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La mission Égypto-Pharaonique: Tome I
La mission Égypto-Pharaonique: Tome I
La mission Égypto-Pharaonique: Tome I
Livre électronique267 pages3 heures

La mission Égypto-Pharaonique: Tome I

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Suite à des mystères persistants qui s’imposaient à son inconscient en interférence avec des faits réels dans son quotidien, lui établissant une relation formelle avec l’Égypte antique, et qu’aucune approche scientifique ne lui permit de conjurer, Goor Sène le héros du roman finira par abdiquer en s’admettant comme étant un descendant d’Osorta-SEN et Périb-SEN, des Pharaons avec lesquels il partageait le nom : « SEN ».
Ces Rois issus d’une dynastie très ancienne lui susciteraient dans des apparitions et des rêves, une attirance parentale attentionnée. Ce phénomène constituait un mystère qu’il ne pouvait réfuter par une méthode rationnelle.
Il s’en alla rétrospectivement du point de chute de ses aïeux dans la vallée du Saloum au Sénégal, à l’extrême Occident de l’Afrique où il vit le jour, jusqu’en Égypte où tout aurait commencé, pour en chercher le pourquoi.
LangueFrançais
Date de sortie7 nov. 2023
ISBN9782312140179
La mission Égypto-Pharaonique: Tome I

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    Aperçu du livre

    La mission Égypto-Pharaonique - Mamoudou Diallo

    cover.jpg

    La mission

    Égypto-Pharaonique

    Mamoudou Diallo

    La mission

    Égypto-Pharaonique

    Tome I

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-14017-9

    À Th. Amadou Diallo et Adama Camara

     « Je pousserai d’une telle raideur le grand cri nègre, que les assises du monde en seront ébranlées. »

    Aimé Césaire

    Avertissement

    Certaines normes qui sont l’apanage du roman sous sa forme classique ne sont pas véritablement observées dans la rédaction de cet ouvrage ; le nouveau roman admettant désormais l’innovation, la création de formes d’écritures nouvelles en ce sens qu’il est ouvert à toutes les recherches aux formes narratrices originales qui permettent de restituer la pensée. Il pourrait aussi s’appuyer sur une description dans la chronologie trouvée par les jeux de la mémoire ou de la projection dans le futur, de faits pour accrocher le lecteur.

    Dans le cas présent, les bouleversements majeurs, et l’intensité dramatique habituellement recherchés s’opèreraient plutôt en contact du lecteur avec les révélations plus ou moins singulières de certaines thèses jusqu’ici discutées dans les hautes sphères intellectuelles, et dont les expériences vécues par l’auteur viennent en appui. De ce fait, on ne pourrait en nier la volonté avérée qui inséra le prologue suivant menant de manière inéluctable dans les dénouements souhaités pour un but précis, tout en s’attelant à ce que l’ensemble ne s’apparente pas à un « scénario tiré par les cheveux ».

    Une diversité considérable de thèmes est abordée dans cet ouvrage, mais tous interpellent la Conscience Noire.

    C’est parce que malheureusement, dans la généralité, il apparaît jusqu’à nos jours, impossible de déceler, ne serait-ce qu’un aspect honorable que restituerait l’Histoire dans l’existence du Noir ; et c’est bien dommage que l’on en soit là encore, car il est prouvé que c’est lui qui a été à l’avant-garde de la culture, de la civilisation.

    S’il a été choisi cette forme en accrochant d’un seul jet une bonne partie des vérités jugées intéresser ce thème, à savoir « La Conscience Noire », c’est pour faire de cet ouvrage un résumé représentatif des faits incontestables, relativement au parcours historique du Noir.

    Pour peu que l’on daigne en parcourir des lignes, on devrait convenir que le but dans l’utilisation de cette trame dans une alchimie plus ou moins atypique, c’est la diffusion.

    Le texte s’apparente effectivement à un recueil de publication de découvertes sur des thèses, que l’on constellerait sur une fiction spécialement élaborée à cet effet ; ce qui ne devrait nullement lui ôter son caractère romanesque, en l’inscrivant dans le courant avant-gardiste qui aujourd’hui, n’en susciterait pas moins, à l’instar des autres productions littéraires et artistiques, les frémissements recherchés.

    C’est pourquoi la narration qui fait de cet ouvrage un roman, une fiction, est en fait le support d’essais d’histoire sous une forme pédagogique dont l’objet réel est la vulgarisation des vérités exhumées des profondeurs du passé par des méthodes scientifiques, et dont le principal artisan est le Pr. Cheikh Anta Diop, fort du principe selon lequel : « En Science, tout ce qui est prouvable est acceptable ».

    Étant donné que procéder à une reprise intégrale des ouvrages historiques sous leur forme classique, tels que présentés par leurs auteurs, serait tout aussi illicite qu’insensé, et pour cause, vouloir aujourd’hui s’impliquer dans leur diffusion expliquerait les présentes innovations.

    En effet, la tendance actuelle serait plus versée dans la lecture des ouvrages à sensation, plutôt que de parcourir les brochures d’essais d’histoires, encore moins, lire les livres qui les traitent exclusivement.

    C’est seulement dans le cadre d’une recherche, ou lorsqu’on en est un spécialiste, que l’on ne trouverait pas ces classiques à l’état brut, douceâtres et monotones. Voilà les raisons pour lesquelles l’auteur a usé de cette voie en entraînant le lecteur dans la découverte de vérités plus ou moins latentes qui nous fûmes gratifiées il y a plus d’un demi-siècle par d’éminents intellectuels dignes de foi.

    L’auteur

    Prologue

    La science et la philosophie furent et demeurèrent pendant des millénaires l’apanage d’un corps sacerdotal qui les gardait jalousement au fond des sanctuaires de l’Égypte pharaonique. Seuls les sages entourés d’une auréole de sainteté que nul ne peut contester pouvaient accéder à ces académies où des prêtres et des fonctionnaires puissants et dignes d’esprit transmettaient la connaissance à des élus. Les Égyptiens s’interdisaient de répandre la science dans le peuple de peur qu’elle ne se perde dans les bouleversements sociaux.

    Selon l’éthique dans l’Égypte ancienne, la Science et la Technique sont des outils qui se doivent d’être exclusivement réservés à des fins pacifiques et humanitaires ; tout autre usage étant considéré comme indigne et profanateur.

    Se faire amputer la langue ne fut-il pas un impératif pour accéder aux fonctions de scribe ?

    Ce qui en dit long sur le souci de tenir dans le plus profond secret tout ce qui est imputable à cette lourde responsabilité.

    En leur ôtant l’usage de la parole à ces seuls initiés dans l’écriture, au-delà du serment prêté, les scribes sont rendus muets le restant de leur vie dans le but exclusif de réduire à néant tout risque de divulguer le contenu des archives confinées dans les temples antiques du savoir.

    En effet, tout ce qui est lié à la science et la philosophie fut suivi de l’épithète « Ammon » : qui est caché, qui est invisible.

    Mais leurs élèves grecs ne se conformeront pas aux préceptes définis par le maître égyptien. Les premiers, dans leur vision étriquée, et n’ayant guère de soucis sur ce dont l’Homme est capable de pire, ne feront pas de restriction quant à la vulgarisation du savoir, en rendant le tout accessible à tous.

    Le Pr. Ibrahima Sow dans son ouvrage intitulé : « La philosophie Africaine : du pourquoi au comment », a défendu l’idée selon laquelle :

    « La démocratisation du savoir reçu des Égyptiens par les Grecs leur a permis de se développer, à l’inverse de leurs maîtres initiateurs, de ces prêtres vivant dans l’ésotérisme et le secret… La transmission du savoir est comprise et appréciée différemment chez les Égyptiens, où les prêtres qui en sont les détenteurs le conservent jalousement dans des traditions ésotériques, et chez les grecs, où les philosophes le disposent dans l’ouvert de l’opéra, favorisant ainsi son accès au peuple, sa vulgarisation et sa démocratisation. »

    Cette vision qui est parfaitement en ordre dans les thèses du Pr. Cheikh Anta Diop que cite le Pr. Sow, rend compte de la perception exigüe qu’avaient les Grecs dans leur recherche aveugle et insouciante de la connaissance et de son utilisation, en autorisant tout le monde à percer les mystères dans notre existence.

    Mais on devrait aujourd’hui pouvoir leur donner raison à ces Égyptiens anciens, car force est de constater que le visage reflété par ce monde profane et incontrôlé justifierait pleinement du bien-fondé dans leurs craintes multiséculaires eu égard aux mutations et bouleversements sociaux de nos jours.

    En moins d’un siècle d’acharnement, l’homme a hissé la terre au bord du gouffre quand il détourna la science de son objectif tel que définie par ses inventeurs. Les ancêtres savaient qu’un tel pouvoir à la portée d’esprit « primaire » ne pouvait que mener à la dérive.

    En effet, entre le milieu du XIXe siècle et celui du XXe siècle le tour était déjà joué pour que la science répande la terreur sur la terre ; alors qu’elle a existée il y a plus de cinquante siècles, peut-être même beaucoup plus, sous le strict contrôle des prêtres et des fonctionnaires égyptiens.

    Bien qu’il y ait des découvertes scientifiques d’ordre philanthropique, car soucieuses de promouvoir l’amélioration des conditions d’existence de l’homme, d’autres ont été cependant, le fruit d’un véritable pacte avec le diable jusqu’à suspendre la vie sur terre aux caprices des inventions.

    Le nucléaire qui fait de nos jours figure de « l’Épée de Damoclès » sur la terre en est un exemple. Il est vrai que la Science a enregistré des succès éclatants dans pratiquement tous les compartiments de la vie, mais aujourd’hui elle a malheureusement été détournée de sa raison d’être quand elle échoua sur son acclimatation pacifique en insufflant la terreur dans la survie de l’humanité.

    Voilà qui décerne une place confortable à cette maxime de l’humaniste François Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

    Durant toute l’antiquité, et ce, jusqu’au XVe siècle, la question ne se posait pas sur l’identité nègre des dépositaires du savoir ; ceux qui, dans les temples et les sanctuaires, veillaient constamment sur les découvertes et inventions dont ils ont été les pères et les précurseurs. C’est sous le règne nègre que l’Égypte fut et demeura pendant très longtemps le centre de gravité du monde. D’ailleurs, ce serait simplement absurde de ne pas l’admettre, car ce fut l’épicentre reconnu par tous pendant des millénaires. Les prêtres et les fonctionnaires assermentés qui en étaient garants ne ménageaient aucun effort pour que la transmission du savoir obéisse aux règles fondées sur l’éthique et la morale, par-delà les capacités intellectuelles. Cela reste encore valable dans les milieux traditionnels négro-africains.

    Mais au cours de la pratique esclavagiste assoiffée de justificatifs, surgit chez leurs auteurs, ce cynisme qui les astreignit à tout remettre en cause en pervertissant les vraies données historiques qui étaient déjà bien archivées par les anciens dignes de foi. Ils chercheraient de ce fait à crédibiliser leurs affabulations sur « les hommes de couleur », particulièrement les Noirs, dans des stéréotypes malveillants, en redorant leur blason.

    C’est ce qui les a permis de s’arroger le génie de ces découvertes par l’entremise de plagiats sans scrupules, pour mieux se conforter dans la mise en œuvre de cette horreur en dotant le Noir d’un esprit sous-développé : c’est la discrimination raciale.

    En attendant de savoir comment le psychisme se saisit de la couleur de peau pour s’exprimer, ce qui permettrait peut-être de trouver une solution au problème de la discrimination raciale ainsi insufflée, les Noirs ne peuvent se maintenir dans cette posture lymphatique face aux tirs groupés dont ils n’ont cessé d’être la cible depuis les origines. En effet ils devraient même être à l’honneur pour la bonne et simple raison que le monde leur doit tout, car ce sont eux qui étaient à la peine pendant des millénaires, pour mettre à la disposition de l’humanité les éléments qui nous poussent à avoir tant de fierté aujourd’hui, dont l’essentiel : la culture.

    « Il avait été à la peine, il était juste qu’il fût à l’honneur ». Ce fut la fière réponse que l’héroïne Jeanne d’Arc donna à ceux qui lui demandaient pourquoi elle avait mis son étendard lors du sacre du roi de Reims dont elle ouvrit les portes, pour lui rendre à sa légitimité à l’issue de violents combats. Ceci étant, s’agissant d’un simple fanion, il va de soi que ce ne serait pas exagéré que le peuple qui fut à l’avant-garde de la Culture s’en arroge l’honneur.

    Cependant, dans une telle entreprise, il ne sera pas permis de s’attarder dans des considérations subjectives : c’est-à-dire qu’il faut s’armer d’une objectivité inébranlable en allant chercher la solution où qu’elle puisse se trouver pour combattre cette injustice sans aucun état d’âme. Le contraire constituerait une entrave pour le développement, voire l’épanouissement du Noir dans le monde.

    Voilà pourquoi, au lieu de percevoir certains passages de cet ouvrage comme étant un ramassis de vulgaires pamphlets destinés à s’attaquer délibérément aux bases des différents acquis multiséculaires qui, pour la plupart, nous auraient forgé notre raison d’être, l’idée serait plutôt d’inviter à une approche raisonnable sur certains faits déshonorants et frustrants qui nous ont été à tort rapportés du passé. Nous avons la certitude, de nos jours qu’ils visaient à saper subséquemment la vérité en trempant dans un tragique cocktail de dénaturalisation et d’aliénation aux dommages incommensurables.

    Il est avéré que c’est avec les Noirs que la civilisation Égyptienne a pris son essor et s’est développée dans son berceau primitif, en descendant le long de la vallée du Nil. Elle rayonnera autour du bassin de la Méditerranée où elle connaîtra sa plus belle épopée.

    Après le déclin de l’Égypte, certains de ses citoyens, principalement les Noirs, irradieront vers l’intérieur du continent africain en suivant le profil des côtes océaniques, ou en passant par le centre pour occuper la quasi-totalité des régions Sud jusqu’à la limite Nord du sahel actuel. Ces populations n’avaient pas d’attrait pour la partie nordique du continent qu’occupaient les autres. En effet, ces régions étaient de loin moins avantageuses pour leurs activités agro-pastorales, parce que non seulement arides et désertiques à l’image de l’intérieur de leur terre mère d’Égypte, mais sans aucun « Nil » pour les nourrir.

    L’entité nordique formera un groupe : c’est le peuple Maghrébin. À l’opposé, sur la majorité du continent, les populations Sub-sahariennes essentiellement composées de Noirs occuperont les terres.

    Ceci expliquerait sans doute la configuration ethnographique actuelle du continent africain.

    Goor Sène le héros du roman est un jeune doctorant qui descendrait d’un des groupes ethniques nègres entrainés dans le mouvement migratoire multiséculaire parti d’Égypte, en l’occurrence les sérères. Cette entité est très représentative des Noirs qui ont quitté la terre ancestrale, par plusieurs de ses aspects.

    Suite à des mystères persistants qui s’imposaient à son subconscient, lui établissant une relation formelle avec l’Égypte antique, et dont aucune des approches scientifiques ne lui permirent de venir à bout, Goor finit par abdiquer en s’admettant comme appartenant à la descendance d’Osorta-Sen et Périb-Sen, des Pharaons avec lesquels il partageait le nom : « Sen ».

    Ces Rois issus d’une dynastie très ancienne lui susciteraient de manière irrésistible, dans des apparitions et des rêves répétitifs, une attirance parentale très attentionnée. La récurrence de ce phénomène en avait fait un mystère dont il ne pouvait réfuter l’évidence par une méthode rationnelle.

    Désireux d’élucider ces énigmes, il alla rétrospectivement du point de chute de ces aïeux dans la vallée du Saloum au Sénégal, à l’Extrême Occident de l’Afrique où il vit le jour, jusqu’en Égypte où tout aurait commencé.

    À ce propos, il se retrouva, dès son abord du site de Gizeh, projeté dans le sein de la Grande Pyramide, devant des mystères et non des moindres, de sa face cachée où il lui sera notifié de poursuivre les investigations jusqu’en Amérique du Nord. C’est pourquoi il n’eut pas le temps de se lancer dans la découverte des autres vestiges pharaoniques qui foisonnent dans la vallée du Nil.

    Ce voyage prit l’allure d’un long périple qui partit de son village situé dans les fins fonds du Saloum où le foyer est allumé par la braise dormante conservée dans la bouse de vache sèche cueillie de chez le voisin pour allumer le bois de chauffage, en passant par la vallée du Nil, jusqu’à l’antichambre secrète où nichent les commandes du programme nucléaire le plus fou au monde, dissimulé dans l’univers désertique du Vénada. Goor y affrontera le machiavélisme qui s’exprime dans les immenses dômes de confinement en béton qui sont censés isoler les réacteurs couvant les barres de plutonium enrichi, en fusion par plus de 1300 mégawatts de Pavel.

    Imbu des vertus humanitaires, il lui serait spécifié la mission salvatrice enclenchée par les anciens, et qui consistait à figer le compte à rebours que la folie meurtrière de l’homme déclenchera par l’entremise de son génie profane de chercheur ; ces scientifiques de ce monde que seuls les résultats intéressent.

    Goor devra de ce fait stopper l’égrènement du sablier comptant les derniers moments de la vie sur terre.

    Ce cordon sanitaire aura été dressé depuis la nuit des temps par les sages pour la sauvegarde de l’humanité.

    Une historiographie pertinente

    Un octogénaire européen se mit en travers du chemin de Goor quand celui-ci quittait à la hâte la coulisse opposée pour rejoindre la chaire en vue de s’attaquer à la seconde partie de sa Soutenance de Thèse.

    Lorsque le vieil homme lui ouvrit les bras avec un large sourire, il s’arrêta net, donnant l’impression de tomber des nues : c’est parce qu’il ne l’avait encore jamais vu. Ses sourcils se joignirent d’étonnement quand le vieux Monsieur l’attira pour se pencher sur son oreille pendant un instant, chuchotant quelques mots.

    Goor se retourna aussitôt et arbora un sourire rassuré quand il reconnut parmi les invités d’honneur, lui agitant une main amicale, celui que le vieil homme désignait du doigt. Il revint à l’inconnu et l’embrassa. Dans son costume blanc, celui-ci laissa tomber sa canne pour répondre à son étreinte qui dura quelques bonnes secondes avant qu’il ne desserre sur une tape amicale de l’étranger. Il lui ramassa l’objet et l’accompagna jusqu’à la hauteur des invités d’honneur. Il attendit le temps que grand-père se cale dans le siège qu’avait remis à l’endroit Moustapha Diop, ces fauteuils dont le placet bascule en se remettant à l’envers dès que l’occupant se lève. C’est lui que l’étranger venait de pointer du doigt.

    Goor échangea une poignée de main chaleureuse avec Moustapha qui la lui secoua en disant : « Sène, Sène » ; alternant avec les « Diop, Diop » qu’il répétait de son côté. Ils s’y mirent pendant près d’une minute avant qu’il ne retourne à sa chaire.

    C’est en se faisant des louanges mutuellement que l’on se salue généralement dans les milieux traditionnels africains ; magnifiant l’autre dans un style illustratif de la considération qu’on lui voue, en répétant son nom dans les échanges.

    Ces deux-là le faisaient de manière si singulière que l’on pouvait affirmer sans risque de se tromper qu’ils se connaissaient.

    Les communicateurs traditionnels exaltent chaque personne en scandant son nom de famille qu’ils glorifient à travers des louages ; partant du fait que chaque être humain, chaque groupe social ou ethnique, recèle des valeurs, des spécificités qui lui sont propres et qu’il faut magnifier avec plus d’engouement et d’inspiration.

    Moustapha Diop lui dira avant qu’il ne quitte : « Bon courage ! Nous sommes ensemble » ; relativement à sa Soutenance de Thèse en cours.

    Il était un proche parent de Cheikh Anta Diop ; un cousin qui l’aimait et qui en savait beaucoup sur lui. Le poids des boursouflures poussées par l’âge, que trahit le tee-shirt blanc figurant l’effigie du Pr. Cheikh Anta Diop, n’empêchait pas l’homme pas trop grand, de s’agiter comme un jeune de vingt ans, lors des commémorations de l’anniversaire à Caytou, de la disparition du savant.

    Coiffé d’une casquette blanche assortie au survêtement à l’instar de la plupart des pèlerins, on le voyait ralliant les demeures des notables du village dont celle où est né le savant. Dès qu’il le retrouvait, Goor quittait ses camarades pour l’accompagner sur ses visites d’à travers le village.

    Depuis que son Lycée l’a compté parmi les élèves qui devraient aller à Caytou pour assister à la commémoration de l’anniversaire de la disparition du Pr. Cheikh Anta Diop, et qui sera le premier pour lui, Goor n’a plus jamais raté ce rendez-vous ; n’hésitant pas à s’y rendre quelque fois avec ses propres moyens s’il ne trouvait pas d’occasion libre.

    C’est en tant que, Moustapha Diop est un proche parent du Professeur Cheikh Anta Diop, que Goor l’approcha en faisant de lui son tonton, son ami.

    Le sexagénaire agitait des mains joyeuses vers les stands entretenus dans la discipline par des inconditionnels de l’événement, en passant, se faisant imiter par son poulain.

    Certains « disciples » du Pr. s’étaient installés sous l’ombrage des arbres de l’esplanade de son mausolée où ils exhibaient des images relatives à l’Égypte ancienne, en se livrant dans des commentaires devant une foule tout

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