Le lutin qui voulait fuir Noël

Par Piper Vaughn

Garnet Evergreen n'a jamais entendu parler d'un lutin abandonnant le pôle Nord pour les beaux yeux d'un humain, mais il espère bien être le premier. Depuis le jour où il a croisé le regard empli de tristesse de Wes, Garnet n'a pu se défaire d'un profond sentiment d'appartenance. Au fil des ans, il a observé le garçonnet devenir un homme, et il est désormais bien déterminé à lui offrir un Noël qu'il n'oubliera jamais. Si seulement Garnet avait pensé à tester le traîneau de son père avant de décoller…
Orphelin depuis l'enfance, Wes passe chaque Noël seul dans sa cabane. Lorsqu'il est réveillé par une explosion étrange et découvre un elfe évanoui dans les ruines de son traîneau, il ne sait comment réagir, car Wes est avant tout quelqu'un de terre-à-terre et n'accorde aucun crédit aux histoires fantaisistes de père Noël et de rennes volants. Pourtant, une part de lui veut désespérément croire Garnet quand celui-ci lui promet l'éternité, et ce même si la vie lui a appris que personne ne reste bien longtemps à ses côtés.

• Langue: Français
• Éditeur: Mnemosyne Lit.
• Date de sortie: 26 déc. 2024
• ISBN: 9798230253563

Aperçu du livre

Piper Vaughn

Le lutin qui voulait fuir Noël

Traduit de l’anglais (États-Unis)

par Terry Milien

Mnemosyne Lit.

Titre original : The Working Elf’s Blues

Troisième édition, entièrement revue

© 2012, Piper Vaughn, pour le texte

© 2024, MnemoTeam, pour la couverture

© 2019, Terry Milien, pour la traduction

ISBN num : 9798230253563

Relecture : Jean Ducerf

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Ceci est une œuvre de fiction. Les personnages, lieux et évènements décrits dans ce récit proviennent de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés fictivement. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux ou des évènements existants ou ayant existé est entièrement fortuite. L’auteure reconnaît toutefois que les marques déposées éventuellement mentionnées dans la présente œuvre de fiction appartiennent à leurs propriétaires respectifs.

Dédicace

À mon mari. Si je pouvais t’offrir un cadeau comme celui que Garnet fait à Wes, je n’hésiterais pas.

Chapitre 1

Il vint à l’esprit de Garnet Evergreen, alors qu’il plongeait tout droit vers la Terre, que fuir le pôle Nord dans le traîneau à sève de sapin (encore jamais testé) de son père n’avait peut-être pas été la meilleure des idées.

Le vent et la neige lui labouraient le visage, l’aveuglant en dépit de ses lunettes de protection. Quand bien même son champ de vision aurait été libre, il n’aurait pas eu la moindre idée d’où il pouvait bien se trouver par rapport à sa destination. La console de navigation avait été la première à flancher lorsque l’essence de sapin était venue à manquer. Ce qui remontait à déjà pas mal de kilomètres en arrière et, bien qu’il ait depuis continué à avancer dans ce qu’il avait cru être la même direction, il n’avait aucun moyen de savoir à quel point les bourrasques avaient pu le faire dévier de sa trajectoire.

— Par la barbe du père Noël, je me suis mis dans de beaux draps, cette fois ! s’écria Garnet quand les patins du traîneau touchèrent la cime de quelques arbres géants.

De toutes ses échauffourées, celle-ci méritait bien la palme d’or. Il tira de toutes ses forces sur l’attelage, dans l’espoir de susciter une dernière surcharge de puissance et ainsi adoucir l’atterrissage.

Il ne se passa rien.

Le cœur de Garnet battait la chamade, la peur l’envahissait. Il déglutit avec difficulté, mais le nœud dans sa gorge ne broncha pas. Il avait beau être un elfe, il n’était pas pour autant indestructible. Les quelques prochaines secondes pourraient bien être ses toutes dernières. Se calant contre son siège, il tâcha de se préparer à l’impact.

Wes… Pardonne-moi…

Le crash. Une douleur dans sa poitrine. Des bourdonnements dans ses oreilles. Une blancheur infinie, tourbillonnante. Puis, enfin, les ténèbres.

*

Wes se réveilla en sursaut lorsqu’une explosion au loin fit partir ses huskies dans un concert d’aboiements frénétiques. Les yeux troubles, il regarda autour de lui et se rendit compte qu’il était tombé endormi avec son mug de cacao à moitié plein, son plateau-repas encore au micro-ondes et le DVD de Miracle sur la 34e rue en pause sur l’écran des menus. Il cligna des paupières et se passa les mains sur le visage comme Misha et Micah, deux de ses huskies en question, geignaient et grattaient à la porte d’entrée. Mordecai, l’un des autres, était assis près du feu, aux aguets, et Mabel, la seule malamute du lot, sautillait sur place tant elle était excitée.

Par les fenêtres toutes proches, il pouvait voir qu’il faisait nuit noire dehors et que les quelques flocons d’un peu plus tôt dans la soirée s’étaient transformés en véritable blizzard, le vent soufflant sans relâche entre les arbres. L’espace d’un instant, il ne se souvint plus de ce qui avait pu agiter ses chiens de la sorte.

Ah, oui. Le fracas. Il devrait sans doute aller enquêter. L’éloignement de sa cabane faisait qu’il rencontrait rarement qui que ce soit dans les parages une fois l’hiver installé, mais un voyageur occasionnel restait du domaine du possible. Avec ce temps, un accident de voiture combiné au manque de refuge serait suivi d’une mort certaine pour quiconque se verrait coincé dans la tempête. Il ne pouvait ignorer cette explosion, car des vies étaient peut-être en jeu.

Wes se traîna hors du canapé et, toujours groggy, se dépêcha de se couvrir. Pull, veste, bonnet, bottes, écharpe. Il portait déjà des sous-vêtements thermiques pour repousser le froid qui s’infiltrait dans la cahute malgré la chaleur émanant de l’âtre.

Puis vint le tour de sa lampe-torche, qu’il rangea dans sa poche pour l’instant, et du