G&H : Le titre de votre récent livre (voir ci-contre), La Horde, renvoie paradoxalement à l’image d’envahisseurs destructeurs et barbares, alors que vous y présentez au contraire une construction politique pérenne, solide et raffinée, dont l’influence a traversé les siècles…
: Notre mot « horde » vient du mongol « », qui désigne dans cette langue l’espace entourant la tente du grand khan contrôlé par sa garde, et par extension, décliné en « », la construction politique, le mode de gouvernement de l’empire. C’est l’image négative de brutes sanguinaires, forgée par les chroniqueurs puis les historiens, qui a donné son sens actuel à ce mot par lequel les Mongols désignaient eux-mêmes leur organisation institutionnelle. Lorsqu’on étudie l’histoire mongole, toute la difficulté est en effet de