Au-delà de ses enjeux géostratégiques, la campagne d’Égypte de Bonaparte s’inscrit dans la fascination française pour le pays des pharaons, terre de rêve et d’exploration et objet d’une réelle curiosité intellectuelle à la fin du XVIIIe siècle. Cet engouement, qui se nourrit des récits des voyageurs, a été ravivé par de nouveaux savoirs sur l’Égypte ancienne. Dans la pensée des Lumières, elle est aux sources d’une histoire universelle – et plus seulement chrétienne – de l’humanité. La vogue de l’Orient est également au cœur d’une abondante production littéraire et artistique.
La mémoire du passé égyptien était tombée dans l’oubli dans l’Occident médiéval. analyse Sadek Neaimi, professeur de lettres actuellement responsable de l’Institut Mots Arts à Genève, spécialiste de l’histoire des idées et siècle. D’Hérodote à Strabon, de Plutarque à Platon, ils révèlent de multiples facettes de sa géographie, de son histoire et de ses rites religieux.