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L'observation psychoéducative
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Livre électronique206 pages1 heure

L'observation psychoéducative

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À propos de ce livre électronique

Depuis la création de l'OPPQ, l'encadrement de la profession vise à favoriser un rehaussement des normes de pratique chez ses professionnels qui ont des compétences reconnues aux niveaux social et politique. La première de ces compétences concerne l'évaluation et fait clairement ressortir l'importance de l'observation dans ce processus. Nous constatons cependant que peu d'écrits ont traité de l'observation psychoéducative. La présente publication veut apporter une contribution à cette thématique. C'est l'observation participante qui fait l'objet de notre attention. De façon plus spécifique, l'observation psychoéducative s'intéresse aux processus adaptatifs chez la personne en difficulté. L'étude de ces processus se fait par l'analyse des interactions individu-milieu(x) qui sont l'objet de l'intervention psychoéducative. Dans ce livre, nous accordons aussi une place importante à l'approfondissement du concept d'adaptation sous l'angle de diverses perspectives théoriques qui ont façonné son développement en psychoéducation. Pour soutenir l'usage de l'observation participante, nous proposons une méthode d'observation et d'analyse des comportements adaptatifs (MOACA). S'appuyant sur celle élaborée par Bernard Tessier (1968), cette méthode propose un cadre d'analyse clinique portant sur l'évaluation de la convenance des interactions. En complément, un outil d'observation, d'évaluation et de structuration d'activités de groupe est présenté.
LangueFrançais
ÉditeurBéliveau
Date de sortie7 juil. 2014
ISBN9782890926868
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    Aperçu du livre

    L'observation psychoéducative - Pronovost Jocelyne

    Pronovost

    Introduction

    Depuis la création de l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec en 2000, l’encadrement de la profession vise à favoriser un rehaussement des normes de pratique et de la rigueur chez ses professionnels qui ont maintenant des compétences reconnues aux niveaux social et politique. Le profil des compétences générales des psychoéducateurs (OCCOPPQ, 2003) définit six compétences dont la première est celle touchant l’évaluation, et sa description fait clairement ressortir l’importance de l’observation, particulièrement de l’observation participante, dans le processus d’évaluation clinique. Nous constatons cependant que peu d’écrits en psychoéducation ont traité de l’observation dans la pratique professionnelle psychoéducative. La présente publication veut apporter une contribution en ce sens.

    L’observation, une opération professionnelle incontournable en psychoéducation

    Dès les débuts de la profession, l’observation participante a été utilisée comme principal instrument à la base de l’intervention psychoéducative. Comme l’écrivait Tessier (1968), si une méthode d’observation caractérise le champ de la psychoéducation, c’est certainement l’observation participante. Les écrits subséquents publiés par des formateurs reconnus en psychoéducation (Guindon, 1982 ; Tessier, 1998-1999 ; Gendreau, 2001 ; Renou, 2005) soutiennent également l’importance de l’observation comme base du savoir-faire du psychoéducateur.

    L’observation est le point de départ qui permet d’enchaîner l’ensemble des opérations professionnelles. Elle s’opère sur le continuum de l’action clinique, étant continuellement impliquée dans l’ensemble des opérations professionnelles, dont l’évaluation et l’intervention. La figure présentée par Gendreau (2001) situe bien l’observation dans les opérations professionnelles.

    Telle que décrite dans le modèle psychoéducatif (Lamoureux, 2000), l’observation est l’opération par laquelle l’éducateur recueille, dans le contexte du vécu partagé, des données qui l’aideront à mieux cerner la personne en difficulté et sa problématique telle qu’elle s’exprime à travers les interactions avec le milieu (d’intervention ou naturel), le potentiel adaptatif de cette personne (pad) et le potentiel expérientiel (pex) propre aux milieux et aux situations dans lesquels elle évolue, et ce, afin d’orienter l’intervention et la suite des opérations professionnelles. Plus récemment, l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec (OPPQ) précisait deux énoncés de compétences reliés directement à l’observation, soit :

    Identifier les centrations et les contextes d’observation pertinents au mandat et à la situation en se référant à des cadres conceptuels reconnus et

    Déterminer une méthode et des instruments d’observation et d’évaluation, directes ou indirectes, qui soient valides. [http://www.ordrepsed.qc.ca].

    Démarche proposée dans ce livre

    Informons d’abord le lecteur que ce livre ne vise pas à faire une recension exhaustive des écrits et des méthodes reliés à l’observation. Dans la démarche réalisée, les auteurs présentent une synthèse des concepts qui, de leurs points de vue, ont contribué à définir l’observation en tant qu’opération professionnelle.

    L’observation psychoéducative s’inscrit dans la méthodologie de l’observation directe ou participante qui s’est développée en sciences humaines au cours des dernières décennies. Le premier chapitre portera sur ce sujet en faisant notamment ressortir la contribution intéressante de l’éthologie à l’étude du comportement à partir de ses concepts théoriques et de sa méthode.

    De façon plus spécifique, l’observation psychoéducative, et ce, depuis les débuts de la profession, s’intéresse aux processus adaptatifs dont témoignent les interactions individu/milieu (x) qui font l’objet de l’intervention professionnelle du psychoéducateur (trice). Dans l’intérêt de mieux comprendre ces processus, le deuxième chapitre de ce livre sera consacré à approfondir le concept d’adaptation sous l’angle des principales perspectives théoriques explicatives qui ont façonné la conception de l’adaptation en psychoéducation.

    Le chapitre trois constitue un intermède théorique qui résume les concepts d’interactions et de convenance tels que développés en psychoéducation par Gendreau (2001) et Renou (2005). La compréhension de ces concepts est nécessaire car ils soutiennent le modèle d’analyse clinique psychoéducative qui est développé et présenté dans le chapitre cinq.

    Dans le quatrième chapitre, nous abordons plus directement ce qui fait l’objet de l’observation psychoéducative, soit les comportements adaptatifs. Nous ferons un rappel de la technique d’observation des comportements d’adaptation (TOCA) développée par Bernard Tessier dans les débuts de la profession.

    Dans un souhait de revaloriser l’usage de l’observation participante comme méthode de collecte de données soutenant l’intervention et l’évaluation psychoéducatives, nous proposons, dans le chapitre cinq, une méthode d’observation que nous nommons MOACA, Méthode d’observation et d’analyse des comportements adaptatifs. Cette méthode réfère largement à la structure d’observation élaborée par Bernard Tessier. La nouveauté, dans notre démarche, réside dans l’ajout d’un cadre d’analyse clinique des observations. Ce cadre d’analyse porte sur l’évaluation de la convenance des interactions individu/milieux observées par le psychoéducateur (trice) dans une situation donnée. À la suite de la présentation de la structure d’observation MOACA, nous complétons ce chapitre par des considérants pouvant orienter l’analyse clinique du fait sous deux angles, 1) par rapport à la personne observée et 2) se rapportant à l’intervenant lui-même. La démarche d’analyse proposée s’élabore en référence au modèle des composantes de la structure d’ensemble élaborée par Gendreau (2001) et reprise par Renou (2005). À la fin de ce chapitre, un exemple d’un fait d’observation et de sa démarche d’analyse psychoéducative est présenté.

    Pour terminer ce livre, Chantal Plourde et Émilie Jenniss nous font la faveur de nous présenter, au chapitre six, un outil d’observation, d’évaluation et de structuration d’activités de groupe qu’elles ont développé (OOESAG). L’élaboration de cet outil est né d’un besoin de mieux outiller les psychoéducateurs (trices) pour l’observation des groupes. Le contenu de l’outil intègre des concepts psychoéducatifs reliés aux compétences professionnelles et est structuré en référence aux composantes du modèle de la structure d’ensemble de Gendreau (2001). Ce chapitre apporte un complément appréciable au chapitre cinq où la méthode proposée est conçue pour l’observation individuelle.

    Chapitre 1

    L’observation,

    une méthode privilégiée

    en sciences humaines

    Jonathan Bluteau

    La science peut être définie comme une façon structurée de résoudre des problèmes ou bien comme une méthode d’investigation ou d’acquisition des connaissances. La pratique de l’observation est considérée de façon générale comme une première étape dans la méthode scientifique. L’observation et l’étude des comportements humains ont depuis longtemps retenu l’attention des scientifiques et des cliniciens dans le champ des sciences humaines. La pratique de l’observation en tant que méthode scientifique en sciences humaines implique qu’observer un objet (ou un phénomène) exige une démarche et une instrumentation rigoureuses si l’on désire recueillir des données valides et pertinentes sur cet objet. Il est également essentiel de disposer d’un savoir ordonné et de règles théoriques pour saisir correctement la réalité, ce qui permettra une compréhension plus juste des phénomènes (Bluteau, 2005). Cette rigueur est nécessaire à l’observateur afin de composer avec les obstacles liés à la perception et aux impressions. C’est sur cette base que l’observation s’est appuyée pour trouver une place dans l’activité scientifique.

    Ce chapitre introduit l’observation comme une méthode scientifique qui s’est développée en sciences humaines. Nous y présentons un survol de différentes définitions de l’observation, l’apport de certaines disciplines dans le développement des méthodes d’observation en sciences humaines, dont l’observation directe, l’observation participante, l’observation indirecte et l’observation systématique. Également, la question incontournable du dilemme subjectivité et objectivité fera l’objet d’une section du chapitre ainsi que l’éthologie et sa contribution particulière au champ de l’adaptation.

    Définir l’observation

    De quoi parle-t-on lorsqu’il est question de l’observation ? L’acte d’observer est en premier lieu une interprétation de ce qu’on voit. L’observation permet d’abord de se représenter un monde réel, mais ce qui est observable par les sens ne reflète toutefois qu’une partie de cette réalité (Cyrulnik, 2002). Cette dimension de la réalité observée fait qu’on s’interroge sur la question de la perception de la réalité. Ce qui est perçu est-ce le réel ou une construction du réel ? Cela introduit une réflexion épistémologique fondamentale dans la définition de l’observation ainsi que dans sa pratique. Cette réflexion renvoie à ce qui est relatif à l’objectivité et à la subjectivité dans l’observation des comportements. Cette question sera abordée plus loin dans ce chapitre.

    L’action d’observer vise à faire un inventaire du réel par l’activité de perception. Selon Pedinielli (1994), le terme « observation » est ambigu, puisqu’il désigne à la fois le processus de perception et celui de la description. Le processus d’observation exige un acte d’attention qui élargit ou qui centre la perception sur certains objets ou caractéristiques de ces objets ; il implique simultanément un acte cognitif qui traite l’information perçue (Pedinielli et Fernandez, 2007). Selon Legendre (2005), l’observation est définie comme une action de porter une attention minutieuse et méthodique sur un objet d’étude dans le but de constater des faits particuliers permettant de mieux le connaître

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