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Le Joyau des sept étoiles: Un roman fantastique et angoissant !
Le Joyau des sept étoiles: Un roman fantastique et angoissant !
Le Joyau des sept étoiles: Un roman fantastique et angoissant !
Livre électronique400 pages6 heures

Le Joyau des sept étoiles: Un roman fantastique et angoissant !

Évaluation : 3.5 sur 5 étoiles

3.5/5

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À propos de ce livre électronique

Pour la première fois, le texte original de ce roman fantastique de Stoker est publié dans son intégralité !

Assailli dans une pièce entièrement close par quelque chose ou quelqu’un, un éminent égyptologue est plongé dans un étrange état cataleptique. Puis, peu après, au même endroit, certains objets précieux disparaissent pendant que d’autres reviennent dans de troublantes et inexplicables conditions. Et, tandis que le mystère grandit, d’autres malédictions resurgissent, dont une sous la forme d’une main momifiée. Une main pourvue de sept doigts. Une main où scintillent d’extraordinaires joyaux, semblables à des étoiles… Le Joyau des Sept Étoiles (1903) est présenté ici pour la première fois dans sa version intégrale. En effet, la seule traduction disponible en langue française était amputée d’environ un tiers du texte original, supprimant ainsi l’efficacité des descriptions que Stoker s’était appliqué à donner de cette descente dans les abîmes de l’effroi. Une deuxième fin est également proposée pour la première fois au lecteur français.

Il ne s’agit pas ici de vampirisme, mais l’horreur atteint, dans ce superbe roman, des sommets — ou plutôt des gouffres — d’angoisse inattendus.

EXTRAIT

Tout cela paraissait si réel que j’avais peine à imaginer que cela se soit produit antérieurement et cependant, chaque épisode survenait, non pas comme une étape nouvelle dans l’enchaînement logique des faits, mais comme une chose à laquelle on s’attend. C’est de cette façon que la mémoire joue ses tours pour le bien ou pour le mal, pour le plaisir ou pour la douleur, pour le bonheur ou pour le malheur. C’est ainsi que la vie est un mélange de douceur et d’amertume et que ce qui a été devient éternel.
De nouveau, le léger esquif, cessant de fendre les eaux tranquilles comme lorsque les avirons brillaient et ruisselaient d’eau, quitta le violent soleil de juillet pour glisser dans l’ombre fraîche des grandes branches de saules qui retombaient — j’étais debout dans le bateau qui oscillait, elle était assise immobile et, de ses doigts agiles, elle écartait les branches égarées, se protégeait des libertés que prenaient les rameaux sur notre passage. De nouveau, l’eau paraissait être d’un brun doré sous le dôme de verdure translucide, et la rive était recouverte d’une herbe couleur d’émeraude. De nouveau, nous étions là dans l’ombre fraîche, avec les mille bruits de la nature se produisant à l’intérieur et à l’extérieur de notre retraite, se fondant dans ce murmure somnolent qui fait oublier les ennuis bouleversants et les joies non moins bouleversantes du monde immense. De nouveau, dans cette solitude bénie, la jeune fille oubliant les conventions de son éducation première rigoriste, me parla avec naturel et sur un ton rêveur de la solitude qui assombrissait sa nouvelle existence. Elle me fit ressentir, avec une grande tristesse, comment dans cette vaste maison chaque personne se trouvait isolée du fait de la magnificence de son père et de la sienne, car, en ces lieux, disait-elle, la confiance n’avait pas d’autel, la sympathie pas de sanctuaire. Le visage de son père paraissait aussi lointain que semblait à présent lointaine la vie du vieux pays.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Après une jeunesse précaire et difficile, Bram Stoker se lança dans le journalisme ses études terminées. C’est en 1871 que lui vint l’idée de ce qui allait devenir un des plus célèbres romans de littérature fantastique, Dracula (1897). Mais la carrière littéraire de Bram Stoker ne s’arrêta pas là, et il rédigea de nombreuses autres œuvres, malheureusement occultées par le succès de Dracula, parmi lesquelles Le Joyau des Sept Étoiles, disponible pour la première fois en version intégrale dans la collection Terres Fantastiques, et Le Repaire du Ver blanc. Bram Stoker mourut à Londres.
LangueFrançais
Date de sortie26 févr. 2015
ISBN9782843625503
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3.5/5

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  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    Great book, but a very odd and abrupt ending.
  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5
    It seems a little strange to me that Jewel of the Seven Stars is so much less well-known than Dracula. I mean, yes, it's managed to stay in print, and it's even been adapted into a couple of low-budget horror movies, but the book certainly isn't a household name (and neither are any of Stoker's other books, for that matter.)
    However, it's every bit as entertaining and dramatic a read.
    The narrator is summoned by a young woman in distress, a recent acquaintance of his whom he is quite taken with. His delight in her seeming interest is only slightly tempered by the situation - the woman, Margaret's, father has fallen mysteriously ill... or has possibly been violently attacked. Doctors and the law are summoned, but, starting with some strange instructions left to his lawyer, an occult web unravels, relating to the father's occupation as an Egyptologist. A tale emerges of the mummy of Tera, a beautiful queen and powerful sorceress of ancient Egypt, who sought to extend her power beyond the grave - but whether for good or for evil is unknown. But now, it may be that there will be no choice but to discover, for her spirit seems in some strange way entwined with that of the innocent Margaret, who was born at the very moment of the violation of Tera's tomb.
    Apparently, when the book was first published in 1903, the publisher was unhappy with the ending, and in subsequent editions, a new "happier" ending was tagged on. My copy of the book contained the original ending, but I have to say, I wasn't that satisfied with it either - not because of it being "unhappy," but because it was too vague, leaving unanswered too many questions that the book set up as if answers were forthcoming. Still, overall, I found it to be very enjoyable.
  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5
    Considered the bases for the classical Mummy myth, this short novella by Bram Stoker takes advantage of the Egypt-mania that swarmed the Western world in the later parts of the 1800s. Told from the view point of the young lawyer, Malcolm Ross, it concerns the collection of the rich but eccentric Abel Trelawny and his daughter, Margaret – and the mummy of an Egyptian Queen….. This has all the proper themes of a Victorian Gothic story – the morally-pure virgin, the stalwart young man, the mad scientists, the doctor, the creepy house, the blood in the night, shadows and ghosts, and mysteries of the past coming to haunt the present. Stoker gave much detail about Egypt, and it was clear he did his research before adding in his own fantastical elements. It also contains Stoker’s trademark foreboding imagery and gothic prose. It’s a fine tale for a dark and creepy night. But, it’s also a bit slow at times, some of the action or events are never really explained, and the ending – well, my big issue is the ending. It’s ambiguous exactly what went wrong and why the Great Experiment ended in death. Perhaps is it my modern mind, but I would have preferred a bit more explanation
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    This book, by the author of Dracula, of course, seems to combine horror with elements of mystery or whodunnit and of Rider Haggard-style fantasy. I’d say that the horror aspect is quite muted and that it is the mystery and fantasy elements that are more to the fore. Because of that mystery element, I really can’t give an outline of the plot without spoiling things for new readers. I’ll just say that our narrator gets called in to help when a wealthy collector of ancient Egyptian antiquities falls into some sort of coma or trance after a mysterious assault, and the story proceeds from there.This is not an epistolary novel like Dracula but is told in the first person by one of the protagonists, Malcolm Ross. It’s a shorter book, too, and those who find Dracula rather heavy going might find this a more entertaining read.I suppose I must fault it on a couple of small issues: There are several places where Stoker really slows things down when the narrator or another protagonist discusses the religious implications or the anticipated outcomes of what they are doing – their ‘Great Experiment’. I think Stoker could have improved the book by putting some work into distilling these down a bit. These passages are not that difficult to get through, however, and there are not too many of them.Also, it was only on thinking over the book some time after finishing it that I realised there were one or two, quite big, loose ends unanswered; but Stoker is such a good tale-spinner, carrying you along with him so well, that you just don’t notice when you’re actually reading (or, at least, I didn’t).To sum up, I found it a quite delightful read. I think it comes firmly under the category of ‘a good yarn’ – good entertainment rather than ‘great literature’, perhaps, but very involving. When Stoker is on form, which is most of it, it’s a real page-turner.I should mention that the book has two endings: the original one, published in 1903, and a revised one for an edition of 1912, which, apparently, was the only one available up until recent years. I’d advise prospective readers to get hold of an edition with the original ending for their first reading, In my opinion, the original ending is a good, strong, if rather dark one - and it fits, while the revised ending is little more than an act of vandalism and really deflates the force of the story – it just doesn’t really fit (I believe there is some suggestion that it wasn't actually Stoker who wrote it). You can quickly tell the difference thus: the original version has twenty chapters, including Chapter XVI, 'Powers - Old and New'; the revised edition has only nineteen, with that one missing.
  • Évaluation : 5 sur 5 étoiles
    5/5
    Great story. The father of the classic Mummy tale. Given another ending shortly after publication due to PC and possibly ruffling feathers. This is a good yard that keeps the pages turning. Stoker is heavily criticized for his non-Dracula stories as being to political and sterile. I don't see that as the case.
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    If you read it, I urge you to make sure you read the ORIGINAL version, not the shoddy "updated" 1912 happy ending version (sounds dirty, doesn't it?) because that version just sucks. And it deletes a great chapter meditating on the power of pagan gods vs. the Christian god.This is a mystery novel with horror elements thrown in. And by horror, I mean mummies. And Egyptology (very in vogue when this was written). It begins when our hero, Malcolm Ross, receives a message from a Miss Margaret Trelawney stating that her father has just fallen ill. He, being rather entranced by Margaret after a recent meeting, rushes over and takes charge of the situation. The police and a doctor are sent for but no explanation can be found. Trelawney's lawyer is also sent for and he specifies that none of the Egyptian artifacts in the room are to be moved. Odd that. So it's pretty obvious they've got something to do with Trelawney's condition. Naturally the rest of the novel is not only concerned with discovering Trewlaney's condition but with what led to it and the ramifications of what happened on his trips to Egypt. (Really, that's not a spoiler.) And really interesting questions are brought up during the course of all of it, provided of course, you read the correct edition. I quite liked it.
  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5
    A worthwhile, if anti-climactic read. Stoker slowly built up the tension to the moment of crisis, then let it fall flat on the final page. I do think there should be some reward for the diligent reader when the author has been at considerable pains to lay the scene for an earth-shattering revelation. I wonder if his Christian sentiment made him falter? Perhaps the idea of a bodily resurrection not based on his own religious belief struck him as blasphemous? Anyway, the journey was interesting, even if the destination was a disappointing one.Edit: Having just remembered that there were two published endings, I find my edition is the second, sanitised, finale. The summary I've just read of the original ending is darker, better, though possibly still unsatisfying. I'd give my edition 3/5 stars, and probably another half star for the original ending.
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    This horror novel by the author of Dracula lacks the literary quality of the more famous work, but Stoker nevertheless creates cumulatively an atmosphere of fear and tension in this story based around the apparent resurrection of the mummy of a 5,000 year old forgotten Egyptian queen. This was the precursor of the mummy horror films of the twentieth century. This 1903 version contains a downbeat ending that apparently Stoker had to change when he wanted to reissue it in 1912; the revised version contains a more upbeat very ending, though apart from this scene and a very brief epilogue, there were no other changes except an omitted self-contained philosophical chapter. It's well written and atmospheric, though my 1903 version contained numerous misprints, untypical of Delphi Classics usual ebook publications, which were not present in their 1912 version (the most hilarious misprint was a reference to Egyptian embalmers preserving a body in a "bath of matron", rather than the preserving fluid natron - I bet that gave matron a nasty shock!)
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    Probably the best thing about this book (to me) is the super-kitschy Edwardian take on Egypt and Egyptology. Otherwise, though, the characters are mostly drippy, and the Big Bad only appears on the very last page, which is a bit disappointing. Dracula it ain't.
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    This is a reasonably compelling supernatural tale by Bram Stoker. The character of Margaret is the most interesting, and in particular the relationship between her and the long dead Egyptian queen Tera. Stoker does a pretty nice job of making the supernatural aspects of this story believable, especially for 1903, though today, much of this would be debunked.I have only one warning for those interested in reading this book. Make sure you get the original version, not the version with the re-written ending (which applies to most copies in print today). The newer version has an ending which, frankly almost makes reading the book a waste of time, by essentially making the "great experiment" an anti-climactic non-factor. The easiest way to tell which version you've got is by the number of chapters. The original version has 20 chapters, and the "bastardized" version has 19 chapters.
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    The Jewel of Seven Stars is a flawed yet compelling book by Stoker. I have found stoker creates interesting female characters, especially for the era in which he lived. They are often educated brave and profoundly forward thinking and at other times (or in other characters) in need of saving. The plot involves a man in a trance after a mysterious attack which seems to be linked to the Egyptian artifacts he has spent his life studying. As in Dracula, Stoker is interested in the themes of death and immortality.It is worth finding a version with the ending Stoker originally wrote and the happier ending on which his publishers insisted. The happier ending feels slapped on and contradicts earlier sections of the last chapter.
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    The novel begins as a conventional mystery. An eminent Egyptologist, Mr. Trelawney, is found comatose on the floor of his bed chamber by his daughter Margaret. She sends for her friend, barrister Malcolm Ross, who is the chronicler of the story. Along with a doctor and a detective from Scotland Yard, they sit in vigil awaiting his return to consciousness. After three nights a colleague of Mr. Trelawney appears at the house and starts to shed light on the curious circumstances. Mr. Trelawney awakens and reveals that several years back they found the tomb of the Egyptian Queen Tera. She had discovered a way to defy the gods and come back from the dead. From here the story turns into a horror novel with the characters delving into the dark mysteries of the orient which culminates in the “great experiment” in the last chapter.This was a frustrating novel to read. The beginning is slow but the mystery of the comatose character was interesting enough to keep me reading. The pace picks up with the story of finding the tomb. I also enjoyed reading about the Egyptian religious and death practices. Then the pace slowed again until the characters leave for Cornwall to perform the “great experiment.” The volume I read had both endings; the 1903 dark ending and the 1912 happy ending. The former is better and makes more sense. This printing also had chapter sixteen intact. The chapter does nothing to enhance the plot. I can see why it was expunged in the 1912 edition.
  • Évaluation : 5 sur 5 étoiles
    5/5
    When a writer’s name becomes synonymous with one truly classic piece of literature, it’s easy to forget that there will of course, have been many more strings to their bow. ‘The Jewell of Seven Stars’ is one such example in the portfolio of famous Irish writer Bram Stoker, creator of cultural icon, ‘Dracula’.‘The Jewel of Seven Stars’ is set in the opulent high society of Edwardian London at the home of Professor Trelawney, famed archaeologist and Egyptologist. Published in 1903, much of British society was at the time infatuated with Egypt and the East, providing this novel with its key cultural references and societal backdrop.Agents unknown attack Professor Trelawney within his home and TJOSS starts off innocently as your classic turn of the century ‘whodunit’. Beautifully and evocatively described, the book sees worried daughter Margaret call for the assistance of her willing admirer, dashing lawyer Malcolm Ross (the development of their ensuing romance is a key and enjoyable theme throughout the text), seeking help as her father lays in a trance.As the book progresses, it shifts from classic crime to supernatural thriller. Upon his awakening, Professor Trelawney brings the characters into his confidence and confirms their fears – the attacks are occurring due to the displaced Mummy Queen Tera, stored as a trophy in Trelawney’s study, awakening in preparation for her re-birth.The novel ultimately shifts to Cornwall as the protagonists aim to complete the awakening and I shall desist from discussing any more of the plot for fear of spoiling the ending, which in my opinion, is the only let down in an incredibly enjoyable book.Whilst Dracula is the superior text of the two, TJOSS is much easier to get into from the off and a thoroughly enjoyable Edwardian romp. The novel stands on its own feet in terms of story and plot, however the book also offers an incredibly detailed look at Edwardian society and the advancement of archaeology and subsequent interest in Egypt and the East, which make it worth the read in itself. I really do count this as one of my favourite books and consider it a travesty that so few know of it. Dracula may indeed be the seminal work that Stoker is rightfully associated with, but TJOSS is right up there with it and deserves the attention of discerning readers worldwide. Thoroughly recommended.

Aperçu du livre

Le Joyau des sept étoiles - Bram Stoker

(N.d.T.)

CHAPITRE PREMIER

UN APPEL DANS LA NUIT

Tout cela paraissait si réel que j’avais peine à imaginer que cela se soit produit antérieurement et cependant, chaque épisode survenait, non pas comme une étape nouvelle dans l’enchaînement logique des faits, mais comme une chose à laquelle on s’attend. C’est de cette façon que la mémoire joue ses tours pour le bien ou pour le mal, pour le plaisir ou pour la douleur, pour le bonheur ou pour le malheur. C’est ainsi que la vie est un mélange de douceur et d’amertume et que ce qui a été devient éternel.

De nouveau, le léger esquif, cessant de fendre les eaux tranquilles comme lorsque les avirons brillaient et ruisselaient d’eau, quitta le violent soleil de juillet pour glisser dans l’ombre fraîche des grandes branches de saules qui retombaient — j’étais debout dans le bateau qui oscillait, elle était assise immobile et, de ses doigts agiles, elle écartait les branches égarées, se protégeait des libertés que prenaient les rameaux sur notre passage. De nouveau, l’eau paraissait être d’un brun doré sous le dôme de verdure translucide, et la rive était recouverte d’une herbe couleur d’émeraude. De nouveau, nous étions là dans l’ombre fraîche, avec les mille bruits de la nature se produisant à l’intérieur et à l’extérieur de notre retraite, se fondant dans ce murmure somnolent qui fait oublier les ennuis bouleversants et les joies non moins bouleversantes du monde immense. De nouveau, dans cette solitude bénie, la jeune fille oubliant les conventions de son éducation première rigoriste, me parla avec naturel et sur un ton rêveur de la solitude qui assombrissait sa nouvelle existence. Elle me fit ressentir, avec une grande tristesse, comment dans cette vaste maison chaque personne se trouvait isolée du fait de la magnificence de son père et de la sienne, car, en ces lieux, disait-elle, la confiance n’avait pas d’autel, la sympathie pas de sanctuaire. Le visage de son père paraissait aussi lointain que semblait à présent lointaine la vie du vieux pays. Une fois de plus, la sagesse d’homme et l’expérience recueillie par moi au long des années étaient mises aux pieds de la jeune fille. Apparemment d’elles-mêmes, car moi, en tant qu’individu je n’avais pas voix au chapitre, je devais simplement obéir à des ordres impératifs. Et, une fois de plus, les secondes recommencèrent à s’enfuir en se multipliant indéfiniment. Car c’est dans les arcanes des rêves que les existences se fondent et se renouvellent, changent tout en restant semblables à elles-mêmes, comme l’âme d’un musicien dans une fugue. Et ainsi les souvenirs s’évanouissent, sans cesse, dans le sommeil.

Il semble qu’il ne puisse jamais exister de repos parfait. Même dans l’Éden, le serpent relève sa tête parmi les rameaux chargés de fruits de l’Arbre de la Connaissance. Le silence de la nuit sans rêves est brisé par le rugissement de l’avalanche, le bruissement de soudaines pluies torrentielles, le résonnement de la cloche d’une locomotive soulignant sa course à travers une ville américaine endormie, le bruit sec de roues à aube au loin sur la mer… Quoi que ce soit, cela brise le charme de mon Éden. Le dôme de verdure au-dessus de nous, piqueté de points de lumière ressemblant à des diamants, semble frémir sous l’effet des battements sans fin des roues à aube, et la cloche fiévreuse paraît ne plus vouloir cesser de sonner…

Immédiatement les portes du sommeil s’ouvrirent toutes grandes, et tandis que je m’éveillais, mes oreilles saisirent la cause de ces bruits qui m’avaient dérangé. La vie à l’état de veille est assez prosaïque — il y avait quelqu’un qui frappait et qui sonnait à une porte d’entrée.

Je m’étais tout à fait habitué aux bruits passagers dans mon étude de Jermyn Street ; d’habitude, je ne me préoccupais aucunement, que je dorme ou pas, des activités de mes voisins, aussi peu discrètes fussent-elles. Mais ce bruit-là était trop continu, trop insistant, trop impératif pour rester ignoré. Il y avait une intelligence en activité derrière ce bruit sans fin, et une tension ou un besoin derrière cette intelligence. Je n’avais rien non plus d’un égoïste, et à la pensée que quelqu’un puisse avoir besoin d’aide, je sautai sans plus réfléchir hors de mon lit. Je jetai instinctivement un regard à ma montre. Il était juste trois heures du matin et il y avait un mince liséré gris autour du store vert qui plongeait ma chambre dans l’ombre. Il était évident que ces coups frappés et cette sonnerie se situaient à la porte de notre maison, et il était également sûr qu’il n’y avait personne d’éveillé pour répondre à cet appel. J’enfilai ma robe de chambre et mes pantoufles et descendis jusqu’à la porte d’entrée. Quand je l’ouvris, je trouvai là un groom pimpant qui d’une main pressait avec impassibilité le bouton de la sonnette tandis que de l’autre il faisait fonctionner sans relâche le marteau de la porte. Dès qu’il me vit, le bruit cessa ; il porta instinctivement une main au bord de son chapeau, et de l’autre, sortit une lettre de sa poche. Un élégant brougham stationnait devant ma porte, les chevaux paraissaient essoufflés, comme s’ils étaient venus très vite. Un policeman, dont la lanterne de nuit, accrochée à son ceinturon, était encore allumée, avait été attiré par le bruit et restait dans les environs.

– Je vous demande pardon, monsieur, je suis désolé de vous déranger, mais j’ai reçu des ordres formels. Je ne devais pas perdre un instant, il fallait que je frappe et que je sonne jusqu’à ce qu’on vienne. Puis-je vous demander, monsieur, si Mr Malcolm Ross demeure ici ?

– Je suis Mr Malcolm Ross.

– Alors, cette lettre est pour vous, monsieur, et cette voiture est aussi pour vous !

Je pris, avec une vive curiosité, la lettre qu’il me tendait. En temps qu’avocat, j’avais déjà connu bien sûr des expériences plutôt bizarres, y compris des requêtes imprévues durant mes heures de travail, mais jamais rien de ce genre. Je rentrai dans le vestibule, en tirant la porte, mais en la laissant entrebâillée. Puis, je donnai de la lumière électrique. La lettre était d’une écriture inconnue, mais féminine. Elle commençait en ces termes, sans préambule du genre « cher monsieur » :

Vous m’avez dit que vous me viendriez volontiers en aide en cas de besoin, et je suis persuadée que vous étiez sincère. L’occasion se présente plus tôt que je ne m’y attendais. Je suis plongée dans d’affreux ennuis, je ne sais de quel côté me tourner, à qui m’adresser. On a, je le crains, essayé de tuer mon père ; cependant, Dieu merci, il est toujours vivant. Mais il est complètement inconscient. On a fait venir des médecins et la police, mais il n’y a personne en qui je puisse avoir confiance. Venez immédiatement, si cela vous est possible, et pardonnez-moi si vous le pouvez. Je suppose que je me rendrai compte plus tard de ce que j’ai fait en vous demandant pareil service, mais pour l’instant, je ne peux penser à rien. Venez ! Venez tout de suite !

Margaret Trelawny

À mesure que je lisais cette lettre, le chagrin et l’exultation étaient entrés en conflit dans mon esprit. Mais ma pensée dominante était celle-ci : elle était dans les ennuis et elle m’avait appelé — moi ! Ce n’était donc pas sans raison que j’avais rêvé d’elle. J’appelai le groom :

– Attendez-moi. Je suis à vous dans un instant. Puis je me précipitai dans l’escalier.

Il me fallut à peine quelques minutes pour faire ma toilette et m’habiller, et bientôt, nous allions par les rues aussi vite que les chevaux pouvaient nous emmener. C’était un matin de marché, et quand nous sortîmes sur Piccadilly, il y avait un flot ininterrompu de charrettes venant de l’ouest, mais sur le reste du parcours la route était libre, et nous allâmes promptement. J’avais dit au groom de venir avec moi à l’intérieur du coupé pour qu’il puisse, pendant le parcours, me mettre au courant de ce qui s’était passé. Il était assis assez gauchement, son chapeau sur les genoux, et il me raconta.

– Miss Trelawny a envoyé un domestique pour nous dire de sortir immédiatement une voiture. Quand nous avons été prêts, elle est venue elle-même, elle m’a donné la lettre et elle a dit à Morgan — le cocher — d’aller aussi vite que possible. Elle a dit, monsieur, que je ne devais pas perdre une seconde, et qu’il me fallait frapper sans interruption jusqu’à ce qu’on vienne.

– Oui, je sais, je sais… vous me l’avez déjà dit ! Ce que je voudrais savoir, c’est la raison pour laquelle elle me fait demander. Qu’est-il arrivé dans la maison ?

– Je ne sais pas très bien moi-même, monsieur, sauf que notre maître a été trouvé sans connaissance dans sa chambre, avec ses draps couverts de sang. Jusqu’ici on n’a pas encore pu le réveiller. C’est Miss Trelawny qui l’a trouvé.

– Comment se fait-il qu’elle l’ait découvert à une pareille heure ? C’était au milieu de la nuit, je suppose ?

– Je ne sais pas, monsieur. Je n’ai absolument pas entendu parler des détails.

Comme il ne pouvait m’en apprendre plus, je fis arrêter la voiture un instant pour le laisser sortir et monter sur le siège du cocher, puis je profitai d’être seul pour tourner et retourner cette histoire dans mon esprit. Il y avait bien des choses que j’aurais pu demander au domestique et l’espace un bref instant, après son départ, je m’en voulus de ne pas avoir profité de l’occasion. Mais à y repenser, je fus heureux de n’avoir pas cédé à cette tentation. Je compris qu’il serait bien plus délicat de ma part d’apprendre ce que je désirais connaître de l’entourage de Miss Trelawny de sa bouche même plutôt que de celle de ses domestiques.

Nous roulions rapidement sur Knightsbridge ; le bruit discret que faisait ce véhicule bien entretenu troublait à peine la quiétude de l’air matinal. Nous remontâmes Kensington Palace Road et nous nous arrêtâmes bientôt devant une grande maison située entre le côté gauche, plus près, d’après ce que je pus en juger, de l’extrémité de l’avenue correspondant à Notting Hill que de celle qui correspond à Kensington. C’était une maison vraiment belle, non seulement par ses dimensions, mais encore par son architecture. Elle paraissait très vaste, même à la lumière grisâtre du petit matin, qui a tendance à diminuer la taille des choses.

Miss Trelawny m’accueillit dans le hall. Elle n’était pas le moins du monde timide. Elle paraissait tout diriger autour d’elle avec une sorte d’autorité due à sa grande naissance, d’autant plus remarquable qu’elle était très énervée et pâle comme la neige. Dans le grand vestibule se trouvaient plusieurs domestiques, les hommes groupés près de la porte, les femmes se rassemblant dans les coins éloignés et les embrasures des portes. Un officier de police était en train de parler à Miss Trelawny ; deux hommes en uniforme et un autre en civil se tenaient près de lui. Quand elle me prit la main dans un mouvement plein de spontanéité, ses yeux eurent un regard exprimant le soulagement et elle poussa un léger soupir tout aussi tranquille. Elle m’accueillit par une phrase simple :

– Je savais que vous viendriez !

Le serrement d’une main peut signifier beaucoup, même s’il n’a pas l’intention d’avoir un sens particulier. La main de Miss Trelawny se perdit dans la mienne. Ce n’était pas en raison de sa petite taille — elle était jolie et souple, avec de longs doigts délicats : une main rare et belle — non, c’était une forme d’abandon inconscient. Et même si sur l’instant, je ne me préoccupai guère de l’origine du frisson qui me traversa alors, cela me revint plus tard.

Elle se retourna pour dire au policier :

– Vous connaissez Mr Malcolm Ross ?

– Je connais Mr Malcolm Ross, répondit l’officier de police en saluant. Il se rappellera peut-être que j’ai eu l’honneur de travailler avec lui dans l’affaire de Brixton Coining.

Je ne l’avais pas reconnu tout d’abord, car toute mon attention était accaparée par Miss Trelawny.

– Bien sûr, commissaire Dolan, je me rappelle très bien ! dis-je.

Et nous nous serrâmes la main. Impossible de ne pas voir combien Miss Trelawny semblait soulagée que nous nous connussions. Il y avait dans son comportement un vague malaise qui retint mon attention. Je sentis instinctivement que ce serait moins embarrassant pour elle de me parler en tête à tête. Si bien que je dis au commissaire :

– Il sera peut-être préférable que Miss Trelawny me voie seul pendant quelques minutes. Vous avez, naturellement, déjà entendu tout ce qu’elle sait, et je comprendrai mieux la situation si je puis poser quelques questions. Je reverrai ensuite toute la situation avec vous, si vous le permettez.

– Je serai heureux de vous apporter tout le concours dont je serai capable, monsieur, répondit-il avec chaleur.

Je suivis Miss Trelawny, entrai dans une pièce coquettement meublée qui donnait sur le vestibule et avait vue sur le jardin situé derrière la maison. Quand nous fûmes entrés et quand j’eus refermé la porte, elle dit :

– Je vous remercierai plus tard de la bonté que vous m’avez témoignée en venant m’assister dans mes ennuis, mais dès à présent, vous pourrez mieux me venir en aide quand vous connaîtrez les faits.

– Allez-y, lui dis-je. Dites-moi tout ce que vous savez et ne me faites grâce d’aucun détail, si insignifiant qu’il puisse vous paraître en ce moment.

Elle continua immédiatement :

– J’ai été réveillée par un bruit ; je ne savais pas ce que c’était. Je savais seulement que je l’entendais dans mon sommeil, car immédiatement après je me trouvai réveillée, le cœur battant la chamade, et je tendais anxieusement l’oreille à un bruit qui venait de la chambre de mon père. Ma chambre est contiguë de la sienne et je peux souvent l’entendre bouger avant de m’endormir. Il travaille tard, quelquefois même extrêmement tard, si bien que lorsque je m’éveille de bonne heure, comme cela m’arrive de temps en temps, ou bien dans la grisaille de l’aube, je l’entends encore bouger. J’ai essayé une fois de lui faire des remontrances pour rester éveillé si tard, car cela ne peut pas être bon pour lui, mais je n’ai jamais renouvelé cette tentative. Vous savez à quel point il peut être froid et dur — du moins vous vous rappelez peut-être ce que je vous en ai dit, et quand il reste calme dans ces moments-là, il peut être terrifiant. Quand il est en colère, je le supporte beaucoup mieux, mais quand il parle avec lenteur et sang-froid, quand les coins de sa bouche se soulèvent pour laisser apparaître des dents pointues, il me semble que… eh bien ! je ne sais pas, moi ! La nuit dernière, je me suis levée sans bruit et je me suis approchée de la porte, car j’avais réellement peur de le déranger. Je n’entendais rien bouger, aucun cri, mais seulement le bruit que ferait quelque chose qu’on traîne et une respiration lente et difficile. Oh ! c’était terrible d’attendre là dans l’obscurité et le silence, en craignant… en craignant je ne savais quoi !

« J’ai fini par prendre mon courage à deux mains¹, j’ai tourné le bouton de la porte aussi doucement que j’ai pu, j’ai à peine entrouvert. À l’intérieur il faisait tout à fait noir. Je pouvais seulement voir le contour des fenêtres. Mais dans cette obscurité, le bruit de respiration devenait plus net, c’était épouvantable. J’écoutais, et cela continuait, mais il n’y avait aucun autre bruit. J’ouvris immédiatement la porte toute grande. J’avais peur de l’ouvrir lentement ; j’avais l’impression qu’il y avait derrière une chose terrible qui allait bondir sur moi ! Alors j’ai tourné le bouton de l’électricité et j’ai pénétré dans la chambre. J’ai d’abord regardé le lit. Les draps étaient tout froissés, et j’ai su ainsi que mon père s’était couché, mais au milieu du lit, il y avait une grande tache rouge sombre qui s’étendait jusqu’au bord, et à cette vue mon cœur a cessé de battre. Tandis que je regardais, j’ai entendu le bruit de respiration qui venait de l’autre côté de la chambre et mes yeux s’y sont portés. Mon père était couché sur le flanc droit avec l’autre bras sous lui, comme si son corps inerte avait été traîné jusque-là et abandonné. Les traces de sang traversaient toute la pièce jusqu’au lit. Il y avait autour de lui une mare de sang qui paraissait terriblement rouge et brillante lorsque je me suis penchée pour l’examiner. L’endroit où il était étendu se trouvait exactement devant le grand coffre-fort. Il était en pyjama. La manche gauche était relevée, laissant apparaître son bras nu, qui était tendu dans la direction du coffre. Ce bras avait un aspect… oh ! terrible, il était tout taché de sang, et la peau était arrachée ou coupée tout autour d’une chaîne d’or qu’il porte en bracelet autour du poignet. Je ne savais pas qu’il portait ce bijou et la surprise m’a causé un nouveau choc.

Elle s’arrêta un instant, et comme je désirais alléger la tension qui l’habitait en lui parlant d’autre chose, je lui dis :

– Oh, cela n’a rien de surprenant. On voit des bracelets au poignet des hommes les moins susceptibles d’en porter. Ainsi, j’ai vu un jour un juge condamner un homme à mort et le poignet qu’il découvrit en levant la main à ce moment-là était ceint d’un bracelet en or…

Elle ne parut pas porter grande attention à ce que je venais de dire. Mais la diversion la décontracta un peu et elle reprit d’une voix plus calme :

– Je n’ai pas perdu un instant, j’ai appelé à l’aide, car je craignais qu’il ne perde tout son sang. J’ai sonné, puis je suis sortie et j’ai demandé du secours aussi fort que j’ai pu. Au bout de très peu de temps à coup sûr — bien que cela m’ait paru incroyablement long —, quelques premiers domestiques sont accourus, puis d’autres, jusqu’au moment où la chambre s’est trouvée pleine de gens dépeignés, en vêtements de nuit, qui regardaient de leurs yeux écarquillés.

« Nous avons étendu mon père sur un sofa, et la femme de charge, Mrs Grant, qui, de nous tous, était celle qui avait gardé le mieux ses esprits, s’est mise à regarder d’où venait tout ce sang. En quelques secondes, il est apparu que c’était du bras que nous avions trouvé nu. Il portait une blessure profonde — non pas une coupure nette comme aurait pu faire un couteau, mais une déchirure irrégulière — tout près du poignet, qui semblait avoir atteint la veine. Mrs Grant a noué un mouchoir autour de la blessure et l’a serré au moyen d’un coupe-papier en argent. L’hémorragie parut s’arrêter immédiatement. À ce moment, j’avais repris mes sens — ou ce que j’en conservais — et j’ai envoyé un domestique chez le médecin, un autre à la police. Après leur départ, j’ai eu l’impression d’être absolument seule dans la maison, à part les domestiques, et de n’être au courant de rien — au sujet de mon père ou de quoi que ce fût d’autre — et j’ai éprouvé un vif besoin d’avoir auprès de moi quelqu’un qui pût m’aider. Je me suis souvenu de vous et de votre offre si aimable dans le bateau sous le saule, et sans réfléchir davantage, j’ai fait préparer immédiatement une voiture, j’ai griffonné une lettre, que je vous ai fait porter.

Elle marqua un temps. Je n’avais pas envie de dire mon impression. Je la regardai. Je crois qu’elle me comprit, car ses yeux rencontrèrent un moment les miens, puis elle les baissa, et ses joues étaient aussi rouges que des coquelicots. Elle fit un effort manifeste pour continuer son récit.

– Le médecin est arrivé au bout d’un délai incroyablement court. Le groom était passé le voir en lui laissant sa clé de maison, et il était venu au pas de course. Il a installé un tourniquet convenable pour le bras de mon pauvre père et est retourné chez lui pour chercher quelques accessoires. Je dois dire qu’il a été de retour presque immédiatement. Alors est arrivé un agent de police, qui a envoyé un message au commissariat, et très peu de temps après, le commissaire était ici. Ensuite, vous êtes arrivé.

Il y eut un long silence, et je me hasardai à lui prendre la main et à la garder dans la mienne un instant. Sans ajouter un mot, nous avons ouvert la porte et nous avons été retrouver le commissaire dans le vestibule. Il se précipita sur nous en disant :

– J’ai tout examiné moi-même, et j’ai envoyé un message à Scotland Yard. Vous voyez, Mr Ross, il m’a paru y avoir tant de choses étranges dans cette affaire que j’ai jugé préférable qu’on nous adjoigne le meilleur homme du Criminal Investigation Department. J’ai donc demandé qu’on nous envoie immédiatement le sergent Daw. Vous vous souvenez de lui, monsieur, vous l’avez connu dans cette affaire d’empoisonnement d’un Américain à Hoxton.

– Oh oui, dis-je, je me souviens très bien de lui. Dans cette affaire et dans d’autres, j’ai eu plusieurs fois à me féliciter de son habileté et de sa clairvoyance. Il a un esprit qui fonctionne avec autant de sûreté que tous ceux que je connais. Quand je me suis trouvé sur le banc de la défense avec la conviction que mon client était innocent, j’ai toujours été heureux de l’avoir contre nous !

– Voilà une belle marque d’estime, monsieur ! dit le commissaire, comblé. Je suis heureux que vous approuviez mon choix ; j’ai donc bien fait de l’appeler.

– Vous ne pouviez pas trouver mieux, répondis-je avec chaleur. Je ne doute pas que grâce à vous deux nous n’arrivions aux faits — et à ce qui se cache derrière !

Nous sommes alors montés dans la chambre de Mr Trelawny, que nous avons trouvée exactement telle que sa fille me l’avait

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