèrement éreintant pour mes nerfs. Kate pouffa.

    — Tu es un fantôme. Tu n’as qu’à passer à travers. Tu n’as plus de corps.

    Toujours dubitative, Lola tendit la main vers le mur… et sursauta lorsque ses doigts disparurent dans la brique.

    — Et si quelqu’un me voit ? hésita-t-elle encore.

    — Seul un être surnaturel pourrait te voir, la rassurai-je. Essaie de retrouver la cave dont tu nous as parlé, et vois si d’autres filles sont encore là… et si elles sont en vie.

    Lola disparut complètement, suivie par Follet. Kate avait les traits tirés par la concentration. J’étais tétanisée, fixant les ténèbres froides et oppressantes. Même si je pouvais manipuler ces forces, elles me terrifiaient. J’avais l’impression que quelque chose m’épiait…

    Une odeur que je n’arrivais pas à identifier se dégageait de l’air ambiant. J’étais certaine que la température avait encore baissé de plusieurs degrés depuis que nous étions descendues de la voiture. J’abaissai mes barrières mentales et laissai mes pouvoirs analyser les Ténèbres alentour. Elles revinrent vers moi avec un sentiment de terreur pure. Je frissonnai.

    — Tu la sens aussi ? chuchota Kate.

    J’acquiesçai lugubrement.

    — La mort.

    Elle était partout.

    — Hé, Greer ! m’appela Lola tout bas. Il n’y a plus personne et la cave est vide.

    Je grimaçai. Ce n’était pas forcément une bonne chose.

    — C’était bien là que tu étais retenue ? l’interrogeai-je.

    Elle haussa les épaules. Son détachement vis-à-vis de l’endroit où elle avait probablement été tuée dans d’atroces souffrances m’inquiétait. Soit elle gérait très bizarrement ses émotions, soit elle était totalement givrée.

    — Possible, mais je ne suis pas sûre. Je ne voyais pas aussi bien dans le noir quand j’étais vivante.

    — Parfait, grommela Kate.

    Arme à la main, elle força la serrure grâce à la magie. Nous entrâmes dans le bâtiment. Follet nous rejoignit, et je remarquai que sa flamme était passée de l’orange flamboyant à un bleu presque blanchâtre. Il avait peur, lui aussi. Kate avançait avec assurance. Cette femme toujours insouciante et drôle devenait une vraie soldate sur le terrain. J’éclairai l’intérieur de la bâtisse. C’était un entrepôt on ne pouvait plus basique, avec d’imposantes structures de rangement qui montaient jusqu’au plafond. L’endroit était clairement laissé à l’abandon depuis plusieurs années. Des toiles d’araignées tapissaient tout ce qui était possible et des pièces de voitures rouillées ainsi que des chambres à air de pneus étaient éparpillées un peu partout. L’odeur de renfermé mélangée à celle de produits chimiques et de caoutchouc me piqua le nez.

    — Montre-nous la cave, demandai-je à Lola.

    Elle opina du chef, soudain silencieuse. Un mauvais pressentiment alourdit mon estomac. Nous serpentâmes dans les allées délabrées jusqu’à l’opposé du bâtiment. Une trappe s’ouvrait dans le sol sur une cave lugubre. Je fus incapable d’aller plus loin. Mon petit compagnon lumineux se cacha dans mon dos. L’énergie qui se dégageait de cet endroit était le mal incarné. Je me tournai vers Lola. Ses yeux étaient exorbités par la peur.

    Pas de doute : c’était là qu’elles avaient été retenues… et qu’elles étaient mortes.

    Kate étouffa un hurlement dans sa main. Elle recula de plusieurs mètres. Les émotions provenant de la geôle étaient trop fortes pour elle. Mes sens s’ouvrirent malgré moi à l’obscurité maléfique de la cave. La noirceur me happa, elle m’emprisonna dans ses griffes acérées. En l’espace d’une seconde, je ressentis toute la peur et la souffrance des personnes qui étaient décédées dans cet endroit. Je sentais le froid qui me glaçait les os, les battements de mon cœur qui ralentissaient, le sang qui pulsait dans mes veines et le vide… Le vide terrifiant d’une mort violente.

    Je sursautai et reculai précipitamment du bord de la cave.

    — Appelle Arthur, tout de suite !

    Kate m’attrapa le bras et m’entraîna derrière d’immenses barils. Malgré la température en dessous de zéro, je transpirais à grosses gouttes. Je compris soudain ce qui m’avait ramenée à la réalité : quelqu’un venait d’entrer. Une nouvelle énergie venait de se mêler à celle de la bâtisse. Ce pouvoir était sombre lui aussi, mais c’était une obscurité différente de celle de la cave.

    Le pouvoir du nouveau venu n’était pas mauvais, mais il était très puissant. À vrai dire, je pensais n’avoir jamais croisé d’être aussi puissant de ma vie.

    Était-ce le tueur ? Avait-il oublié quelque chose ? Il n’y avait plus âme qui vive dans la cave…

    Je nous enveloppai de Ténèbres. Follet se cacha dans mon cou. Kate grimaçait à cause de la sensation étouffante de ma magie qui se refermait sur nous. Elle n’avait jamais eu peur de mes pouvoirs, mais elle n’était pas à l’aise lorsque je m’en servais. Certains surnaturels tueraient père et mère pour jouir de tels dons. Voilà pourquoi je ne les utilisais presque jamais devant d’autres surnaturels.

    Un homme s’avança jusqu’au bord de la cave. Il me tournait le dos, je ne voyais pas son visage, seulement ses cheveux blond très clair. Comme Kate et moi l’avions fait, il s’arrêta et resta planté là quelques secondes. Je respirai le plus lentement possible. Bon Dieu, son pouvoir… Il ondoyait autour de lui en vibrations puissantes et dévastatrices et venait se heurter au mien comme des vagues sur les rochers. C’était un vampire d’Origine, l’un des sept premiers vampires créés. Si c’était lui le meurtrier, nous aurions du mal à le neutraliser. Mais pourquoi un vampire aussi redoutable s’amuserait-il à tuer des jeunes femmes ?

    « Appelle les renforts », articulai-je à l’intention de Kate.

    Elle pianota sur son téléphone. Elle dut s’y reprendre à trois fois pour envoyer le message.

    Je fermai les yeux, à la recherche d’un plan.

    La solution la plus sûre était de rester là et d’attendre que le vampire parte, ou que les renforts arrivent. Mais s’il était celui qui avait tué toutes ces filles… Nous n’aurions peut-être pas d’autres chances de le coincer. Il avait manifestement nettoyé l’endroit et déplacé les filles… ou les corps. Corps auxquels nous risquions de rajouter les nôtres si nous affrontions ce surnaturel.

    — Liam.

    Je frémis en entendant la voix de l’inconnu. Elle était grave, suave, et il y pointait un grain d’irritation. Kate fronça les sourcils. Ce prénom lui disait-il quelque chose ? Follet glissa sur mes Ténèbres, comme pour mieux entendre.

    — Je suis à l’adresse que tu m’avais indiquée. Il n’y a plus rien. C’est la troisième fois que ce type nous prend de vitesse.

    Son interlocuteur lui répondit, mais je ne distinguai pas les mots. Un courant d’air froid dans mon dos m’apprit que les esprits de Lola et Ninon se cachaient derrière nous.

    — Je n’en ai rien à faire, reprit le vampire. S’il commence à attaquer des surnaturels, le Royaume devra être mis au courant !

    Il était donc sur la piste du meurtrier ? Ninon me tapota l’épaule. Je l’ignorai. L’homme avait un petit accent, mais j’étais incapable d’identifier sa langue d’origine. Kate me montra l’écran de son smartphone. Les chasseurs étaient en route.

    — Bien sûr, grommela-t-il. Dis à Erik de m’appeler lui-même, la prochaine fois ! Ou mieux, de bouger son…

    Erik, le souverain de Mal Caelis ?

    — C’est qui ? souffla Lola.

    L’homme au téléphone se tut immédiatement. J’écarquillai les yeux et me tournai vers Kate. Elle me rendit mon regard paniqué. Lola semblait à deux doigts de s’évanouir, même si c’était impossible. Follet retourna se cacher dans mon dos. Lâche. L’homme ne parlait plus. Il écoutait, aux aguets. Je retins ma respiration et rassemblai ma magie.

    — Qui est là ?

    — Ton pire cauchemar, lança alors Lola d’une voix théâtrale en sortant de sa cachette.

    Je posai le front sur le baril qui me dissimulait, les yeux fermés. On était mortes. Aussi mortes que cette idiote. Le vampire émit un petit grondement, qui ressemblait à s’y méprendre à un rire.

    — Bonsoir. Êtes-vous une des jeunes femmes mortes ici ?

    La question directe de l’homme, d’un ton poli et posé, décontenança Ninon.

    — Je… Je suis un fantôme.

    — Je le vois, lui répondit calmement l’homme.

    À ma gauche, Ninon sortit soudain de l’ombre et se cacha les yeux avec ses mains.

    — Il est dehors, sanglota-t-elle. Il a vu les traces de pas…

    Sa voix était cassée, comme si… Comme si elle avait hurlé pendant des heures. Je me relevai d’un bond et eus à peine le temps de voir le vampire sortir de l’entrepôt en trombe.

    — Pourquoi est-ce qu’un surnaturel surpuissant s’intéresse à des enlèvements humains ? demanda Kate à voix haute.

    J’avais immédiatement senti le vampire lorsqu’il était arrivé, pourquoi n’en avait-il pas été de même pour le meurtrier ? Humain ou surnaturel, je devais normalement percevoir les énergies qui m’entouraient. Qu’avait cet homme de particulier ? Pourquoi tuait-il des femmes et pourquoi ce vampire était-il à sa recherche ?

    — Parce que ce ne sont pas seulement des enlèvements.

    Chapitre 3

    Assises derrière une tasse de café fumant dans une des salles de repos de l’Oppidum, Kate et moi épluchions les avis de disparition des dernières semaines. Kate avait attaché ses longs cheveux en queue de cheval. Ses traits étaient tirés par la fatigue. Nous avions retrouvé assez facilement les avis de disparition de Lola et Ninon. Les deux jeunes femmes de dix-neuf et vingt-deux ans avaient disparu à une semaine d’intervalle. Le dossier était toujours ouvert. J’aurais aimé aller interroger les amis avec qui elles étaient sorties et leur famille, mais sans preuve tangible, rien ne justifiait ces visites.

    Les chasseurs de l’ombre étaient rapidement arrivés à l’entrepôt. Nous leur avions fait notre rapport. Ils avaient questionné les deux âmes et avaient bouclé le hangar. Arthur, le père de Kate et le dirigeant des chasseurs, s’était également rendu sur les lieux. Il nous avait renvoyées à l’Oppidum pour fouiller dans les dossiers humains. Il n’était pas très content que nous nous soyons introduites dans un entrepôt où avait probablement été commis un massacre sans appeler de renforts.

    J’étais certaine que les meurtres avaient un caractère surnaturel, preuve en était l’homme au téléphone et l’énergie malfaisante du lieu. Kate en frissonnait toujours, malgré la couverture dans laquelle elle s’était emmitouflée. Nous travaillions dans l’une des bibliothèques équipées d’ordinateurs de l’Oppidum, en attendant des nouvelles de la perquisition. En dépit de l’heure matinale, de nombreux chasseurs de l’ombre étaient déjà au travail.

    — On pourrait dire aux parents qu’on a reçu un nouveau témoignage et qu’on souhaiterait plus d’informations sur leurs fréquentations ? proposai-je à Kate.

    Elle secoua négativement la tête. Ses grands yeux bleu-vert rencontrèrent les miens.

    — Non, ça leur donnerait de l’espoir, et on sait qu’elles sont mortes. On ne peut pas les avertir tant qu’on n’a pas récupéré leur corps, mais on ne peut pas les faire espérer non plus. De plus, rien ne dit que le surnaturel est impliqué.

    Je lui fis les grands yeux.

    — Kate, un surnaturel était dans l’entrepôt en même temps que moi. Un vampire d’Origine !

    — Mon père se renseigne sur lui, me rassura-t-elle. Nous serons vite fixées.

    Je me renfonçai dans mon siège et plongeai les mains dans mes cheveux tressés. J’avais mal à la tête.

    — Tu veux aller boire un verre, ce soir ? me proposa Kate. On travaille beaucoup, ces temps-ci. J’ai besoin de me détendre.

    — Demain, plutôt ? Je vais à la patinoire ce soir.

    Patiner était la seule chose positive qui était ressortie de mon séjour au foyer pour enfants d’Édimbourg. Il y avait une patinoire au bout de la rue, nous pouvions y accéder une fois par semaine les mercredis après-midi. J’attendais toujours ce moment avec impatience. Je faisais en sorte de ne pas croiser les éducateurs pour être certaine de pouvoir m’y rendre. Cette passion ne m’avait jamais quittée, même après qu’Arthur m’ait emmenée à l’Oppidum, basé à Inverness.

    — Va pour demain ! sourit Kate.

    Elle se leva et attrapa son sac. Elle devait patrouiller, ce matin.

    — J’y vais. Tu me tiens au courant ?

    J’opinai du chef et lui rendis son sourire. Kate était aussi douée pour analyser les sentiments des autres que pour camoufler les siens. Elle était secouée par ce qui s’était passé, mais ne voulait pas le montrer.

    Comme toutes les fois où Kate quittait un lieu, les trois quarts des hommes et des femmes la suivirent du regard. En plus d’être absolument magnifique, avec sa peau et ses cheveux foncés, ses yeux clairs et son corps de déesse, Kate avait une aura absolument incroyable. Elle était lumineuse, pétillante,

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1