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Anticythère
Anticythère
Anticythère
Livre électronique72 pages39 minutes

Anticythère

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À propos de ce livre électronique

Anticythère est un recueil qui rassemble six longs poèmes, six chants. C'est un hymne à l’âme sensible des bêtes, au cœur vibrant des choses inanimées, aux fantômes du passé, à tous les paradis perdus… 

La forme poétique permet à Catherine David de développer avec bonheur un sujet, une atmosphère, et d’en explorer tous les aspects et toutes les profondeurs. Les espaces clos par nature, une île, un paquebot, une chambre, un hôtel particulier… sont, pour elle, les cadres privilégiés de cet approfondissement. Le travail est alors achevé lorsqu’une musique singulière se fait entendre.

LangueFrançais
Date de sortie15 juil. 2022
ISBN9791037759962
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    Anticythère - Catherine David

    Anticythère,

    comme au début du monde

    Sur la plage d’Anticythère

    La nuit s’évapore peu à peu

    Petits jouets mécaniques

    Les crabes roses et bleu pétrole

    Dans un cliquetis vont et viennent

    Comme animés par de petites mains d’enfants

    Une nappe d’or infime

    Recouvre maintenant les îles

    Lesquelles lentement adviennent au jour

    Comme si rien n’avait changé

    Depuis l’époque antédiluvienne

    Sur la plage d’Anticythère

    Le sable et les galets sont d’or

    Les grues cendrées marchent

    Tout au bord dans l’écume

    Mesurant à chaque pas l’espace

    Et le silence à travers l’espace

    Leurs yeux rouge rubis contemplent

    Le soleil qui s’embrase

    Et puise dans ces foyers minuscules

    Toute son énergie comme au début du monde

    Quand Apollon lançait sur l’orbe

    Ses quatre chevaux blancs

    Sur le sable doré d’Anticythère

    Les méduses échouées

    Sont de pâte de verre désormais sans vie

    Mais en quoi peut bien consister

    Le principe vital chez des êtres si simples

    La chair endurcie alourdie et froide

    Qui semblait là-bas un nuage

    Est ici panse vide

    L’organe exsangue d’un ange

    Je me souviens d’Anticythère

    La jetée la roche blanche cristalline

    La sterne arctique immaculée

    Qui regardait obstinément l’horizon

    Fascinée par l’image de l’aube

    Sur la mer Égée

    Je me souviens des méduses

    Endurcies au contact de l’air

    Et si froides au bout du doigt

    Nuages là-bas ici organes exsangues

    Mais en quoi peut bien consister la vie

    Chez des êtres qui dérivent

    Indéfiniment dans l’azur

    Sur l’île d’Anticythère

    – Pour nous le paradis –

    Les crabes roses et bleu pétrole

    Les grues les sternes et les laminaires

    Qui dansaient au pied des rochers

    Dans la lumière comme au début du monde

    La nuit dernière une tortue

    Était venue pondre dans le sable

    Comme une enfant malade

    Elle avait des soupirs des larmes froides

    Aussi froides que les méduses

    Là-bas nuages ici organes exsangues

    Hier encore elles avaient dans l’eau

    Ce mouvement gracieux cette respiration

    Comme le jour avance les laminaires

    Plus vivantes s’agitent dans le clair-obscur

    Dans ces autres foyers l’émeraude

    Se fait pierre plus ardente diopside chromifère

    Sur la peau minérale les couleurs du spectre

    Affleurent ensemble

    C’est toute la mer Égée

    Qui respire

    Les méduses alors font naufrage

    Et s’embrase l’horizon

    Dans les pupilles rouges des oiseaux

    Sur le rivage d’Anticythère

    Les crabes roses et bleu pétrole

    Aux lambeaux de nuit s’agrègent

    Sous la jetée aux pieds des laminaires

    La nuit tarde à comprendre

    Que le jour est là sur la mer Égée

    Au bout de l’horizon

    Comme jadis Apollon et son quadrige

    Il faut bien que quelque chose

    Résiste à l’avènement de la lumière

    D’une roche à l’autre les crabes vont et viennent

    D’un mollusque à l’autre enchâssé

    Dans la perfection du coquillage

    De ceux qu’on offrait aux nymphes

    Couverts d’or de nacre et d’argent

    La méduse Aurélia

    Là-bas nuage s’abandonne ici à la mort

    Parmi ses dentelles froides et ses rubans

    Le sexe violacé épanoui

    Semble une plante carnivore

    Et de l’eau salée s’écoule encore

    De la poche gastrique jusqu’à la mer

    Par de petits méandres

    Du rivage d’Anticythère

    Je me souviens avoir vu cette île

    Qui vit naître dit-on l’amour

    Dans ses flots atmosphériques

    Dans les

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