Mossaka Et Son Histoire: (De 1885 À 1965)
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À propos de ce livre électronique
Puis, les conflits entre le M.S.A. et l'I.D.D.I.A. vont permettre la tenue du Rfrendum du 28/9/1958. Mais la situation se normalisera lors de la proclamation de l'Indpendance du Congo le 15/8/1960. Mossaka va aoir un systme administratif mieux structur qu'avant: la sous-prfecture de Mossaka sera transforme en prfecture autonome. Quelques temps aprs, ce fut la Nationalisation de l'Enseignement au Congo. Malgr cela, les populations indignes demeurant trs attaches leurs moeurs et coutumes seront influencs par la civilisation coloniale. Lisons Mokoko pour en savoir davantage sur l'histoire de Mossaka, la Venuse du Congo.
Roger-Patrice Mokoko
Roger-Patrice MOKOKO est natif de la localité dont l'histoire est contée. Il est lui-même témoin d'une bonne partie de cette histoire. Après des ouvrages tant scientifiques universitaires que professionnelles, MOKOKO traite cette fois-ci un sujet d'ordre historique pour deux raisons: la Ière est celle de contribuer aux préparatifs d'un grand événement de haute portée historique: le centenaire de la ville de MOSSAKA qui aura lieu le 24/12/2012; la 2ème raison est de sensibiliser toute la population de Mossaka à une prise de conscience commune pour le développement du district.
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Aperçu du livre
Mossaka Et Son Histoire - Roger-Patrice Mokoko
Contents
POUR L’ÉDITION ORIGINALE
REMERCIEMENTS
PRÉFACE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : A partir de l’Ogooué, P.S. de Brazza et ses compagnons tentent l’aventure vers l’Est
Chapitre II : Les groupements humains de la Likouala-Mossaka
Chapitre III: Organisation sociale des populations
Chapitre IV : L’organisation socio économique des Likouba et Bouègni
Chapitre V : Organisation administrative et socioculturelle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ENDNOTES
POUR L’ÉDITION ORIGINALE
Responsable de l’Édition : Johnson Dave
Suivi Éditorial : Kennedy Mazela
Correction Linguistique : Brunella Patricia Libella
Contribution-conseils : Hugo Kitenge, Administrateur
Couverture : Christelle Mokoko
Imprimé aux éditions Trafford (USA)
ISBN original
Dépôt légal : octobre 2011
MOSSAKA
ET
SON HISTOIRE
DE 1885 À 1965
REMERCIEMENTS
Je remercie de tout mon coeur, toutes les personnes qui m’ont aidé à la collecte de données et qui m’ont encouragé à parfaire cet ouvrage ; il s’agit de : Antoine Aissi,
Body Bokambissa, Roger Bokilo, Clémence Bomiango,
Aurélien Emile Bongouandé, Gilbert Ambroise Bongouandé, Félix Bonongo Mongoko, Pascal Bossota, Patrice Bossoto,
Nicolas David Embounou, Etienne Note, Michel Etoka,
Jean Raphael Kouétété, Pascal Loutou
Vincent Missangumukini, Gaston Mokémo,
Honoré Wongolo Mokoko,
Anicet Edouard Mokoko, Pimouabéka,
Germain Aristide Monguia,
Barthélemy Niombela, Raphael Essandzabéka,
Georges Mabona.
Si cet ouvrage est aujourd’hui devenu une réalité, c’est grâce à Léon Raphael Mokoko, député de la première circonscription électorale de Mossaka. En effet, l’idée de faire un recueil de textes susceptibles de mettre en relief notre district, ou mieux d’ériger une stèle sur un lieu public, vient de lui. C’est encore lui l’inspirateur du projet de construction d’une maison de conservation et d’archives du district de Mossaka. C’est à ce moment là que j’ai préféré faire asseoir toute cette pensée géniale dans un livre qui permettra à toutes les filles et à tous les fils de Mossaka de connaître davantage leur propre histoire, et surtout de bien préparer le centenaire du district de
Mossaka qui aura lieu le 24/12/2012. Ce livre pourra intéresser également les historiens. Merci aussi à Jean-Marie Bopoumbou , député de la deuxième circonscription électorale de Mossaka qui s’est joint à son frère Léon Raphael Mokoko pour me faciliter les voyages en France où j’ai eu accès aux Archives du Château de Vincennes qui furent longtemps interditesau public. J’ai profité également d’aller en Amérique du Nord, consulter les Archives de la Bibliothèque nationale, une propriété personnelle de la reine d’Angleterre.
A mon épouse Brigitte Mokoko, pour avoir accepte de rester toute seule, dans la perspective de voir ce livre paraître, malgré son état de santé.
PRÉFACE
En 2012, la ville de Mossaka commémorera le centenaire de sa fondation. Cela me permet d’observer que l’histoire du Congo-je n’oublie pas les travaux de mon collègue Abraham Ndinga Mbo-en concédant aux royaumes du Congo un intérêt particulier. Mais, on s’est habitué à considérer le contact avec la puissance coloniale à travers le cadrage spatial de Mfoa. Cela non sans raison : le site, la notoriété des acteurs, le choc des enjeux politiques et économiques entre les puissantes exploratrices ; les traités, la proximité avec Kinshasa. En somme, le déploiement de la pénétration coloniale dans des sites secondaires, notamment de la partie septentrionale du Congo a été oblitéré. Dans l’historiographie scolaire, la pénétration du Blanc s’est arrêtée à l’opposition des Bafourous ou Apfourous interprétée par certains esprits, non comme un acte de bravoure nationaliste, mais comme un refus obscurantiste des lumières de la civilisation.
La célébration du centenaire de la ville de Mossaka donne l’occasion de revenir sur cette perception partielle. Non qu’il faille se féliciter de l’exhumation d’un contact avec le colon, mais l’histoire, c’est les faits et il convient de les rétablir.
Le livre de Roger-Patrice Mokoko trouve ainsi son intérêt dans la reconstitution de cette histoire du contact des populations de Mossaka avec le colon, avec des acteurs de la colonisation française dont les noms auront été donnés à des localités du Sud du Congo, dont Dolisie et de Chavannes ou celui d’un certain Jacques Savorgnan de Brazza dont le nom a été tout simplement éclipsé par celui de son illustre frère aîné Pierre.
Une des particularités de Mossaka réside dans sa situation hydrographique de son site d’implantation. Ce site place de manière stratégique et singulière la ville au confluent de plusieurs affluents du fleuve Congo, le Kouyou, la Likouala, la Likouala-aux-Herbes ; à ces rivières il faut ajouter que l’Alima en aval aura constitué un axe non négligeable naturel des tentatives de pénétration coloniale. Mossaka est ainsi le centre d’un éventail destiné, on le comprend aisément, à donner libre cours aux fantasmes d’aventure et de découverte des explorateurs Dolisie, de Chavannes et de Brazza.
Ville cosmopolite de passage et de brassage de populations de diverses provenances, donc à vocation naturelle d’ouverture, Mossaka puise sa base et son dynamisme démographiques dans la couverture de son arrière-plan de forêt marécageuse à la lisière des terres mbochi constituées par les pays de la Ndéko habités d’amont en aval par les Bouégni et les Likouba.
Ouvrage de commémoration, le livre de Roger-Patrice Mokoko propose sous les angles les plus divers une excellente synthèse de l’histoire de cette ville sur une période de quatre-vingts ans. L’auteur expose de manière fortement documentée la pénétration des explorateurs français aux prises tant avec la résistance des chefs locaux qu’avec la concurrence belge à travers l’État indépendant du Congo ; il évoque l’implantation d’un régime concessionnaire animé par les Frères Tréchot aux appétits ambigus.
En ce qui concerne le destin des autochtones, une approche anthropologique jette la lumière sur l’organisation et la structuration des sociétés traditionnelles likouba et bouegni soumis à l’action coloniale à travers l’évangélisation et l’implantation de l’école. Roger-Patrice Mokoko décrit avec finesse la nouvelle administration implantée par l’autorité coloniale, l’émergence de nouvelles structures économiques avec l’inventaire des divers corps de métiers qui avaient pris en charge l’animation de la modernité de la localité jusqu’à une période qui excède l’accession du pays à l’indépendance. Le statut d’autonomie conféré par le décret no 63-8 du 12/1/1963 portant transformation de la sous-préfecture autonome de Mossaka en préfecture incarnera le rêve d’une autodétermination des populations de cette ville cosmopolite.
Je dois également dire que c’est avec un vif intérêt que j’ai pris connaissance de certains documents présentés dans les annexes et que je n’ai jamais lu ailleurs.
La célébration d’un anniversaire est une excellente occasion de marquer le croisement des expériences et des espérances pour un regard rétrospectif sur le bilan des expériences et la dynamique des espérances. S’agissant d’une localité, d’un espace de vie humaine, ce regard examine comment les hommes ont écrit et inscrit leur destinindividuel et collectif dans la double substance du terroir et du temps qui passe.
Professeur André Patient Bokiba
INTRODUCTION
La région dont l’histoire est abordée ici, correspond depuis 1960, à deux Etats souverains, le Congo-Brazzaville, aujourd’hui appelé République du Congo, et le Congo Kinshasa, appelé Zaïre naguère, et désormais République Démocratique du Congo.
Le nom « Kongo » provient de celui d’un royaume apparu au XIVe siècle, et qui regroupait les régions Nord de l’Angola, celles du Sud du Congo-Kinshasa, et du Congo-Brazzaville, ainsi que du Sud du Gabon ; ce grand royaume fut d’une grande importance, du moins, jusqu’à l’irruption des Européens.
Quelques années avant la révolution de 1848, le gouvernement de Louis-Philippe 1er, roi de France, passa une convention avec le roi Denis qui régnait alors sur la rive gauche de l’estuaire du Gabon. Il cédait à la France en toute propriété un territoire en bordure de l’Ogooué, contre un traité d’alliance défensive et offensive, signé le 09 février 1839 avec le lieutenant de vaisseau Bouet-Willaumez.
D’une part, le Roi Denis était décoré de la légion d’Honneur, de l’autre, il recevait des mains du représentant de la France vingt pièces d’étoffes assorties, dix barils de poudre, vingt fusils à un coup, deux sacs de tabac, un baril d’eau-de-vie, dix chapeaux blancs. Comme les voisins du roi Denis renonçaient eux aussi au trafic des esclaves, la porte était donc ouverte à celui qui voudrait pénétrer vers l’intérieur de l’Afrique.
Cependant, les prétentions du Portugal sur ce littoral, après avoir été longtemps contestées par plusieurs puissances européennes, furent définitivement réglées en 1984-85 lors de la Conférence Africaine de Berlin, qui a réparti la région du Congo entre la France, le Portugal et l’Association Internationale Africaine, propriété personnelle de Léopold II, roi des Belges.
Ainsi, après la guerre de 1870, l’Allemagne de Bismarck sera occupée à consolider sa nouvelle unité et dédaignera l’idée coloniale. Elle la trouvera même dangereuse et contraire à la théorie du regroupement racial qui a toujours été sienne. Le Chancelier de « fer » laissera alors les Français «disperser leurs énergies » et poursuivre à travers des étendues encore sauvages, la chimère d’un « Empire » au sens romain du mot. Empire dans lequel des esprits clairvoyants comme celui de Jules Ferry, voyaient une expansion pacifique et la grandeur de la France de demain.
En 1875, Pierre Savorgnan de Brazza avait 23 ans. C’était un élégant enseigne de vaisseau à l’allure nonchalante et au regard velouté de patricien romain. Romain, il l’était par ses origines. La famille de Brazza, de très ancienne noblesse, avait été obligée de fuir Venise pour échapper à l’envahisseur tudesque et s’était réfugiée à Rome. La neutralité de l’Etat romain ou Etat de l’Eglise, a permis de faire un refuge précieux aux patriotes luttant courageusement pour l’avènement de l’Italie.
Après Solferino et Magenta, la France continuait à soutenir les aspirations de ses frères latins, et c’est en 1863, au cours d’un voyage diplomatique que l’Amiral Louis de Montaignac, futur commandant des Fusiers Marins pendant le siège de Paris en 1870, futur ministre de la marine sous la présidence de Mac-Mahon, fut reçu de Brazza au palais à Rome. Parmi les neuf enfants qui se pressaient autour de madame de Brazza (Madame Ascanio Savorgnan de Brazza avait fait en tout 12 enfants), déjà veuve, Pierre, âgé de Onze ans, attira spécialement l’attention de l’Amiral. Il rêvait d’être marin et comme il ne pouvait être question de servir l’Autriche : il demanda à Louis de Montaignac de l’emmener avec lui. « Amiral, emmenez-moi avec vous en France. Je veux partir sur votre bateau », lui supplia-t-il.
Mère romaine, madame de Brazza consentit à se séparer de son fils qui, ayant achevé ses études à Paris, et à l’âge de 17 ans, il entra à l’Ecole navale de Brest et en sortit enseigne de vaisseau (Pietro Paolo Savorgnan di Brazzà, à sa sortie de l’école, 44ème sur 62, reçut l’appréciation suivante : « Bon élève qui a toujours montré une grande aptitude pour les choses du métier». Aussitôt, il s’embarque sur le Jeanne d’Arc pour l’Algérie. Là-bas, il est horrifié par la violence de la répression de la révolte kabyle par les troupes françaises. La guerre de 1870 est alors déclarée : il veut être affecté dans une unité combattante. Puis, il en profite pour demander la naturalisation française et se retrouve sur le cuirassé la Revanche, dans l’une des escadres de la mer du Nord. Enseigne de vaisseau en 1870, il combattit l’Allemagne sur mer. « Etre Français pour amour de la France, c’est être deux fois français », disait-il.
A l’avènement de la 3ème République, sa 2ème affectation est la Frégate Vénus, qui faisait régulièrement escale au Gabon. En 1874, Brazza remonte deux fois le Gabon et le fleuve Ogooué. En longeant la côte encore inexplorée de l’Afrique Equatoriale, l’attrait de l’inconnu se fit irrésistible : en présence d’un fleuve immense, naquit la véritable vocation de Pierre Savorgnan de Brazza. Il proposa ensuite au gouvernement d’aller explorer l’Ogooué jusqu’à sa source, afin de démontrer que ce fleuve et le Congo ne font qu’un. Avec l’aide d’amis bien placés comme Jules Ferry et Léon Gambetta, Brazza obtint une permission et des subsides, qu’il n’hésita pas à compléter avec ses propres ressources (selon les documents, la famille de Brazza a contribué aux deux premières expéditions de l’explorateur avec une somme d’un million de francs, et le gouvernement français n’a donné que 200.000 Frs).
A la même époque, il est naturalisé français et adopte la francisation de son nom. Cependant, il doit rester quelques mois à Paris pour passer son diplôme de