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Douze
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Livre électronique347 pages4 heures

Douze

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À propos de ce livre électronique

« Douze » est un thriller horrifique qui raconte l’histoire de John Harvey, un mari aimant et un père de famille attentif qui tue chaque année, douze personnes.
Un jour, il reçoit des messages qui l’incitent à tuer des personnes bien précises. En faisant ses propres recherches, il découvre qu’il est manipulé et recherché par l’Organisation qui a tué sa femme et a kidnappé ses enfants. C’est ainsi que la chasse est ouverte. John ne reculera devant rien pour les retrouver. Il découvrira que ses amis ne sont pas ce qu’il croyait et que certaines personnes seront des atouts pour lui jusqu’à ce qu’il comprenne le fin mot de son histoire possiblement montée de toutes pièces par des scientifiques sans vergogne.
Du sang, du suspense, de la torture, de l’amour, du sexe et des secrets.
LangueFrançais
Date de sortie23 oct. 2023
ISBN9782312139456
Douze

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    Aperçu du livre

    Douze - Séverine Caffa

    cover.jpg

    Douze

    Séverine Caffa

    Douze

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-13945-6

    Chapitre 1

    Assis dans la salle de bain de ce vieil hôtel, je contemple. J’aime être assis là, sur le bord de cette baignoire. L’homme qui est à côté de moi s’appelait Jeff Brown. Il était fleuriste. Un beau métier, non ? Bref, c’est sans importance désormais. Pourquoi « était » ? Étant donné qu’il est mort. Je l’ai tué. Je l’ai suivi depuis sa boutique de fleurs après le travail. J’ignore pourquoi il vivait dans cet hôtel, mais cela m’arrangeait. Pas de voisin, pas de témoin.

    Lorsque je l’ai vu pour la première fois, il était seul alors que j’achetais des fleurs pour ma femme. Nous nous étions disputés et il fallait que je me fasse pardonner. C’est à ce moment précis que j’ai imaginé la carotide du fleuriste sous ma lame. Et cela m’a fait me sentir bien. Ma bonne vieille lame qui ne me quitte plus. Dans sa chambre d’hôtel, j’ai appuyé sur sa carotide jusqu’à ce que la peau cède et que le sang gicle sur mon visage. Et ainsi, je me suis senti mieux. Je l’ai allongé dans la baignoire et je l’ai regardé se vider de son sang. Il est là depuis plus de trois heures maintenant. Mais j’ai besoin de rester là. Si je sors avant de sentir toute cette adrénaline me quitter, j’égorgerai n’importe quelle autre personne. Peut-être même la réceptionniste que j’ai aperçue par la fenêtre à l’accueil de l’hôtel. Donc, je vais savourer ce moment encore un instant. Sentir cette odeur. Contempler ce corps. Admirer le travail bien fait que je viens d’accomplir. Je rentrerai chez moi après. Ma famille m’attend pour dîner. Enfin, m’attendait. Sandra a sûrement préparé sa délicieuse soupe de légumes dont je raffole tant. Je nettoie mon massacre, enfin sauf le corps. J’ai envie qu’on le retrouve comme ça.

    Les policiers m’appellent « Douze », parce que chaque année, depuis cinq ans maintenant, au mois de décembre, je massacre douze personnes. J’aime bien « Douze ». Ou plutôt je m’en contente. Trois personnes par semaine, c’est raisonnable. Mes pulsions sont arrivées lorsque j’ai eu ma première enfant, Bridget. Elle a cinq ans, un vrai petit ange. Je l’aime. Mon deuxième enfant a deux ans. Il s’appelle Mike, il me ressemble je trouve, puis tout le monde le dit. Il doit vraiment être beau alors.

    Jeff s’est défendu lorsque je suis entré dans sa chambre, je lui ai fait peur avec mon couteau à la main. Il s’est débattu donc c’est un peu le désordre, là-dedans. Enfin, ce n’est pas grave, le plus important c’est… eh bien… qu’il soit mort maintenant. J’ai failli oublier, mais Sandra m’avait demandé de passer au pressing pour récupérer des vêtements. Je suis resté bien trop longtemps dans cette chambre d’hôtel, il va falloir que je trouve une excuse, le pressing est fermé maintenant.

    Je décide de simuler un accident et d’appeler l’hôpital. C’est bien la première fois que j’ai à faire cela, mais je tente. Je pense que ce n’est pas mal. Je vais faire ça. Je vérifie qu’il n’y ait personne devant l’hôtel et je sors. Je récupère mon pick-up noir que j’avais soigneusement garé dans les bois tout près de l’hôtel. Personne ne devait le voir. Personne ne doit me voir partir. Je me dirige vers la grande route entre mon bureau et ma maison et fonce dans un arbre. J’ai mal à la tête, le choc m’a bien secoué. J’aurai pu tout simplement rentrer chez moi et dire que j’étais allé boire un verre pour me détendre. Bref, je suis là maintenant. Il n’y a personne à cette heure-là. Je mets ma montre sur vingt heures, oui, j’ai quitté le travail vers dix-neuf heures trente aujourd’hui. Entre vingt heures et minuit, personne n’a vu ma voiture accidentée dans l’arbre. Je brise l’écran de ma montre. J’ai pris soin de ne pas être trop proche de la route. J’ai du sang qui coule de mes oreilles… Bon, ça a l’air crédible. Je ne me suis pas loupé, j’ai vraiment mal au crâne. J’appelle les secours puisque trois heures après mon accident, j’ai enfin repris connaissance. Enfin, c’est ce que tout le monde se dira. Évidemment que c’est crédible. Tout va bien John, c’est crédible. Enfin, à ne pas refaire une autre fois, j’ai mal, putain !

    Ma femme, Sandra Harvey, est magnifique. Je l’ai rencontrée à la fac. Aujourd’hui, elle est écrivaine, des romans pour adultes. Moi, je suis photographe pour un petit journal de mode de la région. Ma femme vient me chercher avec nos deux enfants à l’hôpital. Ils sont radieux, même en pyjama. Je souris et les embrasse. Je les affectionne particulièrement, ils sont ma tendre famille. Je pourrais tout donner pour eux.

    – Va vraiment falloir que tu fasses une pause au boulot, mon amour. D’accord ?

    – Promis chérie. Je suis tellement désolé.

    Je les prends dans mes bras et ne les lâche plus. Ils sentent bon la lessive. J’apprécie l’odeur de la lessive aux coquelicots que Sandra utilise. Elle me fait penser à l’odeur qu’il y avait chez mes voisins lorsque j’étais petit. Les Burrows.

    – Le docteur te laisse rentrer à la maison, dit Sandra avec un joli sourire et les sourcils légèrement froncés. Comment tu te sens, mon amour ?

    – Rentrons chez nous, je lui réponds.

    Et voilà. Tout va bien. Qui pourrait soupçonner que je venais tout juste d’égorger un type dans sa chambre d’hôtel ? Un type sans importance. Personne. En fait, c’est ça le plus triste. Je suis impatient que les médias et la police parlent de « Douze » et de son premier meurtre de l’année 2017, le « Douze ». J’attends toute la nuit. Impossible de dormir. Sandra dort en s’agrippant à moi. J’adore quand elle fait ça. Elle est belle comme un ange. Je l’aime. Il est maintenant cinq heures du matin et je ne peux toujours pas dormir. Ça me fait ça à chaque fois le premier décembre. Impossible de dormir après le premier. Je me repasse la scène encore et encore. Ce que j’aurai pu améliorer, ce que j’aurai pu éviter… Bref, je ne dors pas, descends au salon et allume la télévision dans la cuisine. Rien sur la chaîne info. Quoi, ils n’ont pas encore trouvé le corps ?

    Le matin, Sandra se lève pour préparer Bridget pour aller à l’école. Je me suis endormi sur le canapé et j’entends toujours la télévision dans la cuisine depuis le salon.

    – Mon amour, j’vais déposer Bridget et je file au pressing. Je présente mon nouveau bouquin cet après-midi. Je te laisse Mike, il dort encore, j’ai décommandé la nounou, mais elle est disponible si tu as besoin d’elle. Je t’aime.

    Elle m’embrasse et se précipite pour sortir de notre jolie petite maison de banlieue. Elle a mis son joli tailleur beige aujourd’hui. Elle est tellement ravissante dedans.

    « Un homme de quarante-deux ans a été égorgé dans sa chambre d’hôtel hier soir aux alentours de vingt et une heures. Il s’agit de Jeff Brown, un fleuriste réputé de la région. Il laisse derrière lui une femme et trois enfants… »

    Et voilà le premier assassinat de « Douze ». Ça y est, la chasse à l’homme recommence.

    Mike se réveille, je l’entends pleurer. Je monte et lui prépare son biberon de lait. Il se pose dans son espace de jeux et reste calme. Quelqu’un frappe à la porte.

    – Bonjour, j’ai un paquet pour monsieur Harvey, dit le facteur en me tendant un stylo.

    Il est jeune. Probablement la vingtaine, très charismatique et élégant dans son uniforme. Il a un charmant sourire et un regard intense. Je ne réponds pas et ne bouge pas. J’imagine son visage entièrement recouvert de sang, ses cheveux figés par le sang séché, ses yeux ouverts et injectés de sang. Du sang. Partout. Il serait un milliard de fois plus charmant comme ça. J’imagine ma lame déchiqueter sa peau et l’enfoncer dans ses mains, ses joues, son torse. Un frisson me traverse le corps et là je sais…

    – Monsieur ? Est-ce…

    – Oui oui. Pardon, c’est moi, je vais le prendre. Merci.

    Je signe son document, récupère le paquet et rentre. Je vais sur mon ordinateur et fais des recherches sur mon prochain plaisir.

    Chapitre 2

    – Ah, ça y est ? Tu reprends le boulot ? Il t’est arrivé quoi John ?

    – Oh, trois fois rien. Comment tu vas Dany ? Et les enfants ?

    – Bah, ça va, merci. Tout l’monde va bien. Barbecue dimanche ? Toujours partant ?

    – Évidemment.

    – J’aurai besoin de toi pour mes dernières photos de la splendide Anabela Rui. La pellicule est dans ton atelier.

    – Ok, pas de problème. Tu les auras en fin de journée.

    – Merci mon gars.

    Les photos de Dany sont magnifiques. Enfin, son modèle est magnifique. Anabela Rui est une mannequin brésilienne. Je me souviens être sorti avec une Brésilienne au lycée. Elle était chouette. J’adorais son accent. Bref, je sors les photos de Dany, mais je ne pense qu’au facteur. D’ailleurs, il m’a livré un paquet que je n’ai pas encore ouvert. Cela fait trois jours. Il ne faudra pas que j’oublie en rentrant. Il y a une réunion ce soir, je vais encore finir tard.

    Je me suis renseigné sur notre livreur de colis. Le charmant Alexander Jacobs. Facteur depuis trois ans, il est célibataire et a vingt-cinq ans. Je n’ai pas encore trouvé son adresse. Il va falloir que je le suive depuis le dépôt de la poste. Ce jeune garçon m’intrigue. Demain, c’est samedi alors je vais pouvoir le suivre toute la journée. Oui, c’est ainsi que je procède. Je les suis pendant quelques heures et je trouve leur adresse. Néanmoins, il ne faut pas que je laisse de traces sur mon ordinateur ni sur celui du travail. Je dois faire attention.

    Ma femme et mes enfants m’attendent pour manger. Je dois rentrer au plus vite. Je demande à Sandra où elle a mis le paquet que j’ai reçu mardi. Il est dans le placard de l’entrée. Je le sors, mais je ne l’ouvrirais qu’après avoir mangé.

    – Alors, la reprise, chéri ?

    – Ça a été, merci trésor.

    – Et toi Bridget, l’école ?

    – La maîtresse était pas là. On était dans la classe de madame Flibs, me répond Bridget avec des lasagnes plein la bouche.

    – Ah madame Flibs. Et c’était bien ?

    – Ne parle pas la bouche pleine, chérie !

    – Oui oui… On a compté jusqu’à trente. C’est facile. Tu sais compter jusqu’à trente, papa ?

    – Oui mon cœur. Je te montrerai ce soir avant de te coucher, ma puce. Tes lasagnes sont succulentes.

    – Au fait, on a le barbecue chez Dany dimanche, chéri !? me prévient Sandra.

    – Oui oui, il me l’a rappelé ce matin.

    – Allez Bridget, tu as terminé !? On va se brosser les dents… s’exclame Sandra.

    Elle attrape Mike et Bridget se lève afin de suivre sa maman. J’en profite pour prendre mon paquet. Je file dans mon atelier et l’ouvre. Surprise. Je trouve des photos de moi sortant de la chambre d’hôtel de Jeff Brown. Quelqu’un m’aurait vu ? C’est impossible. Aucun mot, rien d’autre, juste une photo de moi en train de sortir de la chambre, une autre me dirigeant vers l’arrière de l’hôtel et une autre dans mon pick-up. Quelqu’un m’a suivi. Je suis en panique. Je ne sais pas quoi faire. Cela fait maintenant cinq ans que je fais ça et aujourd’hui, je reçois ce mystérieux paquet. Que dois-je faire ? Je suis perdu.

    Il est neuf heures lorsque j’entends du bruit dans le salon. Ma famille est réveillée. Je prends une douche rapide, je mets mon jean et mon tee-shirt puis je descends rejoindre ma famille pour le petit-déjeuner. Mike est déjà prêt pour aller au parc de jeux avec sa sœur qui, elle, se dirige vers la douche.

    – Papa ! crie-t-elle lorsqu’elle me voit.

    Je la prends dans mes bras et l’embrasse avant que sa mère ne lui dise d’aller l’attendre à la salle de bain.

    – Mike est prêt. Je m’occupe de Bridget. Tu as bien dormi mon amour ? dit-elle en m’embrassant sur les lèvres.

    – Laisse chérie, je vais m’occuper de Bridget, va te préparer.

    Je vais rejoindre Bridget dans la salle de bain du premier, pendant que Sandra monte dans la salle de bain de l’étage avec Mike. Une fois tout le monde prêt, j’avale un café et sort pour l’immense parc de jeux à côté de la maison. Pendant le trajet, je ne pense qu’au paquet que je viens de recevoir. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Cela me perturbe. Puis, il faut absolument que je trouve un moment pour trouver ce livreur de colis. J’irai me positionner devant le dépôt de la poste vers midi. Je le verrai sûrement.

    Mes enfants s’amusent comme des fous. Bridget s’aventure sur les jeux d’escalades tandis que Mike reste au bac à sable. Je les aime tant.

    Je termine « L’écume des jours » de Boris Vian dans la voiture de Sandra, une Volvo bleue marine. J’adore ce livre. J’ai dû le lire un million de fois, sans exagérer. De là où je suis garé, je peux voir toutes les allées et venues du dépôt de la poste. Il est midi douze et je n’ai pas encore aperçu Alexander Jacobs. Il faut que je fasse ça aujourd’hui. J’en ai besoin. C’est plus fort que moi. Il n’est pas là. Je ne le vois pas. Ma lame me démange et j’ai besoin de sang. Il faut qu’il arrive rapidement sinon je ne sais pas ce que je vais faire. Il faut que je sois en forme pour le barbecue de demain. Si je ne vois pas Alexander Jacobs aujourd’hui, je vais finir par péter un plomb. Ah ! Le voilà ! Je le vois, il sort avec sa moto routière. Il n’est pas aussi élégant sans son uniforme mais il m’a l’air parfait pour ce que je pense faire de lui. Je le suis discrètement, mais avec ma voiture, c’est un peu compliqué. Je le perds un moment et le retrouve. Il entre dans un quartier pas très chic et se gare dans un parking souterrain. Je vais jusqu’à la porte de l’immeuble et le vois arriver par la vitre. Je frappe à la porte en lui faisant signe de m’ouvrir.

    – Ah, vous avez oublié vos clés ? Ça m’arrive souvent, aussi, dit Alexander en m’ouvrant la porte.

    – Merci. Merci infiniment, je réponds en souriant.

    Il monte dans l’ascenseur et je le suis. Il me demande à quel étage je descends. Je réponds le cinquième. Il appuie sur le bouton numéro cinq et puis sur le numéro trois. Il descend à son étage et je monte jusqu’au cinquième. Je vérifie qu’il y a le nom des habitants sur les portes. Bingo. Je redescends au troisième et frappe à sa porte.

    – Bonjour, dis-je.

    – Heu… Je peux vous aider ? bégaie Alexander les yeux écarquillés.

    – Savez-vous quel est le jour du ramassage des ordures ? Je ne sais jamais.

    Il laisse sa porte ouverte et me demande de patienter. Il regarde derrière sa porte où se trouve le calendrier des passages des camions poubelles. Je pousse alors la porte violemment sur lui. Il gémit de douleur. J’en profite pour entrer et refermer la porte derrière moi. Alexander me dévisage.

    – Putain… Qu’est-ce que vous foutez ?

    – Tu me connais Alexander… Souviens-toi.

    Je lui plante ma lame dans le ventre à trois reprises. Je me sens mieux que jamais. Son regard me supplie d’arrêter, mais c’est impossible. C’est tellement bon. Cette sensation. Si excitante. Si intense. Si libératrice. Si jouissante. Je lui souris et lui tranche la gorge en fermant mes yeux remplis d’émotions. Il ferme doucement les yeux et je lui chuchote à l’oreille : « Merci. Merci Alexander. Merci infiniment. » Je le garde dans mes bras un moment pour sentir son cœur s’arrêter. Je visualise son cœur dans ma tête. Je l’entends encore dans ma tête. Il faut que je le voie. Alors, avec mon couteau, je lui ouvre le torse. Le sang gicle partout sur moi. Néanmoins, j’aime ça. Cette odeur si parfaite. Cette couleur parfaitement rouge. Je plonge ma main dans sa poitrine et cherche son organe vital. C’est difficile de le trouver, je ne sais pas si j’ai coupé son torse au bon endroit. Je fouille quelques secondes en appréciant cet instant qui me fait un bien indescriptible. Je le trouve enfin au bout de quelques secondes. Je tire de toutes mes forces et je brandis ce magnifique organe. Je renifle cette odeur de fer enivrant du sang de ce garçon. Je le regarde les larmes aux yeux. Je n’ai jamais ressenti pareil bien-être. C’est tellement bon que j’en ai le souffle coupé. Je reste près de lui une heure et je décide de le mettre dans la baignoire. Je bouche la baignoire, j’y mets de l’eau de javel et fais couler de l’eau jusqu’au bord. Je nettoie le bord de la baignoire, l’entrée de l’appartement et la porte d’entrée. Je dois partir maintenant. J’ai gardé le cœur. Impossible de le laisser là-bas. J’en ai encore besoin. Je grimpe dans ma voiture et je me dirige vers chez moi. Je m’arrête un moment sur le bas-côté, vérifie que personne ne me voit et renifle à nouveau le cœur d’Alexander emballé dans un petit sachet de congélation. Je m’évanouis presque de délice. Cette odeur m’excite.

    Il est quinze heures et je rentre à la maison après avoir jeté le cœur dans la poubelle de la vieille Sanders. Elle va à l’église le week-end. Je sais qu’elle n’est pas là. Je rentre chez moi alors que mon plaisir est toujours à son paroxysme. Par conséquent, je passe un long moment d’amour avec Sandra.

    Chapitre 3

    – Tu te lèves mon amour ! On va être en retard chez Dany ! me crie ma femme depuis la salle de bain.

    – Mmmouiiiiiiiiii. Je me lève… C’est bon…

    Ma femme est blonde, les yeux clairs et vraiment très jolie. Je sais que les hommes l’abordent lorsqu’elle est seule au parc de jeux avec les enfants. Elle est tellement ravissante dans son peignoir que lorsque je la rejoins dans la salle de bain, je lui ôte son doux peignoir blanc et l’enlace tendrement.

    – Chéri, il est presque dix heures… Les enfants sont levés depuis longtemps… Je les entends dans la chambre. Prépare-toi et je m’occupe de Bridget, dit-elle en me repoussant doucement. On n’a pratiquement pas dormi cette nuit… Tu es en forme dis-donc !

    – Tu n’as pas envie ?

    – J’t’en prie…

    – Je sais que tu en as envie, je t’aime tellement.

    Je me déshabille et file sous la douche en attirant le corps de ma splendide femme sous l’eau. Elle m’embrasse et je lui rends son langoureux baiser. On se caresse l’un l’autre et elle glisse ses lèvres sur mon corps. Je la retourne, la sers très fort et je fais en sorte qu’elle me sente tendrement en elle jusqu’à la merveilleuse satisfaction mutuelle.

    Dany n’est pas seul lorsqu’on arrive chez lui. Il nous présente Kelly. C’est sa nouvelle petite amie. Elle est plutôt mignonne. Enfin, ils vont bien ensemble. Le fils de Dany est présent aussi. C’est Robby. Il a douze ans. C’est le fils de son premier mariage. Ely… Elle est morte il y a deux ans maintenant. C’est difficile pour Dany et depuis il enchaîne les conquêtes plus ou moins sérieuses. Je n’ai jamais compris pourquoi Robby porte les cheveux aussi longs et des pantalons beaucoup trop grands.

    On se met à table dans le jardin, les enfants jouent au ballon. Dany a un chien, il est tout petit et très gentil avec les enfants. Robby est adorable avec Bridget et Mike. Je prends plaisir à les voir s’amuser autant tous ensemble. Ils sont tellement beaux. Sandra fait la conversation à Kelly, une splendide brune aux grands yeux verts, tandis que son téléphone sonne. Elle s’éclipse en s’excusant.

    – Je crois que la couche du petit est pleine ! s’exclame Robby en parlant de Mike.

    – Oups ! J’y vais… répond Sandra.

    – J’peux y aller, trésor, dis-je en me levant.

    – Non, ça va, j’y vais, chéri, me répond-elle en me caressant l’épaule au passage.

    – Tu peux aller dans la salle de bain du premier si tu veux… propose Dany.

    – Merci, répond-elle.

    Sandra file dans la maison avec Mike. Robby et Bridget continuent de jouer tous les deux.

    – Bon, alors…

    – Alors quoi Dany ?

    – Bah comment tu la trouves ?

    – Quoi ? Kelly ?

    – Ben oui… Alors ?

    – Elle m’a l’air jeune Dany.

    – Oh, ça va… Elle a vingt-six ans… Mais, elle n’est pas trop canon ? se vante Dany.

    – Tu devrais arrêter de ramener des femmes chez toi ! Enfin, des jeunes filles ! Robby ne va plus rien comprendre, Dany !

    – Robby s’en fout lui ! Ça lui fait une maman !

    – Ce n’est pas pour juger, Dany. Je m’inquiète juste pour vous deux. Mais, tu fais comme tu veux… Bref, le barbecue était super ! Merci Dany, dis-je en regardant les enfants jouer.

    – Aaaaaaahh ! Danyyyy ! Aaaahhhhhhh ! hurle Kelly depuis l’étage.

    Elle descend paniquée et arrive dans le jardin les larmes aux yeux.

    – Que se passe-t-il Kelly ? je lui demande en me levant.

    – C’est Sandra ! Elle est… Elle est…

    Je cours à l’étage et Dany me suit. Kelly, tétanisée, reste en bas avec les enfants. Sandra est dans la baignoire. De l’eau jusqu’au visage et du sang. Plein de sang. La baignoire est remplie d’eau rouge. Je hurle ! Je hurle de toutes mes forces en attrapant ma femme pour la faire sortir de là. Elle ne respire pas. Sa gorge est tranchée. Elle est morte.

    – Nom de Dieu ! Je… Je… bégaie Dany en prenant son portable dans sa poche.

    Il appelle les secours alors qu’il m’est impossible de bouger. Je suis couvert de sang et tout mouillé, mais je ne peux pas la lâcher. C’est ma femme, ma Sandra.

    – Sandra ! Pitié ! Non ! Ne meurs pas… Je t’en prie… Mon amour… Reste avec moi… Pitié ! Mon ange ! Nooon !

    Je n’ai pas pleuré comme ça depuis longtemps. Elle ne peut pas mourir, pas elle. Pas comme ça : la gorge tranchée et dans la baignoire.

    Les secours arrivent et m’arrachent difficilement du corps de ma femme. Je veux rester près d’elle.

    – Monsieur. S’il vous plaît. Laissez-nous faire notre travail, dit l’un des policiers.

    – On a tué ma femme ! C’est ma femme !

    Je continue de pleurer encore et encore. Impossible de m’arrêter. Impossible. Il a tué ma femme. Je sais qui a fait ça. C’est le type du paquet.

    – Monsieur, il va falloir nous suivre au poste de police. Quelqu’un peut s’occuper de vos enfants ?

    – Elle est vraiment morte ? Je… veux dire… morte ?

    – Mes condoléances monsieur. Le médecin vient de déclarer le décès. J’ai quelques questions à vous poser.

    – Mes enfants ? Ils vont bien ?

    – John. Je suis là. Ok ? Tu peux laisser Mike et Bridget avec moi. Ne t’inquiète pas. D’accord ? me rassure Dany.

    Je passe près de deux heures au poste de police. Le FBI est là aussi. Ils me posent tout un tas de questions et me demandent qui sont mes amis, mes ennemis. Si je n’ai rien remarqué d’étrange ces derniers temps. Je n’allais pas leur dire que quelqu’un m’avait envoyé un paquet avec des photos de moi sur le lieu d’un crime, du premier crime de « Douze » précisément. Je ne pouvais pas leur dire que j’étais « Douze » et que quelqu’un m’avait copié en tuant ma femme.

    – Avez-vous entendu parler de « Douze », monsieur Harvey ? me demande l’agent du FBI.

    – Pardon ?

    – « Douze ». Le tueur en série. Chaque année, il tue…

    – Non…

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