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Livre électronique224 pages3 heures

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À propos de ce livre électronique

Le livre se sépare de l'approche remâchée du défaut pour réviser le concept populaire, échec et mat ultime du rationnel. Plutôt que la banalité que nous lui attribuons habituellement, quelque chose de bien plus important est à l'œuvre. L'intrigue a plus à voir avec la normalité qu'avec la saveur de l'anomalie dont on l'affuble. Nous ne sommes pas plus étrangers qu'innocents au phénomène et plus proches que nous le pensons de sa source, comme nous le ressentons à juste titre une fois que nous sommes invités. Et il ne frappe pas plus à notre porte que nous ne frappons à la sienne. Il a en lui tout ce qu'il faut pour aller au-delà de son enveloppe, si nous sommes prêts à aller au-delà de la nôtre. La confusion est liée à notre propension aux illusions. Nous méprenons la lecture d'un défaut pour le défaut d'une lecture. Il n'y a pas de réponse parce que c'est une réponse, dont nous avons égaré la question. Ainsi l'expérience avorte alors que nous insistons qu'elle s'estompe.

LangueFrançais
Date de sortie12 janv. 2022
ISBN9781005336929
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    Aperçu du livre

    Déjà Vu Revisité - Xavier Zeitoun

    Sommaire

    1. Préface

    2. Moins que rien

    3. Juste Humain

    4. Déjà dit

    5. Un avant-propos plutôt tardif

    6. Dé-théorisation

    7. En surfant idées et indices

    8. Changement de cap

    9. Raison d’Être

    10. Supposons qu’on sache déjà

    11. Retourner le gant

    12. Illusions et reflets

    13. Filtres et visières

    14. Une tentative de dissection

    15. Un regard de près

    16. Un regard de plus près

    17. Une vue en grand

    18. Sur le Dualisme et l’Équilibre

    19. Quelque chose manque

    20. Beaucoup trop, trop vite

    21. Un paradoxe parmi d’autres

    22. Presque déjà vu

    23. Pas si vite

    24. Synchronicité et Sérendipité

    À tout ceux qui ressentent que quelque chose manque

    1. Préface

    On passe souvent à côté des petites choses que nous jugeons inutiles dans nos vies

    Une histoire populaire de fiction raconte comment une des plus petites créatures que l'on connaisse, et la dernière à laquelle on pouvait penser, renverse le destin et réussit à vaincre une invasion d’extraterrestres là où nos armes les plus puissantes avaient échoué. Le message de Wells dans La guerre des mondes reste cependant bien loin du pragmatisme auquel nous avons fait allégeance. Plus que nous le réalisons, nous gardons nos distances de ce monde microbien dont nous sommes issus et qui nous maintient en vie à chaque seconde. Loin des yeux, loin du cœur, pour ainsi dire. Ce n’est que lorsque le minuscule organisme joue son rôle inverse, et létal, que cette indifférence peu flatteuse d’un atout aussi crucial à notre survie s’en prend un coup. Très vite, déchiré au cœur de notre mode de vie par cet allié devenu prédateur, une autre vision s'installe. Ce qui est petit commence soudain à compter.

    Le macrocosme exerce une plus profonde fascination que celle du microcosme que nous aurions tendance à trouver plus ordinaire. Nous accordons bien moins de limites à l'espace au-dessus de nous qu'aux molécules sur lesquelles nous sommes assis. Tant d'histoires racontent comment ce qui est dérisoire peut triompher là où le pouvoir et la grandeur ont échoué. Mais notre soif du plus grand et du plus fort se poursuit à un rythme implacable. Tout le reste s'estompe inexorablement dans notre rétroviseur. Nous pensons – nous sommes convaincus en fait – que ce qui est minuscule signifie qu’il est insignifiant, ou qu’il ne compte pas dans l'échelle sur laquelle on monte et descend tous les jours. Ce que nous jugeons sans valeur ne peut en dire plus que son apparence.

    Une même prédisposition nous trouve conscient d'être bombardés de toutes parts d'informations, de règles, de nouvelles et de publicités en tous genres. Elles se déversent en nous à des niveaux que nous ne pourrions éviter d'absorber même si nous avions essayé depuis que nous sommes nés. Là encore, nous l’admettons, alors que nous ne semblons pas trop concernés par une omniprésence bien plus imposante. Celles de ces ondes de fréquence aussi innombrables qu'impalpables et qui alimentent à la vitesse de la lumière tous ces appareils dont on s’inonde – nos téléphones et l'internet pour n’en nommer que deux – de nuit comme de jour.

    Rien n'indique que nous cesserons bientôt d'ingérer ces milliards de signaux qui traversent tout à volonté, que ce soit un mur ou le corps. Ils se reproduisent si rapidement et si densément qu’ils font passer nos embouteillages tant redoutés pour de la rigolade ou des jeux d’enfants. Ces minuscules pulsations font pratiquement – pardon, complètement partie – de l’air que nous respirons aujourd’hui. Mais leurs effets secondaires restent inexplorés et, d’une manière ou d’une autre, soit snobés ou étouffés. De plus, nous sommes contraints de les ignorer vu la nécessité universelle qu’ils ont acquise par cette dépendance irréversible et absolue que nous avons développée à leur égard. La vraie magie est qu’ils sont invisibles, immatériels, et donc une excuse commode pour les chasser de nos préoccupations. Entre-temps, nous nous efforçons aussi ingénieusement que possible de dissimuler leurs antennes, aussi hideuses qu’inséparables. C’est devenu juste une question d’esthétique et la seule nuisance que nous concevons de cette présence envahissante. On fait un peu comme avec les microbes, on verra plus tard.

    D’une même façon, si on peut dire, quand nous tuons une abeille, c’est tout de suite de l’autodéfense. Nous oublions momentanément la place cruciale que cette espèce occupe dans notre gigantesque écosystème. Peut-être ne savons-nous pas comment se rattacher à la fonction et l’ordre social de l’insecte. Ni dans quelle infime mesure nous venons de perturber un équilibre dont nous dépendons tant. Pourtant là, on fait une petite pause, on réfléchit, on va et vient une minute ou deux, et on s’interroge un peu. On se dit qu’il est possible que nous ayons réagi de façon excessive, et qu’on aurait peut-être créé cette nano interférence – un scrupule bien différent de celui que nous avons après avoir écrasé le moustique qui vient de se régaler.

    Prenons les rêves. Aussi doux et aigres, ou étrangers et aléatoires qu’ils puissent être, ils occupent presque un tiers de notre vie, une part substantielle on peut dire. Captivés par leur contenu et la clarté qu’ils affichent souvent d’une façon plus que percutante, nous ne pouvons nous empêcher d’accorder une certaine attention et pertinence à leur contenu. Qu’elle ne soit qu’une tendance, cette impulsion se nourrit du large éventail des interprétations qui nous sont proposées, et de celles que nous fabriquons aussi par nous-mêmes. Et pourtant, dès qu’on termine le petit-déjeuner, le sens qu’on en a tiré, si toutefois il y en a eu un, diminue pour rapidement disparaître. Nous faisons à peine cas que le rôle que nos rêves auraient à jouer est plus derrière nous que devant. Et nous passons outre que l’intrigue des prochaines aventures dans lesquelles nous allons jouer le personnage principal de ce soir est déjà en train de se préparer.

    Bien que nous reconnaissions que le physique et le mystique partagent la même bouteille, notre appétit pour l’aspect matérialiste de la vie l’emporte sur son aspect spirituel. Nos minuscules gènes ont beaucoup moins d’importance qu’une voiture neuve ou autres symboles de notre néo-culture. En d’autres termes, si ça sert à rien, on n’en aura pas besoin, une devise qui affecte désormais toutes nos décisions même les plus importantes parce que c’est ce qui semble marcher le mieux pour nous. C’est du moins ce qu’on dit, donc ce que nous pensons. On se fatigue à chercher toutes sortes de solutions à nos problèmes tout en chassant leurs ombres. Nous faisons rarement attention à ce qui n’a pas d’impact direct, ou qui ne présente le moindre intérêt ou avantage. Après tout, pourquoi le ferions-nous ? Aujourd’hui, ce qu’on voit, c’est ce qu’on a et vice-versa. C’est la taille qui compte. Ce n’est plus une blague. On est toujours d’accord qu’un objet en cache un autre, mais cette voix ancienne qui nous murmurait de nous méfier des apparences semble s’être éteinte depuis bien longtemps.

    Parfois, cependant, un instinct flétri murmure le contraire.

    2. Moins que rien

    On ne vieillit pas tout à fait de la même façon qu’on grandit

    Ce que nous rejetons et discriminons s’accumule. Il se fabrique une place pour lui-même, petit à petit, que ce soit par la taille ou l’espèce, une valeur qui lui est donnée ou calculée, des étiquettes trop vite choisies, ou simplement le fait d’être mis de côté ou désavoué. À l’instar de nos paysages infinis de déchets, empilés dans des endroits suffisamment éloignés pour être ignorés ou que nous minimisons par fausse innocence ou d’un mépris cognitif, un domaine invisible se forme à partir de ce qui n’a pas de forme. Comme de ces choses dont nous pensons qu’elles n’ont pas d’importance et n’aurons pas besoin ou que nous n’utiliserons pas. Ou de celles que nous avons mises sur une étagère, un jour et que nous nous sommes juré de retrouver plus tard, là où nous les avions laissées, avant de partir pour être l’adulte que nous désirions être, pour ne jamais revenir. Ou bien encore de celles enfouies au plus profond de nous et qui réapparaissent parfois avec une sensation de chaleur, mais plus souvent comme une plaie encombrante.

    Tout ce rien, ce néant utilise un ordre impalpable pour se construire un monde dans l'ombre de celui et du seul que nous connaissons. Peut-être sentons-nous qu’un tel royaume existe. Seulement il ne fonctionne pas de la même façon. Ce ne sont pas les mêmes règles qui s'appliquent. Nous ne comprenons pas vraiment comment il marche ou comment le contrôler, même si nous croyons y parvenir de temps en temps. Parallèle ou non, ce monde habite en nous et parmi nous. Il se tient à l'écart de la perception ordinaire, se nourrissant du déni de son existence, profitant de notre froide indifférence. Il embrasse les mêmes lois que celles auxquelles nous nous sommes conformés en nous adaptant depuis la nuit des temps. Il cherche à survivre, tout comme nous. C’est à cause de cette considération minimisée que nous avons pour le bénin et le futile qui nous entoure, que des incohérences surgissent, sans substance apparente. Ainsi des paradoxes se forment et des illusions prospèrent.

    Nous saisissons la plupart d’entre eux et nous rejetons le reste. Nous en admettons quelques-uns, mais seulement pour les ignorer quelques instants plus tard. D'autres, nous les fuyons, juste pour les voir revenir au galop un peu plus tard. Le plus souvent, nous rions aux éclats de l'embarras dans lequel ils nous enfoncent, sachant parfaitement ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Très vite, nous essayons de sortir de cette gêne en étouffant la vérité qu'ils révèlent. Ce qui n'aboutit qu'à nous détourner des disparités qui se creusent parmi nous et deviennent une aberration, une aberration qu'ils nourrissent et qui définit ce côté inhibiteur de notre nature, un côté que nous oublions ou, plus simplement, dénions.

    Parfois, cela tourne notre raison bien-aimée en ridicule, partiel ou total, ce dont nous ne sommes pas trop friands. Ce qui va d’ailleurs de pair avec ce que nous ne pouvons pas comprendre ou expliquer. Heureusement que ces situations majeures et hors de l’ordinaire ne sont pas fréquentes. Quoique si elles le sont, elles ne parviennent jamais à exposer notre fragilité intérieure, car ébranler l’inébranlable se transforme tout de suite en conspiration. Nous tenons à préserver nos crédos les plus profonds pour qu’ils ne deviennent pas des proies trop faciles, ce pour quoi le déni est un si précieux allié. En format social ou individuel, il cimente subtilement les principes et les habitudes que nous souhaitons améliorer ou éliminer, mais que nous défendons jalousement. En fait, que sommes-nous vraiment prêts à faire lorsque nous exclamons si fort que nous voulons changer ? Que sommes-nous prêts à échanger, à compromettre, ou même abandonner ? Quels ponts sommes-nous prêts à édifier, sinon à traverser ?

    Il n'est pas nécessaire d'aller très loin pour voir comment ce côté sensible de nous demeure et fait toujours des merveilles. Pas la peine de faire une trop grosse bouchée des idéaux et illusions que nous avons solidement fortifiés. Ni de pinailler sur le plus simple de nos rituels journaliers pour saisir la piste qu'ils empruntent. Notre quête pour le mieux et le meilleur est protégée par notre insatiable engouement du matériel et du rationnel. C'est ce qui est écrit et nous l'acceptons. Pendant ce temps, nos journées continuent de se remplir de ces choses que nous évitons, diminuons, et interprétons mal dès le départ. Surtout de celles que nous mettons délibérément de côté parce qu'elles ne semblent pas avoir la même importance que les plus évidentes, et qui donc ne le deviennent jamais.

    L’une d’entre elles, délaissée mais typique, aussi unique et insignifiante qu’elle puisse l’être, audacieuse et modeste à la fois, se faufile de temps en temps parmi nous. Elle croise notre chemin plus d’une fois dans nos vies. Elle a gagné sa renommée en restant humble et négligeable. Nous avons dû lui trouver un nom, bien que préoccupés par des sujets plus importants. Mais nous avons peut-être manqué de zèle et de précision. Nous n’étions pas vraiment concernés, sinon un peu agacés par sa réticence, et pour le moins perplexes. Il faut dire que nous finissons toujours par trouver un moyen pour remplir ce qui est laissé vide. Ici, nous avons eu recours à deux mots. Nous ne sommes pas arrivés à n’en choisir qu’un seul. Nous avons peut-être pensé que deux fonctionneraient mieux pour énoncer ce qu’il suggère au mieux et ce à quoi il nous fait irrémédiablement penser.

    Déjà vu on l’a appelé, et c’est ce qu’il est devenu.

    Parce qu’il nous rappelle vraiment quelque chose que nous savons ou que nous avons peut-être connu. Nous ne sommes pas sûrs. Ce qui est certain, c'est que, avec ou sans mérite, dès qu'il passe ou disparaît, nous le classons comme un défaut. Nous en appelons à un échec de ce système complexe qui est le nôtre. Tout comme nous sommes incapables de définir d'où vient cette fameuse capacité de la onzième heure dont nous faisons preuve, quand nous donnons toujours le meilleur de nous-mêmes et que les choses sont au plus mal. Nous restons inaptes également face à une si petite chose qui cependant domine tout pendant quelques secondes. Est-ce une coïncidence ou les deux font-ils partie d'un même sac ? En ce qui le concerne, le petit intrus n'a pas plus d'intérêt que de substance à délivrer. Il n'a pas plus de valeur que le résidu mental qui lui a toujours été flanqué. Puisqu'on semble être d'accord qu'il s'agit d'un oubli et faute de rapports concluants, nous ne lui attribuons aucune signification profonde. Nous n'y voyons aucun retour immédiat, matériel ou spirituel. Et donc, nous passons l'éponge sur ce que ce si peu pourrait contenir ou s’il avait quelque chose de particulier à voir avec nous, ou avec ce que nous faisons, qui nous sommes, où nous allons.

    Sauf curieusement quand il surgit, et que, de manière soudaine et inattendue, il passe à l’action et devient inégalable, se ruant sur tout ce qui nous entoure et laissant le reste derrière. Qui que l'on soit. Où que nous soyons. Quoi que nous fassions. Alors, il compte. Il règne même. De là, aucune échappatoire, aucun moyen de le contourner. Nous sommes à lui. Ce ne sont que quelques secondes, c'est vrai, mais elles sont suffisantes pour secouer notre train-train et figer l'instant où nous sommes, comme rien d'autre n’est capable de le faire.

    On ne s’est jamais vraiment suffi de sa définition actuelle. Ni plus qu'on a réussi à lui en attribuer une qui soit universelle et définitive. S’il devient le sujet d'une conversation sociale, on se lancera dans un débat créatif sur sa signification ou pour lui en imaginer une toute nouvelle. Car son nom, tel qu'il est, reste vague ou du moins pas entièrement convaincant. D'où cet intérêt distant pour un sujet impénétrable que seul, pensons-nous, une élite décodera pour nous un jour, d'une façon ou d'une autre. D'ici là, il est bien trop insignifiant pour que l'on fasse preuve de plus de courtoisie que celle qui lui a été accordée jusqu'à maintenant, du moins vu de notre vie de tous les jours ou de nos emplois du temps trop chargés. En bref, à quoi peut-il nous servir et que pourrait-il bien nous apporter ?

    Beaucoup ont tenté d'élaborer des théories. Mais aucune n'a fini par nous mettre d'accord – à l'unanimité, j'entends – où par persuader le public et ceux qui les trouvent d'une conclusion claire et incontestable. En dépit de l'orientation explicite qu'il contient, le nom reste une explication probable, qui nous met toujours en quête de quelque chose que nous ne trouvons jamais et que nous ne cessons jamais de chercher. Le fait est que, conscients des diverses assomptions qui nous sont offertes de la science à la psychologie, nous nous posons tous la même question depuis plus d'un siècle. Et ça continue. La réponse incontestable est toujours introuvable et persiste à le rester. Mais nous nous interrogeons rarement pourquoi en fait nous ne la trouvons jamais alors qu'elle paraît si proche à chaque fois, presque à portée de la main. Nous ne nous demandons pas si c'est la bonne question à se poser après tout, puisque la sensation prend si vite le contrôle sur nous et sur tout. Lorsqu'elle se déclenche, nous sommes cloués net sur place, un peu comme coincé, tout en nous débattant pour donner un sens à une situation aussi inhabituelle. On se sent comme obligés d'embarquer pour un tour gratuit dans une espèce de montagne russe sans plus d'alternative que de motif. Et l'histoire se termine toujours par ce qu'elle pourrait être ou peut-être, jamais par ce qu'elle est vraiment.

    Il y a matière à confusion compte tenu de l'éventail d'hypothèses et l'imprécision. Pour quelques-uns d'entre nous, il ne s'agit que d'un amusement, voire d'une distraction. Pour d'autres, le bavardage va de l'énigme scientifique à l'anomalie grossière, en passant par la validation religieuse et ésotérique ou la rationalisation un peu commode de la preuve d'une vie antérieure. Cependant, la raison échouera chaque fois à nous conduire à une explication ferme, sans erreur ni ambiguïté. Nous essaierons et réessayerons encore, en mettant à l'épreuve notre instinct qui s'avère lui aussi débordé. Pendant que le curieux phénomène garde son apparence d’un fantôme en fuite, et que la seule conviction à laquelle nous aboutissons est de savoir quelque chose que nous ne savons toujours pas.

    Est-ce que ce manque de preuve pourrait révéler quelque chose qu'on rejette ? Un indice peut-être ? Oui, mais seulement si nous considérons que tout cela a plus à voir avec notre façon d'interagir envers lui plutôt qu’avec sa façon de le faire envers nous. Ou une réflexion ? Pourquoi pas ? Bien que ce soit plus le miroir de nous-mêmes que celle d'une scène, d'un lieu ou d'un moment dont nous avons été témoins auparavant. Quant à une preuve, c'est aussi acceptable. Mais alors la preuve que nous nous sommes habitués à voir le monde d’un même œil et de la même chaise, la preuve d'un processus de la raison que nous avons finie par endosser plus vite que celui de la mémoire.

    Aussi minime que soit notre intérêt

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