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Crier, ça fait du bien
Crier, ça fait du bien
Crier, ça fait du bien
Livre électronique62 pages48 minutes

Crier, ça fait du bien

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À propos de ce livre électronique

C'est plus fort que moi, je deviens fou de ce silence, je vais finir par imploser. Je n'arrive plus à me taire, je dois le dire, je dois faire savoir au monde entier que je souffre mais que je peux accomplir de grandes choses, j'en suis capable, je le sais. J'ai seulement besoin de reconstruire pas à pas tout ce que j'ai détruit en m'enfermant consciemment dans le noir.
LangueFrançais
Date de sortie11 janv. 2019
ISBN9782322129157
Crier, ça fait du bien
Auteur

Matthieu Carrani

Après plusieurs années au Conservatoire Municipal de Mennecy où il découvre le théâtre, la danse et le chant, Matthieu intègre l'Académie Internationale de Comédie Musicale puis l'école de formation de l'acteur Claude Mathieu. En constant recherche, il rencontre également plusieurs professeur.e.s de théâtre avec lesquels, il prend des cours particuliers. Il jouera dans les projets de la Compagnie Arthesic dont il est l'initiateur et directeur artistique. "Manque, d'après la pièce de Sarah Kane" qu'il met en scène. Le seul en scène "Asile, soit Elisa" dont il est l'auteur. "Charlie, la genèse d'Alice aux pays des merveilles" qu'il écrit et dirige et "Bleu de Thury" de Malika Bey Durif, qu'il cocrée avec son partenaire de travail, Vincent Dupuy. Il jouera également à Paris dans "La Chambre" d'Harold Pinter au Théâtre de Belleville avec la Compagnie des Ours de Laine ainsi qu'avec la Compagnie Strapathella dans "Fous d'ailes", au musée de l'aviation à Cerny. Il travaille également comme metteur en scène et chorégraphe dans le cadre de projets artistiques et pédagogiques au Lycée Robert Doisneau à Corbeil-Essonnes, où il encadre des élèves de 16 à 18 ans. Il écrit également son premier roman "Crier, ça fait du bien" en janvier 2019.

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    Aperçu du livre

    Crier, ça fait du bien - Matthieu Carrani

    A tout ceux qui méritent de se sentir concerné.

    Sommaire

    Rituel

    Obsession

    Phase dépressive

    Phase Maniaque

    La Route

    Un ami

    Novembre

    Petit poète

    Une immensité

    Je te hais pour dire je t’aime

    Dans la nuit

    Il y a toujours une fin

    Combat

    Besoin d’amour

    Un complice

    Repas de famille

    L’alcool

    Si j’étais un oiseau

    Un amant

    Rituel

    Je suis sur le bord de la route. Je me suis assis, j’ai posé mes coudes sur le haut de mes genoux pour appuyer ma tête sur mes bras. Je regarde le sol. De temps en temps je relève les yeux pour espérer apercevoir quelque chose qui ne viendra jamais et que je n’attends pas réellement. Au bout de cinq minutes, je commence à m’ennuyer, je dois faire quelque chose. Une cigarette, je trouve toujours la même solution à mon ennui, j’allume une cigarette. Je sais pourtant que ça ne m’empêchera pas de penser mais ça donnera l’impression à mon corps de ne pas perdre son temps. Je suis même arrivé à me convaincre qu’inhaler cette saloperie avait des vertus thérapeutiques sur mon inconscient.

    Je suis revenu dans la ville où j’ai grandi. J’y reviens souvent, dès que j’ai un moment. C’est ma petite campagne de banlieue parisienne. Alors que c’est une ville bien loin de la première définition du mot « campagne ». Il n’y a rien de touristique mais l’on n’y manque de rien. Sauf peut-être d’empathie et de bienveillance. Les gens y sont riches mais pas millionnaires, ils n’exposent pas leur argent mais tout le monde sait qu’ils en ont. Les personnes âgées y sont les principales protégées des politiciens. Les jeunes y vivent heureux, en bande mais toujours solitaire. Ce n’est pas une ville de passage. On y dépose ses bagages car on s’y sent bien et on s’y complait pour ceux qui se sont déjà résignés à une vie simple. Ça me fait du bien d’y retourner de temps en temps pour y apprécier des après-midis à l’ombre du grand saule pleureur qui orne le jardin de la maison qui m’a vu rire, grandir, mentir ou encore boire et pleurer.

    Je suis dans la rue des Sèvres. Longue allée que j’ai emprunté tous les matins pendant les quatre années de mon collège ainsi que les trois années suivantes pour l’arrêt de bus « Gendarmerie » qui me conduisait au lycée en trente-cinq minutes. J’y retrouvais Gabrielle, Antonin, Matéo, Amélie et Fabien, la bande de copains du bus. Ceux qui m’ont vu courir pour ne pas manquer de monter à bord, ceux aussi qui m’ont vu cerné de fatigue et angoissé à l’idée d’entamer une nouvelle journée au pays de l’imposture adolescente. Ceux avec qui j’ai fumé mes premières cigarettes dans un paquet de Camel White trouvé par terre au coin fumeur devant les portiques d’entrées. Ceux avec qui je faisais semblant de savoir jouer de la guitare, adossé aux arbres pour attirer des filles qui se trouvaient laides et que, secrètement, je trouvais laides aussi. Ceux pour qui je devais toujours faire mes preuves.

    J’écrase mon mégot, et me dis que je le laisse en évidence à une place précise pour ne pas oublier de le récupérer pour le jeter dans une poubelle, tout en sachant très bien que je partirai sans même me retourner et que ce n’était que pour me donner une bonne conscience écologique que, de toute évidence, je n’ai pas. Mise à part utiliser un navigateur de recherche qui plante des arbres à chaque connexion car ça ne mérite aucun effort, je suis un minable concernant la protection de cette terre qui m’a accueilli sans que je lui demande sa permission. Ce sera donc en partie de ma faute si les enfants de demain auront trois yeux et un cancer des poumons avant même de naître. Mais je suis assez égoïste pour oublier en cinq secondes l’absolue nécessitée de se rendre coupable de ses actes, ou en tout cas d’envisager qu’ils auront un impact.

    Je prends maintenant mon téléphone portable,

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