Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Backrooms
Backrooms
Backrooms
Livre électronique166 pages3 heures

Backrooms

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Faire un tour dans l’énigmatique univers des "Backrooms", c’est explorer un labyrinthe s’étendant sur près de 990 millions de kilomètres carrés de salles vides où le danger rôde à chaque tournant. Lorsque Ugo se retrouve pris au piège de cet endroit, il doit lutter pour sa survie tout en cherchant désespérément des réponses à ses questions. Tout au long de son parcours, il devra être sur ses gardes, car dans les Backrooms, le danger peut surgir de n’importe où.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Seiji Colin distille dans ses écrits un cocktail savamment dosé de suspense et de mystère. Il vous emporte dans les abysses de la folie humaine, car dans "Backrooms" il n’a laissé aucune place à la tendresse ou à la douceur.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie6 juin 2024
ISBN9791042228149
Backrooms

Auteurs associés

Lié à Backrooms

Livres électroniques liés

Mystère pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Backrooms

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Backrooms - Seiji Colin

    Chapitre I

    Comme chaque mercredi soir, quand Ugo quitta le skatepark, il était déjà minuit. Le jeune homme adorait y rester des heures avec ses amis. Il avait aussi pour habitude de quitter le skatepark en dernier, après avoir effectué ses traditionnels exercices d’étirement, que ses amis moins sportifs ne voulaient pas faire avec lui. Cet instant lui permettait de se retrouver face à ses pensées, et de faire le bilan de sa journée. C’était le seul moment où il pouvait le faire, car il passait ses journées au lycée, avec beaucoup trop de monde autour de lui. La solitude lui faisait du bien. Même chez lui, il ne se sentait pas à l’aise, son père étant trop présent à son goût.

    Malgré l’heure tardive, les rues étaient encore un peu éclairées, et les murs jaunes donnaient une atmosphère bizarre. Ugo détestait cet endroit. Mais ses parents et lui n’avaient pas eu le choix à cette époque. La faute à des décisions gouvernementales datées d’il y a quarante ans. Face à l’augmentation de la population mondiale, les gouvernements du monde entier s’étaient mis d’accord pour laisser la planète aux riches. À eux les merveilles du monde, à eux les richesses du monde entier, et sans les pauvres pour leur gâcher la vue. Parallèlement, une entreprise à l’époque inconnue, du nom d’A-Sync a créé ce qu’on appelle maintenant les Backrooms. Après cinquante ans de tests plus ou moins fructueux, ils ont réussi à créer cette dimension parallèle. L’entreprise s’est enrichie comme ça, vendant à prix d’or quelque chose qui ne coûte quasiment rien à produire, mais dont seul A-Sync connaît les secrets de « fabrication », à base de calculs scientifiques tous plus complexes les uns que les autres. Les États avaient investi dans « The Threshold » ou « Le Seuil ». Le Seuil était une porte un peu complexe qui, une fois activée, donnait sur les Backrooms d’A-Sync, qui étaient ensuite aménagés, puis habités. L’aménagement des Backrooms n’avait duré que trois ans, dans le plus grand des secrets, puis d’un coup, les habitants ne correspondant pas à certains critères de richesse ont été forcés de déménager dans ces nouveaux endroits, certes bien aménagés, mais où on ne pouvait apercevoir la lumière du jour. Les différents Seuils ont été installés dans des endroits sécurisés, pour que les riches n’entrent pas dans les Backrooms, et que les pauvres n’en sortent pas. En effet, pendant le transfert des populations, quelques rébellions ont éclaté, et les populations des Backrooms d’A-Sync vivaient dans une semi-dictature. Il était ainsi théoriquement possible d’en sortir, juste quelques heures, mais il fallait avoir récolté un certain nombre de « bons points », et personne ne savait combien il en fallait réellement. D’après Ugo, tout ceci était un argument afin que la population se tienne à carreau, car l’espoir de pouvoir apercevoir la lumière du jour juste quelques heures était très fort.

    Ugo et son père vivaient dans une résidence d’appartement sociaux, en plein centre de la mégalopole de Parisis, qui comme son nom l’indiquait, regroupait les populations « pauvres » de Paris et de ses environs. Il y avait environ quatre millions d’habitants dans cette mégalopole, mais, il fallait le reconnaître, l’aménagement de la zone était pensé pour que les habitants n’aient pas le sentiment d’étouffer. Il y avait évidemment des hôpitaux, des écoles, et bien sûr des postes de police, car tout était fait pour qu’il n’y ait aucune rébellion au sein des Backrooms.

    Il y avait donc trois civilisations différentes. La première, les riches, qui avaient accès à tout le luxe de la planète Terre, ou en tout cas tout ce qui n’avait pas été détruit, et qui contribuait à la détruire encore plus, profitant que les pauvres ne soient plus là pour les ralentir. La deuxième, les pauvres, reclus dans ces Backrooms, qui ne connaissaient que ça, ne pouvaient pas voyager, et qui essayaient de vivre leur vie, tant bien que mal. Et enfin, les « agents » composés d’hommes politiques, mais aussi de scientifiques, qui gérait l’algorithme des Backrooms, car cet espace restait une création humaine, et personne ne savait ce qu’il se passerait en cas de problème dans l’algorithme informatique qui fonctionnait depuis quarante ans pour maintenir en vie les Backrooms d’A-Sync. Cette civilisation-là était la seule ayant accès aux deux mondes, et servait en quelque sorte d’intermédiaire entre les riches et les pauvres. Ils géraient tout ce qu’il se passait dans les Backrooms, des caméras étant positionnées partout, afin de surveiller les moindres faits et gestes de ses habitants. Il n’y en avait en revanche pas dans les habitations, ou en tout cas, pas de caméras visibles. Qui savait ce qu’il se cachait dans les murs ?

    Bien sûr, l’avantage des Backrooms d’A-Sync était aussi et surtout économique. Une place infinie pour un moindre coût de production. Et même s’ils étaient infinis, et que chaque grande ville de chaque pays possédait son Seuil pour ses pauvres, il n’était pas possible de passer d’une ville à l’autre par les Backrooms. Il fallait réussir à trouver le moyen de sortir par le Seuil de sa ville, et de rentrer par le Seuil d’une autre ville. Cela réduisait considérablement les déplacements possibles, et le taux de dépressions et de suicides dus à l’isolement et à la monotonie était ainsi très fort. « Un moyen comme un autre de se débarrasser des pauvres à long terme », pensa Ugo. Il ne fallait pas le nier, les ingénieurs d’A-Sync ayant travaillé sur les Backrooms avaient fait du bon boulot, car il n’y avait que très peu d’humidité, et pas de différence de température entre l’intérieur des habitations, et l’extérieur. Les maladies étaient donc très rares, et le système de santé très correct. En revanche, en l’absence de lumière du jour, l’horloge biologique humaine était détruite. La notion de temps, très floue, n’était indiquée que par les horloges numériques placées un peu partout dans la ville qui « par chance » ne tombaient jamais en panne. Les lumières ne s’éteignaient pas pendant « la nuit », et restaient à la même intensité qu’il soit 14 h 37 ou 2 h 28. Cependant, ces lumières étaient nécessaires à toute vie au sein des Backrooms d’A-Sync, puisqu’elle permettait aux fruits et légumes de pousser dans d’immenses serres qui s’étendaient parfois sur plusieurs centaines d’hectares, et nourrissait toute la ville. Seule la nourriture d’origine animale était importée de la surface, les animaux ne pouvant survivre sans la lumière du jour.

    Ugo rentra chez lui, et étonnamment, son père dormait déjà. Il échapperait, au moins le temps de dormir et sans doute le matin au petit-déjeuner, aux questions de son père, qui lui demanderait sûrement s’il était bien avec les mêmes amis que d’habitude, s’il n’avait pas fait de mauvaise rencontre, ou s’il n’avait pas fait la connaissance d’une jeune fille, auquel cas il fallait se protéger, et ainsi de suite. Le genre de questions bien pénibles auquel il avait le droit à chaque fois. Au moins, cette fois, il bénéficierait d’une bonne nuit de sommeil avant l’interrogatoire. Cependant, il comprenait ce genre de questions. Sa mère avait été assassinée en pleine rue un an plus tôt, et le coupable n’avait jamais été retrouvé. Son père n’avait jamais cherché à se venger, mais Ugo oui, puisqu’il avait tabassé un gars en pleine rue quelques jours plus tard, l’accusant de savoir quelque chose. Cela lui avait valu quelques semaines de centre pour mineurs, et la perte de certains « bons points ».

    Comme à son habitude, sans que le réveil sonne, Ugo ouvrit les yeux tranquillement. C’était une de ses facultés, il dormait toujours sept heures pile, pas une minute de plus ni de moins. Il pouvait ainsi faire ses devoirs jusqu’à minuit, et se réveiller à sept heures du matin, sans ressentir la moindre fatigue.

    Ce rythme de vie lui convenait, et il avait établi sa petite routine en fonction de son sommeil. Debout à sept heures, puis préparation du petit déjeuner pour son père, plus gros dormeur que lui. Il ne pouvait l’attendre pour manger, sous peine d’arriver en retard au lycée, alors il mangeait tout seul dans son coin, et cela lui faisait le plus grand bien, car il pouvait déjà se préparer psychologiquement à la journée de cours qui arrivait. La journée de cours se finissait habituellement dans les environs de dix-sept heures, où il traînait un peu avec ses amis, avant de rentrer chez lui pour manger avec son père, qui lui posait tout plein de questions sur comment s’était passé sa journée. Ensuite, après le repas du soir, il faisait ses devoirs, et s’il les avait finis, s’adonnait à tout plein de projets personnels, tels que l’écriture, le dessin, la peinture, ou parfois les jeux vidéo. Une vie normale, qui ferait presque oublier qu’il ne vivait pas tout à fait dans le monde réel.

    Bien sûr, Ugo avait déjà entendu parler du monde de la surface, de ses sept merveilles, qu’elles soient antiques ou modernes, mais il savait qu’il n’aurait probablement aucune chance de les voir, sauf s’il réussissait à sortir de cet endroit, même s’il ne savait pas par quel moyen.

    Mais cette fois-ci, la routine était quelque peu différente, puisque son père était déjà levé.

    Il marqua une pause puis reprit :

    Ugo soupira, car il n’échapperait pas à l’interrogatoire.

    Étonnamment, son père ne lui posa pas plus de questions, et Ugo put se concentrer sur son petit-déjeuner. Aujourd’hui, et comme chaque jour, c’était pancakes, confiture, et un bon bol de lait avec du chocolat. Parfois, il rajoutait des bouts de bananes à l’intérieur pour avoir des forces, et aujourd’hui il en avait particulièrement besoin après son sport d’hier soir.

    Après avoir englouti son petit déjeuner, il empoigna son sac, déjà préparé la veille, mis ses chaussures, pris les clés sur le porte-clés mural, et sortit, tout en n’oubliant pas de faire un câlin à son père. Il verrouilla prudemment, et commença à se diriger vers son lycée. Le trajet n’était pas très long, il fallait juste marcher quelques minutes vers le Tramwaytro, un mélange de tramway et de métro, le prendre et descendre trois stations plus loin. De temps en temps, il lui arrivait de faire le chemin à pied, notamment quand il avait passé une mauvaise journée et qu’il avait besoin de décompresser, sans quoi il maudirait tous les passagers de la rame alors qu’ils n’auraient rien fait. Une fois sur le quai, il n’eut besoin que d’attendre que quelques minutes avant que le Tramwaytro arrive. Il chercha sa place habituelle, juste à côté des portes, mais pour une fois, elle était occupée. Cela énerva Ugo, qui aimait cette place justement parce qu’elle était proche de la porte, et qu’il pouvait ainsi vite quitter la rame quand il y avait un peu trop de monde. Il détestait la foule, et cette place était la seule où il se sentait bien, car il avait cette sensation de pouvoir échapper un peu à la foule. Il se reprit et se résout à rester debout près des portes, et il était donc obligé de se tenir à

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1