N ous sommes au mois de juin 1996. Une jeune femme de 18 ans vient de prendre la décision la plus importante de sa jeune vie. Elle a remporté l’Orange Bowl, le championnat du monde de tennis junior, atteint trois demi-finales de quatre des plus grands tournois du monde. Elle sort avec Gustavo Kuerten, star du tennis mondial, triple vainqueur de Roland-Garros, qui deviendra bientôt n° 1 mondial. S’offrent à elle, pourrait-on penser, un avenir radieux, une vie rêvée. Vraiment? Amélie Oudéa-Castéra en décide alors autrement. « J’ai posé ma raquette et j’ai dit: “J’arrête”, confie-t-elle aujourd’hui. J’avais une blessure à l’épaule handicapante. Mais aussi une cause plus structurelle: je ne sentais pas au fond de mes tripes que j’étais faite du bois des très grandes championnes. Je ne sentais pas que le jeu en valait vraiment la chandelle jusqu’au bout. Je n’ai pas regretté une seule fois dans ma vie. »
C’est l’été 2023. Dans un an, le monde entier estime-t-elle.