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Le Moi et son Destin
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Livre électronique115 pages1 heure

Le Moi et son Destin

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À propos de ce livre électronique

Jean-Louis Pelofi exerce le métier de psychothérapeute à Marseille depuis plus de 20 ans. Il est également superviseur EMDR Europe.


Outre sa connaissance de la psyché occidentale, il apporte dans ce domaine un nouvel éclairage, attribué de son engagement auprès des Maîtres Bouddhistes tibétains.


Il doit son expérience à de nombreuses années consacrées à sa formation en psychothérapie psycho-corporelle, psychothérapie psychanalytique, hypnose clinique et EMDR, ainsi qu'à son parcours auprès des Maîtres que sont Kyabje Bokar Rimpoché, Gangteng Tulkou Rimpoché et Chogyam Namkhai Norbu Rimpoché.


Il donne des conférences, et nous fait explorer les liens qui existent entre psychothérapie et spiritualité.

LangueFrançais
ÉditeurPublishdrive
Date de sortie25 mars 2022
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    Aperçu du livre

    Le Moi et son Destin - Jean-Louis Pelofi

    Le Moi et son destin

    Préambule

    Depuis plusieurs années, j'observe une confusion croissante entre le psychique et le spirituel. Nombre de personnes vont chercher dans le monde psychique ce qu'elles espèrent trouver dans le monde spirituel, et à l'inverse, d’autres vont chercher dans le monde spirituel ce qu'elles croient trouver relevant du psychique. Or, dans les deux cas, les personnes sont très souvent partiellement satisfaites, car rien n’aboutit vraiment. Soit leur itinéraire de recherche sur la compréhension de leur vie psychique a été limité, soit leur engagement spirituel n'amène que peu de changement. Il manque toujours quelque chose. Ainsi, le Moi n'est pas parvenu à sa plénitude d'une part, et d'autre part, la Sagesse ne s'actualise pas. Dans les deux cas, le résultat est relatif, voir incomplet. Que se passe-t-il en réalité, et comment éclaircir notre vue ?

    C'est pour apporter un éclaircissement sur ce point que je me suis décidé à écrire ce petit ouvrage. Il s'adresse d'une part aux personnes qui viennent à moi afin de mieux se connaître, c’est-à-dire à ceux qui sont engagés dans une psychothérapie, et d'autre part aux curieux du fonctionnement de la conscience. Les temps actuels nous donnent les moyens de mieux nous connaître, mais nous font aussi subir une perte de valeurs telle que nous ne savons plus qui nous sommes ni quelle direction prendre pour parcourir le chemin de notre vie. 

    Certes, beaucoup de personnes se sont posées la question, mais aujourd'hui, il convient de la regarder sous différents angles : à travers la psychologie occidentale, en particulier la psychanalyse et la neuropsychologie, mais aussi dans la vision des philosophes présocratiques et des penseurs indiens et tibétains. Historiquement, l'invasion du Tibet a incité les maîtres de la Sagesse orientale à quitter leur pays et à nous transmettre leur connaissance millénaire. Ils nous apportent une vision de la conscience à partir d’une approche de type phénoménologique. Aujourd'hui, la connaissance du continuum de conscience bénéficie ainsi d'un nouvel éclairage, et de même, la connaissance de la psyché connaît une véritable révolution à travers les neurosciences.

    Je propose au lecteur une étude du Moi, c’est-à-dire le soi en tant qu'individualité, en le considérant comme une personne telle que la définit Gampopa Dakpo Lharjé, un maître érudit tibétain de l'école Kagyüpa au XIe siècle « Ce que nous appelons une personne est en fait la continuité ininterrompue des agrégats karmiques accompagnée d'intelligence ». Cette approche du Moi comportera trois plans : psychodynamique, neurophysiologique et phénoménologique.

    Nous allons observer comment se construit le Moi et quel sera son destin. Sa transformation permanente et inéluctable peut nous faire connaître le pire et le meilleur, l'enfer comme la sagesse. Celui qui choisit le Moi comme voie d'investigation pourra envisager la finalité de son parcours dans l'aboutissement du processus d'individuation. Celui qui choisit la Sagesse pourra envisager le Moi comme un véhicule le menant vers son but. Une fois construit, le Moi peut s'endommager. Ainsi, dans ce parcours, nous observerons comment guérir de la névrose du Moi, afin de pouvoir guérir de la névrose de l'esprit.

    Comment se construit le Moi.

    Partons de la naissance. Lors du premier instant de vie, disons au premier souffle, la conscience du bébé ne connaît le monde que par sa relation à la mère à laquelle il s’identifie. C'est le premier cri, la première tension, la première pulsion. Puis des pulsions vont s'élever en lui, des poussées qui n'ont pour but à ce moment-là que de lui permettre de réaliser son auto-conservation. Un premier acte se produit, la tétée, dont l'objet est de satisfaire la pulsion de vie. Sa source s'articule autour du corps. À ce stade trois étapes s'installent :

    Une source, la pulsion -> un acte -> Un objet qui est un but.

    L'énergie mise en mouvement à cet instant ne vise à travers cet objet qu'à l'assouvissement de la pulsion. Guidé par cette poussée qu'est la pulsion, le bébé doit trouver un objet de satisfaction, ce qui crée une tension au plus profond de lui du fait qu’il a besoin de rencontrer une forme satisfaisante venant du dehors — en l'occurrence, le sein de la mère. À défaut de le trouver, il meurt.  Dès sa naissance, le bébé hurle, crie. Il s'agit alors de l'expression d'une tension qui va entrer en contact avec une forme, une expérience, une perception à l'extérieur de lui. À ce moment, il y a une conjonction entre tension et expérience de satisfaction. Nous pouvons ainsi observer la progression suivante:

    Tension-déplaisir -> Expérience -> Baisse de tension et plaisir

    Cet ensemble produit une inscription. Telles sont les étapes de la construction du Moi. Le Moi se construit donc par interaction avec le monde extérieur grâce aux inscriptions. Freud parle de volcan. En effet, le Moi est le ça (siège des pulsions) qui se refroidit au contact du monde extérieur. Lorsque cet ensemble est construit, nous pouvons alors parler de la construction ou de la création d'une brique du Moi. Chaque expérience de vie à partir de la naissance apporte une brique supplémentaire au Moi. Chaque brique venant s’ajouter à une autre crée, il se forme une chaîne, un ensemble qui au fur et à mesure de son évolution deviendra l'appareil psychique. Il comprend trois lieux dans lesquels vont se placer les inscriptions  psychiques : l'inconscient, le préconscient et le conscient1.

    C'est en ces termes que Sigmund Freud nous parle de sa première conception de l'appareil psychique. Par la suite, il décrira l'appareil psychique comme une vésicule indifférenciée de surface excitable dont la surface tournée vers le monde extérieur sert d'organe récepteur d'excitation. Elle est la frontière entre le monde extérieur et intérieur.

    Freud y ajoutera le pare-excitation, feuillet qui fonctionne comme une enveloppe ou membrane spéciale qui tient l'excitation à l'écart. Ainsi les énergies du monde extérieur ne peuvent transmettre qu'un fragment de leur intensité aux couches voisines. Les excitations filtrées peuvent, laisser passer derrière le pare-excitation des éléments concernant les mémoires, la vie intérieure, et l'inconscient. 

    1 Sigmund. Freud, Métapsychologie. Paris, Gallimard, 1968.

    En 1923, dans son ouvrage Le Moi et le ça, Freud propose une autre géographie (topique) de l'appareil psychique constitué du ça (réservoir des pulsions), du moi (différencié du ça par le contact avec le monde extérieur) et du surmoi (introjection des interdits). En 1925, dans Ma Vie et la Psychanalyse, il représente le Moi comme une enveloppe, un premier plan, une surface enveloppant le ça, une couche externe du ça qui se modifie sous l'influence du monde externe. Il précise que la surface la plus externe du moi est constituée par une instance particulière — la conscience — qui peut être stimulée aussi bien du dehors (grâce aux organes sensoriels) que du dedans (par exemple par les tensions provenant du ça).

    Le Moi est en fait, pour Freud, un morceau du ça, modifié de manière adéquate par la proximité du monde extérieur vécu comme dangereux et menaçant. Il nomme sa partie externe superficielle le Pc-Cs (perception conscience). C'est dans celui-ci que se constitue le phénomène de la conscience. Guy Gimenez, universitaire au Département de Psychologie clinique d'Aix-Marseille-Université  nous précise :

    « La conscience est l'organe sensoriel de tout l'appareil, qui n'est d'ailleurs pas seulement réceptif aux excitations qui parviennent de l'extérieur, mais aussi à d'autres qui parviennent de l'intérieur de la vie psychique² »

    Freud utilise le terme de trace mnésique tout au long de son œuvre pour désigner l'inscription d'évènements dans la psyché (Freud, 1900, p.457). La trace mnésique est inscrite dans les différentes couches ou strates de la psyché : les couches inconscientes, préconscientes et conscientes dans

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