À propos de ce livre électronique
Bienvenue à Bitten Point, où le marais ne fait pas que garder ses secrets, il les mange aussi parfois.
Une seule morsure terrible et bam, la vie d'un homme est changée à tout jamais, du moins, c'est ce que découvre Caleb lorsqu'une perte de contrôle le pousse à rejoindre l'armée et à tout laisser derrière lui. Maintenant qu'il est de retour, se racheter est plus difficile que prévu.
Son ex-petite amie, Renny, se fiche de ses excuses. Même si Caleb est revenu, elle compte bien le garder à distance. Sauf qu'elle ne peut pas. Son fils mérite de connaître son père, mais ça ne veut pas dire que Renny compte à nouveau laisser une place à Caleb dans son cœur. Mais pour ça, il faudrait déjà que son cœur coopère.
La situation devient dangereuse quand une créature mystérieuse commence à traquer les habitants de Bitten Point. Lorsque le monstre menace son fils, Caleb comprend qu'il est temps de libérer la bête sombre qui sommeille en lui pour qu'elle puisse affronter le danger et croquer la vie à pleins crocs.
Rentrer à la maison ne résout pas toujours tout… mais cela ouvre la voie à une seconde chance.
Eve Langlais
New York Times and USA Today bestseller, Eve Langlais, is a Canadian romance author who is known for stories that combine quirky storylines, humor and passion.
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Avis sur Le Retour du Croco
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Aperçu du livre
Le Retour du Croco - Eve Langlais
Le Retour du Croco
BITTEN POINT
TOME UN
EVE LANGLAIS
Original English version: Croc’s Return Eve Langlais
Traduit: Le Retour du Croco © 2022 Eve Langlais
Couverture réalisée par © by Yocla Designs 2022
Traduit par Amelie B
Produit au Canada
Publié par Eve Langlais
http://www.EveLanglais.com
ISBN livre électronique: 978-1-77384- 3957
ISBN livre pochet: 978-1-77384- 3964
Tous Droits Réservés
Ce roman est une œuvre de fiction et les personnages, les événements et les dialogues de ce récit sont le fruit de l’imagination de l’auteure et ne doivent pas être interprétés comme étant réels. Toute ressemblance avec des événements ou des personnes, vivantes ou décédées, est une pure coïncidence. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou partagée, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, électronique ou papier, y compris, sans toutefois s’y limiter, copie numérique, partage de fichiers, enregistrement audio, courrier électronique et impression papier, sans l’autorisation écrite de l’auteure.
Table des matières
Du même auteur
Introduction
Chapitre Un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre Cinq
Chapitre Six
Chapitre Sept
Chapitre Huit
Chapitre Neuf
Chapitre Dix
Chapitre Onze
Chapitre Douze
Chapitre Treize
Chapitre Quatorze
Chapitre Quinze
Chapitre Seize
Chapitre Dix-sept
Chapitre Dix-huit
Chapitre Dix-neuf
Chapitre Vingt
Épilogue
Du même auteur
Notes
Du même auteur
D’autres livres @ www.EveLanglais
Griffes et Feulements
Bienvenue en Enfer
Le Clan du Lion
Kodiak Point
Meute Sauvage
Ne manquez pas de visiter le site internet www.EveLanglais pour découvrir d’autres livres avec ces héros à fourrure.
Introduction
BIENVENUE À BITTEN POINT, OÙ LE MARAIS NE FAIT PAS QUE GARDER SES SECRETS, IL LES MANGE AUSSI PARFOIS.
Une seule morsure terrible et bam, la vie d’un homme est changée à tout jamais, du moins, c’est ce que découvre Caleb lorsqu’une perte de contrôle le pousse à rejoindre l’armée et à tout laisser derrière lui. Maintenant qu’il est de retour, se racheter est plus difficile que prévu.
Son ex-petite amie, Renny, se fiche de ses excuses. Même si Caleb est revenu, elle compte bien le garder à distance. Sauf qu’elle ne peut pas. Son fils mérite de connaître son père, mais ça ne veut pas dire que Renny compte à nouveau laisser une place à Caleb dans son cœur. Mais pour ça, il faudrait déjà que son cœur coopère.
La situation devient dangereuse quand une créature mystérieuse commence à traquer les habitants de Bitten Point. Lorsque le monstre menace son fils, Caleb comprend qu’il est temps de libérer la bête sombre qui sommeille en lui pour qu’elle puisse affronter le danger et croquer la vie à pleins crocs.
Rentrer à la maison ne résout pas toujours tout… mais cela ouvre la voie à une seconde chance.
Plongez dans cette saga d’Eve Langlais, l’auteure qui a rejoint la liste des bestsellers du New York Times.
Chapitre Un
Je n’arrive pas à croire que c’est le chien qui a le droit d’être à l’avant du pick-up.
Effectivement, le canin aux grands yeux – qui était à peine plus gros qu’une bouchée avec ses deux kilos – que son frère appelait Princesse, occupait la meilleure place, à l’intérieur du pick-up tandis que Caleb était assis sur la remorque à l’arrière.
Tant pis pour la logique. Caleb avait essayé de négocier à la gare, là où son frère l’avait attendu, adossé contre son pick-up Ford bleu.
— Salut, Connie, lui avait dit Caleb en l’apercevant.
C’était la première erreur qu’il avait commise, suivie de près par la deuxième.
— On a pris quelques kilos pendant que j’étais parti, je vois.
Il n’y avait pas que les femmes qui s’offusquaient des blagues sur le poids.
Le temps que Caleb enchaîne avec :
— Tu peux dégager ce rat du siège avant ?
La situation était passée de gênante à : quelqu’un-va-finir-par-être-blessé.
Le regard glacial de son frère aurait facilement pu faire frissonner quelqu’un de plus impressionnable.
— Ce n’est pas un rat. C’est un Chihuahua à poil long, l’informa froidement son frère. Et je m’appelle Constantine, au cas où tu l’aurais oublié.
Caleb aurait pu contester, mais comme il essayait de se racheter auprès de sa famille – et que cette partie de la famille avait pas mal grandi depuis qu’il était parti – il n’insista pas. Il attendrait plus tard, après quelques bières.
Ou on pourrait rapidement lui faire comprendre comment ça va se passer désormais. Le temps que Caleb avait passé dans l’armée lui avait insufflé une audace qui se traduisait par un peu plus que quelques égratignures – c’était sa façon à lui de soulager son stress.
— Ce n’est pas un chien.
Une remarque qui fut accueillie par un grognement sourd et un retroussement de lèvres de la part de l’encas tout frais sur le siège avant.
Un chien ? Pff. C’est plutôt un casse-croûte. Le claquement d’une mâchoire affamée ébranla Caleb et il repoussa cette pensée sombre.
On ne mangera pas l’animal domestique de Connie. Il y avait des limites que même lui ne pouvait pas franchir.
Et se mettre son frère à dos en faisait partie.
— Mec, quelle que soit cette drôle de boule de poils, elle gêne.
— Non, pas du tout. C’est le siège de Princesse, dit Constantine en tendant le bras pour caresser la petite créature.
— Princesse ?
Son niveau d’incrédulité monta de quelques crans, et il se demanda s’il n’était pas en train d’halluciner. Et pourtant, je n’ai pas mangé de champignons.
— C’est Princesse Leia pour être exact.
Il ricana encore plus.
Son frère lui jeta un regard noir avant de se tourner à nouveau vers son rat, en ronronnant :
— Ignore-le, Princesse. Il ne réalise pas à quel point tu es mignonne.
Mignonne ? Son frère avait reçu trop de coups sur la tête, ou quoi ?
— Est-ce que tu es sûr que ça va ?
— Oui. Pourquoi ? demanda son frère en le regardant, tout en continuant de caresser le rat poilu.
— Parce que je ne comprends pas pourquoi un grand garçon comme toi aurait envie de posséder quelque chose qui ne ferait même pas un bon casse-croûte.
— Si tu manges mon chien, je t’écorche vif et te transforme en paire de bottes.
Et vu le regard acéré qu’il lui lança, il était sérieux.
Caleb faillit le serrer dans ses bras pour le remercier. Il était heureux de voir que certaines choses n’avaient pas changé, notamment leur amour pour les menaces de mort mutuelles. La question, c’était de savoir si Constantine pouvait aller jusqu’au bout.
Caleb aurait dû lâcher l’affaire à ce moment-là. Après tout, aimer un chien pathétique n’était pas la pire chose que son frère ait pu faire durant son absence – au moins il n’a pas merdé comme moi – mais le fait que Caleb compte moins qu’un animal de compagnie faisait quand même mal.
— C’est un chien. Il ne devrait pas plutôt être à l’arrière ?
— Non. Et à moins que tu ne préfères marcher, je te suggère de monter à bord. J’ai mieux à faire que de rester ici à discuter avec un connard.
Caleb se redressa et fit face à son frère, incapable de dissimuler le vide dans son regard.
— Ce n’est pas très gentil.
— Ce que tu as fait non plus.
Cela lui fit mal, même si c’était vrai.
— J’avais mes raisons.
— Et moi les miennes. Alors choisis.
Sympa le choix. Soit il disait à son frère d’aller se faire foutre et trouvait un autre chauffeur, ce qui donnerait rapidement le ton, soit il lui cassait la gueule et lui rappelait que c’était lui l’aîné. Ou alors il laissait son frère savourer sa petite vengeance ?
Faire le bon choix n’était pas vraiment amusant.
Je suis venu me racheter, pas empirer les choses. Alors Caleb grimpa à l’arrière tandis que Princesse s’installait sur le siège passager, ravie et assise dans son panier retenu par des sangles enroulées autour de l’appuie-tête. Quand Caleb demanda ce qu’était ce truc, Constantine lui répondit :
— C’est un rehausseur pour Princesse pour qu’elle puisse voir par la fenêtre.
Le frère de mon chien a un siège auto. Alors que Caleb, lui, n’en avait pas, mais au moins, il avait un chauffeur et en prime, lui et son frère n’en étaient pas encore venus aux mains, même s’il s’en était fallu de peu.
Je pense que d’ici la fin de semaine, on échangera quelques coups de poing.
Constantine éprouvait beaucoup de colère et de ressentiment. Lorsque Caleb avait quitté la maison, son frère terminait le lycée, et comme ils avaient quelques années d’écart, ils n’avaient pas passé beaucoup de temps ensemble. Il ne lui était pas venu à l’esprit que ce petit maigrichon – qui avait pris une quarantaine de kilos et plusieurs centimètres depuis – lui en voudrait autant d’être parti.
Si le fait d’être assis à l’arrière du pick-up de Constantine faisait partie de sa punition, alors qu’il en soit ainsi. Ce ne serait pas le pire trajet que Caleb ait expérimenté. Au moins, il n’y avait pas de sable qui lui piquait les yeux ou de tireurs d’élite qui le visaient.
À vrai dire, il appréciait même la vue et l’air humide, jusqu’à ce qu’ils rejoignent l’autoroute où Constantine s’assura d’appuyer à fond sur l’accélérateur. Le véhicule bondit vers l’avant en avançant à toute allure. Pas de problème. Caleb s’appuya contre le pick-up et croisa les bras. Il pouvait bien supporter un peu de vent.
L’ornière de la route, cependant, faillit le faire s’envoler hors de la remorque. Il atterrit durement sur les fesses et ne put s’empêcher d’être agacé.
— Putain, Constantine, dit Caleb en toquant contre la fenêtre de la cabine. Vas-y doucement, bordel !
Ce à quoi son petit frère – qui, du haut de ses cent trente kilos de muscles, le dépassait largement –répondit par un doigt d’honneur.
Un rire secoua Caleb, un son rouillé qui le prit par surprise. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas trouvé quelque chose qui vaille la peine de rire. C’est bon d’être à la maison.
De rentrer à la maison, pour être plus précis, le fils prodigue qui avait fait le beau en partant à la guerre, effronté et imbu de lui-même et qui revenait désormais en tant que vétéran blessé qui…
— N’est pas du tout respecté ! hurla-t-il en direction de son frère quand ce dernier roula dans une flaque d’eau sur l’accotement.
Il l’avait fait exprès. Le petit bâtard.
Il sourit.
L’eau boueuse qui lui recouvrait la peau et son tee-shirt usé ne pouvaient pas effacer son contentement. Même ici, en étant presque en ville, l’odeur du marécage l’enveloppait. Moite et épaisse et l’humidité dans l’air le vivifia.
Depuis qu’il avait quitté la maison, Caleb avait passé des années à servir son pays à l’étranger sur des terres désertiques où le sable s’immisçait partout et où la chaleur aspirait l’humidité de la peau, la laissant plus sèche que celle d’un crocodile.
Mais il avait quitté le désert il y a plusieurs mois. Il avait passé du temps au nord, en Alaska, dans une ville favorable aux métamorphes du nom de Kodiak Point, d’ailleurs.
Pendant qu’il se cachait là-bas, il avait frotté sa peau, encore et encore jusqu’à ce qu’il ait l’impression que la puanteur de la fumée et de la peau brûlée ne s’accrochait plus à lui.
Certaines taches ne partaient jamais, mais elles s’estompaient, assez pour qu’il puisse affronter le monde – son corps était autant marqué que son âme. Il était temps d’achever son retour dans le monde réel et de rentrer à la maison, une maison qui était la même et pourtant différente.
Un panneau d’affichage rose et familier attira son attention. Regardez-moi ça, le magasin de souvenirs de Maisy était toujours ouvert au bord de l’autoroute. La publicité suivante fut pour le Croc du Marécage, là où l’on mangeait les meilleurs cakes au crabe de la ville. Ils faisaient aussi les meilleures crevettes frites et servaient les bières les plus fraîches. Il avait hâte de voir si c’était toujours le cas.
Mais ce qu’il n’aimait pas voir, alors qu’ils se dirigeaient vers sa ville natale, c’était l’apparition de plusieurs lotissements qui avaient surgi le long de la route sur plusieurs kilomètres. Beurk, le progrès. Encore des maisons à l’emporte-pièce et mitoyennes.
Qui a envie de vivre là-dedans ?
Pas les habitants de sa ville, ça, c’était sûr.
Bienvenue à Bitten Point, en Floride. Une petite ville qui longeait les Everglades et abritait une population de métamorphes qui recouvrait toute une gamme d’espèces, contrairement aux groupes urbains qui avaient tendance à rester entre une seule espèce et à chasser toutes les autres.
D’après les rumeurs, les loups contrôlaient New York et d’autres grandes villes de l’ouest tandis que les lions contrôlaient le Texas et l’Arizona. Quant au Montana et le Colorado, c’était le territoire des ours.
Mais ici, où la terre était humide et le climat chaud et parfois torride, les métamorphes vivaient tous plus ou moins en harmonie. Sauf ces étranges groupes d’oies des neiges canadiennes. Elles passaient la moitié de l’année dans le sud, mais restaient discrètes.
Mais si l’on ignorait ces cervelles d’oiseau – qui, d’après les rumeurs, étaient meilleures lorsqu’elles étaient arrosées de sauce au beurre – le reste des métamorphes vivait en paix. Et si ce n’était pas le cas, alors Big Jim, le maire de la ville, les sortait du marécage pour leur toucher deux mots. Et parfois, il revenait seul.
Dans le monde des métamorphes, la justice était rapide et souvent sans aucune pitié. Un secret comme le leur ne pouvait pas être mis en danger. Même si certains humains connaissaient l’existence des métamorphes, comme les hauts responsables de l’armée et du gouvernement, la population générale ignorait leur existence.
Et tout le monde faisait en sorte que cela reste toujours ainsi.
Le camion fit une embardée et il dut s’agripper sur les côtés alors que Constantine quittait l’autoroute pour rejoindre la route principale vers Bitten Point.
On se rapproche…
Son rythme cardiaque s’accéléra et il serra les doigts jusqu’à ce que ses phalanges deviennent toutes blanches.
Ne panique pas.
Il s’en était si bien sorti jusqu’à présent. Prenant de grandes inspirations, Caleb repoussa cette anxiété envahissante dans sa petite boîte, une boîte qui contenait également un reptile plutôt grand qui était actuellement assez énervé contre Caleb.
Tant pis pour toi. On ne pouvait pas compter sur sa bête pour bien se comporter, alors il valait mieux la tenir en laisse.
Pour se distraire, Caleb observa le bord de la route. Ils devraient bientôt l’apercevoir… Voilà.
Le panneau d’accueil de la ville se profilait au loin.
Bitten Point.
L’image sur l’énorme panneau d’affichage représentait une grosse tête d’alligator avec la mâchoire ouverte et sur lequel on pouvait lire : « Bienvenue. Si vous avez les crocs, restez manger un morceau ! »
Les couleurs s’étaient estompées depuis la dernière fois qu’il l’avait vue et la population sur le panneau était passée de sept-cent-soixante-cinq à sept-cent-quatre-vingt-seize.
La vie avait continué durant son absence.
Après le panneau, il ne put s’empêcher de remarquer que le club Minuscule avait une nouvelle enseigne, un néon monstrueux qui représentait la silhouette d’une femme portant un tout petit bikini. Un bikini minuscule.
Même si les puritains avaient essayé de le faire fermer, le club de strip-tease existait toujours, proposant du divertissement visuel, de la bière chère et des postes vacants pour celles qui n’avaient pas peur de dévoiler un peu de chair.
La rue principale n’avait guère changé avec la mairie et la poste regroupées dans le même bâtiment. L’épicerie avait subi un ravalement de façade puisque c’était désormais une chaîne qui semblait avoir emménagé.
Il y avait une pharmacie, juste à côté du vétérinaire dont l’activité était prospère puisqu’ils avaient également repris le magasin vidéo qui occupait auparavant l’espace à côté.
Dès qu’ils quittèrent la route principale, un virage rapide à droite le fit glisser sur les fesses et tout signe de civilisation, du moins, de civilisation moderne, disparut. Ici, aussi près des Everglades, la verdure s’étendait de façon autonome, déterminée à contrecarrer l’avancée du progrès sur son territoire.
Ils étaient désormais dans le marais, et mieux encore, en territoire métamorphes.
Dans les films et les livres, les humains avaient toujours peur des métamorphes qui vivaient en ville, se servant des rues et des allées pavées comme terrain de chasse. En réalité, à l’exception de quelques groupes, la plupart des métamorphes préféraient rester proches de la nature, pour avoir un accès rapide et facile à des hectares de nature sauvage, de sorte que, lorsque la bête avait besoin de sortir, ils ne craignaient pas d’être découverts – ou de se faire tirer dessus.
Mais même dans ce cas-là, ils devaient rester prudents. Être un gros crocodile dans les marécages n’était pas toujours sûr. Caleb n’avait pas les cicatrices qui pouvaient le prouver – seules les balles en argent laissaient une marque permanente, l’argent et le feu pour être plus précis – mais il se souvenait bien de la douleur que provoquaient les coups de feu.
Maudit Wes et ses mauvaises blagues.
Le pick-up tourna brusquement, mais comme il s’y attendait, Caleb s’accrocha sur les côtés et lâcha un cri triomphant :
— Raté !
Une raillerie pour laquelle il faillit se mordre la langue alors que son frère prenait un sillon profond sur le côté.
— Enfoiré ! cria-t-il en riant.
Un amusement qui s’estompait au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient de sa maison d’enfance – et de M’man.
Et voilà, les palpitations reprenaient. Mais il s’agissait d’une inquiétude classique, pas cette peur qui le prenait aux tripes lorsqu’il entendait le crépitement de la flamme dévorant l’amadou.
Sa mère serait-elle contente de le voir ?
M’man n’avait pas du tout été contente lorsqu’il était parti et ils ne s’étaient pas reparlés depuis. C’était de sa faute. Il avait coupé les ponts avec tout le monde dans sa vie. Tout le monde…
Alors comment M’man allait-elle réagir en voyant son fils rentrer à la maison ?
Il se souvenait encore de ses derniers mots…
« C’est ça, pars, comme l’a fait ton père. Il n’est pas revenu et tu ne le feras pas non plus. »
Elle avait beau avoir prononcé ces mots avec véhémence, sa voix était étranglée par l’émotion.
Effectivement, son père s’était engagé dans l’armée, tout comme Caleb, sauf que son père n’était pas revenu en vie.
Le drapeau qu’ils avaient offert à sa mère n’avait pas compensé la perte de l’homme qui avait appris à Caleb à pêcher et à cracher mais qui n’avait pas été là pour lui apprendre à contrôler la bête.
Ne pas avoir de père alors que le reptile en lui mûrissait, le submergeant d’opinions sombres et de faims voraces signifiait que Caleb n’avait pas eu de mentor pour lui
