Le roi est tombé. C’était le 4 septembre 2022, à Saint-Louis, aux États-Unis, lors du troisième round du tournoi d’échecs de la Sinquefield Cup. Hans Niemann, 19 ans et 49e au classement mondial, affrontait le numéro un Magnus Carlsen, considéré comme le meilleur joueur de l’histoire. Après plus de 4 heures et 30 minutes de jeu, les deux hommes se serrent la main : Carlsen, qui jouait les blancs et possédait un certain avantage tactique, s’incline face à son adversaire. Échec et mat.
L’histoire aurait pu se limiter à cette renversante victoire – après tout, nul ne peut rester à jamais roi. Sauf que voilà : le lendemain, Carlsen ne se présente pas au tour suivant. Et fin septembre, depuis son compte Twitter, il accuse : “Je crois que Niemann a triché plus, et plus récemment, que ce qu’il a admis. Les organisateurs devraient songer à augmenter le dispositif de sécurité et de détection de la triche.” Le mot est lancé, l’histoire s’emballe : Hans Niemann aurait donc triché ?
Il faut avouer que le jeune Américain a remarquablement bien joué. commente Denis Regaud, président de la commission fair-play de la Fédération française des échecs (FFE). L’échange de son fou noir contre le cavalier blanc, au sixième tour de