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A la conquête de la Nébuleuse du Papillon
A la conquête de la Nébuleuse du Papillon
A la conquête de la Nébuleuse du Papillon
Livre électronique242 pages3 heures

A la conquête de la Nébuleuse du Papillon

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À propos de ce livre électronique

Gaïa a terminé son nouveau manuscrit. Comme pour les précédents romans, le premier lecteur c'est Ary, son mari. Mais contre toute attente, Ary n'adhère pas à cette histoire inédite. Pire encore, au fil des pages, il réalise que Gaïa, qui est aussi médium, associe fiction et réalité. Elle y dévoile sans pudeur ses croyances mystiques, relate ses vies antérieures, joue avec le passé, le présent et le futur. Ary va-t-il se laisser happer par cet espace-temps où tout se mêle ? Ce monde imaginaire, l'est-il vraiment ?
Laissez-vous embarquer à des époques et des civilisations différentes pour un voyage à travers le temps et les possibles.
LangueFrançais
Date de sortie13 févr. 2023
ISBN9782492169236
A la conquête de la Nébuleuse du Papillon
Auteur

Corine Marie

Née en 1963 de mère italienne et de père alsacien. Ce mélange de culture auquel s'ajoute une dyslexie non diagnostiquée, favorisent sa détermination, sa curiosité, son imaginaire et surtout sa créativité. Après plusieurs métiers et déménagements, elle revient dans son Lot-et-Garonne natal et se lance dans l'écriture en 2016 pendant une convalescence. Son premier roman "Les 7 vies de Gaïa" sort en 2020.

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    Aperçu du livre

    A la conquête de la Nébuleuse du Papillon - Corine Marie

    À Edwige,

    Sommaire

    PROLOGUE

    PREMIÈRE PARTIE

    MÉDIUM ET TÉLÉPATHE

    « DEUXIÈME CHAPITRE DU MANUSCRIT :

    LA VIE DE GAÏA

    DEUXIÈME PARTIE

    LES VIES ANTÈRIEURES DE GAÏA

    « LE PETIT GARÇON

    « LA JEUNE MAYA

    « LE MOINE

    « LA GUÉRISSEUSE »

    « L'ESCLAVE

    « LA PETITE PRINCESSE

    « LA TÉLÉPATHE

    « FIN DE LA LECTURE »

    « ÈVE »

    « PIPPA »

    « TOUTES LES VIES

    TROISIÈME PARTIE

    « LE PROJET

    « VOYAGE DANS LA LUNE

    « LE LIVRE DE GAÏA

    MERCI

    PROLOGUE

    Si un jour vous avez l'impression d'avoir déjà vécu la situation qui se déroule en ce moment-même ; si un lieu que vous découvrez pour la première fois vous semble familier : vous avez sûrement déjà fait un voyage dans le futur. Vous n'y croyez pas ? Lisez mon histoire !

    Je me présente : je m'appelle Gaïa, je suis médium. Médium sensitive pour être plus précise : je vois et j'entends les esprits, les entités, les fantômes, appelez-les comme vous le souhaitez. Je me promène dans le passé et l'avenir.

    Je ne suis pas née médium. Cette faculté psychique, qualifiée de surnaturelle, se développe dès lors que je prends conscience de ma sensibilité. Même si, étant enfant, je voyais déjà des fantômes. Mais les adultes de mon entourage sont formels : ils sont dans mon imagination, les fantômes, ça n'existe pas ! Mon expérience personnelle m'amène à conclure que j'ai développé cette aptitude grâce à l'augmentation de mon intuition et de mon empathie pour tout ce qui est vivant.

    Des années, pour ne pas dire toute une vie, de concentration, de méditation et de prise de conscience ont été nécessaires pour arriver à cette aptitude. La méditation, est, pour ma part, indissociable de la médiumnité.

    C'est grâce à cette pratique quotidienne que j'ai pu accéder à mes principales vies antérieures. Ma mémoire subconsciente les a livrées au fil de mes séances méditatives. Ces vies sont au nombre de dix mais j'en affectionne plus particulièrement sept d'entre elles.

    Dans le roman que vous commencez à lire, je suis également télépathe. En ce qui concerne la télépathie, on peut lire tout et n'importe quoi. Dans la vraie vie, je ne connais pas personnellement de télépathe mais je suis fascinée par de telles prouesses possibles. À mon avis, on ne devient pas télépathe d'un coup de baguette magique.

    Voici mon histoire, l'histoire de ma vie, l'histoire de mes vies et le stratagème déployé pour qu'il y en ait d'autres... Je pars à la conquête de mon futur.

    Cette entrée en matière vous donne le ton exact pour décider si vous souhaitez continuer ce périple dans le temps : le passé, le présent, le futur. À moins que ce soit un passé différent, ou un autre présent, ou encore un autre futur. Si vous êtes toujours là, je vous précise que vous serez accompagnés par Ary, mon mari : c'est lui qui fait les commentaires et qui donne ses ressentis tout au long du livre. Prêts pour le voyage ?

    PREMIÈRE PARTIE

    MÉDIUM ET TÉLÉPATHE

    2019, en France.

    Comme d'ordinaire, Gaïa n'a pas dit un mot à Ary au sujet de ce nouvel ouvrage. Il découvre l'histoire lorsqu'elle a terminé son manuscrit. Il fait office de premier lecteur. Gaïa a pris cette habitude, en accord avec lui. Il lit le premier jet, lui fait part de ses impressions, que Gaïa prend en considération (ou pas d'ailleurs) pour retravailler ensuite les détails. Elle peaufine son texte dans la foulée et le soumet de nouveau à Ary pour une deuxième lecture. C'est seulement après cette dernière phase que l’œuvre est considérée achevée. Le manuscrit est alors soumis à Martin, son référent de la maison d'édition qui publie tous les ouvrages de Gaïa. Cette organisation a fait ses preuves. Gaïa écrit un livre tous les deux ans en moyenne depuis plus de dix-sept ans maintenant. Elle a commencé par une autobiographie, écrite, à la base, en guise de thérapie. À l'époque, aucun éditeur n'a retenu ses écrits. Que cela ne tienne, elle les a auto-édités et publiés elle-même en une centaine d'exemplaires distribuée à la famille et aux amis. Le hasard a voulu qu'un de ces exemplaires arrive dans les mains de Mireille L.. Mireille L. est réalisatrice, elle est fascinée par l'histoire de Gaïa et apprécie son style simple mais efficace. Bref, elle lui propose une adaptation cinématographique que Gaïa accepte sans hésitation. Le titre du film : « Je collectionne les brouettes ». Une comédie qui mêle drames, situations cocasses et bonne humeur. À la suite de ce succès, Gaïa n'eut aucun mal à trouver une maison d'édition. Maison d'édition à qui elle est fidèle depuis.

    * * *

    Première version terminée. Il ne me reste plus qu'à l'envoyer à Ary pour lecture :

    – Chériiii ? s’égosille Gaïa. Chéééri ?

    Après quelques secondes, la réponse se fait entendre sur un ton absent.

    – Quoi ?

    – J'ai fini !

    – Et alors ? répond Ary, toujours sur le même ton.

    Pfff, bon, je descends, ce n'est pas la peine de crier, cela ne sert à rien, constate Gaïa. Elle s'extirpe de son confortable fauteuil de bureau et descend les escaliers. Elle trouve Ary allongé sur le canapé, occupé à regarder un programme télévisé apparemment passionnant.

    – J'ai fini la première version.

    – Ah, c'est bien, répond-il machinalement.

    – Je viens de te l'envoyer par mail pour que tu la lises. Tu te souviens : tu m'as promis de t'y mettre dès que j'avais terminé !

    – Mais oui, ne t’inquiète pas, je vais le faire, répond Ary un peu agacé d'être interrompu pendant son émission préférée.

    – Merci Monsieur Aristide, taquine malicieusement Gaïa. Elle sait parfaitement qu'Ary déteste son véritable prénom. C'est un stratagème qu'elle utilise lorsqu'elle souhaite le faire réagir. En même temps, comme pour se faire pardonner, elle dépose un baiser sur ses lèvres et repart, satisfaite.

    * * *

    « CHAPITRE UN : LE PROJET. 2037, en France. »

    – Gaïa, tu as oublié le titre. Il n'y a pas de titre, constate Ary dès l'ouverture du fichier.

    Ça commence, se lamente Gaïa à elle-même en s'essuyant les mains. Elle se dirige vers le bureau d'Ary où il s'est installé. Elle le trouve devant son ordinateur à la première page du manuscrit.

    – C'est normal, que tu n'aies pas mis de titre ?

    – Oui Ary, c'est voulu. J'y réfléchis encore, affirme Gaïa. Bon, je te laisse commencer.

    « Mais qu'est-ce qu'elle fait dans ce café à onze heures du matin ? Ah, oui c'est vrai, aujourd'hui on ne dit plus café mais open space. »

    – Attends, c'est quoi cette histoire d'open space ? demande Ary.

    – Si tu avais lu plus loin que la première phrase, tu comprendrais. Regarde, là : « en deux-mille-trente-sept, en France » et là : « ...Depuis que l'anglais est devenu la langue de référence de toute la planète... ».

    – Parce que tu crois qu'en deux-mille-trente-sept, tout le monde va parler anglais sur la planète ?

    – Ary, c'est une fiction et ce n'est pas ce qui est écrit. Relis, c'est uniquement pour les espaces extérieurs.

    – Ok, ok. Je continue...

    – Oui, moi aussi, je continue, affirme Gaïa en retournant à la préparation de la tarte à la rhubarbe. D'habitude c'est Ary qui pâtisse mais en période de lecture, il se consacre uniquement à cette tâche. À la demande de Gaïa. La tarte à la rhubarbe, c'est le dessert préféré d'Ary, après les profiteroles au chocolat.

    * * *

    « Depuis que l'anglais est devenu la langue de référence de toute la planète, tous les noms de l'environnement extérieur ont été remplacés : Open space, Market, Shop... C'est pour une meilleure communication internationale entre les individus, paraît-il. Que vous soyez à Rodez, New York ou Tokyo : une « road » est un espace dédié aux véhicules qui se déplacent, un « open space » est un lieu où on peut s'asseoir pour manger, boire. Gaïa soupire. « J'ai du mal à m'y faire. Pourtant j'en ai vu des changements et des évolutions dans ma vie. Et ce n'est pas fini. Voilà que je radote maintenant. Où j'en étais déjà ? Ah, oui Tya qui est installée dans un open space. Je vais la laisser tranquille. Après tout, cela ne me regarde pas. Elle est grande. Elle est majeure. Mon Dieu que le temps passe vite, j'ai l'impression qu'elle est arrivée chez nous hier. Douze ans déjà. Quelle adorable fillette, très dégourdie pour ses huit ans. C'est elle qui a souhaité rentrer en France pour suivre une scolarité lambda. Il faut dire qu'avec ses parents, elle en a visité des pays. Ils ont la bougeotte ces deux-là ! »

    – Gaïa ? Tya va venir habiter chez nous ?

    Tout en repartant vers le bureau d'Ary, Gaïa peste et marmonne : mais ce n'est pas possible, il ne va pas demander des explications à chaque ligne tout de même ! Elle s'adresse à Ary :

    – Ary, mets-y du tien. On est en deux-mille-trente-sept !

    – Justement, tu as écrit qu'elle a décidé de rentrer en France à l'âge de huit ans. Comme aujourd'hui elle en a deux, dans six ans on la récupère ! déduit Ary, fier de son calcul.

    – Écoute Ary, arrête de poser des questions à toutes les phrases. Fais comme pour les autres manuscrits : on fait un point à la fin du chapitre. D'accord ?

    – Oui, oui, d'accord. Il n'empêche que si la petite arrive dans six ans, il faudra lui aménager une chambre.

    – Ary, ce ne sont pas les chambres qui manquent dans cette maison ! Je te rappelle que c'est une fiction. Une fiction ! répète Gaïa en essayant de garder son calme et en tournant les talons.

    – Ouais, à moins que ce soit encore une de tes prédictions. J'ai l'habitude avec toi...

    Ary continue :

    « Gaïa se souvient du jour où Tya s'est installée chez eux et de tous les bons moments qu'ils ont vécus ensemble. Elle est fière de l'adulte qu'est devenue sa petite-fille. Non parce qu'elle a hérité de ses facultés psychiques, mais parce Tya est intelligente, toujours d'humeur joyeuse et intègre.

    Effectivement, Tya est bien installée à une table d'un open space. Elle a choisi celui de la rue des Tanneurs. C'est son préféré. On y écoute de la bonne musique et les « small food » y sont à tomber. « Oh là, il faut que j'arrête de parler comme Ève, moi. « À tomber », encore une expression du siècle dernier », constate Tya. Les small food sont devenues, en une décennie, la nourriture la plus courante pour s'alimenter. Elles ressemblent à des sushis sans être nécessairement composées de riz ou encore à des mignardises salées ou sucrées. Ces en-cas miniatures se mangent en une bouchée, directement avec les doigts ou à l'aide d'une pique, au choix. Tya adore ce genre de nourriture. Ici, ils sont cuisinés à la demande avec des produits de qualité. »

    Mais c'est quoi cette histoire de « small food » ? Elle ne peut pas les appeler « Tapas » tout simplement, ou « bouchées », commente Ary à lui-même.

    « C'est pour cette raison, entre autres, qu'elle aime bien venir déjeuner avec ses amis. Elle y retrouve son amie Pippa, souvent le week-end, quand celle-ci est de repos.

    Aujourd'hui elle a rendez-vous avec Léo. Il est en retard et ce n'est pas dans ses habitudes. Au smart-phone souple déposé devant elle, Tya dicte un message : « Où es-tu ? » La réponse est instantanée : « Dans le BA, en panne, désolé. » »

    Et maintenant, elle invente des smartphones souples et un « BA ». C'est quoi cet animal encore ? Ary relit : « Dans le BA en panne... ». Bon, c'est sûrement un véhicule.

    Il poursuit :

    « Tya l'informe : « Je commence sans toi. Trop faim ». Puis elle en profite pour consulter sa messagerie et les réseaux sociaux tout en savourant les bouchées.

    – Salut Tya. Alors comment vas-tu ?

    Tya lève la tête, étonnée. Léo est déjà là, devant elle.

    – Cool, tu es là ! Salut Léo. Je n’ai pas vu le temps passer.

    – Désolé pour le retard, le bus était en panne et l'ordinateur central a mis du temps pour réparer. Tu sais comment c'est : portes bloquées et on attend !

    Léo se penche vers elle pour l'embrasser sur la joue. Puis il s'assoit en face et commande sans attendre une formule boisson-small food à l'aide de son smartphone. Devant Tya, le petit plateau est vide et son verre aussi.

    – Veux-tu autre chose ?

    – Non merci Léo, j'ai fini, c'est bon. Je ne t'ai pas attendu, j'avais vraiment trop faim.

    – Tu n'as pas déjeuné ce matin ? Ce n'est pas dans tes habitudes !

    – Exact. Je me suis levée en retard. Du coup, pas le temps d'avaler quoi que ce soit.

    Léo sourit. Il se moque gentiment de l'hygiène de vie plutôt rétro de Tya : même en retard elle n'avalera jamais de substitut de nourriture.

    – Quoi ? demande Tya qui a deviné la pensée de Léo.

    – Non rien, répond Léo avec un grand sourire.

    Tya et Léo apprécient de se retrouver. Ils en profitent pour faire une pause dans leur emploi du temps d'étudiants. Ils se confient l'un à l'autre, se retracent leurs journées, leurs soirées. Même si Léo est plus âgé que Tya, il la considère comme sa meilleure amie. Il faut dire que Tya est très mature pour ses vingt ans et qu'elle donne souvent des avis très objectifs.

    Tya attend que le robot finisse de servir Léo :

    – Bon, dis-moi, t'en es où de ta recherche ?

    – Dans une impasse. Je n'ai pas d'idée, ou du moins, pas une seule bonne idée. Toutes rejetées par l'enseignant référent : trop banales... déjà présentées... pas assez ambitieuses... Ce projet d'exercice pratique de fin d'études commence à me prendre la tête, si tu savais !

    – Personnellement, j'ai réfléchi de mon côté. J'ai quelque chose à te proposer.

    – Vas-y, au point où j'en suis...

    – J'ai pensé à Gaïa, tu sais ma grand-mère.

    Léo n'a pas besoin de réfléchir, Tya ne manque pas une occasion pour parler d'elle.

    – Oui, la médium.

    – C'est ça, la médium. Mais elle n'est pas que médium, tu sais. Elle est aussi télépathe. Je suis sûre qu'elle voudrait bien t'aider pour ton projet. »

    Ben voyons, Gaïa est aussi télépathe maintenant ! s'agace Ary. Il ne manquait plus que ça ! Pas suffisant qu'elle prédise l'avenir, elle lit aussi dans les pensées !

    « Léo ironise :

    – Que veux-tu qu'une médium télépathe puisse apporter à un étudiant scientifique en dernière année de doctorat ?

    – Ne te moque pas ! Je suis sûre que ses capacités en communication extra-sensorielles pourraient t'être bien utiles. Tu devrais la rencontrer, comme ça tu pourrais en juger par toi-même.

    Léo réfléchit : Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Rien en fait. Je verrai bien.

    – Bon, ok, si ça peut te faire plaisir, pourquoi pas !

    – Génial ! Tya jubile, elle exécute son check favori. Tu vas voir, elle est géniale. Bon, au début tu vas être un peu surpris par son originalité. Je préfère t'avertir qu'elle a un niveau de conscience très élevé. Ne te fie pas aux apparences. Elle habite un appartement dernier cri dans une résidence A.E.É... »

    Voilà autre chose maintenant : on va habiter une A.E.É ! Qu'est-ce qu'elle a encore inventé ? s'interroge Ary.

    « Léo n'a pas compris :

    – Une quoi ?

    – Tu sais bien : les Autonomes en Eau et Énergie, ces nouvelles résidences où l'eau est recyclée et où on utilise les énergies renouvelables. En plus, tu vas voir, la sienne dispose d'un espace potager sur le toit, alimenté par un système d'aquaponie. La vraie classe !

    – Ah oui ?

    – Oui, oui. Depuis qu'elle habite là, elle s'est mise à cultiver des légumes avec Ève, pour sa consommation personnelle mais aussi pour son entourage. Bref, qu'est-ce que je te disais ? Ah oui, ne te fie pas aux apparences. Gaïa se veut très moderne, friande de nouvelles technologies mais aussi très connectée avec les mondes parallèles, l'au-delà : elle communique avec les esprits. Sans oublier qu'elle est aussi capable de communiquer par télépathie, de lire dans les pensées, quoi. Tu vas voir, c'est assez déstabilisant au début. »

    Ary vient de terminer le premier chapitre. Il est déçu. Rien à voir avec les précédents livres de Gaïa. Cette fois, il s'agit d'une fiction. Elle lui a assez répété : c'est une fiction ! Il a beaucoup de mal avec ce scénario futuriste fourmillant de détails technologiques supposés. C'est vrai que Gaïa aime bien tous ces gadgets. Les robots, par exemple, un, deux, trois et quatre avec celui de la pelouse. Où est-ce qu'elle est allée chercher tout ça ? se demande-t-il.

    Il revient sur le passage du BA. Il relit quelques phrases pour être sûr : Oui, c'est bien ça, c'est un bus. Pour clore le premier chapitre, ils vont emménager dans une A.E.É. Elle aurait pu lui en parler quand même ! Mais ce qui dérange le plus Ary, c'est que Gaïa est télépathe. Depuis quand lit-elle dans les pensées ? Non mais, n'importe quoi ! Ce n'est pas suffisant qu'elle soit médium ? Bon, elle a l'air d'être toujours occupée avec la tarte à la rhubarbe. Moi, j'attaque le deuxième chapitre, on fera un point sur les deux en même temps ! Parce que si je ne donne que des critiques pour le premier, elle va se vexer, c'est sûr. J'espère que le deuxième sera mieux.

    « DEUXIÈME CHAPITRE DU MANUSCRIT :

    Drôle de Grand-mère »

    Ah, ça c'est sûr. C'est une drôle de bonne femme.

    – Tu me parles Ary ? crie Gaïa depuis la cuisine.

    – Non, non, c'est bon : je me parle à voix haute, vocifère-t-il.

    Ary entame le deuxième chapitre :

    « Derrière ses yeux clos, Gaïa devine la lumière artificielle du stimulateur d'aube qui a envahi sa chambre. Tout doucement elle s'étire, comme un chat, en travers du futon. Elle prend soin d'étirer chacun des muscles de son corps. Cela fait partie de son rituel du matin : s'étirer physiquement, se centrer (vérifier le lien qui l'unit entre le ciel, l'univers et la terre) et équilibrer les énergies ressenties. Puis elle consacre du temps à tous ceux qui viennent lui rendre visite. Seulement ensuite, elle pourra se lever pour continuer son rituel : hommage au soleil, petit déjeuner traditionnel, méditation, toilette, etc... Il lui faut bien deux à trois heures chaque matin pour se préparer à une nouvelle journée qui commence. Quelle heure est-il ? demande-t-elle à haute voix.

    Les chiffres se projettent au plafond : « 07:06 ». Le centrage se fait tout seul, cinquante ans de pratique et toujours la même concentration, la même précision : alignement des méridiens, alignement et ouverture des chakras. La visualisation des couleurs prend quelques secondes. Gaïa prend un réel plaisir à ce moment.

    Puis elle se relève en position assise et remonte ses oreillers. La voilà bien installée. Elle est prête et disponible pour les entités. C'est le seul moment de la journée qu'elle consacre à leurs demandes. Connexion, visualisation. Première demande : l'âme d'un humain, une jeune femme. Gaïa lui sourit, la rassure : Va vers la lumière, la lumière blanche. N'aie pas peur, tu n'es pas seule, ils t'attendent. Va et merci pour ta confiance. La jeune femme disparaît, soulagée et rayonnante.

    Deuxième demande, même démarche, troisième, quatrième, cinquième. La sixième demande émane d'un être d'une autre dimension cosmique, Gaïa l'interpelle : Ah ! Ça faisait longtemps ! Toi aussi tu as un pacte à me proposer ? Tu perds ton temps. Ni le pouvoir ni vivre éternellement ne m'intéressent : la soif d'immortalité et de puissance font

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