Sang - Tome 3: Chromosome Z
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À propos de ce livre électronique
L’ère des aliénés est née. Ce sont eux qui dirigent réellement le monde. Gargantua a créé un temps qui dépasse toutes les conventions du monde visible. Les Hommes se dirigent vers un nouvel ordre, et un compte à rebours glaçant est lancé. Ces jours seront certainement les plus haletants de toute votre existence fictive. Vous ne pourrez pas échapper à votre psychopathe particulier. L’humanité chétive et centrée sur elle-même ne trouve pas son salut dans les démocraties ni dans les tyrannies. L’amour ? Quel sens lui conférer entre deux mondes si différents, A M ? Avez-vous le Chromosome Z ? Pas encore ? Cela ne saurait tarder.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Alexandre Petronin n’écrit ni pour la gloire ni pour la postérité, encore moins pour l’orgasme, mais pour découvrir les raisons de son cœur. Il considère que l’écriture est une lecture unique du monde, une quête d’instantané et d’infini.
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Avis sur Sang - Tome 3
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Aperçu du livre
Sang - Tome 3 - Alexandre Petronin
Chapitre 1
Arrête
Arrête de me parler, arrête de m’écrire, arrête de me regarder. Tu es dans mes rêves, tu me hantes. Tu ne me touches pas, tu joues avec moi, avec mon regard, dans mon espace protégé. Tu n’es ni X ni Y, tu n’as pas de nom connu, tu es inexistant et pourtant tu te comportes comme une tache indélébile. Je te vois, je t’efface, mais tu reviens. Comme ce point noir lumineux en pleine journée. Je marche, et si je me retourne, je sens que tu es à ma recherche, que tu me traques. Je n’aperçois que ce point noir, ce trou, ce vide. Qu’est-ce que je porte aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela peut bien t’intéresser ? Tu n’existes pas vraiment. Tu n’es ni en colère ni en joie. Tu veux partir, très bien, pars et ne reviens jamais. Mais toi, tu connais l’indifférence, tu aimes cela, tu respires pour cela, tu vis à travers ce que je peux penser de toi. Sors, sors, sors. Luminosombra. Luminosombra. Luminosombra. Je répète dans l’espoir que tu t’effaces, que tu prennes une apparence ordinaire, que je puisse te toucher, te palper, te prendre, t’arracher tes vêtements, te mettre complètement nu, comme un vers de pomme, arrête de tourner, arrête de tourner, arrête de tourner. Tu es comme la peste, je te perce et tu reviens, une verrue indigeste, une larve cervicale, un parasite invisible de vous tous. Oh quelle belle plante ! je vais l’arroser. Non. Qu’est-ce qui te prend ? Tu n’es pas comme d’habitude. Qu’est-ce que tu veux dire ? Je suis un homme qui veut que son environnement soit propre et bien entretenu, cela te pose-t-il un problème ? Ce n’est pas tant que tu sois soudainement un junkie du ménage qui me pose problème, mais ton attrait pour les plantes. Si tu veux respirer, va prendre l’air, et arrête de t’étouffer avec des plantes qui ne demandent qu’à vivre seules. Les plantes sont faites pour vivre à l’extérieur. Pourquoi chercher à les domestiquer ?
Arrête, les plantes sont justement un trésor qui égaye un intérieur. Nous ne sommes plus des bêtes sauvages à vivre dehors. Nous construisons des maisons, et il en va de même qu’amener une plante chez nous, nous humanise d’une certaine façon. Quel baratineur ! Tu veux te convaincre toi-même que tes manies bidon existent et pourtant elles ne sont qu’un produit parmi tant d’autres. Que veux-tu prochainement ? Tu ne sais même pas et je vais te dire pourquoi, car tu es en panne d’imagination ; à force d’être séquencé comme un morceau de savon, tu te comportes comme lui. Le cerveau humain n’est pas si malin. Il est si prévisible. Il n’a rien d’intelligent au fond, il suit, il ne sait pas lui-même ce qui est bon pour lui. Ah, si ! quand il voit un chou de Bruxelles, il se dit : « oh, punaise ! tu veux m’étouffer de ton désir nauséabond ». Tu feras trois bonds en arrière, c’est une réaction très primitive mais si je te mets un médicament toxique mélangé à ta purée de patate douce, verrais-tu la différence ? Non, mais maintenant, je vais me méfier. Voilà, encore une fois ton cerveau est encore berné. Il ne faut pas tellement en dire avec toi, sinon tu vas croire que toute la Terre entière veut ta mort, même ce pauvre monsieur sur son banc. Il y a 30 années de cela, lui-même savait qu’il finirait comme cela, c’est d’une tristesse à en faire pleurer les templiers. Quel sentimentalisme à deux balles ! Même à deux balles, je n’achèterai pas, je tiens à garder ma dignité, si cela est la dernière chose qui me reste de la célèbre division euclidienne, entre 0 et 1, tu vivras ou tu mourras. De quoi, de qui ? Tu le sais déjà. Ta conscience est là, elle est simplement endormie, et occupée à cliquer comme un bon petit soldat. Si tu veux te perdre, prends un GPS ; si tu veux trouver ton chemin, prends-toi la main et marche. La vie n’est belle qu’à regarder dans les yeux, et non dans un regard rectangulaire, où sont les jugulaires nom de Dieu ! Maman m’a toujours dit de ne pas jurer, mais je le jure quand même. Ce n’est pas parce que je n’écoute pas toujours maman que je ne l’aime pas, bien au contraire, tout ce que je veux, c’est sauver cette fichue humanité du « progrès ». On se demande bien pour qui est le progrès. La cliquomanie. Ou le trouble mental pour désigner le fait de se comporter comme un coquelicot.
Rester sur place et ne pas bouger. Bouger frénétiquement son doigt neutre, il n’a pas d’importance, il va seulement cliquer compulsivement jusqu’à épuisement. C’est comme ce jour où nous nous dirigerions vers un point d’eau, il en ressortirait du liquide jaune hétérogène un peu visqueux, nous aurions dit de l’urine fermentée. Arrête ! Il se prend la main droite, la crispe maladivement et la monte jusqu’à sa tête, aux neurones plats. C’était de la place que tu veux, je t’en donne. Nous allons tous à la cave pour contempler, pour imaginer que le sombre n’a plus d’emprise sur nos peurs. Nous allons découvrir un nouveau monde. Celui de l’infinie solitude. Le tuyau chaud goutte, je m’accroche, il m’accroche, comme un soldat où le temps ne semble plus avoir d’emprise. Nous désirons l’indésirable, car il est le seul à comprendre notre désir le plus profond. Je t’embrasse et tu n’es pas là. L’amour lui-même devient seul. C’est un aveu. Avez-vous tué l’amour ? Le seul sentiment qui pouvait encore nous faire espérer que le monde était un flot de sens. L’horizon ; l’amour, arrête. Tu as jeté ta dernière bouteille, le message est clair. Tu ne dois plus y retourner. Tu semblais me perturber à certains moments, ma cervelle prenait un peu la flamme du désespoir, qui me rendait un instant espérant et soupirant. Seulement voilà, tu n’étais qu’un bout de fil qui se dérobait, qui s’érodait, mon esprit s’entichait d’un tel diamant. Je pouvais enfin être avec toi, en pensée. Je ne sais pas si c’était possible que nous nous rencontrions. Je sais que toi derrière ton livre, tu espères que je la rencontre, et qu’elle m’anime pour toujours. Je préfère dormir dehors que de passer une seule minute à vivre une histoire qui n’est pas la mienne. Je me sens si seul d’être moi-même. Les cris, les pleurs glissaient sur moi, je n’arrivais pas à les ressentir, mon cerveau était séché de toutes ses larmes intarissables. Je ne suis pas moi, arrête ! Comment peux-tu croire que je suis moi ?
L’homme est un solitaire. Oui, mais tu ne seras pas contre un peu d’amour mielleux de temps à autre, de caresses de fortune, que l’on t’admire. Ce ne serait qu’un plaisir temporaire comme tout ce qui existe, la peine dure plus longtemps, alors à quoi bon s’attacher au plaisir. Quand lui-même est là, nous le refusons, nous voulons être seuls. Nous ne savons plus quel jour et quel jour, lundi, mardi, quelle fichue importance, nous sommes des morceaux de sucre dilués dans le café du matin, et nous nous évaporons en une fraction de seconde. Alors, cherchons la peine, trouvons-la et réservons-lui le même sort, comprenons-la, le plaisir d’un temps n’a plus le temps quand l’orage éclate, il est déjà trop tard. Pourquoi changer de chapitre ? Cela vous fait tellement plaisir qu’un autre arrive ? Qu’il soit meilleur que le premier, qu’il y ait une évolution, un élément comparatif. Je pourrai jeter les 99,9 pour cent de mes œuvres. Quel chapitre mérite d’être l’un avant l’autre, il est une construction du temps. Je retourne la manivelle. Ne pensez-vous pas qu’il soit nécessaire de changer le cours de l’Histoire, et de retourner cette vilaine queue pour qu’on en voie un jour peut-être une tête en forme de quelque chose, qui ressemble à autre chose qu’une diversité qui se déteste fondamentalement.
Je ne conçois pas à vouloir le pouvoir à tout prix. Je ne cherche pas à vous convaincre, à persuader, à vous embobiner, quel en serait l’intérêt, sinon de perpétuer ce système hypocrite où le pouvoir n’est qu’une affaire du meilleur orateur, celui