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Cent ans des sports en république démocratique du Congo: Pour quel devenir dans la société ?
Cent ans des sports en république démocratique du Congo: Pour quel devenir dans la société ?
Cent ans des sports en république démocratique du Congo: Pour quel devenir dans la société ?
Livre électronique419 pages3 heures

Cent ans des sports en république démocratique du Congo: Pour quel devenir dans la société ?

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À propos de ce livre électronique

Par cet ouvrage sur les cents ans des sports en République Démocratique du Congo, l'auteur, non seulement nous fait voyager à travers le temps, mais nous invite aussi à la réflexion sur le devenir du sport dans sa société. Les renseignements précieux qui nous sont fournis chapitre après chapitre nous permet de saisir quintessence du développement des sports, discipline par discipline, à partir des périodes anciennes.
Pierre Celestin Muana Mbuyi Muadianvita relève autant que possible les aspects, aussi bien positifs, mais surtout négatifs de la politisation du sport par les autorités nationales,qui ont souvent relégué au second plan, la formation des jeunes et des cadres, la construction des infrastructures et la vie post-carrière des pratiquants du sport d'élite, au profit des résultats immédiats.
Il tire les leçons de sa longue carrière sportive (plus d'un demi-siècle) pour souligner la nécessite d'élaboration de la politique du sport en RDC, dont la philosophie n'est que peu élaborée jusque-là.
LangueFrançais
Date de sortie1 déc. 2023
ISBN9782322492558
Cent ans des sports en république démocratique du Congo: Pour quel devenir dans la société ?
Auteur

Pierre Célestin Kabala Muana Mbuyi Muadianvita

Pierre Celestin Kabala Muana Mbuyi Muadianvita Né le 27 novembre 1947 à Kamina (au Katanga). Licencié agrégé en sciences politiques et administratives de l'Université de Kinshasa. Il a fait les études du diplôme de recherches en sciences de l'information et de la communication (DSR) à l'Université de Bordeaux III (France) et celles approfondies (DEA) en sciences politiques et de l'administration africaine à (l'Institut d'Etudes Politiques) Universités de Bordeaux I en France. Journaliste professionnel polyvalent (sport, politique et culture) à la RTNC Mbuji-Mayi et Kananga. Muté à Kinshasa en 1972. Dès lors, il s'est révélé comme un crack de l'information sportive qu'il a distillée avec beaucoup de saveur sur les antennes de la RTNC,de Radio France Internationale"RFI" et d'Africa n°I (la radio panafricaine). Kabala muana Mbuyi est parmi les pionniers concepteurs, animateurs et présentateurs des émissions sportives radiotélévision en République Démocratique du Congo, à la suite de ses aines : Lucien Tshimpumpu, Paul Basunga, Gerard Ekwalanga, Max Ngbanzo et Victor Kabasongo Nyunyi. Il demeure parmi les reporters sportifs adulés des fans des sports congolais, et même africain. À ce titre, il est resté longtemps le journaliste sportif le plus sollicité pour des interviewes et commentaires en matière sportive sur différents médias tant nationaux qu'internationaux. Il est l'un des rares dépositaires encore en vie de l'histoire du super combat du siècle de boxe professionnelle Foreman -Ali livré à Kinshasa en octobre 1974.

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    Aperçu du livre

    Cent ans des sports en république démocratique du Congo - Pierre Célestin Kabala Muana Mbuyi Muadianvita

    DÉDICACE

    À la mémoire des distingués confrères et aînés disparus ou vivants:

    A vous, Lucien Tshimpumpu, Paul Basunga Nzinga, Louis Gérard Ekwalanga Monga Likita, Victor Emmanuel Kabasongo Nyunyi, d’heureuses mémoires ;

    Et à toi, Max Ngbanzo la Mangale encore en vie,

    A vous tous, que le destin m’a permis de rencontrer dans ma carrière professionnelle, à la suite de ma mutation, de la station provinciale de la RTNC Kananga (Kasaï Occidental), pour la rédaction sportive centrale de la Radiodiffusion Télévision Nationale Congolaise à Kinshasa (août 1972), cette publication constitue pour moi, la restitution de la somme d’expériences et des enseignements accumulés durant notre vie professionnelle commune. Une vie marquée par notre souci constant d’analyses et de réflexions, menées au cours de séminaires et ateliers organisés par notre corporation, dans un esprit de confraternité certes, mais parfois dans une ambiance marquée par des incompréhensions dues aux vicissitudes de la nature humaine.

    C’est aussi pour moi le lieu de saluer au-delà de nos susceptibilités, l’esprit chevaleresque et le sens d’abnégation qui ont prévalu entre nous, et l’engagement patriotique qui n’a jamais fait défaut à notre génération des pionniers d’une profession qui n’avait rien reçu de l’héritage colonial ; tant il s’agissait pour nous, de notre participation à l’édification d’une nation naissante.

    C’est pourquoi, je rends mes hommages mérités à l’œuvre de pionniers patiemment réalisée par les héros qui nous ont quittés, ou qui sont encore en vie, auxquels le métier n’a rien rendu à la hauteur de leur mérite.

    Au-delà des hommages,

    Je dédie cet ouvrage à ma défunte épouse Yvette Justine Ngoya ; à mes enfants : Prince Bonney Kabala, Georgine Mageo Kamuanya, Aminata Suzanne Tshiala, Mireille Wapenyi, Bibiche Muadi, Sylvie Ngomba Moseka, Sandra Mulanga, Guylaine Kaboko Mbombo, Nathalie Zoza Ngoya et Caddy Nene Kadimi.

    A tous mes petits enfants qui liront cette publication : Gloddy, Cecilia, Ryan, Lucas, Xavier, Salomé, Petit Ben, Isaac, Noémie, Joyce, Grâce, Selena, Stacey, Donovan, Mika, Dylane, Leroy, Andy, Miya et Noah, je voudrais qu’ils en trouvent l’inspiration nécessaire pour une vie d’amour partagé à la suite d’un grand-père soucieux du savoir, sans lequel il n’y a point de progrès.

    Que tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont aidé à réaliser cet ouvrage, plus particulièrement Prince Bonney et son épouse, née Joëlle Banota, Jean Paul Paolo Ndjango, le couple Matou Kalala-Nathalie Zoza, Ben Diakanda et Sandra Mulanga trouvent ici l’expression de ma sincère gratitude.

    Enfin, j’adresse mes sincères remerciements à toute l’équipe de publication assistée par Ordinateur, à Freddy Mutombo, Jimy Mutombo, Kelly Cilumba, Véronique Matondo et Alain Tuyinama pour le travail réalisé.

    Pierre Célestin KABALA MUANA MBUYI MUADIANVITA

    TABLE DES MATIÈRES

    Dédicace

    Préface

    AVANT-PROPOS

    Chapitre I : Survol historique sur les activités physiques dans les milieux traditionnels au Congo

    1.1. Sport ou simple activité physique dans l’antiquité ?

    1.2. Rôle antique du sport dans l’initiation et la formation socioprofessionnelle de l’homme

    1.3. Des fonctions sociales du sport

    1.4. Du rôle spirituel du sport traditionnel

    Chapitre II : Le sport moderne au Congo Belge

    2.1. Genèse

    2.2. De l’apport des missionnaires catholiques et des sociétés privées

    2.2.1. Grandiose œuvre sociale et de bâtisseurs à travers le sport

    2.2.2. Un comité d’honneur pour un nouveau stade

    2.2.3. Les membres du comité de patronage

    2.3. De l’institution de la première association sportive

    2.3.1. Du Conseil de Direction

    2.3.2. Des départements par sport

    2.3.3. Du Comité des arbitres et des affilés

    2.3.4. Des clubs sportifs et leurs sections

    2.3.5. Des clubs des supporters

    2.4. Quelques considérations générales sur l’évolution institutionnelle

    2.5. Quid de la mission civilisatrice du sport au Congo Belge ?

    Chapitre III : Organisation et évolution du sport après l’accession du Congo à l’indépendance (1960-1965)

    3.1. Institutionnalisation du sport au Congo indépendant

    3.2. Des soubresauts dus aux convulsions politiques

    3.3. Naissance et structuration des nouvelles fédérations sportives autonomes

    3.3.1. Éclosion du mouvement sportif national

    Chapitre IV : Le sport sous la deuxième République (1965-1997)

    4.1. Mobutu, le pouvoir et le sport au Zaïre

    4.1.1. Une passion côtoyant le pouvoir

    4.1.2. Jeux Congolais (juin-juillet 1967), rendez-vous de la jeunesse, baromètre du sport national et occasion pour la détection des talents

    4.1.3. Coupe d’Afrique des Nations ‘‘Addis Abeba’’ 68, la revanche des ‘‘Léopards’’ sur les Black Stars : (1-0)

    4.1.4. Une suite des événements entre ombres et lumières

    4.2. Les prémices et l’âge d’or du sport zaïrois

    1. Le premier test de Vidinic

    2. CAN’1972 : Quand les Aigles du Mali barrèrent la route aux Léopards

    3. 1974 l’apothéose du sport Zaïrois

    4. 9ème Coupe d’Afrique des Nations, « Le Caire’74 » la consommation de tout doute

    5. De l’épopée proprement dite

    4.3. Allemagne 1974, la déroute de Gelsenkirchen

    4.3.1. L’hécatombe face à la Yougoslavie : (0-9)

    4.3.2. « Black-out » sur les transferts internationaux

    4.3.3. Le départ définitif de Vidinic

    4.4. Le T.P.Englebert, premier club porte-étendard du football congolais

    1. Jamais un sans deux

    2. Kinshasa 71 et Conakry 72 : Comment Mazembe rata le triplé à deux reprises

    3. Conakry 1972 ou la répétition de l’histoire

    4.5. Quand l’Association Sportive Vita Club devint champion d’Afrique

    1. Retour sur l’histoire de Vita – Kotoko du 16 décembre 1973

    2. Pari tenu d’Yvon Kalambay

    4.6. Le retour du T.P. Mazembe sur les marches du podium africain

    1. La 6ème coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe

    2. Où Mazembe passe, Africa trépasse

    3. Finale retour du 7 décembre à Kinshasa, un autre match

    4.7. L’Amicale Sportive Bilima, l’effondrement devant le Canon de Yaoundé

    4.8. Daring Club Motema Pembe, sur le sacre longtemps recherché

    1. Son parcours

    2. Rd-Congo/Zaïre, un palmarès à nul autre pareil

    4.9. Léopards basket-ball féminin : le plus beau fleuron des années 80

    4.10. La boxe congolaise, un paradis perdu

    4.11. Participation aux Jeux Olympiques, juste une présence identitaire

    4.12. Jeux Congolais ou Zaïrois, une organisation en ligne brisée

    4.13. Jeux d’Afrique Centrale, un leadership en pointillée

    4.14. Jeux africains, une participation en soubresauts

    Chapitre V :Quand le sport fut mis en coupe réglée

    5.1. Un septennat pour étatiser le sport

    5.2. Un deuxième septennat pour la radicalisation du sport

    5.4. Du militantisme politique dans le sport

    5.5. La guerre des deux pères du Congo

    5.6. La politique du résultat, facteur de rayonnement international

    5.7. Sport, facteur d’émancipation de la femme zaïroise

    5.8. Une distinction honorifique pour récompenser les champions

    5.9. Sport, un enjeu diplomatique

    Chapitre VI :Démocratie, air et signes du temps : désengagement de l’État et décadence du sport

    6.1. Le Sport face à la guerre et à la crise économique

    6.2. Impératif de réajustement structurel et nécessité d’un nouvel ordre sportif national

    Championnat national direct, clé de voûte de la réforme sportive

    Ainsi vint la formule de championnat national semi-direct de Kubanangidi Badianjile

    6.3. Fréddy Kibassa, un quatrième retour au ministère pour restaurer la démocratie

    6.3.1. Quid de la politique sportive ponctuelle et son adaptation à la démocratie

    6.3.2. Élections démocratiques dans les fédérations, un moyen de désapprentissage des sportifs

    6.4. Le début du long tunnel

    6.5. Le sport à la Conférence Nationale Souveraine, une relecture étouffée

    6.6. Les millions de Faustin Birindwa et leur négation sur le sport

    6.7. Des résultats mitigés et de défections en série

    6.8. Les pillages de 91-92 et leur impact négatif

    6.9. L’émigration rwandaise et ses conséquences

    Chapitre VII :Le Changement de régime et la lueur d’espoir

    7.1. CAN’ Burkina Faso’98 ou le signe apparent d’une renaissance sportive

    7.2. L’assassinat de Laurent Désiré Kabila et l’apparition des controverses politiques dans le sport

    7.3. La Transition « Un plus quatre » source de dissensions dans le sport

    7.4. Une participation olympique toujours hasardeuse

    IIème partie : Analyse des paradoxes, perspectives d’avenir et plaidoyer pour une politique rd.-congolaise des sports

    Chapitre 8 :Contrastes et paradoxes du sport en R.D.-Congo/Zaïre

    8.1.Que des réalités loin des proclamations publiques

    8.2. L’absence déplorable de législation sportive

    8.3. L’absence de politique sportive face aux fonctions du sport peu élaborées

    8.4. Des institutions publiques des sports inadaptées

    8.5. Apparition d’une nouvelle race de dirigeants sportifs peu volontaires

    NB. Suite et fin dans le Tome II.

    Préface

    Par cet ouvrage « Cent Ans des sports en République Démocratique du Congo, pour quel devenir dans la société ? » l’auteur nous fait voyager à travers l’histoire, en même temps qu’il nous invite à la réflexion sur le devenir du sport en République Démocratique du Congo.

    Les renseignements aussi variés que précieux qu’il nous fournit chapitre après chapitre, nous permettent de saisir la quintessence du développement de sports discipline par discipline, à partir des périodes anciennes jusqu’à ces jours.

    Pierre Célestin Kabala Muana Mbuyi Muadianvita relève autant que possible les aspects, aussi bien positifs, que négatifs de la politisation du sport par les autorités nationales qui, assez souvent, relègue au second plan les besoins de formation des jeunes et des cadres ; la construction des infrastructures et la vie post-carrière des pratiquants du sport d’élite, au profit de la recherche des résultats immédiats.

    Il tire ainsi les leçons de sa longue carrière sportive (plus d’un demi-siècle) pour souligner la nécessité d’élaboration de la politique du sport en RDC, dont la philosophie n’est que peu élaborée jusque-là.

    L’auteur demeure convaincu, que c’est à cette condition majeure que la République Démocratique du Congo pourrait rompre avec la navigation à vue, pour s’engager dans la construction des plans directeurs et des programmes d’action du développement des sports dans la durée. Car, comme il le souligne : « pour peu qu’ils en aient eu l’occasion, les athlètes Congolais ont pu souvent donner la preuve de leur valeur intrinsèque sur l’échiquier international. Reste que leurs performances cessent d’être éternellement brandies comme des miroirs aux alouettes au-delà desquels aucun effort supplémentaire ne peut être entrepris ».

    Dans le village planétaire actuel, fruit de la mondialisation, la RDC est appelée à capitaliser toutes ses énergies, y compris celles que représentent les athlètes congolais nés à l’étranger. Ce pourquoi, il conviendrait de mettre en place des mécanismes appropriés pour que chaque fois que de besoin, ses enfants nés à l’étranger puissent répondre sans encombre à l’appel de la mère patrie.

    Se fondant sur l’adage qui dit « un peuple sans histoire, c’est un peuple sans âme » Kabala pense pouvoir combler cette lacune longtemps observée en cherchant à travers cet ouvrage à prouver que « nul ne peut effacer l’histoire d’un peuple ».

    Ainsi voudrait-il- que le récit de Cent Ans des Sports en Rd. Congo puisse parmi tant d’autres, servir de repère et d’indicateur historique aux divers partenaires du sport en République Démocratique du Congo.

    Alain TUYINAMA NDONGI

    Journaliste et Analyste Sportif

    Planche précédente : Lutte traditionnelle

    Avant-propos

    Il y a cent ans (1919—2019) jour pour jour, que la pratique du sport moderne a été introduite et institutionnalisée en République Démocratique du Congo.

    Bien entendu, à la suite de Hubert LUCOT, les sports dans « Toutes les civilisations du monde ont connu des épreuves physiques, des tournois guerriers, des courses de chevaux et de chars (…). Mais le sport moderne se réclame avoir atteint son apogée à l’époque de la célébration des Jeux Olympiques »¹.

    La République Démocratique du Congo, comme beaucoup de pays d’Afrique, a aussi connu la pratique des exercices physiques, bien avant l’introduction de la civilisation occidentale. A l’époque antique, dans de nombreuses sociétés traditionnelles, l’éducation du corps, en d’autres termes, la pratique du sport s’inscrivait dans une expérience de la totalité ; celle qui permettait tant aux membres d’un groupe d’être plus hommes, c'est-à-dire, d’accroître sans cesse la force à l’œuvre de la communauté. Dans cette pratique, l’individu s’accomplissait par et dans les exercices physiques, en liaison étroite avec les autres activités sociales essentielles, son épanouissement étant, en dernière analyse, inséparable de celui de la communauté. Dès lors, le sport n’était pas un acte gratuit. Il était un acte de survie, qui assurait la continuité biologique du groupe. C’était un acte vital qui participait comme tel, d’un certain art de communauté tout entière, à travers l’école de la vie qu’est l’initiation, qui initie au sport.

    Avec l’avènement de la civilisation occidentale et de l’industrialisation, cette philosophie est passée dans les coulisses. Et pendant un siècle, la nouvelle culture dominante a inhibé des nouveaux savoir-faire et des savoir-penser, qui ont conduit à des nouvelles pratiques corporelles et donné une nouvelle définition légitime de la façon dont on doit se servir de son corps à un moment donné , dans une société donnée.

    Fort malheureusement, dans cette évolution, la mémoire qui a toujours cherché un point d’appui pour organiser ses souvenir voit les performances du sport congolais, aussitôt effacées qu’accomplies durant ce siècle où elles ont tant besoin d’être prolongées, célébrées et amplifiées. Si bien que, aujourd’hui plus qu’hier, le mouvement sportif national vit une crise identitaire, due à l’absence d’une littérature appropriée sur les repères et les modèles pour son développement ; tant il se nourrit de l’abrutissement et parfois de l’érection des antivaleurs transformés en vertus sportives.

    Voilà pourquoi, face à une telle lacune, nous avons pensé, si peu que ce soit y pallier, en mettant cet ouvrage sur le marché du livre.

    Cent Ans des sports en République Démocratique du Congo, quel devenir dans la société ?

    Un titre que nous développons en deux Tomes, servant de plate-forme qui permettra à chacun, à l’exemple des footballeurs qui sont constamment astreints à effectuer des rentrées de touche chaque fois que de besoin sur l’aire de jeu; d’effectuer à sa manière des « remise en jeu » sur des questions récurrentes du sport national, dont certaines s’imposent comme des embûches sur le chemin de son développement quand bien même elles sont trop souvent éludées.

    En effet, dans le Tome I, nous retraçons l’historique de quelques moments inoubliables du sport congolais, à l’effet de rendre hommage à ses acteurs immortels. Ensuite, sans prétendre décrire l’ensemble des politiques sportives du pays, nous voudrions dans le Tome II, faire une simple analyse des institutions sportives, qui soit éclairante sur de nombreux paradoxes qui ont caractérisé la gestion sportive à travers les âges, pour aider à évaluer les réalités de terrain, comparativement aux objectifs officiellement déclarés.

    A la fin de l’ouvrage, la problématique du sport congolais à l’heure actuelle, nous posons le problème de la définition d’une politique Rd. congolaise des sports sous forme d’un plaidoyer visant à créer des incitations capables d’améliorer le rendement des actions, assurer une prestation efficace des pratiquants et une prise des décisions plus transparente par les dirigeants. Ces décisions devant en définitive être plus participatives et plus favorables pour les sportifs eux-mêmes et pour le sport national qui, aujourd’hui, est encore et toujours tributaire des services publics.

    Bien entendu à travers tout l’ouvrage les opinions expimées s’appuient sur l’hypothèse hautement probable qu’un échange houleux pourrait s’engager dans les milieux sportifs, face à certaines idées réformistes qui dépassent les postulats des années qui ont marqué l’âge d’or du sport national.

    Ce pourquoi, nous restons convaincus qu’en tout état de cause notre point de vue en vaut un autre. Et que notre ouvrage n’est point un cours magistral sur le sport congolais. Mais, qu’il est plutôt placé sous le signe de la complémentarité avec d’autres voix autrement plus autorisées.

    Aussi voudrions-nous remercier de leur bienveillance, tous ceux qui nous liraient, pour des lacunes qu’ils y auraient décelées et pour leur apport à notre éventuel enrichissement.

    Avec l’expression de notre profonde gratitude, nous voudrions enfin remercier tous ceux qui, par leurs conseils, encouragements ou leurs diverses contributions, nous ont aidé à rendre possible la publication de cet ouvrage.

    Pierre Célestin KABALA MUANA MBUYI MUADIANVITA


    1 Hubert LOCUT, Le Sport fait-il des Surhommes ?, Paris, Hachette, 1967, p. 25.

    Chapitre I

    Survol historique des activités physiques dans les milieux traditionnels au Congo

    Pour comprendre le présent, dit-on, il est nécessaire de connaître le passé. Aussi, pour mieux appréhender l’état actuel du sport en République Démocratique du Congo, nous a-t-il également paru nécessaire de remonter aux origines des pratiques physiques et sportives dans les milieux traditionnels anciens, leur essence, ainsi que les fonctions qu’elles ont exercées dans leurs rapports avec les cultures du passé.

    Dans cette quête, il nous a été donné de constater que ce sujet a rarement fait l’objet des études classiques. Toutefois, pour définir les étapes de l’évolution du sport, la plupart d’essayistes se sont alignés sur les grands épisodes des événements politiques qui ont marqué l’histoire du pays, notamment : la période pré-coloniale, la colonisation, les cinq premières années d’indépendance, la 2ème République et la période de démocratisation en cours. Dans cet ouvrage, nous adoptons également cette méthodologie, quitte à distinguer, à l’intérieur des périodes ainsi définies, des étapes marquantes.

    Il n’en reste pas moins, que cet aperçu a principalement un objectif documentaire et restera assez général.

    1. Sport ou simple activité physique dans l’antiquité ?

    L’histoire renseigne à propos qu’en République Démocratique du Congo comme un peu partout en Afrique, les exercices physiques se sont pratiqués avant l’introduction de la civilisation occidentale. L’éducation du corps, en d’autres termes, la pratique du sport dans la société traditionnelle s’inscrivait dans une expérience de la totalité ; celle qui permet tant aux membres d’un groupe d’être plus hommes, c’est-à-dire, d’accroître sans cesse la force à l’œuvre de la communauté.

    Dans ces sociétés, en effet, l’individu s’accomplissait par et dans les pratiques physiques, en liaison étroite avec les autres activités sociales essentielles ; son épanouissement étant, en dernière analyse, inséparable de celui de la communauté. Dans ce contexte, le sport n’était pas un acte gratuit. Il était un acte de survie, qui assurait la continuité biologique du groupe. C’était un acte vital qui participait comme tel, d’un certain art de communauté tout entière, à travers l’école de la vie qu’est l’initiation, qui initie au sport.

    2. Rôle du sport dans l’initiation et la formation socioprofessionnelle de l’homme

    Avant d’être une pratique individuelle avec des héros, des champions dont les noms et la mémoire sont perpétrés dans les légendes et dans les poèmes épiques, le sport était d’abord une liturgie collective. Une occasion privilégiée d’une participation communautaire intense, pleine, féconde et dense dans plusieurs sociétés africaines. Au Congo aussi, le sport était réellement participatif à l’effort de construction de la cité, tel que le concevaient et l’entendaient les Grecs de l’Antiquité. Le sport s’adjectivisait ainsi avec un instrument politique qui, selon le mot d’Aristote, « permet à chacun et à tous de participer à l’exercice de la puissance publique dans sa patrie ».

    Comme fait culturel, le sport dans la société ancestrale n’était pas un phénomène neutre. Il s’articulait sur les pouvoirs. Comme dans toute l’Afrique traditionnelle, toutes les structures se bâtissaient autour d’une idée universelle : la condition humaine et mortelle. Cette idée valable ici et ailleurs, aujourd’hui et demain, donne à tous les peuples un souci permanent de transcendance, une aspiration à l’infini pour échapper au contingent, à l’oubli et à la mort. Et même de nos jours, ce besoin d’éternité s’accomplit chez l’Africain notamment par l’adhésion de celui-ci à une vision profondément vitalisée du monde. Chez lui, tout est mouvement depuis l’espace et le temps jusqu’à Dieu. Tout est force, depuis la nature jusqu’à l’homme. D’où sa culture est entourée des cérémonies magico-religieuses. Et le sport comme fait culturel n’échappe pas à la règle. Par-delà l’esthétique, tout s’ordonne en fonction d’un seul objectif : accroître la force vitale pour s’identifier à Dieu pour devenir Dieu lui-même.

    3. Des fonctions sociales du sport

    Comme on le voit,

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