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Hypersensibilité sensorielle - La boîte à outils: Comprendre et accompagner l'enfant hypersensible
Hypersensibilité sensorielle - La boîte à outils: Comprendre et accompagner l'enfant hypersensible
Hypersensibilité sensorielle - La boîte à outils: Comprendre et accompagner l'enfant hypersensible
Livre électronique452 pages2 heures

Hypersensibilité sensorielle - La boîte à outils: Comprendre et accompagner l'enfant hypersensible

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À propos de ce livre électronique

Votre enfant montre des signes d’hypersensibilité sensorielle ? Alors ce livre est pour vous !
Est-ce que votre enfant refuse de manger ou même de goûter plusieurs aliments ? Est-il facilement incommodé par les étiquettes, les coutures ou les textures des vêtements ? Porte-t-il souvent ses mains à ses oreilles lorsqu’il entend un bruit fort ou soudain ? Est-ce que les soins d’hygiène personnelle sont une bataille constante ?
Et si plusieurs de ces réactions étaient provoquées par des particularités sensorielles ?
Dans ce guide sympathique, vous découvrirez :
– ce qu’est l’hypersensibilité sensorielle et les défis qu’elle peut engendrer au quotidien ;
– la source de certaines réactions ou de certains comportements de votre enfant ;
– des stratégies pour prévenir ses crises et l’aider à s’apaiser ;
– les différents professionnels qui pourront vous appuyer dans vos démarches.
Ponctuée d’exemples, d’histoires vécues et de trucs pratiques, cette boîte à outils est un incontournable pour les parents d’enfants hypersensibles.
LangueFrançais
Date de sortie5 oct. 2022
ISBN9782897924041
Hypersensibilité sensorielle - La boîte à outils: Comprendre et accompagner l'enfant hypersensible
Auteur

Virginie Clavel

Titulaire d’une maîtrise en ergothérapie à l’Université de Montréal depuis 2009, Virginie Clavel a travaillé principalement auprès d’une clientèle pédiatrique, et ce, dans divers milieux. Pendant son parcours professionnel, elle s’est notamment intéressée aux répercussions des difficultés de modulation sensorielle (dont l’hyperréactivité sensorielle) dans le quotidien des familles. Son souhait est d’accompagner les parents dans une démarche qui leur donne la chance de s’observer et d’observer leur enfant afin de trouver des stratégies pour des routines familiales plus douces, harmonieuses et respectueuses des besoins de chacun.

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    Aperçu du livre

    Hypersensibilité sensorielle - La boîte à outils - Virginie Clavel

    Introduction

    Tranche de vie

    Un voyage SENS-ationnel !

    Jeune adulte, j’ai eu la chance de partir en voyage en Tunisie avec ma mère. Je me souviens très bien d’avoir fait ma valise en choisissant soigneusement chacun des morceaux de vêtements que j’allais apporter. « Surtout pas ce jeans ou ce chandail, ils piquent beaucoup trop ! ». En fin de compte, il n’est resté que des leggings, des hauts de sport et des grands chandails, ou des robes bien confortables. À l’escale au Maroc, les choses ont commencé à se corser. Il y avait beaucoup de monde et de proximité. L’organisation dans les aéroports du Maroc est très différente de ce qu’on trouve au Québec : il n’y a pas de numéros, pas d’ordre d’embarquement dans l’avion. Impossible pour moi d’imaginer aller attendre au milieu de tous ces gens pour entrer dans l’avion. J’ai donc décidé d’attendre que la majorité des passagers soit passée puis de me placer à la fin de la file. Notre accompagnateur n’était pas bien heureux de ma décision. Il devait attendre que nous soyons tous dans l’avion pour entrer à son tour. Pour m’inciter à avancer, il a mis sa main dans mon dos. J’ai réagi en faisant demi-tour et en retournant m’asseoir. Tant pis pour lui, il attendra ! Disons que notre relation n’a pas très bien débuté ! Ma mère était un peu gênée ! C’est vrai que normalement je suis plus tolérante, mais nous nous étions réveillées au petit matin, j’étais fatiguée et un peu stressée.

    Bref, le voyage s’est généralement bien déroulé, bien que j’aie eu besoin de mes petits instants loin de tout le monde à plusieurs moments… J’ai réalisé lors de ce voyage à quel point mes hypersensibilités sensorielles avaient un impact sur mon sentiment de bien-être. J’adore découvrir de nouvelles cultures et être entourée, mais je deviens rapidement submergée !

    — Valérie

    L’hypersensibilité est une particularité dont on entend de plus en plus parler, mais qui demeure encore bien méconnue. Ce livre a pour objectif de rejoindre le plus de parents et de professionnels possible afin de les sensibiliser à son existence, à ses manifestations éventuelles et à ses incidences, en plus de suggérer quelques pistes de solution. Avec notre expérience comme thérapeutes, nous avons pu constater que, lorsque la famille comprend bien les difficultés et les solutions possibles, elle peut ensuite résoudre de façon autonome une grande partie des problèmes qui peuvent survenir au quotidien. Nous aimons bien nommer cette façon de voir les choses « les lunettes sensorielles ». Elle permet d’analyser les réactions émotionnelles et comportementales de l’enfant sous un autre angle. Dans cette optique, nous avons la ferme conviction que ce livre pourra soutenir de nombreuses familles dans l’accompagnement de leur enfant qui présente des signes d’hyperréactivité.

    D’un point de vue plus personnel, il nous est possible d’observer que l’hyperréactivité sensorielle a encore certaines répercussions sur la vie de Valérie, même une fois adulte, comme il a été décrit dans l’anecdote du voyage. Nous sommes convaincues que d’avoir conscience de ses propres particularités sensorielles permet de mieux adapter son mode de vie à ses besoins. Nous souhaitons donc que, comme parent ou intervenant, vous possédiez une boîte à outils remplie afin de soutenir les enfants que vous côtoyez dans leur connaissance d’eux-mêmes.

    Note : Les mots suivis d’un astérisque (*) seront définis dans le lexique qui figure à la fin du livre.

    Ce livre ne remplace en aucun cas une consultation avec un professionnel de la santé. Si les difficultés de votre enfant persistent malgré les stratégies mises en place, n’hésitez pas à consulter. Les professionnels sauront vous donner des recommandations précisément adaptées à votre situation.

    Hypersensibilité ou hyperréactivité ?

    Tout d’abord, quand on parle d’hyperréactivité sensorielle, tous ne s’entendent pas sur les termes à utiliser. On peut également entendre parler d’hypersensibilité (plus souvent qu’hyperréactivité en fait) ou de défenses sensorielles. Pour désigner des signes d’hyperréactivité plus légers sont parfois utilisées les expressions « fragilités sensorielles » ou « couleur sensorielle » (en référence aux particularités sensorielles qui viennent « teinter » la personnalité de l’individu). Nous avons choisi le terme « hyperréactivité », car nous trouvons qu’il illustre mieux ce que l’on peut observer chez l’enfant : une réaction trop intense, trop longue (ou les deux) à un stimulus.

    Pour l’instant, si vous venez nous consulter dans nos bureaux, nous ne pourrons pas évaluer directement la sensibilité du système nerveux* de votre enfant. Cela prendrait non seulement une meilleure connaissance du phénomène au point de vue scientifique, mais également des équipements médicaux spécialisés. Par contre, ce que nous sommes en mesure d’évaluer, ce sont les comportements de l’enfant. Nous pouvons donc déterminer, par nos observations, l’utilisation de questionnaires et les informations rapportées par les adultes gravitant autour de l’enfant, si celui-ci réagit trop intensément ou trop longtemps à certaines sensations.

    Historique

    C’est Anna Jean Ayres, une ergothérapeute, qui s’est d’abord intéressée au sujet de l’hyperréactivité sensorielle et qui est à l’origine de la théorie d’intégration sensorielle*. L’intégration sensorielle est le processus par lequel le système nerveux organise les sensations provenant du corps et de l’environnement dans le but d’utiliser le corps de façon efficace à l’intérieur de cet environnement.

    Ainsi, la théorie d’intégration sensorielle de Jean Ayres est basée sur l’hypothèse que les difficultés d’apprentissage et de comportement observées chez certains enfants pourraient être le résultat de difficultés dans le traitement des sensations par le système nerveux central*.

    Maître de son orchestre !

    Un orchestre ne serait rien sans chef ! Il a besoin de quelqu’un pour coordonner l’activité de l’ensemble des instruments de musique : par exemple, en signalant à l’orchestre quand introduire tel ou tel instrument, ou quand augmenter ou diminuer le rythme ou le volume.

    Le système nerveux central, quant à lui, est le chef d’orchestre du corps humain. Il est responsable de l’analyse et de l’interprétation des informations sensorielles (sensations) afin de produire une réaction adaptée au contexte (une mélodie harmonieuse !). Il planifie, coordonne et organise l’ensemble des mouvements et comportements. Il détermine également l’intensité des réactions.

    Tout comme un chef d’orchestre désorganisé entraînera la cacophonie dans son orchestre, un système nerveux central qui présente des difficultés à analyser et à interpréter les sensations pourra mener à des difficultés sur le plan des apprentissages et du comportement, ce qu’Ayres appelle des difficultés d’intégration sensorielle. Plus précisément, les difficultés d’intégration sensorielle peuvent se traduire en deux catégories :

    La dyspraxie

    Les difficultés de modulation sensorielle

    Une question de planification et d’organisation !

    La dyspraxie telle que définie par Ayres est une condition du développement. Elle rend plus difficiles la planification et l’organisation des mouvements, car l’intégration sensorielle est problématique. Autrement dit, c’est comme si le chef d’orchestre avait de la difficulté à planifier le moment d’entrée de certains instruments, ainsi qu’à leur donner le bon rythme. Cela causerait sans aucun doute une certaine cacophonie ! Au quotidien, un enfant atteint de dyspraxie pourrait, par exemple, paraître maladroit et avoir de la difficulté à apprendre à faire du vélo ou à écrire.

    Le terme « dyspraxie » est couramment utilisé de nos jours, mais ne réfère pas nécessairement à la condition décrite par Ayres, à savoir que la maladresse motrice est liée à des difficultés d’intégration sensorielle.

    La bonne intensité !

    La modulation sensorielle*, c’est ce qui nous permet, en filtrant les informations fournies par nos sens, de produire une réaction appropriée (c’est-à-dire ni trop intense ni trop faible) à une situation en particulier.

    Ici, notre chef d’orchestre aurait de la difficulté à bien indiquer la nuance du son. Certains instruments pourraient jouer beaucoup trop fort, d’autres, beaucoup trop faiblement, modifiant par le fait même l’interprétation de l’œuvre. Au quotidien, l’enfant qui présente des difficultés de modulation sensorielle réagira trop fortement ou pas assez à certaines sensations de son environnement.

    Selon cette théorie, les difficultés de modulation sensorielle sont divisées en deux catégories : l’hyperréactivité (l’enfant qui réagit trop à certains stimuli) et l’hyporéactivité (l’enfant qui réagit trop peu à certains stimuli).

    Diagramme des difficultés d’intégration sensorielle¹

    Diagramme : Les difficultés d'intégration sensorielle se divisent en deux catégories : la dyspraxie et les difficultés de modulation sensorielle. Les difficultés de modulation sensorielle se divisent à leur tour en deux catégories : l'hyperréactivité sensorielle et l'hyporéactivité sensorielle.

    Nous avons choisi lors de l’écriture de ce livre de nous concentrer sur l’hyperréactivité sensorielle puisque c’est, en ergothérapie, un motif de consultation plus fréquent que l’hyporéactivité sensorielle*.

    Les premières publications d’Ayres datent des années soixante et, bien que plusieurs auteurs aient proposé d’autres terminologies et représenté la théorie de l’intégration sensorielle de plusieurs façons différentes depuis, la théorie telle qu’elle est reconnue aujourd’hui demeure semblable aux travaux d’Ayres.

    Les sens à la base de tout !

    La pyramide illustrée à la page suivante a été développée par Kathleen Taylor, ergothérapeute, et Maryann Trott, éducatrice spécialisée. Elle est inspirée de la théorie d’intégration sensorielle de Jean Ayres. Elle montre que le système nerveux central et les systèmes sensoriels (nos sens) sont à la base du développement moteur, des apprentissages scolaires, des comportements et du fonctionnement dans les activités de la vie quotidienne.

    Pyramide d’apprentissage²

    Du haut de la pyramide jusqu'en bas, on peut lire dans l'ordre : apprentissages, comportements et activités de la vie quotidienne, développement perceptivo-moteur, développement sensorimoteur, olfactif, gustatif, visuel et auditif, proprioception, vestibulaire et tactile, système nerveux central.

    Le diagnostic

    Bien que des réactions particulières aux stimuli sensoriels soient observables chez plusieurs enfants ayant un diagnostic médical, comme le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)³ ou le trouble du spectre de l’autisme (TSA)⁴, on peut en retrouver également chez des enfants n’ayant aucun diagnostic⁵.

    L’hyperréactivité sensorielle n’est toutefois pas à ce jour considérée comme un diagnostic officiel dans le Diagnostic and Statistical Manual – 5 (le DSM-5, la référence des intervenants en santé mentale comme les psychologues et les psychiatres). Par contre, le DSM-5 inclut maintenant l’hyperréactivité et l’hyporéactivité sensorielles comme étant un des critères diagnostiques du TSA⁶.

    Est-ce que les difficultés de modulation sensorielle sont fréquentes chez les enfants ? Les principaux travaux actuellement disponibles sur le sujet sont parvenus aux conclusions suivantes :

    Au moins un enfant d’âge préscolaire sur vingt présente des difficultés de modulation sensorielle⁷.

    Un enfant sur six entre sept et onze ans présente des signes d’hyperréactivité tactile et/ou auditive significatifs⁸.

    Les parents d’enfants présentant une hyperréactivité tactile et/ou auditive rapportent plus de problèmes socioémotionnels chez leur enfant, ainsi que plus d’inquiétudes concernant leurs habiletés sociales à l’âge de l’école primaire⁹. De plus, ces enfants ont plus de risque de présenter des symptômes internalisés (par exemple, anxiété et dépression) et des comportements externalisés (par exemple, agressivité et impulsivité)¹⁰.

    Les signes d’hyperréactivité

    Dans le cadre de leur pratique clinique, les ergothérapeutes ne disposent pas de tests médicaux qui pourraient dépister l’hyperréactivité sensorielle. Il est donc nécessaire de dresser le profil sensoriel de l’enfant en fonction de ses comportements au quotidien, qui pourraient être des manifestations face aux stimuli dérangeants. La section qui suit vous orientera sur les éléments à observer pour déterminer si un enfant pourrait présenter un profil d’hyperréactivité sensorielle.

    Nos huit sens

    Nos sens nous permettent d’interagir avec le monde qui nous entoure. Sans eux, il serait bien difficile de fonctionner au quotidien, et même de survivre ! Les cinq sens, tels que nous les avons appris à l’école, sont les suivants : le toucher, la vision, l’ouïe, l’odorat et le goût. Ce sont les sens extérieurs, qui nous fournissent l’information sur ce qui se passe dans notre environnement. Il existe aussi trois autres sens, moins connus, mais tout aussi importants. Ce sont les sens qui nous renseignent sur notre propre corps : la proprioception*, le sens vestibulaire* et l’intéroception*.

    Le développement des sens commence au cours des premières semaines de grossesse et se poursuit durant l’enfance. Les sens nous font notamment prendre conscience des sources de danger potentielles à l’intérieur ou à l’extérieur de notre corps pour que nous puissions réagir adéquatement. Dans la prochaine section, chaque sens sera examiné séparément, avec une rubrique nommée « système d’alarme », qui indique la façon qu’a chacun d’eux de protéger notre intégrité physique et de nous garder en vie !

    La section suivante comprend également des éléments auxquels porter attention dans le cas où on soupçonne une hyperréactivité sensorielle chez un enfant. Bien sûr, les exemples ne représentent pas l’ensemble des manifestations possibles. Il est également important de considérer l’âge de l’enfant et de le comparer à des enfants du même âge pour déterminer si sa réaction est plus intense ou si elle dure plus longtemps que la moyenne.

    Un ou deux éléments à eux seuls peuvent difficilement permettre de conclure à un profil hyperréactif. Il est en effet normal d’avoir certaines préférences sensorielles, de préférer les pantalons confortables aux jeans ou de ne pas aimer la texture du tartare par exemple. Un grand nombre d’éléments présents chez votre enfant (ou vous-même !) pourrait toutefois vous mettre la puce à l’oreille, ce qui serait probable étant donné que vous avez pris la décision de lire ce livre. De plus, une personne hyperréactive ne montrera pas nécessairement des manifestations pour tous les sens. Par exemple, certaines personnes présentent des signes d’hyperréactivité sensorielle pour seulement un sens ou deux.

    Le toucher

    Le toucher, aussi appelé le sens tactile, est un sens très important. C’est d’ailleurs le premier sens à se développer, au tout début de la grossesse.

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