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Je suis de mai 68
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Je suis de mai 68
Livre électronique106 pages44 minutes

Je suis de mai 68

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À propos de ce livre électronique

Les poèmes de ce recueil naissent souvent en réaction à des événements que nous avons tous observés, comme la tragédie des tours jumelles de Manhattan ou les discours controversés d’un certain président de la République. Parfois, ils s’inspirent de la présence ignorée d’un SDF. Ces vers peuvent prendre la forme de cris d’alarme, d’humour, de nostalgie, de mélancolie, voire de colère, mais jamais de haine. L’auteur maintient constamment un regard humain et bienveillant.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Dragan Matic a un parcours singulier, marqué par une perspective conjointement critique et empreinte d’empathie envers la société. Ce cheminement est une source d’inspiration qui le pousse à s’exprimer à travers des poèmes, des chansons et de la prose.
LangueFrançais
Date de sortie11 avr. 2024
ISBN9791042217549
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    Je suis de mai 68 - Dragan Matic

    Poèmes

    Sous le vent…

    Ça fait un bail que je suis sur la touche.

    En fait, je l’ai toujours été.

    Dès ma naissance.

    Dès le début, mes parents se sont désintéressés de moi. En tout cas, c’est ainsi que je l’ai ressenti. Ma mère m’a abandonné, à peine avais-je été sevré. Mon père est parti au loin, à la recherche d’une autre femme. Et le monde a continué de tourner comme si de rien n’était.

    Aujourd’hui, j’écris des livres que personne ne lit et développe des programmes informatiques que personne ne fait tourner.

    Un jour, dans mon travail, mon chef m’a remis un certificat pour authentifier une promotion « plus que méritée », selon ses propres dires. Mais cela s’est passé en catimini, de lui à moi, sans témoin. Alors que, quelques années plus tard, un collègue ayant atteint le même degré de qualification a été promu devant toute l’équipe et a obtenu les applaudissements et les congratulations de nous autres, comme il se devait… Et il en est ainsi pour tout ce que j’entreprends : cela se passe sans tambour ni trompette. C’est à croire que mon rôle sur cette terre est de rester dans l’ombre et regarder les autres jouer. Incognito.

    Alors j’observe des équipes qui s’affrontent sur un terrain de jeu et, de mon banc, je n’attends même pas – ou même plus – d’être appelé afin de remplacer un coéquipier blessé, épuisé ou menacé d’être expulsé et qui me donnerait l’occasion de jouir de quelques minutes de gloire.

    Je ne sais d’ailleurs même plus à laquelle des équipes j’appartiens. Suis-je pour les bleus, pour les rouges ou pour les verts ou les roses… ? Ou, suis-je contre tous ceux-là ? Je ne reconnais plus la couleur du maillot usé et délavé que je porte.

    Un court instant j’ai cru que je faisais partie des arbitres, mais très vite j’ai compris que ce n’était pas le cas non plus. Les arbitres sont là pour nous faire jouer le jeu selon des règles dont ils ont la responsabilité et qu’ils nous imposent de respecter, chacun à sa façon. Or, dans ma tête, il se passe autre chose. Je me pose la question du pourquoi. Pourquoi ces règles-là ? Pourquoi jouer ce jeu-là ?

    Alors, évidemment – je le confesse – je suis passé par cette période où il me fallait absolument courir sur le terrain. J’ai voulu goûter à la vie. J’ai voulu jouer, moi aussi.

    J’ai insisté.

    Parce que cela m’était dû.

    Tout au moins, c’est ce que j’ai cru.

    J’ai donc joué… Et j’ai perdu.

    Sous le vent

    Je suis né sous le vent, je suis né sous la pluie

    Avec très peu d’argent, des parents désunis

    M’expulsant hors du temps, m’enchaînant dans la nuit

    Qu’il en fût autrement, vous m’eussiez vu réjoui

    Mais, hélas, c’est navrant, nul ne peut fuir sa vie.

    J’ai grandi sous la pluie, j’ai grandi sous le vent

    Avec très peu d’amis, je ne suis pas très liant

    Ils ne m’ont pas compris, je ne suis pas causant

    Qu’il n’en fût point ainsi, vous m’eussiez vu content

    Mais qu’y puis-je aujourd’hui, les tares me viennent du temps.

    J’ai aimé sous le vent, j’ai aimé sous la pluie

    Épousant l’ouragan, pensant fuir mes ennuis

    J’ai eu un bel enfant, mais l’ouragan me l’a pris

    Le rend de temps en temps, trop peu, hélas, tant pis.

    Résigné, seul, j’attends que vienne une embellie…

    Desséché sous la pluie, décrépi sous le vent

    Pitoyable et transi, je suis un

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