SVHS : Dans La Page blanche, l’histoire débute lorsqu’une jeune femme, Éloïse, assise sur un banc dans le quartier parisien de Montgallet, sort d’une forme de torpeur, et comprend qu’elle a tout oublié ou presque…
Pénélope Bagieu : Son amnésie est pratique, sélective. Les vrais cas d’amnésie ne se passent pas comme ça, il n’y a pas un point précis à partir duquel on a tout oublié, je crois. Mais Éloïse choisit d’oublier ce qui était caractéristique de sa vie, et en même temps, tellement anonyme et impersonnel que devenu totalement remplaçable. C’est une amnésie quasi volontaire : elle efface l’ardoise et retrouve la liberté absolue d’inventer celle qu’elle est.
SVHS : Les parfums qu’appréciait l’ancienne Éloïse ne lui plaisent plus. On parle souvent de l’importance de l’olfactif dans la mémoire. Qu’en pensez-vous ?
Rien n’est plus évocateur émotionnellement qu’une odeur. Ce sont de petites capsules temporelles extrêmement puissantes. Dans mon cas, les odeurs évoquent des sensations,