LA PHOTO D’ENFANCE PÉNÉLOPE BAGIEU
Et c’est une époque où les grands-parents acceptaient encore de prendre les petits-enfants tout l’été… Et donc, chez nous, c’était: Nos parents travaillaient et ma sœur et moi étions envoyées un mois au Pays basque et un mois dans le sud – en une semaine – après lui avoir fourni du crack pour chat – du jambon ou des trucs comme ça – pour être sûre qu’il retrouve bien le chemin de “ma” maison et qu’il devienne “mon” chat à moi toute seule… Et mon grand-père était photographe mais je n’arrive pas à l’imaginer sur la terrasse en plein jour en train de prendre cette photo, parce que lui, ce qu’il aimait, c’était de se cacher loin des rayons du soleil, dans son espèce de cellule de survie – une annexe qu’il s’était fait construire à l’extérieur; pas mal équipée, avec des toilettes et tout ça – où il fumait des cigares et écrivait son projet de retraite: un livre sur Dickens. Et c’est cool, ça… De s’enfermer pour avoir la paix. Mais pendant ce temps-là, qui lavait les gosses qui hurlaient à la chaîne? Et qui préparait deux kilos de pâtes tous les soirs? Ma grand-mère… Et la famille de ma mère est une grande famille, donc ça grouillait de cousins-cousines. Et, hasard démographique: nos amis voisins, eux aussi, ont eu une “tonne” d’enfants. Nés, comme moi, entre 1981 et 1983. Donc il y avait un aspect clanique. On s’incrustait les uns chez les autres pour le goûter. Ou on se donnait rendez-vous à la plage par téléphone. Alors que trois mètres – une haie! – nous séparaient. Mais bon… S’appeler avec la ligne fixe, ça faisait hyper-classe. Et tellement adulte! »
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