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Mathis au Brésil
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Livre électronique144 pages1 heure

Mathis au Brésil

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À propos de ce livre électronique

Le père de Mathis possède une petite compagnie aérienne. Durant les vacances, Mathis l’accompagne souvent pour des livraisons. Quelques mois après avoir commencé ses études secondaires, il apprend qu’il doit déménager au Brésil avec sa famille. Son père y a signé un contrat pour des livraisons aériennes. Mathis doit quitter ses amis. Il ne se doute pas alors de ce qui l’attend. « Lorsque Mathis ouvre les yeux, deux têtes aux cheveux hirsutes se penchent sur lui. Où suis-je?” demande-t-il. » Que lui est-il arrivé? Que fait-il au milieu de la forêt tropicale entouré de ces êtres étranges? Et surtout, où est son père?
LangueFrançais
ÉditeurCornac
Date de sortie10 juin 2014
ISBN9782895292951
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    Aperçu du livre

    Mathis au Brésil - Prenovost Michel

    5, rue Sainte-Ursule

    Québec (Québec) G1R 4C7

    info@editionscornac.com

    Illustration de la couverture : Mathieu Benoît

    Mise en page : Paul Brunet

    Révision : Karen Dorion-Coupal et Naïka Saint-Arnault

    Correction : Nicolas Therrien et Érika Fixot

    Impression : Imprimerie Lebonfon inc.

    Distribution :

    Prologue

    1650, boul. Lionel-Bertrand

    Boisbriand (Québec) J7H 1N7

    Téléphone : 450 434-0306

    1 800 363-2864

    Télécopieur : 450 434-2627

    1 800 361-8088

    Les éditions Cornac bénéficient du soutien financier du

    gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC et sont inscrites au

    Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    © Michel Prenovost, Les éditions Cornac, 2014

    Dépôt légal — 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    ISBN : 978-2-89529-294-4

    978-2-89529-295-1 (ePub)

    À Mathis

    Un merci tout particulier à Frédérique, mon épouse, qui a lu et relu le manuscrit.

    CHAPITRE 1

    Mathis prend les commandes

    — Allez, Mathis, tire sur les commandes !

    — C’est dur.

    — Tire plus, tire, je t’aide un peu.

    Mathis appuie fermement ses deux pieds au plancher du poste de pilotage et tire de toute la force de ses douze ans. Le vieux DC-3 immatriculé CF-AZU se soulève lentement et quitte la piste 32 de l’aéroport de Sherbrooke.

    — Maintenant, relâche un peu et laisse l’avion prendre de la vitesse.

    La manette des gaz est poussée à fond et les deux moteurs vrombissent. Ils entraînent l’appareil en altitude. La rivière Saint-François est maintenant à la verticale de leur position. Mike, le père de Mathis, fait entrer le train d’atterrissage de l’appareil et ajuste les volets. Il prend le micro :

    — Sherbrooke Radio, ici Charlie Foxtrot Alpha Zulu Uniform qui active maintenant son plan de vol pour l’aéroport de Shediac Bridge au Nouveau-Brunswick. À vous.

    — Charlie Foxtrot Alpha Zulu Uniform, ici Sherbrooke Radio, plan de vol activé. Bien reçu et bon voyage.

    — Bravo, dit Mike à son fils, tu as réussi à faire décoller ce bon vieux DC-3. En route pour le Nouveau-Brunswick !

    Une fois l’altitude de 9 000 pieds atteinte, il ajuste le GPS pour l’aéroport de Shediac Bridge et engage le pilote automatique. Leur vitesse de croisière est de 120 nœuds.

    Mathis est au début de l’adolescence. Il commencera sa première année du secondaire en septembre. Depuis qu’il est tout petit, il accompagne son père au travail. Il connaît bien presque toutes les procédures à suivre pour piloter un avion, mais la longueur de ses jambes et la force de ses petits bras ne lui permettaient pas jusqu’à récemment de prendre les commandes. C’est différent maintenant. À partir d’aujourd’hui, il se sent vraiment un homme, un pilote à part entière.

    Mathis est très fier de son père. Ce dernier exploite une compagnie d’aviation, Transport aérien Mouland. Il possède trois appareils : un DC-3 pour le fret, un bimoteur Piper PA-34 pour les passagers et un Citabria pour les loisirs en famille.

    Le DC-3 fait la navette entre Sherbrooke et le Nouveau-Brunswick. Il transporte diverses marchandises qui doivent être livrées sans délai vers cette province. Il revient toujours avec un chargement de poissons pour approvisionner les poissonneries de la région. Aujourd’hui, ils transportent dans leur soute cent génératrices portatives et un chargement plus que précieux : un cœur qui doit être livré à l’hôpital de Moncton pour une transplantation. Trois cent douze milles nautiques les séparent de Shediac Bridge. Le vol durera environ deux heures et demie.

    — Regarde, Mathis, nous survolons le lac Mégantic. Vois-tu tous ces bateaux à voile sur le lac ?

    Mathis, qui est en train d’envoyer un texto à son meilleur ami, Grégory, lève la tête pour regarder le lac où sillonnent des dizaines de bateaux minuscules. Ils ont l’air de coquilles de noix flottant sur une mare d’eau.

    — Moi, je suis tout le temps impressionné par la beauté du paysage vu d’en haut. Il me semble que tout est parfait sur la terre quand on la regarde à 3 000 mètres d’altitude.

    Mathis est toujours étonné d’entendre son père parler de cette façon.

    Un vrai philosophe, se dit-il. Et il retourne à son texto :

    « Greg, tu ne le croiras pas, j’ai réussi à faire décoller le DC-3 de mon père. »

    Au moment où il appuie sur la touche ENVOYER, il entend un petit couinement venant de la soute à bagages, à l’arrière des sièges des pilotes.

    — C’est pas vrai, s’écrie Mike ! T’as pas amené Touwi ? !

    — Ben…

    — Ben, quoi ? Tu sais que je n’aime pas que tu amènes le chien avec nous. S’il était arrivé dans le poste de pilotage avec le cœur pour la transplantation dans la gueule, qu’aurions-nous fait ?

    Mathis éclate de rire à l’idée de voir Touwi avec le cœur.

    — Tu trouves ça drôle, toi ?

    — Excuse-moi p’pa, c’est plus fort que moi.

    Touwi est un petit bichon blanc que la famille Mouland a acheté pour l’anniversaire d’Audrey, la petite sœur de Mathis. Il est mignon et suit Mathis partout où il va. Il semble aimer particulièrement le DC-3.

    — Viens, Touwi, viens ici.

    Et Touwi de s’élancer et de se coucher entre les deux pilotes, le nez sur le plancher et la queue balayant l’air avec énergie. Il affectionne particulièrement cet emplacement où il se sent en sécurité avec ses deux amis. La vibration des deux puissants moteurs le berce dans son sommeil quasi constant.

    — Nous survolons maintenant le territoire américain, car nous passons par le Maine pour rejoindre le Nouveau-Brunswick. Regarde et dis-moi maintenant où nous sommes rendus, demande Mike à son fils.

    — Euh… je ne sais pas. Je ne vois que de la forêt à perte de vue.

    — Et si tu avais à piloter seul l’avion, comment ferais-tu pour te retrouver ?

    — Je suivrais les indications du GPS.

    — Bonne réponse. Et si le GPS lâchait ?

    — Euh ! Je ne sais pas.

    — Dans les premiers temps de l’aviation, il n’y avait pas de GPS.

    — Y avait-il des boussoles ? demande Mathis.

    — Oui, mais la boussole donne le cap à suivre, la direction, mais pas la position. Il y a une chose que tu dois toujours savoir pour être un bon pilote : savoir où tu es. Et il faut que tu développes une grande qualité qui va te servir partout dans la vie : ton sens de l’observation.

    — Comment faire pour savoir où on est si on regarde en bas et qu’on ne voit que la forêt ? demande Mathis.

    — Regarde comme il faut. Es-tu absolument sûr qu’il n’y a que la forêt ?

    — Ben !

    — Ben, regarde encore.

    — Ben, je vois au loin… comme un lac.

    — Bon, tu vois, c’est mieux, c’est un indice. Il ressemble à quoi, ton lac ?

    — Il ressemble à une feuille, non, plutôt à une espèce de panache, un panache d’orignal.

    — Un panache d’orignal ?

    — Oui, c’est ça.

    — Maintenant, prends la carte aérienne et regarde notre ligne de route. Dis-moi si tu vois là-dessus un lac qui ressemble à un panache d’orignal.

    Mathis prend la carte sur le tableau de bord et la déplie. Il suit la ligne que son père a tracée entre l’aéroport de Sherbrooke et Shediac Bridge. Il regarde pour voir s’il n’y a pas un lac en forme de panache d’orignal.

    — Je l’ai.

    — Qu’est-ce qui est écrit sur la carte, vis-à-vis du lac ?

    — M o o s e h e a d L a k e N o r t h B a y.

    — Moosehead, ça veut dire quoi en français ?

    — Sais pas.

    — « Tête d’orignal ».

    — Moi, ça ?

    — Pas toi. « Tête d’orignal », c’est Moosehead en français, dit Mike en mettant ses mains de chaque côté de sa tête, imitant en riant le panache de l’orignal.

    On est sur notre route. Pour se retrouver, pour savoir où on est rendus, il faut chercher des repères, des indices. Souviens-toi toujours de ça. Quand t’avances dans un chemin, que ce soit dans les airs, dans la forêt, n’importe où, repère toujours des indices qui vont te permettre de revenir sur tes pas. Comme ça, tu ne te

    perdras jamais.

    — Ouais.

    Mike n’est pas absolument certain que la leçon a porté, mais il a confiance en son fils, sachant qu’il est intelligent. Il aurait bien d’autres questions à lui poser, mais il décèle une certaine fatigue chez celui-ci. Il ne veut pas tout lui dire en une fois. Il aura bien d’autres occasions de lui apprendre tous les rudiments de la navigation. Et il a raison, car Mathis vient de mettre les écouteurs de son iPod pour se plonger dans son univers musical.

    Le voyage est long. Il reste une heure de vol. Pas un nuage dans le ciel et la visibilité est illimitée. Aucune turbulence non plus. On dirait que l’avion est suspendu, immobile dans le ciel. Si ce n’était du vrombissement incessant des moteurs, on pourrait se croire arrêtés sur le tarmac de l’aéroport.

    Ce ronronnement continu et monotone entraîne le père de Mathis dans une spirale de pensées plus inquiétantes les unes que les autres. D’abord, le coût astronomique de l’entretien et de la consommation d’essence de ce bon vieux DC-3 l’amène à considérer l’impossibilité de continuer à faire tous ces transports avec profit.

    Pour ce voyage au Nouveau-Brunswick, il en coûtera près de quatre mille dollars d’essence, sans compter les possibles réparations toutes plus onéreuses les unes que les autres. Mais il fait bien attention de ne pas partager ses craintes avec son fils pour éviter de l’importuner avec ses problèmes financiers.

    — Mathis, réveille-toi, dit Mike à son fils en lui donnant une petite tape sur l’épaule. Nous sommes à quinze minutes de l’aéroport de Shediac Bridge. Nous commençons à apercevoir la mer.

    — Nous avons beaucoup descendu, dit Mathis.

    — Oui, pendant que tu rêvais de ta blonde, j’en ai profité

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