Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Quand l'amour change d'adresse
Quand l'amour change d'adresse
Quand l'amour change d'adresse
Livre électronique271 pages2 heures

Quand l'amour change d'adresse

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Six jeunes trentenaires composent une gang qui s'aime, parfois d'amour, parfois d'amitié. Mais, lorsqu'un couple se brise, qu'un autre se forme et que des rénovations forcent certains à trouver refuge ailleurs, on peut s'attendre à ce que le chaos naisse rapidement. Et on ne sera pas déçu !
Les ménages se déchirent et deux clans sont créés. Les filles s'approprient le deuxième étage d'un duplex, et les gars se rassemblent dans un shack au bord de l'eau. A partir de là, tous les moyens sont bons pour passer le temps et rafistoler les coeurs brisés. Alors que les filles se lancent corps et âme dans le travail, le potinage et les manigances, les gars sortent les marteaux, les casseroles et la PlayStation.
En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis. Voilà le dicton que nos six amis appliqueront à la lettre ! A travers les rires, les pleurs (et les insultes, évidemment), leurs relations seront mises à rude épreuve. Mais une chose continuera de les unir : la folle envie de retrouver l'amour, peu importe son adresse…
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie18 janv. 2017
ISBN9782896626502
Quand l'amour change d'adresse

En savoir plus sur Johanne Pronovost

Auteurs associés

Lié à Quand l'amour change d'adresse

Livres électroniques liés

Romance pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Quand l'amour change d'adresse

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Quand l'amour change d'adresse - Johanne Pronovost

    Édition

    Les Éditions de Mortagne

    C.P. 116

    Boucherville (Québec) J4B 5E6

    Tél. : 450 641-2387

    Téléc. : 450 655-6092

    editionsdemortagne.com

    Tous droits réservés

    Les Éditions de Mortagne

    © Ottawa 2017

    Illustration en couverture

    © Thinkstock – Kameshkova

    Dépôt légal

    Bibliothèque et Archives Canada

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque nationale de France

    1er trimestre 2017

    Adaptation numérique : Studio C1C4

    ISBN 978-2-89662-648-9

    ISBN (epdf) 978-2-89662-649-6

    ISBN (epub) 978-2-89662-650-2

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    credits

    Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)

    Sophie

    LA ROCKEUSE AUX MILLE ET UN RÊVES

    Je n’ai rien à foutre des gens qui habitent les duplex de ce quartier tranquille. Ce soir, j’ai le cœur à la fête ! Alors, sous les flocons qui tombent gracieusement, je chante très fort le dernier hit des Devil’s Muppets. Mes amis et moi allons assister au spectacle de ce band français qui connaît un énorme succès ici, au Québec. Folle de joie, j’ajoute quelques pas de danse à ma prestation, secouant ma chevelure blonde hyper dégradée et faisant remuer mon t-shirt rock recouvert d’un manteau de cuir, et mes audacieux leggings zébrés.

    Dire que mon billet ne m’a rien coûté, en plus ! Gracieuseté de Marianne et d’Étienne, qui tenaient à célébrer d’une manière originale l’achat de leur première maison. J’avoue que c’est réussi ! Quelle idée de génie d’inviter toute la gang à ce show… Je me demande bien qui a pensé à ça !

    Ma propre image s’évapore quand, au loin, se dessine notre lieu de rencontre à tous : l’immeuble à deux logements où demeure notre Jade nationale. Il y a à peine trois jours, elle partageait l’étage du haut avec son chum Zack. Mais elle l’a trouvé au lit avec une autre, ce qui a mis un terme à leur relation et, par le fait même, à leur colocation. Solidaires, nous avons tous décidé de jeter Zack hors du groupe. C’était à lui de ne pas agir en con ! Un point, c’est tout !

    La nouvelle célibataire au cœur brisé fait les cent pas devant chez elle, vêtue d’un court trench Burberry, le col relevé avec classe, et les pieds chaussés de SUPERBES bottes à talons aiguilles. Wow ! Elle s’est payé du luxe, la future étudiante en arts et lettres ! Elle doit avoir reçu son prêt étudiant, ça, c’est certain.

    Je lui fais de grands signes de bras, auxquels elle répond d’un bonjour de la main. Puis elle se met à parler avec quelqu’un.

    Tiens ! Je ne l’avais pas vu, celui-là ! Un inconnu est en train de déneiger son escalier en colimaçon. Mais qui est-ce ? Pas déjà un nouveau chum ? C’est impossible. Hier, elle pleurait encore la trahison, mais surtout l’absence de Zack dans ses draps rose bonbon.

    Curieuse de percer le mystère, j’accélère le pas. Je peux rapidement détecter un manque de dynamisme dans les yeux de Jade, témoignant que ce type, toujours occupé à dégager les marches, n’est pas son nouveau copain – sinon, elle rayonnerait plus que Times Square.

    — Allo ! m’exclamé-je en ouvrant les bras à mon amie.

    Jade s’engouffre dedans et me serre très fort. Ses longs cheveux bruns, doux et soyeux, chatouillent ma joue.

    — Tu ne vas pas mieux ? la questionné-je ensuite, son visage aux traits angéliques coincé entre mes mains.

    Elle ravale ses larmes, refusant, comme toujours, de pleurer pour ne pas gâcher son maquillage très léger.

    — C’est pas grave. Ça va passer…, m’assure Jade, peu convaincante. D’ailleurs, je te présente mon nouveau colocataire, Patrice Marchand.

    — Salut ! dis-je.

    — Salut ! me répond-il, abandonnant sa pelle pour venir vers nous.

    — Grâce à lui, je n’aurai pas besoin de déménager, m’informe mon amie. Ça me soulage tellement ! Tu sais combien j’aime vivre dans ce quartier.

    — Bien sûr que je le sais, cocotte !

    Patrice retire sa mitaine pour me tendre la main. Il n’est pas super beau, mais, sous sa tuque, sa bouille m’apparaît fort sympathique. Puis, j’adore sa barbe et son look « je me sacre de la mode ». Moi qui rêve d’ouvrir une friperie un jour ; il deviendra assurément l’un de mes clients. Alors qu’il me secoue la pince, je trouve qu’il garde un peu trop ses distances. Je tire donc sur notre poigne de manière à le rapprocher. Pendant qu’il distribue des becs sur mes joues, son manteau d’hiver s’entrouvre, dévoilant un t-shirt de La Bottine Souriante. Immédiatement, une lueur d’espoir s’allume en moi : s’il est amateur de musique et qu’en plus il sait jouer d’un instrument, c’est fort probable que je lui saute dessus – sexuellement parlant. Je verrai plus tard à le questionner sur le sujet, car, soudain, il y a trop d’action autour de nous.

    La voiture sport du couple parfait qui nous invite au spectacle s’immobilise tout près. La vitre côté passager descend. Jade et moi nous penchons aussitôt dans l’ouverture afin de nous entretenir avec la femme fatale qu’est Marianne. Le parfum de la réussite s’échappe du véhicule. Son Étienne, aussi ténébreux et carriériste qu’elle, est assis derrière le volant.

    Pendant que Marianne et Jade s’extasient sur les nouvelles bottes en cuir italien de cette dernière, moi, je contourne l’auto pour aller embrasser Étienne. Il est tellement beau, ce gars aux cheveux noirs ! Toutes les filles se retournent sur son passage, et ça gonfle dangereusement mon ego de me tenir avec lui. Mais je ne cherche pas à foutre la merde entre mes amis qui vont trop bien ensemble… Ça arrivera uniquement si, un jour, Marianne me fait chier !

    En attendant, je me contente de discuter avec lui, penchée vers l’avant, les bras déposés sur le châssis.

    — T’es prêt à te faire décoiffer, sexy ? lui lancé-je.

    — Mets-en ! Eille, c’est qui le gars qui déblaie les marches ?

    — Le nouveau coloc de Jade ! Je ne sais pas d’où il sort, mais il a l’air smatte en tabarouette.

    — Est-ce qu’il aimerait venir avec nous autres ? propose Étienne. J’ai toujours le billet de Zack. Je lui ai pas vendu… Espèce de cave ! J’avais pas envie de le voir arriver là.

    Sans hésiter, je me redresse et interpelle Patrice, le faisant se retourner vers nous.

    — On s’en va à un spectacle des Devil’s Muppets ! Tu te joins à nous ?

    — Euh… ben peut-être ! Mais je voudrais pas m’imposer ! réplique-t-il.

    — Arrête ça ! Tu ne dérangerais pas du tout ! Au contraire ! Dans notre gang, comme dans l’appart de Jade, il y a une place à prendre.

    La principale intéressée stoppe net sa discussion avec Marianne.

    — Bonne idée ! seconde-t-elle. Viens donc ! Ça va nous permettre de nous connaître un peu plus.

    Patrice lui renvoie un énorme sourire.

    — OK, d’abord !

    — Ben embarquez ! s’empresse d’ajouter Étienne. Faut qu’on parte tout de suite, sinon on va être pognés dans le fond de la salle.

    Jade et moi nous retrouvons serrées de part et d’autre de Patrice, sur la banquette arrière. Durant le court trajet, la conversation se déroule surtout entre les deux hommes, faisant de nous, les filles, des spectatrices. Je suis assez déçue d’apprendre que Patrice travaillera sous peu pour Postes Canada. J’espérais tellement qu’il fasse partie d’un band ou quelque chose du genre, qu’il soit technicien de scène ou même disquaire. Bref, n’importe quoi ayant un rapport avec la musique. Mais tant pis ! Ce n’est pas grave : si je ne trouve pas mieux ce soir, je le ramènerai quand même dans mon lit. C’est décidé ! J’apprécie trop son côté relax, tout comme les autres d’ailleurs : à peine trois minutes passées en notre compagnie et il s’est sans aucun doute joint à la gang pour de bon.

    La salle de spectacle apparaît dans la vitre, juste à côté du bar où je travaille, mais surtout où je m’emmerde cinq jours par semaine. Mon patron me paye à rêvasser, les yeux rivés sur le local à louer situé droit devant, de l’autre côté de la rue. Un jour, c’est là que j’ouvrirai ma friperie. Je m’y rendrai en sifflotant chaque matin… Avec un bulldog au bout d’une laisse, tiens ! J’adore cette race de chien. Je crois que, quand j’en aurai un, je le baptiserai Jackpot !

    — Ayoye ! Il y a déjà plein de monde ! s’exclame Jade pendant qu’Étienne gare la voiture dans un espace de stationnement qui s’est libéré au bon moment.

    Mes yeux se détachent de – je l’espère – MON futur local et se rabattent vers la salle de spectacle. La foule s’agglutine devant le commerce illuminé en l’honneur des Devil’s Muppets. Une immense affiche représentant le visage des quatre membres a été accrochée au sommet de la bâtisse.

    — WAHOU ! Ça va tellement faire du bien à mes neurones, cette soirée-là ! s’énerve Marianne, habituellement si réservée.

    Visiblement heureux de la voir dans cet état, Étienne lui écrase un long baiser sur la bouche. Cela procure l’erre d’aller nécessaire à Jade, suivie de Patrice et moi, pour sortir du véhicule.

    Nous nous plaçons tous à l’extrémité de la queue en attendant l’ouverture des portes. Sans surprise, une odeur de pot se mélange à l’air ambiant. Je retiens mon souffle : pas question de partir sur un buzz et de manquer ne serait-ce qu’une seule seconde du show. Aussi, je m’organise pour demeurer près de Patrice. Si Étienne pouvait le lâcher un peu, ça me simplifierait la tâche pour enfin discuter en tête à tête avec lui.

    Lorsque la file commence à s’introduire dans le hall, je note immédiatement à quel point Patrice est avenant avec les filles. Grâce à son attention, nous ne recevons aucune porte dans la figure, et zéro maladroit ne nous marche sur les pieds. Mais le geste qui me charme encore plus, et qu’il pose de son plein gré, est de se taper en solo, avec tous nos manteaux entre les bras, l’interminable chaîne humaine désireuse de déposer le sien au vestiaire. Cela permet à Jade, Marianne, Étienne et moi d’aller, avant tout le monde, nous placer directement devant la scène.

    Bien sûr, en peu de temps, la foule grossit considérablement autour de nous et, avant même que Patrice revienne, nous nous retrouvons tous les quatre écrasés l’un contre l’autre – chose qu’Étienne et Marianne apprécient manifestement. Ils s’embrassent avec tant d’ardeur que j’ai presque envie de leur conseiller d’aller le faire dans les toilettes s’ils ne veulent pas nous inclure dans l’activité. En réalité, ça m’agace plus ou moins, mais je vois bien que Jade les observe, le cœur gros.

    Je l’attire naturellement dans mes bras pour la consoler pendant que les fans commencent à scander le nom du groupe. Patrice réapparaît à cet instant. Tel un superhéros, il a réussi à se frayer un chemin jusqu’ici tout en trimbalant cinq verres de bière, dont l’un qu’il tient par le rebord, coincé entre ses dents. Et, fait incroyable, il reste encore quelque chose à boire dans les contenants !

    Étienne se sert aussitôt, Marianne aussi, et Jade nous étonne en s’emparant de deux verres d’un seul coup. Patrice et moi la fixons alors qu’elle engloutit le premier en vitesse, puis s’attaque au second, probablement pour noyer sa peine d’amour et passer une belle soirée.

    — Tiens ! Prends le mien ! crie Patrice à mon oreille pour enterrer le bruit ambiant. J’irai m’en chercher un autre plus tard !

    — Merci ! T’es super gentil !

    — Non, c’est moi qui te remercie pour l’invitation ! rétorque-t-il.

    J’omets volontairement de l’informer qu’il s’agit plutôt d’une idée d’Étienne. À quoi bon ? C’est moi qui veux coucher avec lui, pas le ténébreux.

    Même si la foule est de plus en plus survoltée, je reste calme, les yeux braqués sur Patrice. Je m’en rapproche davantage, collant mon corps contre le sien. J’y suis obligée – heureusement pour moi – si nous voulons nous entendre.

    — Je tiens à partager cette bière avec toi. J’insiste !

    Il lève le pouce en guise d’acceptation. Je réponds d’un clin d’œil et plonge les lèvres dans la boisson. Derrière moi, le show commence comme une tonne de briques ; je m’empresse donc de remettre le verre à Patrice avant de me retourner.

    La scène baigne toujours dans le noir. Seul le battement de la grosse caisse nous résonne jusqu’au fond des tripes, faisant grimper notre taux d’adrénaline. Lorsque l’énergie de la foule est à son maximum, les lumières illuminent les planches en un éclair, incluant le band qui se met à livrer, sans ménagement, son rock alternatif.

    Pour l’avoir lu dans un journal à potins, je savais que le bassiste allait quitter le groupe, mais je ne croyais pas que c’était déjà fait. Au milieu de la tornade humaine que constituent les spectateurs, je semble la seule figée de stupéfaction en découvrant le remplaçant – trop – CANON ! Ce gars mesure plus de six pieds, arbore un jeans déchiré comme je les aime, et sa longue tignasse fouette l’air pendant que ses doigts se promènent de manière habile et rapide sur les cordes de sa basse. Même si ce rocker est filiforme, je n’ai pas de mot pour décrire l’effet que je ressens en voyant son torse nu sous sa veste de cuir. Le coup de foudre m’envahit, de la pointe des cheveux jusqu’à la plante des pieds. Je n’ai d’yeux que pour lui ; Patrice n’existe déjà plus. De toute façon, les gars smattes, ce n’est pas pour moi. J’allais oublier que mes parents m’ont conçue un soir comme celui-ci, les veines remplies d’adrénaline, le cœur plus déchaîné qu’un solo de batterie.

    Oui, dans la vie, je rêve d’ouvrir une friperie et, depuis quinze minutes, d’avoir un bulldog… Mais, depuis trois secondes, ce que je veux plus que tout, c’est me marier avec une vedette rock.

    Alors, quand le chanteur parisien hurle dans le micro : « ÇA GAZE, LES QUÉBÉCOIS ? » ma véritable nature sauvage se réveille. Et lorsqu’il enchaîne avec : « FAITES DU BRUIT POUR NOTRE NOUVEAU BASSISTE, JB VALLÈRE ! », je deviens la groupie la plus enflammée de la terre. Tout en criant à ce JB Vallère que moi, Sophie Trahan, je le veux pour l’éternité, je relève mon t-shirt pour lui montrer ma poitrine, à défaut de pouvoir lui montrer mon cœur battant d’amour juste pour lui.

    Trois ans plus tard

    VENDREDI, FIN D’APRÈS-MIDI

    Marianne

    LA TÉNÉBREUSE ORGANISATRICE DE FESTIVALS

    Encore une fois, Étienne tarde à rentrer du travail. Ce n’est rien d’étonnant ! Le projet d’urbanisme qui l’occupe depuis les derniers mois prend tout son temps et sa tête. Je suis donc seule à la maison avec un

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1