Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Contaminés
Contaminés
Contaminés
Livre électronique404 pages6 heures

Contaminés

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Description de l’oeuvre:

La légende raconte que le Roi Hins A-Akila fit construire le Château pour protéger la méditerranée de l’invasion barbaresque et turque. Son armée mourut et avec des larmes dans les yeux, il ressuscita son armée pour vaincre l’ennemi. Cela se passa au XIe siècle. Aujourd’hui, au XXIe siècle, le Château est toujours debout à Aguilas, assiégé par des morts-vivants qui prennent possession des rues. Le père Martin ressuscite les morts et s’empare de la ville avec un plan établi qu’il doit partager avec deux autres curés. Zombies et contaminés règnent sur la ville, face au plus grand secret de l’histoire des marcheurs. Et il est dans le Château, où un petit groupe de survivants résiste jusqu’au bout. Et il y a une fin pour tout le monde… La saga « contaminés » complète.

C’est le roman de zombies le plus vendu en ce moment en Espagne. Je veux le publier en France, aux ÉtatsUnis et en Italie.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie28 avr. 2018
ISBN9781547513185
Contaminés

Lié à Contaminés

Livres électroniques liés

Fantasy pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Contaminés

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Contaminés - Claudio Hernández

    Contaminés

    Claudio Hernández

    La cité du Zoleil

    Hins A-Akila

    Première édition eBook: mai 2017.

    Titre: Infectados La ciudad del Zol, Hins A-Akila.

    ©2017 Claudio Hernández.

    ©2017 Maquette de couverture: Higinia María

    ©2017 Photo de couverture : Nomadsoul1 | Dreamstime.com

    ©2017 Correction: Tamara López

    ©2017 Traducteur: Guillermo Cabello Garcia

    ––––––––

    Tous droits réservés.

    Aucune partie de cette publication, y compris la maquette de couverture, ne peut être reproduite, copiée ou diffusée, de quelque façon que ce soit et par n’importe quel moyen, qu’il soit électronique, chimique, mécanique, optique, de reproduction, sur Internet ou par photocopie, sans autorisation expresse de l’éditeur ou de l’auteur. Tous droits réservés 

    Cette oeuvre de fiction est dédiée à mon beau-père, à ma belle-mère, à mon épouse et ses treize frères, qui existent réellement. Ángel, mon beau-père, veille sur nous de là-haut. Je souhaiterais qu’on puisse vaincre la mort. Los personajes son reales, son familia, vecinos y amigos. La ville est décrite telle qu’elle est, avec toutes ses rues correctement nommées. L’histoire du Château est vraie depuis le début, construit au XIe siècle par le royaume d’El-Andalus.

    Hins A-Akila a vraiment existé et m’a inspiré cette oeuvre de fiction à partir des évènements du XIe siècle.

    Le début de l’histoire est en réalité la fin d’elle-même, laissez-vous emporter par la terreur et le mystère.

    Prélude

    Première partie

    ––––––––

    Au début, ce furent les membres amputés des morts du cimetière qui furent le premier signal, quand ils commencèrent à bouger. Ensuite, le père Martin fut pris en flagrant délit levant de son cercueil un défunt qui recouvrait la vie, et la contamination se répandit comme une décharge de courant dans une grande partie de la ville d’Águilas. Une marée de zombies occupait plusieurs rues du centre tandis qu’un groupe de touristes, avec à leur tête deux beaux-frères qui se détestent, se retrouve prisonnier dans le château, qui cache un secret.

    Sebastian, la lettre

    L’homme centenaire s’assit sur le tabouret face à la table en bois, qui aurait pu accueillir douze hommes de plus, posant les mains sur celle-ci, et le regard perdu, à la faible lueur des torches. Mais non, pour l’instant il n’y avait que lui. Sebastian, un homme qui avait vécu deux pandémies ou, ce qui est pareil, deux expériences avec les morts-vivants. La première fois, ce fut deux mois avant la fin de la Guerre Civile, quand ces maudites bombes laissèrent échapper un gaz à l’odeur d’eau de Javel, mais qui réveillait les morts. Ses yeux en furent témoins. Ceux qui étaient tombés du ciel, d’après le petit Ángel, un enfant de seulement trois ans et d’une étonnante perception, marchaient ensuite sur leurs propres jambes. S’ils n’en avaient plus, ils se traînaient sur le côté avec le coeur à l’arrêt et sans aucune respiration. Maintenant, avec la mise en quarantaine de la ville d’Águilas et les balles qui sifflaient de tous côtés à l’extérieur du refuge, là où il se trouvait précisément, on assistait à la contamination la plus terrifiante et cruelle qu’il n’ait jamais connue, même après avoir eu connaissance du contenu du livre du roi arabe Hins A-Akila, qui affirmait avoir ressuscité son armée après qu’elle fut vaincue par les Barbaresques. Les yeux fatigués de Sebastian regardèrent la page jaunie et vide, car, après tout, il devait laisser par écrit ce qui était arrivé dans la ville d’Águilas bien que d’une certaine manière, il soit plus préoccupé, par ce qui arriverait après.

    Sa main osseuse et tremblante se déplaça sur le bois rugueux de la table du refuge du château et ses doigts trouvèrent la plume. Avec beaucoup de passivité, il la leva et, après l’avoir contemplée à la lumière des torches qui resplendissaient dans son dos, il en trempa la pointe dans un encrier. Son corps voûté présentait des bosses, c’étaient ses vertèbres qui craquaient, à chaque fois que sa barbe blanche frôlait la page jaunie. Il ne se plaignait pas, il se mettait seulement à tousser à chaque fois qu’il parlait et se fatiguait trop fréquemment. La pointe de la plume se posa sur le papier et ses doigts appuyèrent pour pouvoir commencer à écrire. Et, pendant que les flammes des torches dessinaient des formes capricieuses sur le mur et le plafond du refuge, Sebastian commença à écrire:

    Mes yeux ont beaucoup lu à propos des marcheurs, zombies, contaminés ou morts-vivants. Et, malheureusement, les a vus depuis son plus jeune âge. C’est la deuxième fois que cela arrive et celui qui est maintenant le père Martin, celui qui est responsable de tout cela, était un jeune extraverti pendant la Guerre Civile Espagnole, quand ses yeux virent tout. Mais heureusement, il ne sait pas grand-chose du roi Hins A-Akila, et il ne possède sûrement pas le deuxième livre, qui donne l’immortalité. Je me rappelle quand Águilas, après s’être appelée Urci, possédait un grand cimetière où aujourd’hui on a construit des logements sur les tombes. Les restes de ces morts, qui pleuraient la nuit sous la terre, réclament aujourd’hui leur heure de gloire. Et davantage depuis que les morts des nouveaux cimetières se remirent à marcher. Bien qu’ils ne soient plus maintenant que des os, ils réclament leur droit de vivre. Est-ce que cela est vivre?

    Première partie

    La cité du Zoleil

    ––––––––

    Plusieurs hélicoptères de la Garde Civile survolaient Aguilas, depuis qu’elle était en quarantaine. En dessous attendait une horde de zombies qui déambulaient partout à la recherche de chair humaine. Il existait plusieurs foyers de survivants, car ils étaient entassés en différents lieux stratégiques et difficiles à atteindre, comme le château de San Juan de las Aguilas. Là se trouvait une vingtaine de survivants. Les zombies continuaient à avancer et à mordre ceux qu’ils arrivaient à atteindre. Ils les voyaient marcher, en traînant les pieds, mais ils le faisaient et cela, simplement, les submergeait dans un océan de doutes. Tireriez-vous sur quoi que ce soit dans un pays démocratique comme l’Espagne?

    La Garde Civile et la Police locale de Lorca et Murcia avaient fermé les accès routiers à la ville, depuis Lorca en passant par la route d’Andalousie celle de Calabardina. La Police locale d’Águilas, n’existait tout simplement plus maintenant, tous s’étaient convertis en zombies. Beaucoup de civils tombaient dans leurs griffes victimes de leur confiance et de leur ignorance. Il y avait des zombies partout: l’un avec le crâne ouvert, dévoilant son encéphale, un autre avec un tronc transperçant sa poitrine, un troisième se traînant par terre, car ses jambes s’étaient déjà trop putréfiées? Une scène dantesque qu’on pouvait voir depuis le ciel. Et les zombies, guidés par le bruit, bien qu’aveugles, regardaient en l’air, furieux.

    ––––––––

    I

    ––––––––

    Javier et Álvaro continuaient à garder leurs distances. Ils étaient beaux-frères, mais il n’y avait qu’à voir leurs regards se croiser pour s’en rendre compte. Mais ce n’était pas le moment de se disputer, car sous la muraille du château, une horde de contaminés attendait avec impatience de manger un morceau de chair fraîche. Leurs bouches étaient ouvertes, pointant vers le ciel, bavant et émettant des sons gutturaux de jour comme de nuit, pendant qu’ils se  déplaçaient d’un côté à l’autre en traînant les pieds ou, plus simplement, en se traînant par terre, lorsque ces derniers s’étaient putréfiés. L’un des derniers bastions était le Château de San Juan de las Águilas.  D’autres abris, comme la tour de COPE, Los Collados ou, le plus lointain, los Mayorales, étaient toujours forts et sûrs. C’était des lieux si dispersés et sûrs qu’ils permettaient à un petit groupe réduit à quelques membres de survivre face aux zombies, qui attendaient, impassibles, au pied de l’unique muraille du château de San Juan de las Águilas. L’autre côté de la muraille donnait sur la mer, profonde et lointaine. Le Château était le plus touché, par sa proximité avec le centre de la ville, de la mairie et de l’église où tout avait commencé.

    Le Château de San Juan s’élève sur une colline à quatre-vingt-cinq mètres au-dessus du niveau de la mer, d’où il domine la localité d’Águilas, province de Murcie. Récemment restauré, il possède l’électricité et un ascenseur en verre et métal pour permettre aux visiteurs de monter facilement, ainsi qu’un nouveau mirador.

    D’après ce que dit l’histoire, ce château est un ensemble militaire du XVIIIe siècle, construit sur les restes de deux tours, qui datent des XVe et XVIe siècles, et appelées la batterie de San Pedro et le fort de San Juan, reliées entre-elles par un long couloir à l’air libre et renforcé par des murs de chaque côté. La tour principale fut construite sur un modèle arabe appelé Hisn A-Akila, dont on peut apprécier la forme arrondie dans la conception finale. Le Fort de San Juan possède deux étages: la cave, autour du dépôt d’eau, et le niveau d’accès autour de la cour. Aujourd’hui, on accède au Fort par une entrée, une porte et l’ascenseur qui donne directement sur la cour. Pourtant, il était vraiment sûr, malgré les efforts de  restauration pour le rendre plus accessible. Grâce à cela et aux vivres, on pouvait survivre plus longtemps que la vie prolongée des contaminés, dont la durée allait de huit heures à plusieurs jours, selon l’état de putréfaction de leur corps. Mais ils arrivaient en masse et sentaient l’odeur de chair humaine entassée dans le château. Heureusement, la vingtaine de survivants qui vivaient là veillaient à leur sécurité vingt-quatre heures sur vingt-quatre, par tours de garde de deux personnes. L’idée était de prendre contact avec les autres abris, comme la tour de COPE, los Collados ou los Mayorales, afin de savoir s’il y avait des survivants et d’être plus forts jusqu’à ce que l’ère zombie passe, comme une ombre au milieu d’une nuit de pleine lune.

    Javier, le fusil à la main, était adossé au mur de la plus petite tour(San Pedro); Álvaro faisait de même, mais sur la tour de San Juan, avec une cigarette roulée entre les lèvres. Il faisait nuit et c’était leur tour de garde, pendant que les autres dormaient tranquillement. Demain serait un autre jour, pensait Javier, le regard fixe sur la horde de zombies qui se trouvait quelques mètres plus bas, et qui essayait en vain de grimper. C’était une soirée venteuse, avec un fond de couleur rouge entourant les nuages dans le ciel, annonçant que le jour suivant il y aurait encore plus de vent. Mais ce n’était pas un problème.

    II

    ––––––––

    Tout commença par une main retrouvée sur les rails, sectionnée brutalement, vu son état de putréfaction, possiblement arrachée d’un coup violent. À un moment, on aurait dit qu’elle remuait un doigt. Le policier, qui s’était levé très tôt ce jour-là, n’accorda aucun crédit ni importance à ce qu’il vit, ce qui fit que cela passa rapidement au second plan. C’était arrivé des semaines plus tôt.

    Tous les deux ou trois jours apparaissaient des membres de cadavres à proximité du cimetière ou sur les rails, et presque toujours, ils donnaient l’impression d’être toujours en vie. Les membres amputés ou arrachés de façon sauvage appartenaient aux récents défunts de la ville. Il était facile d’identifier les parties retrouvées, surtout parce qu’elles étaient proches des cimetières ancien et nouveau. La Police locale envisageait l’idée d’un groupe de cinglés jouant à un jeu très macabre. Le but étant de faire du mal ou, simplement, une provocation de quelques jeunes. Seulement cela. Mais ils se trompaient.

    Juan fut celui qui trouva la main sur les rails. Ce fut le premier membre amputé d’une longue série.

    Juan était sorti promener son chien Clidford, un Yorkshire, pour qu’il fasse ses besoins dans un terrain qui longeait les rails à trois cents mètres du vieux cimetière. Quand l’animal découvrit une telle surprise, il la saisit entre ses dents aiguisées et l’amena à son maître. Juan, en se penchant et découvrant de quoi il s’agissait, fit un pas en arrière, trébucha sur les rails et tomba par terre. L’impact de la vision de son chien de petite taille avec une main arrachée dans la gueule, lui causa une peur énorme qui s’acheva en brûlure au centre de sa poitrine et de son estomac. L’asphyxie produite par la peur vint plus tard, mais Juan sut reprendre des forces et se ressaisir pour appeler la police et prévenir.

    —Vous avez vu quelqu’un près d’ici quand vous avez trouvé la main? —l’interrogea le policier.

    —Non, pas du tout, c’est le chien qui me l’a apportée dans sa gueule. La peur que j’ai eue m’a fait tomber et je n’ai rien pu voir. La seule chose que j’ai faite c’est de vous téléphoner. Cette zone est très isolée normalement.

    —Nous le savons. C’est une zone pour les trains, pas pour les piétons.

    Le policier était en train de le réprimander parce que les voies étaient faites pour ça, les trains, et pas pour promener un chien. Il y avait un pont à disposition pour traverser les voies et, en bas, il y avait du terrain pour les animaux. Juan acquiesça et garda le silence. Le policier prit des notes et s’en alla.

    La deuxième découverte fut un bras complet qui gisait abandonné sous un arbre dans le quartier le plus proche du cimetière, à environ deux cents mètres. La femme, d’un âge avancé et au corps obèse, faillit avoir un infarctus en le voyant par terre. Il lui sembla qu’il avait bougé, et le signala aux policiers une demi-heure plus tard, bien qu’ils n’y prêtèrent pas attention. Du moins, sur ce sujet précis. Il semblait impossible de croire une chose pareille.

    —Madame., calmez-vous — lui disait l’agent de police—. L’ambulance arrive, on va vous donner des tranquillisants et votre crise d’anxiété va passer. Respirez profondément en attendant, s’il vous plaît.

    La dame, s’étouffant à cause de l’anxiété, essaya de se relaxer en attendant l’ambulance et, au plus profond d’elle-même, essaya d’oublier que cela avait bougé. Au moins, cela lui permettait de rester calme et de ne pas avoir une poussée d’adrénaline. En le faisant, elle commença à se sentir mieux. La pâleur laissait place à un teint beaucoup plus rose.

    « Elle avait bougé, bon sang », « Non, non, ce n’est pas arrivé »

    L’ambulance arriva avec les sirènes au maximum et elles cessèrent quand elle-même s’arrêta. En cinq minutes, la dame âgée fut stabilisée, avec de l’oxygène et un tranquillisant sous la langue. Cela arriva deux jours après qu’on ait trouvé la main.

    III

    ––––––––

    Le bouche-à-oreille et les commérages des gens furent les principales sources pour faire parvenir cette même conversation dans tous les coins de la ville. Il n’y avait personne qui ne parle pas du sujet, et la police n’avait pas encore trouvé de réponses, ce qui fait qu’on n’avait pas trouvé de coupables pour le moment. Et, pendant ce temps-là, la vie se poursuivait dans la ville en toute tranquillité.  Le vendredi, le journal local s’était fait écho de la nouvelle en l’exagérant pour alimenter les esprits les plus morbides. Jamais dans l’histoire d’Águilas quelque chose de semblable n’était arrivé.

    La troisième découverte fut attribuée à Pedro Rostán, qui trouva une jambe humaine à environ cent mètres du cimetière. L’homme allait passer commande d’une pierre tombale, juste à l’entrée du cimetière,  car là se trouvait une marbrerie funéraire qui les fabriquait. Soudain, son attention fut attirée par ce monticule au milieu de la chaussée. Heureusement, il n’y avait peu de circulation ce matin-là. Il s’approcha rapidement de cette chose, presque en bondissant, quand il arriva à l’endroit précis, il s’arrêta immédiatement, sous le coup d’une certaine émotion qui le laissa en état de choc pendant quelques secondes.

    —Mon Dieu! — marmonna-t-il faiblement—. Qu’est-ce que c’est que ça? — Il était en train de parler tout seul.

    Il s’amusa à la toucher de la pointe du pied. Elle était en état de décomposition avancée, et la puanteur pénétrait dans ses narines. Pedro recula dans une rapide tentative d’éviter de vomir. L’odeur nauséabonde avait envahi ses poumons et le faisait plier en deux. Cette fois, rien ne bougea dans le pied, à la différence des autres cas, ou peut-être ne la découvrit-il pas au moment propice. En tout cas, il fit part de sa découverte à la police qui arriva sur les lieux des faits presque aussitôt, car le commissariat se trouvait à environ cinq cents mètres à l’ouest du cimetière. Maintenant, les choses se succédaient véritablement, mais, heureusement, ce n’étaient pas les actes d’un assassin en série, puisqu’en théorie il s’agissait d’une bande de voyous, qui devaient avoir quelque chose contre les morts. Et cela arriva encore plusieurs fois, jusqu’à ce qu’on fasse surveiller les deux cimetières de la ville, moment à partir duquel on cessa de faire des macabres découvertes dans les zones environnantes. Mais les gens continuaient à mourir et à être enterrés dans le cimetière.

    Le plus impressionnant, peut-être, fut ce qui arriva au funérarium une semaine après .

    IV

    ––––––––

    Le défunt s’appelait Benito Pérez et était une personne rachitique qui, à quatre-vingt-quatorze ans, avait déjà vécu la Première Guerre Mondiale et la Guerre Civile Espagnole et, après la Seconde Guerre Mondiale dans le camp russe, pas avec beaucoup d’enthousiasme. Maintenant, il était presque pétrifié par le maquillage auquel on l’avait soumis pour être présentable au funérarium, à la vue de tous, étape préalable à la messe et à l’enterrement. Les proches, certains pleurants et d’autres silencieux, se recueillaient devant le cercueil rempli de couronnes et de souvenirs. Nous ne t’oublierons jamais, grand-père, indiquait l’un d’eux, commandé par ses petites-filles, Ana et Rosa. Pendant toute la journée, la pièce où il était exposé fut un défilé de gens lui rendant un dernier hommage; la nuit, peu importe pourquoi, le mort resta seul pendant une heure.

    Quand sa fille Rosario arriva au funérarium à six heures du matin, elle eut la peur de sa vie. Le corps était à l’extérieur du cercueil et les fleurs éparpillées partout, déchiquetées. Il y avait des tâches sur le verre, comme du sang sombre, très noir et un peu gluant. On aurait dit qu’il avait voulu sortir en griffant le verre. Maintenant, à plat ventre, elle ne pouvait pas voir que le coton de ses narines et de sa bouche était tombé. Rosario poussa des cris et resta paralysée par la peur. À six heures et demie du matin, les gens commencèrent à arriver, qui la réconfortèrent et la calmèrent. La police arriva à six heures quarante-cinq. Après ce qu’ils avaient vécu les dernières semaines, c’était le plus inexplicable de ce qui était arrivé. Il n’y avait pas, ici non plus, de raison pour que le cadavre se retrouve ainsi, ni pour laquelle avait été détruit le petit habitacle en verre. Il n’y avait pas d’empreintes qui supposent un acte de vandalisme. Ce fut un choc pour la communauté d’Águilas.

    V

    ––––––––

    La presse locale fit des photos et des enregistrements vidéo. Elle interrogea quelques personnes et rédigea ses propres infos, comme s’ils savaient ce qu’il s’était passé là-bas. Cela encouragea l’imagination des gens. Personne n’avait accès au cercueil, à part les salariés des pompes funèbres et le curé qui leur était attribué, puisqu’il y en avait trois dans cette chapelle. Peut-être que le responsable de tout ça était quelqu’un de très respecté et connu de tous. Les salariés avaient un alibi et le gardien s’était endormi à l’arrière du funérarium. Il ne restait que les trois curés, mais celui qui se détachait le plus par sa singularité était le père Martin. C’était un homme étrange, au nez aquilin, grand et extrêmement maigre, avec sa soutane qui valsait derrière lui quand il marchait. Toujours acariâtre et exigeant. Il y avait un mystère autour de lui et bientôt on le découvrit. Mais c’était déjà trop tard.

    VI

    ––––––––

    Évidemment, ce n’était pas Herbert West. Mais sa potion magique, diluée avec le contenu de différents tubes colorés, et injectée à un cadavre, provoquait des spasmes dans les muscles et faisait bouger le mort. Le père Martin avait une telle obsession pour la mort, qu’il voulait découvrir comment elle arrivait et faire revenir les morts pour le bonheur de leurs êtres chers. En réalité, il ne voulait pas voir souffrir autant de gens faisant leurs adieux à quelqu’un, mais pouvoir leur dire: voici le miracle de Dieu, qui a fait son oeuvre en lui, et le mort se lèvera.

    Ce fut aussi le hasard que le policier et son compagnon d’infortune le découvrent là, penché sur le mort, avec une seringue à la main, pendant qu’il tenait le bras déjà rigide de l’autre. Ils allaient lui poser des questions au sujet d’une plainte pour une vitre de l’église, brisée par des gamins quelques jours plus tôt, quelque chose qui n’avait rien à voir avec le cas présent.

    —Oh! Dieu miséricordieux. Fais que cette fois, ça marche! —criait le père Martin, ignorant la présence des deux policiers. Il injecta le contenu dans une veine et attendit une milliseconde pour voir les premières réactions sur le cadavre, qui commença à avoir des spasmes et bougea avec des convulsions.

    —Pour l’amour de Dieu, qu’êtes-vous en train de faire! — cria le policier pendant qu’il s’approchait rapidement de lui.

    Le père Martin, se rendant compte de leur présence, se retourna brusquement vers eux. Par la fenêtre brisée entraient les rayons du soleil qui parvenaient à éclairer l’endroit où ils se trouvaient.

    —Non! N’approchez pas, ça peut être dangereux! —vociféra le curé, avec des yeux comme des soucoupes et un peu effrayé.

    —Laissez ça par terre, monsieur Martin. — lui dit un des policiers. Il tenait fermement son arme à deux mains —. Je n’aimerais pas avoir à faire quelque chose que je ne veux pas.

    —Pas la peine d’en arriver là — dit l’autre policier—. Tout peut s’arranger en parlant, j’en suis sûr. —Il regarda son collègue et poursuivit —. N’est-ce pas, monsieur Martin?

    Il était déjà près de lui quand le curé laissa tomber la seringue sur le mort. Il était terrorisé et, derrière lui, le mort avait des convulsions, comme s’il avait la rage.

    —Je voulais seulement aider mes paroissiens. — dit le père, avant d’être griffé au bras par le mort.

    Maintenant, il était contaminé et, ce qui était de simples spasmes, s’était transformé en un virus qui se propageait à une vitesse incontrôlable. Un virus qui vous convertissait en zombie.  Une nouvelle ère avait commencé à cet instant précis.

    VII

    ––––––––

    Mais le père Martin n’était pas un simple zombie, mais un porteur du virus. Comme il s’était injecté auparavant une sorte de mélange liquide, la contamination n’irait pas plus loin que l’incubation. Il pourrait contaminer tous ceux qu’il frôlerait ou grifferait. Mais lui serait aussi intelligent qu’avant, toujours aussi souple et rachitique. Aussi têtu. Il sortit de l’église en courant après s’être dévoilé. En fin de compte, il avait un plan.

    —Oui! Maintenant, vous savez qui est l’auteur des faits. En vérité, cela faisait partie de mon travail, un peu sale. J’ai dû abandonner les morceaux n’importe où, c’est vrai, mais je m’en excuse. Ce n’étaient que des essais, au début, et j’avais tellement honte que je les abandonnais n’importe où —le curé, loin de se confesser, se vantait de ce qu’il croyait être ses exploits—. Mais ensuite, ça a marché et c’était une récompense. Regardez ce que je suis capable de faire maintenant—. Et il se retourna pour montrer à nouveau le cadavre dans le cercueil.

    —Éloignez-vous de là, mon père! — lui ordonna un des policiers, celui qui était le plus près de lui, serrant son arme si fort que ses articulations étaient devenues blanches.

    Mais le père Martin ne tint pas compte de l’ordre.

    —Qu’étiez-vous en train de faire à ce pauvre homme, le tuer? — interrogea le policier.

    Soudain, le curé se mit à rire très amusé, tandis qu’il inclinait sa tête en arrière.

    —Vous n’avez rien compris, hahaha !— et il quitta l’église.

    Ils le suivirent avec la mire de leur arme, mais aucun des deux policiers ne tira. Au lieu de cela, ils s’approchèrent du cercueil, croyant qu’il y avait un homme vivant.

    Bien sûr, qu’il l’était, c’était maintenant un mort-vivant

    —Monsieur, vous avez besoin d’aide? —lui demanda un des policiers et, aussitôt, quand il se pencha sur le cercueil avec la tête baissée, le cadavre le saisit par le cou et le lui mordit, avec une telle force qu’il lui arracha la jugulaire. Le sang éclaboussait à grands jets le visage du contaminé et la poitrine du policier.

    Son compagnon, pris de panique et de doute, tira sans atteindre aucune cible à cause de sa fébrilité au moment de viser. Le cercueil tomba par terre et le zombie se redressa rapidement et fit face à l’autre policier. Celui-ci tira encore deux fois, cette fois avec succès, à la poitrine et à l’épaule. Et les balles ressortirent dans le dos, mais le zombie continuait à avancer, ne ressentant même pas de douleur. Le policier se jeta en arrière, mais glissa et tomba par terre. À cet instant précis, l’image du zombie se jetant sur lui avec la bouche ouverte et les yeux remplis de rage se grava dans sa rétine. Une forte douleur à l’épaule et le sang coulant à grands jets, un évanouissement, et après l’obscurité totale. De là au cataclysme, il n’y avait qu’un pas, c’était une question de jours pour que tout devienne obscurité pour tous les habitants de la ville. L’ère des zombies avait enfin commencé.

    ––––––––

    VIII

    ––––––––

    Il pouvait se passer de quelques secondes à quelques minutes entre la contamination et la transformation, selon le sujet et sa condition physique. Le cadavre sortit de l’église pour aller dans la rue, laissant derrière lui les deux policiers pris de convulsions pendant le déroulement de la transformation. L’église se trouvait Place d’Espagne, en face de la mairie. L’angle de toutes les rues était bordé d’arbres centenaires. Il y avait des gens qui se promenaient et des enfants qui courraient derrière les pigeons, des vieux qui discutaient, et le véhicule de la police garé au coin de la rue, vide. Les gens vaquaient à leurs occupations et personne ne remarqua ce qui arrivait. Ils n’avaient même pas entendu les coups de feu dans l’église, car elle était insonorisée, et de plus, à ce moment-là les cloches sonnaient. Ils n’avaient pas non plus remarqué la vitesse du père Martin en sortant. Le zombie vit la lumière dès qu’il ouvrit la porte. Maintenant, un des policiers s’était transformé et il se relevait de manière erratique. Son compagnon se contorsionnait encore sur le sol.

    Une paroissienne tenta d’entrer dans l’église, sans se rendre compte de la présence du zombie, ce dernier mordit le cou de la vieille dame, et tandis que le sang jaillissait de son corps, il arrachait un morceau de chair, le brandissant en l’air. Il ne voulait pas manger, mais éradiquer, détruire, tuer jusqu’à satiété. À ce moment-là, un autre passant se rendit compte de la situation, mais il ne la relia pas à une attaque de zombies, mais à un vol, ou à une agression. Il se dirigea vers le zombie et celui-ci lui mordit les doigts d’une main, les lui arrachant d’un coup. Le jeune homme sortit, en faisant de grands gestes, mais il était contaminé, il s’évanouit et tomba sur le sol. Le policier sortit juste après, avec un regard de haine, les yeux rouges et le teint pâle et le visage marqué. Un vieil homme s’approcha de la scène et reçut un autre coup de dent de la part du zombie. Un autre homme s’approcha de l’endroit pour demander des explications au policier, et celui-ci se jeta sur son cou, tandis que l’autre policier se relevait à son tour. En quelques secondes, une demi-douzaine de personnes furent mordues, déchirées et contaminées, dans ce qui deviendrait un enchaînement sans fin.

    Les autres personnes s’enfuirent, terrifiées en voyant le sang gicler, et tombaient sur le sol. La foule accablée se dispersait rapidement, mais quelques-uns tombèrent encore dans le piège à cause de leur folie. Qui aurait pu imaginer qu’une attaque de zombie commençait  et qu’on avait à faire à des morts-vivants?

    Dans un coin de la place, Andrés, un homme de trente ans, quelconque parmi tous ceux qui se trouvaient là par cette chaude matinée de juillet, prit son portable avec une certaine nervosité et réussit avec peine à composer le numéro de la police.

    —La police, j’écoute. — Bon...Bonjour. C’est la police?

    — Oui, qu’y a-t-il?

    — Il est en train de se produire quelque chose d’incroyable, ici. Deux de vos agents sont en train de tuer des gens dans la rue.

    —Qu’est-ce que vous dites?

    —Que deux de vos policiers sont en train de commettre une macabre tuerie.

    —Et où est-ce que cela se produit, pour qu’on puisse envoyer nos agents?

    —Sur la place d’Espagne . — Et il raccrocha.

    L’homme rangea son téléphone et continua à observer la scène dantesque qui se déroulait. Une femme, qui passait par là, fut assaillie par l’agent de police, qui avait la chemise pleine de sang. Il la dépeça en lui mordant le cou et la laissa tomber sur le sol, morte. Le plus impressionnant dans ce que vit Andrés, c’est qu’après quelques convulsions au sol, ces personnes se relevaient et se jetaient sur les autres en les mordant au cou ou aux bras. Il imaginait qu’il se trompait, qu’il ne voyait pas une telle chose, que tout cela n’arrivait pas en réalité. Mais sans l’ombre d’un doute, c’était bien ce qui arrivait. À un moment où il était absorbé et assez éloigné de la scène, il commença à entendre les sirènes de la police qui arrivait à vive allure. Il ne s’était écoulé que trois minutes et il y avait une dizaine de contaminés sur la place d’Espagne. Le doute et la nervosité s’emparaient de tout le monde. Deux flambantes motos de la police se garèrent d’un côté de la chaussée.

    —Monsieur l’agent, ils sont tous en train de se battre! —cria un grand-père, en agitant les bras à cause de l’anxiété qui le submergeait.

    Un des agents de la police locale descendit de sa moto et se dirigea vers les cris, les gens par terre, le sang, et les erratiques collègues qui attaquaient encore des passants.

    —Stop ou je tire! — cria l’agent en empoignant son arme.

    Mais un de ses collègues, devenu zombie, bien que lui l’ignore, commença à marcher lentement et inexorablement vers lui.

    Il était clair qu’il avait vu son collègue tuer ou renverser deux personnes, mais il ne savait pas pourquoi. Et, encore moins, pourquoi deux policiers faisaient-ils la même chose: mordre et arracher sans trembler une partie du cou de leurs victimes. Seraient-ils devenus fous? Pourquoi d’autres en faisaient-ils autant, de manière irrationnelle? Pourquoi

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1