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Bon anniversaire, maman: Roman
Bon anniversaire, maman: Roman
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Livre électronique264 pages4 heures

Bon anniversaire, maman: Roman

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À propos de ce livre électronique

La famille représente le ciment et les fondations qui nous portent tout au long de notre existence. Un accident de la circulation causé par des personnes irresponsables et malhonnêtes a failli briser l’équilibre familial d’un foyer, laissant sur le carreau une maman gravement blessée et un fils qui n’accepte pas une telle injustice. Dès lors, tous ses actes et ses agissements seront guidés par un instinct de vengeance irrémédiable…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Féru de lecture et de cinéma, David Romania est auteur de plusieurs ouvrages notamment Redresseur et Pas mon père ! parus en 2019, ainsi que Contaminés, publié en 2021. À travers ses histoires, il cherche à mettre en valeur le relationnel humain.
LangueFrançais
Date de sortie10 mars 2022
ISBN9791037743930
Bon anniversaire, maman: Roman

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    Aperçu du livre

    Bon anniversaire, maman - David Romania

    Chapitre 1

    Monsieur Alvares Antonio me demande de prendre quelques minutes de repos. Depuis quelques heures, je suis concentré sur le démontage de la boîte de vitesses imposante et complexe d’une grosse berline Ford Explorer. Mon patron est vraiment satisfait de mon comportement et de toute l’ardeur que je mets dans mon travail. Ayant obtenu à dix-neuf ans mon diplôme de mécanicien, j’ai été très chanceux de pouvoir aussi rapidement trouver cet emploi au garage « Alvares Cars ».

    Il faut préciser que dans notre petite ville de Butte qui est le siège du comté de Silver Bow, dans la partie montagneuse de l’État du Montana, les garages automobiles ne courent pas les rues. Celui de monsieur Alvares est le plus renommé et le plus sérieux au niveau de ses prestations. Cela fait à peine six mois que je travaille ici et j’ai l’impression que mon patron m’apprécie comme si j’étais son propre fils. Il vient souvent me voir pour interrompre mon boulot et m’offrir un grand cappuccino qu’il va toujours acheter à la station-service qui se trouve juste en face du garage.

    C’est pour lui, un moment privilégié de parler et de faire le point sur les différents travaux que nous effectuons sur les voitures de nos clients. Antonio ne manque jamais de me demander si tout se passe bien dans ma vie et qu’au niveau familial. Lorsque j’ai été en possession de mon permis de conduire, juste après mes dix-sept ans, ma mère m’a offert ma première voiture. Je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie lorsque je me suis mis au volant de ma superbe Pontiac Firebird de 1983. Cette auto était justement en vente chez « Alvares Cars » pour une somme assez raisonnable, puisqu’il y avait des petits travaux à réaliser dessus. Et puis, rien de plus passionnant pour un jeune mécanicien, que de bricoler et de remettre en état sa propre bagnole.

    Moi c’est Farrel et il me faut vous parler de ma mère, madame Blaise Olivia, qui est âgée de cinquante-trois ans. Elle travaille dans une petite société d’aide à domicile pour des personnes âgées et à mobilités réduites. Elle aime son travail car c’est une femme attentive et respectueuse qui adore s’occuper des personnes seules et en difficultés. Depuis mon plus jeune âge, je suis fusionnel avec ma mère et je suis certain que jamais je ne m’éloignerais d’elle pour faire ma vie. Elle a travaillé si dur pour que je puisse étudier et avoir mon propre travail. Elle a économisé des années pour m’offrir des vacances et ma première voiture. Elle est tout pour moi et maintenant que je suis un adulte responsable et autonome, c’est à moi de lui renvoyer l’ascenseur, en prenant soin d’elle.

    Par contre, je n’ai plus de père. Il est décédé à l’âge de quarante-cinq ans, d’un arrêt cardiaque. J’étais encore très jeune lorsqu’il est parti et pourtant je me souviens très bien de tous ces moments que je passais avec lui. Il s’appelait Joshua et c’était un homme robuste et fort de corpulence. Je me rappelle qu’il travaillait tout le temps et qu’il mangeait beaucoup. Il appréciait aussi la bière et le whisky. Malgré les alertes répétées de son médecin, il n’a jamais diminué sa consommation excessive de nourriture et d’alcool. Il n’était pas pour autant un ivrogne, mais il a toujours travaillé durement, pendant des années et pour garder cette résistance et ce dynamisme, il avait besoin de son propre carburant pour maintenir la cadence et tenir le coup. Il y a souvent un prix à payer pour avoir trop sollicité un corps humain. Pour Joshua, c’est son cœur qui n’a plus supporté tous ces abus. Mon papa me manque beaucoup ainsi qu’à Olivia et je vais très souvent lui rendre visite sur sa tombe et parler un peu avec lui, à voix basse.

    À la suite de cela, ma mère n’a jamais voulu refaire sa vie. Aujourd’hui, je sais qu’elle ne voulait surtout pas me perturber, en laissant s’interposer entre elle et moi, un autre homme, un parfait inconnu à mes yeux. Elle s’est donc dévouée entièrement pour son unique enfant. Son seul et unique but dans sa vie était de bien s’occuper de moi afin que je ne manque de rien. Je n’ai jamais entendu ma mère parler de ses plaisirs personnel, mis à part expliquer sa journée au travail et je ne me rappelle pas non plus, l’avoir vu s’acheter quelque chose de joli ou un cadeau dont elle avait envie. Toutes ces dernières années ont tourné autour de mon éducation, de mes loisirs, de nos vacances, bref uniquement de mon bien-être.

    L’amour, ce n’est pas seulement prendre, c’est aussi savoir se dévouer et se sacrifier.

    Aujourd’hui je suis un homme et je compte changer tout cela. Ma mère s’est assez sacrifiée pour moi et c’est à mon tour de lui renvoyer l’ascenseur. Je travaille et je gagne bien ma vie et à présent, c’est à moi de lui offrir de temps en temps de belles fleurs et de lui acheter des petits cadeaux, certes ce ne sont pas des objets de grande valeur, mais ils lui apportent le sourire et la comble de bonheur. Lorsque je pense à Olivia, je vois une femme qui se lève le matin et se couche le soir, avec comme un seul et unique rêve, celui de chérir son enfant.

    Je lui en suis tellement reconnaissant, mais il y a une chose qu’elle ne sait pas : je ne suis plus un petit garçon et en tant qu’adulte, je suis également son protecteur et je n’ose même pas imaginer une seule seconde à ce qui se passerait si quelqu’un venait à lui faire du mal. Lorsque je regarde autour de moi, je constate tellement de tristesse, de déchirure et de traumatisme. Il y a tant de familles disloquées par les épreuves de la vie, ou par le comportement déplorable de certains individus.

    L’objectif premier de la famille devrait être pour tout le monde, de préparer l’enfant à une vie adulte heureuse et réussie. C’est aussi le premier environnement où les êtres humains interagissent avec d’autres personnes, dans lequel ils apprennent des valeurs, des principes et des notions sur la vie. C’est également un environnement social où les enfants gagnent la sécurité, le respect et l’amour. La famille contribue à la construction de l’identité et de la responsabilité de l’enfant. Cet objectif est atteint grâce à une éducation intégrale qui permet de faire face aux problèmes et aux difficultés futurs de la meilleure façon possible.

    Avoir un endroit où aller est un foyer. Avoir quelqu’un à aimer est une famille. Avoir les deux à la fois est une bénédiction.

    Chapitre 2

    Nous sommes vendredi, à seize heures, et après une semaine bien chargée de travail de mécanique, monsieur Alvares décide de fermer le garage plus tôt. Ce sera une bonne occasion de rentrer en avance et de passer un peu de temps en famille. Je vais en profiter pour passer au magasin d’alimentation pour y faire quelques achats. Ce soir, c’est moi qui vais préparer le dîner car ma mère doit participer à une réunion avec ses collègues et son employeur, donc elle rentrera un peu plus tard. Habituellement, c’est elle qui arrive la première à la maison et c’est donc moi qui profite de mettre les pieds sous la table.

    De tout petit, j’ai toujours aimé regarder ma mère faire à manger, surtout lorsqu’elle préparait des gâteaux. C’était pour moi l’opportunité de plonger mes petites mains dans la pâte. Je reconnais que je profitais de m’amuser avec avant de l’étaler sur le plateau à tarte. Certes, c’était un bon moyen pour découvrir un amusement ou un jeu différent, mais je savais aussi me montrer attentif pour réaliser de bonnes recettes, que ma mère me laissait choisir dans ses livres de cuisine. C’est grâce à cette complicité que j’avais avec ma mère, que très rapidement j’ai été capable de cuisiner seul. Donc, si je rentre à la maison le premier, c’est pour moi un vrai plaisir que de lui prouver mes talents de cuisinier.

    La réunion ne durera que cinquante minutes et c’est largement suffisant car après une longue journée de travail, le personnel n’a qu’une hâte, c’est de rentrer chez à la maison. Tout le monde se salue, se souhaite une bonne soirée, puis chacun part de son côté. En rentrant, Olivia emprunte la nationale. Elle roule tranquillement car le temps est mauvais et la chaussée glissante. Pour un vendredi soir, c’est assez exceptionnel de voir aussi peu de circulation. Soit c’est ce mauvais temps qui démotive les gens à sortir, soit il doit y avoir un évènement sportif à la télévision. Ma mère conduit sur plusieurs kilomètres sans croiser le moindre véhicule. Elle en profite pour mettre ses pleins phares afin d’avoir une visibilité maximale.

    Après une ligne droite interminable, de plusieurs kilomètres, elle s’approche d’une courbe relativement large, où il n’est même pas nécessaire de diminuer sa vitesse. Lorsqu’elle aperçoit au loin, le bas-côté éclairé par les feux d’un automobiliste qui arrive en sens inverse, elle exerce immédiatement une action sur la manette des feux pour les remettre en position de croisement. Elle a à peine le temps d’effectuer sa manœuvre qu’elle voit surgir juste en face d’elle, sur sa voie de circulation, une voiture de couleur blanche. Elle remarque son conducteur qui tente de redresser sa trajectoire avec beaucoup de difficulté. Olivia n’a pas le temps de freiner car la voiture arrive droit sur elle. Le seul reflex, lui permettant d’éviter un face à face d’une brutalité extrême, est de braquer violemment son volant.

    Pendant que son véhicule est percuté sur le côté droit, son regard continue de fixer le conducteur. Il est reconnaissable des autres passagers car il est le seul à avoir les cheveux blonds. Le coup de volant qu’elle vient de donner va lui faire quitter la chaussée à toute allure. C’est dans un vacarme de dérapage et de crissement de pneus qu’elle perd totalement le contrôle de son auto, pour entamer un tête-à-queue, suivi de plusieurs tonneaux. De la fumée et de la poussière sont encore visibles sur la nationale, quand soudain le silence reprend le dessus sur ce terrible accident.

    Le véhicule d’Olivia s’est immobilisé sur le toit à une quarantaine de mètres de la route. L’autre, avec à son bord quatre jeunes personnes, dont une fille et trois garçons, a fini sa course sur ses quatre roues en ayant été stoppé par de la terre, du sable et des pierres. Trois jeunes sortent indemnes de la petite Chevrolet Bolt, à part quelques contusions sans gravité. Le garçon, qui se trouvait à côté du conducteur et qui n’avait pas attaché sa ceinture de sécurité, souffre de douleurs au niveau de sa cage thoracique.

    Pour Olivia, la situation est différente et beaucoup moins réjouissante. Elle est restée bloquée, inconsciente, dans sa Toyota Corolla. À peine quelques minutes après l’accident, des automobilistes s’arrêtent pour prêter secours et faire appel aux services d’urgence. C’est la police qui arrive en premier sur les lieux, suivie par un véhicule de pompier et trois ambulances. Les jeunes sont aussitôt pris en charge et interrogés par les policiers.

    La Toyota est méconnaissable et pliée de toutes parts. Pour sortir Olivia de cet amas de tôles froissées, les soldats du feu vont devoir la désincarcérer, à l’aide d’un écarteur et d’une cisaille électrique. Pendant la manœuvre, elle reprend lentement connaissance. Elle est prisonnière dans cette boîte de métal et commence à souffrir de ses multiples blessures. Elle crie à l’aide car elle souffre terriblement et elle n’arrive pas à respirer correctement. Mais elle n’est pas seule à lutter contre cette tragique fatalité car deux professionnels ont déjà réussi à se faufiler dans les entrailles de la carcasse métallique pour lui placer un masque à oxygène et lui administrer les premiers soins.

    C’est au bout d’une trentaine de minutes d’un travail acharné, accompli par non pas n’importe qui, mais par des sauveurs. Ces gens qui, à n’importe quel moment et dans n’importe quelle situation, sont toujours là, pour risquer leur vie au service des citoyens. Sauver une personne tient parfois à peu de choses. Il suffit parfois d’une réaction adaptée pour prévenir, limiter ou écarter un danger imminent. Les premiers secours sont alors les soins immédiats apportés à une victime avant l’intervention d’un personnel médical compétent.

    L’un des moments les plus terrifiants dans la vie, c’est quand on réalise que la seule personne pouvant nous sauver est nous-même.

    Cette soirée du vendredi soir n’aura pas été des plus attrayantes pour Olivia. Une fois arrivée aux urgences de l’hôpital, les radios vont révéler une fracture de la jambe droite, un traumatisme crânien, cinq côtes de cassées et le plus grave, une entorse cervicale. Les prochaines heures, elle va les passer au bloc opératoire, pendant que les infirmiers et le personnel administratif vont procéder à des recherches pour informer la famille des circonstances de l’accident.

    Je suis dans la cuisine et j’ai positionné juste devant moi, un livre de cuisine, ouvert à la page « Ragoût de bœuf, légumes pommes de terre ». C’est le repas préféré de ma mère et j’espère bien démontrer tous mes talents de cuisinier. Je m’apprête à faire chauffer l’eau dans une grande marmite, quand le téléphone fixe de la maison sonne. J’abandonne quelques instants mes ustensiles, pour répondre à cet appel. C’est une infirmière de l’hôpital de la ville qui est au bout du fil. Aussitôt, je devine que quelque chose de grave est arrivé et je me sens subitement envahi par la peur et l’angoisse.

    Effectivement, cet appel ne m’annonce pas de bonnes nouvelles. La dame me demande de me rendre le plus rapidement au centre hospitalier. Elle m’explique brièvement que ma mère a été impliquée dans un accident de la circulation routière. Avant même de le laisser terminer sa phrase, je lui pose la question suivante :

    « Mais que s’est-il passé, madame ? Comment va ma mère ? »

    L’infirmière me rassure immédiatement en me disant que ma mère est en vie mais qu’elle souffre de plusieurs blessures. Elle me précise qu’au moment où elle me parle, Olivia est sur la table d’opération et que les chirurgiens s’occupent bien d’elle. Je raccroche aussitôt le téléphone et sans perdre un instant je monte dans ma voiture et file à toute vitesse vers l’hôpital qui se trouve à une quinzaine de kilomètres. En roulant, je regarde mes jambes qui tremblent encore sous l’émotion du drame. J’ouvre en grand la vitre de ma Pontiac pour prendre une grande bouffée d’air frais et essayer de me calmer.

    Je tiens le volant de ma main gauche et de la droite je serre très fort ma chaîne et mon pendentif, que je porte toujours autour de mon cou. Il s’agit d’une jolie croix en argent que ma mère m’a offert pour mes quinze ans. Pendant que mes doigts parcourent les formes de ce beau bijou, je récite dans ma tête une prière que je connais par cœur. J’espère ne pas tomber sur un contrôle de police car durant tout le trajet, je n’ai à aucun moment respecté les limitations de vitesse. Mais peu importe les risques, je dois au plus vite rejoindre les urgences de l’hôpital.

    J’arrive enfin sur le parking et à cette heure de la journée, il n’y a plus beaucoup de véhicules en stationnement. Je m’arrête au plus près de l’entrée du bâtiment, sans me soucier de vérifier si je me suis garé correctement. Je cours à toute vitesse vers la réception principale, pour me présenter et demander à voir un responsable. À regarder autour de moi et dans la salle d’attente, il semblerait que très peu d’incidents se sont produits ce soir car il y a tout au plus, six personnes qui attendent patiemment. À l’énoncé de mon nom, l’infirmière prévient directement un médecin. Un grand monsieur à la blouse blanche arrive vers moi d’un pas déterminé. Il est chauve et doit être âgé d’une cinquantaine d’années. Malgré une corpulence de géant, cet homme me parle avec une voix apaisante et rassurante.

    Il s’agit du docteur des urgences, c’est lui qui était présent quand ma mère est arrivée à l’hôpital. Il est au courant de son état et de ses blessures. Il pose sa main énorme sur mon épaule comme pour me guider et me montrer le chemin. Nous arrivons vers une petite salle de soins vide où il me demande de m’asseoir. Il a bien remarqué que je suis essoufflé, particulièrement stressé et complètement déboussolé. Il me propose un verre d’eau ou un café. J’accepte volontiers un café et je lui demande si je peux avoir également trois sucres. Le médecin s’assoit juste en face de moi et toujours avec cette même gentillesse et compassion, il me dit :

    « Buvez votre café jeune homme et à présent vous pouvez vous calmer. Votre maman ne risque plus rien, cependant elle souffre de certaines blessures importantes, laissez-moi vous expliquer. »

    Je suis dans un premier temps, tellement soulagé de savoir qu’elle est en vie et j’en remercie le ciel. Mais je suis quand même inquiet concernant les propos du docteur, sur ses blessures importantes. Je lui demande de me donner des explications supplémentaires à ce sujet.

    « Votre prénom, c’est bien Farrel ?

    — Oui, c’est bien ça, docteur.

    — Farrel, votre mère a évité une collision frontale avec un autre véhicule, elle a eu un très bon réflexe, fort heureusement. Par contre, en quittant la chaussée, après avoir perdu le contrôle de sa voiture, elle a fait plusieurs tonneaux, pour finir sa course sur le toit. Les pompiers ont dû la désincarcérer et cela a pris au moins une trentaine de minutes. Votre maman et en ce moment même en train de se faire opérer d’une fracture de la jambe droite. Elle a également, un traumatisme crânien, qui lui n’est pas grave du tout. Elle a encore cinq côtes de cassées et là aussi il s’agit de blessures sans gravité. Par contre, son corps a été mis à rude épreuve à la suite de la violence des chocs. Ce que nous avons relevé de plus délicat et important, c’est une entorse cervicale, que nous avons déjà pu qualifier de stade trois.

    — Mon Dieu, docteur, ma mère va rester paralysée, c’est ça que vous allez me dire ?

    — Attendez Farrel, ce n’est pas ce que j’ai voulu vous dire. Il va certainement y a voir des complications car cette entorse a engendré des lésions causées sur des nerfs et des muscles. Votre mère ne sera pas paralysée, mais elle devra durant des semaines voire sûrement plusieurs mois, se servir d’une chaise roulante. Nous avons procédé à plusieurs radios et son cerveau et sa moelle épinière ne sont pas touchés. Les complications des entorses de ce genre sont plus ou moins graves. Dans le cas de votre maman, il faudra s’attendre à ce qu’elle développe des troubles neurologiques. Mais là aussi, il ne faut pas dramatiser la situation car ils sont de faibles intensités.

    — Mais est-ce qu’elle retrouvera toutes ses facultés physiques et intellectuelles ?

    — Bien évidemment Farrel, je vous assure qu’elle retrouvera ses facultés avec peut-être toujours de légères douleurs, mais elle pourra retrouver une vie normale et travailler de nouveau. Ce que je veux vous faire comprendre, c’est que durant cette période de convalescence plus ou moins longue, votre mère aura besoin de soins et d’un soutien quotidien. Vous devrez vous occuper d’elle et lorsque vous serez au travail, il faudra peut-être envisager de faire appel à une aide à domicile. Êtes-vous en mesure de prendre en compte tous ces facteurs Farrel ?

    — Nous avons une bonne assurance santé docteur et jamais je ne laisserai ma mère. Elle travaille justement dans une société d’aide à domicile et j’irai demander conseil à son employeur. Nous sommes bien assurés et j’ai un emploi qui me permet de gagner correctement ma vie, donc je vous promets que ma mère sera entre de bonnes mains et que je vais bien m’occuper d’elle.

    — Alors c’est parfait, jeune homme. Je suis content de l’entendre et je suis certain que vous allez être à la hauteur. Vous me donnez l’impression d’une jeune personne mature et responsable et vous pouvez être fier de vous. Sachez aussi que pour le bien-être de nos patients et de leur famille, nous avons à votre disposition à l’hôpital, un service d’assistance qui peut vous apporter tous les renseignements dont vous avez besoin. Ce service est ouvert durant la journée et en dehors de ces heures, vous pouvez poser toutes vos questions par e-mail.

    — Merci beaucoup, docteur. »

    Chapitre 3

    Je rentre silencieusement dans la chambre de l’hôpital avec un magnifique pot d’orchidées phalaénopsis de couleurs rose pâle, mouchetées. Je sais d’avance que mon choix a été judicieux, car il s’agit de la plante préférée de ma mère. Olivia est réveillée, mais elle est encore très fatiguée. Il s’agit des effets indésirables de l’anesthésie et des médicaments qu’elle doit prendre pour la douleur. Elle est contente de me voir et me tend sa main. Je pose la plante sur sa table de nuit et je m’assois doucement et délicatement sur le bord de son lit, pour la prendre dans mes bras et l’embrasser. À ce moment précis, je pense que tous les deux, nous avons eu la même

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