Religion: Dynamiques de pouvoir et systèmes de croyance dans des contextes politiques

Par Fouad Sabry

« Religion », qui fait partie de la série « Science politique », explore la relation complexe entre religion et politique. Ce volume examine comment les croyances et institutions religieuses influencent les systèmes politiques, la gouvernance et les normes sociétales.

Points saillants du chapitre :
- Religion : Fondements de l’impact de la religion sur la politique.
- Théologie féministe : Critiques féministes des doctrines religieuses et de leurs implications politiques.
- Hindouisme : influence de l'hindouisme sur la politique sud-asiatique.
- Histoire des Religions : Evolution de la pensée religieuse et ses effets politiques.
- Conversion religieuse : Effets politiques et sociaux de la conversion religieuse.
- Liste des religions et traditions spirituelles : aperçu des différentes religions et de leur signification politique.
- Religion comparée : similitudes et différences entre les principales religions du monde et leurs impacts politiques.
- Idolâtrie : ramifications politiques de l'idolâtrie dans diverses cultures.
- Prosélytisme : Effets politiques de l'expansion religieuse.
- Christianisme et autres religions : interactions et impacts sur la politique et la culture.
- Grands groupes religieux : influence politique des principaux groupes religieux.
- Hindouisme et autres religions : Interactions entre l'hindouisme et les autres religions.
- Orthopraxie : Implications politiques et sociales des pratiques religieuses.
- Critique de la religion : Impact des critiques religieuses sur la théorie politique.
- Athéisme et religion : Conséquences politiques de l'athéisme par rapport à la religion.
- Exclusivisme religieux : Effets de l'exclusivisme sur les conflits politiques.
- La religion en Inde : le rôle de la religion dans la politique et la politique indiennes.
- Relations hindou-islamique : interactions historiques et politiques entre l'hindouisme et l'islam.
- Femmes et religion : Politiques de genre dans divers contextes religieux.
- Sotériologie : Importance politique de la sotériologie dans la formation des valeurs.
- Syncrétisme religieux : Mélange des traditions et son impact politique et culturel.

« Religion » offre une compréhension approfondie de la façon dont la religion façonne les systèmes politiques et les normes sociétales, ce qui la rend essentielle pour quiconque s'intéresse à l'intersection de la religion et de la politique.

• Langue: Français
• Éditeur: Un Milliard De Personnes Informées [French]
• Date de sortie: 2 août 2024

Aperçu du livre

Chapitre 1 : La religion

La religion englobe une variété de systèmes socio-culturels, tels que des comportements et des pratiques définis, des morales, des croyances, des visions du monde, des livres, des sites sacrés, des prophéties, une éthique ou des organisations, qui lient généralement les humains à des composants surnaturels, transcendantaux et spirituels.

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Symboles religieux : Christianisme, Islam, Isese, Hindouisme, Judaïsme, Baha'i, Eckankar, Bouddhisme, Jaïnisme, Wicca, Universalisme unitarien, Sikhisme, Taoïsme, Thelema, Tenrikyo, Shinto

Les rituels, la prédication, le souvenir ou l'adoration (des divinités ou des saints), les sacrifices, les festivals, les fêtes, les transes, les initiations, les rites conjugaux et funéraires, la méditation, la prière, la musique, l'art, la danse et le service public sont tous des exemples d'activités religieuses. Les religions ont des histoires et des récits sacrés, qui peuvent être conservés dans des livres sacrés, des symboles et des lieux saints, et dont le but principal est de donner un sens à la vie. Les mythes symboliques dans les religions qui cherchent à expliquer l'origine de la vie, du monde et d'autres événements sont considérés comme réels par certains adeptes. La tradition veut que la foi et la raison soient toutes deux à l'origine des croyances religieuses.

Le Bouddha, Laozi et Confucius - Fondateurs bouddhistes, le taoïsme et le confucianisme sont vus dans une image de l'ère Ming.

La religion dérive de l'ancien français et de l'anglo-normand (années 1200 après J.-C.) et fait référence à un respect pour le sentiment de justice, la responsabilité morale, la sainteté, le saint et les dieux.

Dans l'Antiquité traditionnelle, religiō signifiait au sens large la conscience, le sentiment de justice, l'obligation morale, l'obligation envers tout.

Dans la Grèce classique, le terme grec threskeia (θρησκεία) a été librement traduit en latin par religiō à la fin de l'Antiquité.

Threskeia était rarement utilisé dans la Grèce antique, mais il est devenu de plus en plus courant dans les œuvres de Josèphe vers le premier siècle de notre ère.

Il était utilisé dans des circonstances courantes et avait des significations variées, allant de la peur respectueuse au comportement excessif ou nuisible des autres, en passant par les pratiques religieuses.

Il a souvent été comparé au terme grec deisidaimonia, il impliquait une crainte excessive.

La religion est une idée contemporaine.

Symboles religieux de gauche à droite, du plus haut au plus bas : christianisme, islam, hindouisme, bouddhisme, judaïsme, foi bahá'íe, Eckankar, sikhisme, jaïnisme, wicca, universalisme unitarien, shintoïsme, taoïsme, Thelema, Tenrikyo et zoroastrisme

Les universitaires ne peuvent pas s'entendre sur une définition de la religion. Néanmoins, il existe deux grands systèmes de définition : sociologique/fonctionnel et phénoménologique/philosophique.

L'idée contemporaine de la religion s'est développée dans le monde occidental. Selon l'Encyclopédie MacMillan des religions :

La recherche d'une essence ou d'un ensemble de caractéristiques distinctives ou peut-être uniques qui séparent le religieux du reste de l'existence humaine est principalement une préoccupation occidentale. Cet effort est le résultat naturel de la tendance occidentale à la spéculation, à l'intellectualisme et à la science. C'est aussi le résultat de l'atmosphère judéo-chrétienne ou, plus précisément, de l'héritage théiste du judaïsme, du christianisme et de l'islam, qui est le modèle religieux occidental dominant. Même s'il est culturellement dévalorisé, le style théiste de croyance dans cette tradition est formateur de la perspective occidentale dualiste sur la religion. Ainsi, la structure fondamentale du théisme est une séparation entre un dieu transcendant et tout le reste, entre le créateur et sa création, et entre Dieu et l'homme.

Clifford Geertz, un anthropologue, a décrit la religion comme une

... un système de symboles qui établit des émotions et des motivations fortes, répandues et durables chez les hommes en créant des conceptions d'un ordre général de la réalité et en imprégnant ces concepts d'une telle aura de réalisme que les émotions et les motifs semblent uniquement authentiques.

Geertz a commenté, faisant probablement allusion à la « motivation plus profonde » de Tylor :

Nous avons très peu de compréhension empirique de la façon dont ce miracle spécifique est accompli. Nous savons simplement qu'il se produit chaque année, chaque semaine, chaque jour et, pour certains individus, même toutes les heures, et il existe une grande quantité de preuves anthropologiques à l'appui de ce fait.

Le surnaturel, selon le théologien Antoine Vergote, est tout ce qui dépasse les forces de la nature ou de l'activité humaine. Il a également souligné l'actualité culturelle de la religion, qu'il a qualifiée de

... l'ensemble des déclarations linguistiques, des sentiments, des comportements et des signaux qui se rapportent à des créatures surnaturelles.

Peter Mandaville et Paul James visaient à abandonner les compréhensions modernistes dualistes ou dichotomiques de l'immanence/transcendance, de la spiritualité/matérialisme et du sacré/laïcité. Ils décrivent la foi comme

... un système relativement contraint d'idées, de symboles et de pratiques qui s'attaque à l'essence de l'existence, et dans lequel la communion avec les autres et l'altérité est vécue comme si elle englobait et transcendait les ontologies socialement fondées du temps, de l'espace, de l'incarnation et de la connaissance.

Selon l'Encyclopédie MacMillan des religions, pratiquement chaque civilisation a une dimension d'expérience religieuse :

... Presque toutes les civilisations connues [ont] une dimension profonde dans les expériences culturelles... vers une certaine forme de finalité et de transcendance qui fournira des normes et une autorité pour le reste de l'existence. Lorsque des modèles de comportement plus ou moins uniques sont construits dans une société autour de cette dimension de profondeur, cette structure crée la religion dans sa forme historiquement identifiable. La religion est la structuration de la vie autour des aspects profonds de l'expérience, variant en forme, en plénitude et en clarté selon la culture environnante.

Budazhap Shiretorov (Будажап Цыреторов), le chaman en chef de la communauté religieuse Altan Serge (Алтан Сэргэ) en Bouriatie

À la fin du XVIIIe siècle, Friedrich Schleiermacher définissait la religion comme das schlechthinnige Abhängigkeitsgefühl, généralement rendue par « la sensation de dépendance totale ».

Il a soutenu que limiter le mot pour impliquer la croyance en un dieu suprême, le jugement après la mort, l'adoration, etc., serait inapproprié, disqualifierait de nombreux individus du groupe religieux, Par conséquent, « a le défaut de relier la religion à des événements spécifiques plutôt qu'à la raison sous-jacente qui les anime ».

De plus, il croyait que la croyance en les créatures spirituelles est présente dans toutes les civilisations connues.

William James, un psychologue, a décrit la religion dans son livre The Varieties of Religious Experience comme « les sentiments, les actes et les expériences des hommes individuels dans leur solitude, dans la mesure où ils se conçoivent eux-mêmes en relation avec tout ce qu'ils peuvent juger divin ».

En plus de la raison, la foi a traditionnellement été considérée comme une source de croyances religieuses. Les philosophes et les théologiens ont été fascinés par l'interaction entre la foi et la raison, ainsi que par son utilisation comme justification perçue des idées religieuses.

Un manuscrit décrivant l'apogée de la guerre de Kurukshetra dans l'épopée hindoue Mahabharata.

Le Mahabharata est le plus long poème épique connu et une source mythologique hindoue cruciale.

Le terme mythe a plusieurs significations.

Un compte rendu conventionnel d'événements prétendument historiques qui révèle une partie de la vision du monde d'une culture ou explique une coutume, une croyance ou des phénomènes naturels ; Une personne ou une entité dont l'existence est purement fictive ou invérifiable ; alternativement

Une métaphore de la capacité spirituelle de l'être humain. Les chrétiens croient que la résurrection de leur fondateur historique, Jésus, explique le mécanisme par lequel ils sont libérés du péché, symbolise le pouvoir de la vie sur la mort et est un événement historique. D'un point de vue mythique, cependant, l'occurrence réelle de l'événement n'est pas pertinente. Au lieu de cela, la signification réside dans le symbolisme de la fin d'une ancienne existence et du début d'une nouvelle. De telles interprétations peuvent être acceptées ou non par les personnes religieuses.

Les pratiques d'une religion peuvent inclure des rituels, des sermons, la commémoration ou la vénération d'une divinité (dieu ou déesse), des sacrifices, des festivals, des fêtes, des transes, des initiations, des services funéraires, des services matrimoniaux, de la méditation, de la prière, de la musique religieuse, de l'art religieux, de la danse sacrée et d'autres facettes de la culture humaine.

Les religions ont un fondement social, soit en tant que tradition vivante perpétuée par des laïcs, soit avec un clergé organisé, ainsi qu'une définition de ce qui définit l'engagement ou l'appartenance.

Plusieurs disciplines étudient le phénomène de la religion : la théologie, la religion comparée, l'histoire des religions, l'origine évolutionniste des religions, l'anthropologie des religions, la psychologie de la religion (y compris les neurosciences de la religion et la psychologie évolutionniste), le droit et la religion, et la sociologie de la religion.

Daniel L.

Pals énumère huit grandes philosophies religieuses, axées sur de nombreuses composantes religieuses, y compris l'animisme et la magie, par E.B.

Tylor et J.G.

Frazer; la méthodologie psychanalytique de Sigmund Freud ; et plus loin Émile Durkheim, Karl Marx, Max Weber, Mircea Eliade, E.E.

Evans-Pritchard, avec Clifford Geertz.

En général, les théories sociologiques et anthropologiques de la religion cherchent à expliquer la genèse et la fonction de la religion. Ces théories identifient ce qu'elles offrent comme des aspects universels de la pensée et de la pratique religieuses.

Le sanctuaire de Yazılıkaya en Turquie, avec les douze divinités du monde souterrain

On ne sait pas exactement d'où vient la religion. Plusieurs hypothèses existent sur les débuts ultérieurs des comportements religieux.

Selon John Monaghan et Peter Just, anthropologues, « beaucoup des grandes religions du monde semblent avoir commencé comme des mouvements de réveil, alors que la vision d'un prophète charismatique enflamme l'imagination de ceux qui cherchent une solution plus globale à leurs problèmes que celle qu'ils perçoivent comme fournie par leurs croyances quotidiennes. Partout dans le monde, des personnalités charismatiques se sont développées à différentes époques et en divers lieux. La clé du succès à long terme semble avoir moins à voir avec les prophètes, qui arrivent avec une fréquence remarquable, qu'avec la création d'un groupe d'adeptes qui peut institutionnaliser le mouvement.

Clifford Geertz, qui l'a simplement qualifié de « système culturel », a présenté le modèle conventionnel de la religion utilisé dans les cours d'études religieuses, malgré le fait que la religion soit difficile à décrire.

Une théorie académique contemporaine de la religion, le constructionnisme social, soutient que la religion est une notion contemporaine qui implique que l'activité spirituelle et le culte adhèrent à un modèle similaire aux religions abrahamiques en tant que système d'orientation qui aide à comprendre la réalité et à définir les humains.

Daniel Dubuisson est l'un des principaux défenseurs de cette doctrine religieuse, Timothy Fitzgerald, Talal Asad et Jason Ānanda Josephson.

Les constructivistes sociaux soutiennent que la religion est un terme contemporain qui trouve son origine dans le christianisme et qui a ensuite été injustement transféré aux sociétés non occidentales.

La science cognitive de la religion est l'étude de la pensée et du comportement religieux d'un point de vue évolutionniste et cognitif. Le domaine utilise des techniques et des idées provenant d'une grande variété de disciplines, notamment la psychologie cognitive, la psychologie évolutionniste, l'anthropologie cognitive, l'intelligence artificielle, les neurosciences cognitives, la neurobiologie, la zoologie et l'éthologie. Ce domaine d'étude cherche à expliquer comment l'esprit humain acquiert, génère et transmet des idées, des pratiques et des schémas religieux via l'utilisation de capacités cognitives