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Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur
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Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur
Livre électronique167 pages2 heures

Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur

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À propos de ce livre électronique

Une longue lettre d'amour à mon âme sœur qui me regarde avec nostalgie par-delà le temps et l’espace

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie4 mars 2023
ISBN9781667452296
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    Aperçu du livre

    Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur - Hitomi Iida

    Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur

    Hitomi Iida

    ––––––––

    Traduit par Christine Biloré 

    Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur

    Écrit Par Hitomi Iida

    Copyright © 2023 Hitomi Iida

    Tous droits réservés

    Distribué par Babelcube, Inc.

    www.babelcube.com

    Traduit par Christine Biloré

    Babelcube Books et Babelcube sont des marques déposées de Babelcube Inc.

    Cet instant où, soudainement, tu ressens le bonheur

    Hitomi Iida

    ––––––––

    Sommaire

    ––––––––

    Prologue

    Racines

    L’Amérique

    Mon âme sœur

    Acte un

    Décès de mon père, acquisition de la citoyenneté américaine, perte de mon emploi : est-ce que je touche le fond ?

    Acte deux

    Les funérailles

    Les amis et la famille

    Le Texas

    Cet instant où tu te sens heureuse

    ––––––––

    Épilogue

    Prologue

    Le sentiment de cette « époque mystérieuse » renaissait en moi.

    Était-ce sous l’effet de ce bain de forêt ?

    Ce devait être la première fois depuis des décennies que je m’allongeais, jambes et bras écartés sur l’herbe. Sur le dos, sous un arbre et étirant mon corps sur toute sa longueur, je regardais le ciel bleu sans nuages. Je pensais alors à ma lointaine enfance.

    En novembre 2008, alors que je contemplais le ciel de Californie du Nord, cela m’a rappelé l’extraordinaire ciel bleu que je contemplais dans la campagne d’Aomori lorsque j’étais enfant. La beauté universelle de ce ciel bleu vous ferait oublier la distance entre des pays étrangers, même des dizaines d’années après.

    Quel que soit le lieu où l’on se trouve dans le monde, le ciel nous offre un moment de luxe où l’on ressent les mêmes sentiments et les mêmes sensations que ceux d’un lointain passé.

    Alors, quand je regarde ce beau ciel bleu, les arbres et les nuées d’oiseaux au-dessus de ma tête, je me demande quelle est la différence entre aujourd’hui et ce moment, il y a trente ans.

    Quand on y réfléchit, il y a bien une différence. Ce que je veux dire, c’est que j’ai 30 ans de plus, j’ai déménagé dans un autre pays, il n’y a plus de cabine téléphonique au coin de la rue, il est impossible de vivre sans un ordinateur ou un téléphone portable et j’ai perdu mes parents.

    ... Beaucoup de choses sont différentes.

    Pourtant, les choses essentielles comme le bleu du ciel, l’odeur des fleurs, la sensation de l’air et l’essence fondamentale de notre être restent les mêmes. Bien sûr, j’aurais dû apprendre que rien n’était immuable dans l’univers et j’aurais dû en être convaincue, mais j’avais l’impression que quelque chose dans mon cœur ne changerait jamais.

    L’image d’un ciel magnifique restait gravée dans mon cœur, ou bien l’odeur des fleurs, la sensation de l’air, quelque chose qui va au-delà de ça...

    Mais à cette époque, je ne savais pas ce que c’était.

    Quoi qu’il en soit, c’était si beau que j’en perdais la notion du temps.

    Ayant dû me rendre en urgence à l’hôpital deux fois, je me rendais compte en cet instant à quel point il était extraordinaire d’être simplement en bonne santé et je pensais que la vie était merveilleuse.

    Mais en réalité, la vie ne tient pas juste à ça. Elle va au-delà de la bonne santé et j’allais apprendre qu’elle n’était pas si simple...

    Je prenais un bain de verdure dans la forêt et je ne pouvais pas imaginer qu’une vie pleine de surprises commencerait pour moi le mois suivant.

    J’aurais pourtant aimé me trouver au milieu d’une beauté qui aurait empêché cela.

    Près de moi se tenait T-bone, mon chien adoré, qui avait couru tout son saoul après son jouet et était heureux que sa langue rose prenne l’air. J’avais pris l’habitude de l’emmener quotidiennement au parc à la place de Clark, mon mari.

    Je pensais aux jours passés heureux alors que j’étais sur le point d’être engloutie par un magnifique ciel bleu.

    Ma vie avait commencé par une enfance merveilleuse entourée de paysages à perte de vue.

    Racines

    Dans les années 70, dans une petite ville de campagne de la province d’Aomori.

    Le ciel bleu se teinte d’orangé au coucher du soleil et les magnifiques couleurs qui semblent appartenir à un autre monde se reflètent et se mêlent à la surface de l’eau en une complexité infinie. Je peux voir tout ça à travers ma fenêtre.

    Allez, c’est le moment !

    Je pars de chez moi en toute hâte.

    Si j’avais manqué ce moment, qu’aurait été ma journée ? Ma mère qui est en train de préparer le dîner voit que je suis sur le point de partir par l’entrebâillement de la fenêtre de la cuisine.

    — Hitomi, où vas-tu donc ? me demande-t-elle.

    Mince, elle s’est aperçue que j’allais sortir.

    — Je vais simplement sur l’île de Matsushima, dis-je en quittant précipitamment la maison.

    Poussée par l’énergie du désespoir, je dois sortir d’ici avant que ma mère ne m’attrape et ne détruise mon monde.

    De ce fait, la voix de ma mère disant « Sois de retour pour le dîner » me sembla provenir d’un autre monde

    Dès que je fus dehors, je me mis à marcher lentement. J’espérais que ce plaisir solitaire durerait un peu plus longtemps.

    Mon paradis se trouvait à seulement cinq minutes de marche. Il s’agissait d’une petite plage de sable où se rassemblaient les palourdes.

    À cet endroit, une petite île impressionnante, sur laquelle un pin avait poussé, se détachait clairement à la surface. Cette île était un lieu de passage pour les cygnes en provenance de Sibérie et avait été déclarée monument naturel national. C’était un lieu idéal pour les jeux d’enfants.

    J’aimais plutôt m’y rendre seule quand les couchers de soleil étaient magnifiques. J’aimais y aller le soir quand il y avait moins de monde.

    Lorsque j’arrivais sur cette île en traversant un petit pont, je marchais le long d’une côte peu profonde et regardais les rochers le long de celle-ci et l’herbe sur l’île et l’horizon sur la mer.

    Et je pensais toujours à la même chose : aux pays de l’autre côté que je n’avais jamais visités.

    C’était un instant mystérieux, comme si le temps s’était arrêté.

    C’était un endroit tellement étrange que la tranquillité y résonnait comme un son à part entière, au milieu des bruits de la nature. Parfois, la beauté des lignes qui se créaient à la surface de l’eau et l’innocence d’un bernard-l’hermite s’amusant à mes pieds étaient mes seuls points de contact avec le monde extérieur.

    La mer, le ciel et ce paysage qui m’entouraient n’appartenaient qu’à moi.

    Ce paysage et cet espace ont-ils une fin ?

    Que se passe-t-il au-delà de l'océan ?

    Peut-être que quelque chose de fantastique s’y trouve et changera l’histoire.

    La guerre du Vietnam, la séparation des Beatles, le scandale du Watergate...

    Un monde infini s’étendait devant moi. Ce magnifique paysage de campagne était tout mon monde et l’univers à la fois.

    Je repensais aux mots de Victor Hugo que ma sœur m’avait appris lorsque j’étais enfant.

    ...Il y a un spectacle plus grand que la mer, c’est le ciel ; il y a un spectacle plus grand que le ciel, c’est l’intérieur de l’âme...

    À cet instant, mon âme était plus grande que le ciel.

    Je gardais ces moments pour moi et n’en parlais à personne. C’était comme tomber amoureuse de quelqu'un et se cacher, sauf que j’étais amoureuse de la nature et de mon imagination.

    ––––––––

    Deuxième moitié des années 70.

    La télévision japonaise diffusait l’histoire vraie et émouvante d’Alex Haley recherchant ses ancêtres africains sur sept générations, une histoire basée sur son roman « Racines ».

    Alors lycéenne, je lisais la traduction de ce livre assez épais, allongée sur mon lit, entouré de posters des Beatles.

    J’étais captivée et je lus la postface de Shotaro Yasuoka dont les mots : « L’existence des êtres humains n’est pas que pure perte » se mirent à tourner dans ma tête.

    L’existence n’est pas que pure perte. Ces mots sont formidables !

    Je suis toujours impressionnée lorsque je croise des expressions qui ont survécu à leur auteur et je réfléchissais à ce qu’il se passait après la mort : est-ce que tout s’arrête lorsque l’on meurt ? Que se passe-t-il après la mort ?

    J’avais l’impression qu’on m’avait lancé un défi terriblement mystérieux, mais qu’en réalité, au fond de moi, je connaissais déjà la réponse depuis longtemps et j’étais frappée par ce sentiment merveilleux.

    La côte peu profonde où jouaient les bernard-l’hermite à mes pieds s’étalait toujours devant la fenêtre de ma chambre au premier étage. La ligne d’horizon s’étendait de ce côté-là. Est-ce que, de ce côté-là, mon existence ne serait pas que pure perte ?

    — Hitomi, c’est l’heure de manger ! Descends... La voix toujours joyeuse de ma mère résonnait, et le portrait au mur de John Lennon qui jouait sur un grand piano blanc me semblait représenter un monde très lointain.

    J’étais allongée dans mon lit et je regardais fixement le plafond.

    ––––––––

    Les années 80.

    Comme le disait mon professeur de littérature préféré aux États-Unis : l’époque de l’université a été un moment unique dans ma vie. Je n’avais pas besoin de travailler et j’avais du temps libre. Une époque incroyable. Alors, je n’oublierai jamais mes amis et ce qui s’est passé à cette époque-là. Et effectivement, cette époque fut mémorable.

    ––––––––

    Je me souviens des villes du Tohoku, des quartiers où l’on sortait.

    Un soir, alors que je rentrais après mon travail, mon copain m’avait donné un coup de pied dans le ventre parce que je venais de rompre avec lui. Je m’étais effondrée sur le bord de la route, les voitures allaient et venaient et il me regardait sans rien faire.

    Les paroles de ma copine d’internat résonnèrent en moi :

    Hitomi, c’est vraiment extrême, il n’y a pas de juste milieu avec toi, et pourtant tu sembles tout à fait normale.

    Je me demandais si cette violence n’était pas une vengeance face à ma personnalité extrême. Pouvais-je subir des violences simplement pour avoir souhaité mettre un terme à notre relation ?

    Vingt-cinq ans plus tard, j’ai eu cette conversation lorsque j’ai revu mes amies de l’époque de l’internat, alors que nous nous étions retrouvées dans le café du centre-ville où nous avions l’habitude de nous retrouver à l’époque de l’université.

    — Tu te souviens, Kaori, quand mon copain m’a frappée et que je me suis enfuie jusqu’à chez toi ? Je n’ai jamais oublié cela, même depuis que je suis arrivée aux États-Unis. Vraiment, je te suis reconnaissante parce que tu m’as sauvé la vie.

    C’était un peu exagéré, mais c’est ce que je lui dis calmement.

    — C’est à cette époque que tu as quitté l’internat et que tu as déménagé dans un appartement avec cet homme ? N’était-ce pas à l’époque où tu as cessé de nous fréquenter ? poursuivit Atsuko qui adorait la culture américaine et dirigeait maintenant une boutique de fleurs avec son mari.

    — Oui. Quand ma mère est morte d’un cancer et je n’ai plus eu à m’inquiéter des soucis que je pouvais lui causer. J’étais loin de mon père, cet homme sévère que je craignais, je jouissais de ma nouvelle liberté et faisais tout ce que je voulais. Puis, je me suis fait embarquer par ce type, j’ai emménagé avec lui et je l’ai entretenu.

    — Oui, je me souviens..., dit finalement Kaori qui avait toujours agi comme notre grande sœur. Maintenant, elle était mariée avec son petit ami de l’époque qui était devenu avocat et elle avait une très belle vie.

    — Je me souviens que nous avions fait deux ou trois allers-retours avec une remorque à roulettes.

    — Une remorque à roulettes ?

    — Ha, je me trompe alors. Ce n’était pas une remorque à roulettes, mais une brouette que j’avais empruntée à mon propriétaire. Oui, oui, une brouette.

    — Oui, une brouette !

    Une brouette, mais qu’est-ce que c’est ? Je n’arrivais plus à faire le lien entre le mot en japonais et l’objet en question. Cela faisait plus de vingt ans que je n’avais pas entendu ce mot... Parlait-elle de ce truc à une seule roue que les fermiers utilisent pour transporter des légumes et autres ?

    — Kaori, qu’est-ce que tu racontes ? Tu es sûre que c’était une brouette ? Une remorque à roulettes, c’est nul, mais une brouette, c’est encore pire. Tu dois mal te rappeler.

    — Mais non, c’est la

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