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Fais-moi vivre !: Nouvelles
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Livre électronique73 pages55 minutes

Fais-moi vivre !: Nouvelles

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À propos de ce livre électronique

Un cours de piano, un océan, un voyage dans l’espace, une opération séduction, une télévision qui s’allume toute seule, un abattoir, un agent secret… entre autres. Mélange d’univers variés, histoires réelles ou imaginaires, ces nouvelles sont un théâtre où l’adversité tient le premier rôle et met les différents personnages en prise directe avec leurs sentiments. Peur, agacement, haine, détermination, désir, stress, courage, « Fais-moi vivre ! » explore une large palette de sentiments humains.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Edouard Texereau a toujours été un lecteur assidu. Son intérêt pour un genre littéraire particulier varie par période. Les plus importantes sont la période polar  et la période nature humaine, spiritualité . Il s’initie depuis un an à l’écriture de nouvelles créatives. Ses expériences de vie, ses lectures, ses films vus sont ses principales sources d’inspiration pour inventer personnages, décors et intringues, donnant ainsi la place à son imagination et à sa sensibilité.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie28 déc. 2023
ISBN9782384549696
Fais-moi vivre !: Nouvelles

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    Aperçu du livre

    Fais-moi vivre ! - Edouard Texereau

    Avant-propos

    Le recueil de nouvelles que vous tenez entre vos mains est le résultat d’une année de formation à l’écriture de nouvelles. Les registres et les genres des nouvelles qui le composent sont différents, ce qui explique son caractère hétérogène. Les textes y sont agencés de manière chronologique. Le recueil a pour thème central la diversité des sentiments éprouvés par l’être humain lorsqu’il fait face à l’adversité, une situation qui le dépasse. Attendez-vous donc à ce que la lecture de ce recueil ne soit pas un long fleuve tranquille ! À l’image des variations d’état interne que nous vivons tous quotidiennement, la cohérence de ce recueil vient de son changement de nature permanent. Bonne lecture et bon voyage !

    1. Leçon de piano en russe majeur

    Nous sommes en septembre 1990. J’ai 5 ans. Ma grande sœur, plus âgée que moi d’un an, m’accompagne au cours. La salle de piano est idéalement située, car deux cents mètres la séparent de la maison. Et sur le même trottoir. Pas de rue à traverser !

    Le temps est maussade. Les nuages gris et bas sont poussés par un vent assez fort qui arrache les feuilles orangées des arbres et les fait tourbillonner dans le ciel. Il a plu récemment, car le sol est encore humide. Typiquement une ambiance de rentrée des classes.

    Je n’ai jamais fait de piano. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Il est vrai que cela m’inquiète un peu. Heureusement, ma grande sœur est là. Sa présence me rassure. Le trajet me semble long, moi qui n’ai que deux petites jambes pour marcher.

    Au bout de quelques minutes, voilà que nous arrivons devant la modeste maison qui accueille les cours de piano. Elle est située au sommet d’une petite butte que l’on gravit grâce à un escalier d’une dizaine de marches. Tout comme la maison, celui-ci est composé de grosses pierres grises en granit partiellement recouvertes de mousse et débouche sur un palier qui permet d’accéder à la porte d’entrée. D’un vert foncé délavé, elle n’invite pas vraiment à être franchie. L’ensemble donne une impression de tristesse et de lourdeur.

    Une fois entrés, nous nous trouvons dans un petit couloir sombre et étriqué. La tapisserie aux couleurs passées se décolle par endroits, le carrelage au sol constitué de petits carreaux marron et beige donne envie de pleurer, l’éclairage est vraiment faible. Et cette odeur ! On se croirait dans un vieux grenier plein de poussière et de vieilleries ! J’ai l’impression d’avoir fait un saut dans le temps et de me retrouver dans les années 50. Le cours se déroule dans une salle au bout du couloir, sur la gauche. Pour y pénétrer, il faut ouvrir une porte blanche jaunie par le temps avec, en son centre, une large vitre rectangulaire opaque.

    Le professeur m’accueille. D’origine russe, il colle parfaitement au décor. Lui aussi semble d’une autre époque. Il me paraît vieux, grand, plutôt mince. Ses cheveux bruns coiffés en arrière laissent apparaître un front légèrement ridé. Il porte des lunettes avec des verres un peu sombres. Son gilet sans manches vert foncé comme la porte d’entrée cache une chemise à la couleur beige plus que douteuse.

    La salle de piano est conforme à l’entrée. Ses murs recouverts de moquette côtelée d’un rouge profond viennent soutenir l’impression de sombreur provoquée par le parquet grinçant marron foncé. De taille modeste, elle accueille le piano droit noir légèrement recouvert de poussière, une chaise pour le professeur, un tabouret pour l’élève et une petite table en formica qui longe un mur et devant laquelle sont disposées deux autres chaises. Je me sens pris au piège, sans échappatoire possible. L’anxiété s’installe doucement en moi.

    Après s’être présenté, avoir pris mon cahier et l’avoir posé sur la table, il m’invite à m’asseoir sur le tabouret. L’air inquiet, je regarde ma sœur qui s’est assise près de la table, et m’exécute. C’est parti pour trente minutes de souffrance. Il me demande de jouer une noire. J’appuie sur une touche noire. Première engueulade. Il me montre comment faire puis me demande à nouveau de jouer une noire. Je ne comprends rien, il m’a montré une touche blanche ! Je suis désemparé. M’aurait-on menti sur les couleurs ? Ou est-ce moi qui me serais trompé dans cet apprentissage ? Avec sa grosse main, il me saisit l’index droit et appuie sur une touche blanche. Aïe ! Il me fait mal. Il me serre le doigt trop fort et l’écrase sur une touche blanche en répétant de sa grosse voix rauque : « C’est ça, une noire ! » J’entends surtout le roulement du R slave qui résonne dans mon oreille. J’ai peur, je veux partir, le cours me semble interminable, mon esprit est complètement embrouillé. En gardant mon

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