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7798: Roman
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Livre électronique474 pages7 heures

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À propos de ce livre électronique

Roman sur fond de politique nationale, mais aussi internationale, 7798 prend comme point de départ le soir du deuxième tour de l’élection présidentielle française de 2022. Il s’agit comme pour tout roman de mettre en lumière des personnages divers, fictifs, comme le héros Vladimir Luknikoff, en se référant aussi à des personnages existants pour mettre des situations concrètes en perspective. L’auteur est persuadé de deux obligations majeures : la nécessité de réformer en profondeur la France, découlant aussi sur des modifications importantes au niveau européen d’une part. Et l’impossibilité de le faire en s’appuyant sur la solution du « en même temps par un seul individu et son mouvement politique », comme avec Emmanuel Macron et « La république en marche », mais en s’appuyant sur l’art du compromis d’autre part. 


À PROPOS DE L'AUTEUR


Patrick Guillot, passionné par la politique au sens noble et même persuadé qu’elle est indispensable pour l’épanouissement du plus grand nombre, a été marqué par la tournure qu’a pris cette dernière dans le monde. Il décide alors de transposer ses réflexions, propositions et même certains cheminements dans ce roman.
LangueFrançais
Date de sortie15 nov. 2021
ISBN9791037734563
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    Aperçu du livre

    7798 - Patrick Guillot

    Chapitre 1

    L’élection surprise fondatrice d’une nouvelle gouvernance

    Dimanche 8 mai 2022, 19 h 30 : la télévision du bureau de Vladimir est allumée depuis un peu plus d’une demi-heure et l’équipe de journalistes autour de Laurent Delahousse ressasse les mêmes informations ; la participation est exceptionnelle, montrant par là même un surcroît d’intérêt du peuple français pour son destin, ce qui ne peut qu’impliquer que les enjeux sont importants. Avec l’élection d’Emmanuel Macron, on avait été servi en matière de surprise, mais là personne n’avait imaginé le résultat qui se dessine alors.

    Il faut revenir quelques semaines auparavant, durant la campagne pour l’élection présidentielle. Certes, Marine Le Pen était candidate, comme annoncé dès début 2020, au même titre que le président sortant, Emmanuel Macron, ce dernier ayant réinsisté sur l’importance de faire un choix entre le progrès, qu’il était censé représenter, et le repli sur soi des populistes avec le Rassemblement National (RN), fortement persuadé que l’issue serait comparable à 2017, laissant Marine Le Pen à nouveau sur le côté, et même s’il avait dû mettre un peu d’eau dans son vin après la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19. Sans compter qu’il avait fait en sorte que la gauche soit en déliquescence dès 2017, que d’autre part Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI) s’était petit à petit tiré plusieurs balles dans les pieds et de même pour les Républicains (LR), avec la radicalisation de Laurent Vauquier entre 2017 et 2018, aboutissant à la déconvenue lors des élections européennes de 2019. Les élections municipales de 2020, en deux épisodes du fait du report du second tour avec le confinement à compter du 17 mars, auront pu être quelque peu salutaires pour LR, mais c’est surtout le mouvement écologiste, porté par son succès des européennes, qui avait fait la meilleure progression, le parti du président, la République en Marche (LREM), ne parvenant pas à gagner des communes, comme on pouvait s’y attendre alors. Les élections départementales et régionales de 2021 auront peu modifié les rapports de force en présence. Ceci n’avait pas empêché le président Macron de continuer à avancer dans le sens de réformes annoncées dans la campagne de 2017, malgré des retours de plus en plus négatifs dans la société française, mais plutôt sur des réformettes, celle de la retraite passant aux oubliettes, scellant d’ailleurs le sort d’Édouard Philippe, 1er ministre jusqu’en juillet 2020. Avait fini par être en capacité de redresser la situation pour la droite classique le soldat Xavier Bertrand, celui-ci ayant gardé un œil plus que critique vis-à-vis de la politique du président, tout en restant pragmatique et empilant quelques résultats socio-économiques intéressants dans la région qu’il présidât jusqu’en 2021. À gauche, personne, mis à part pour LFI n’avait été en mesure de relever le défi de se présenter et même Ségolène Royal avait fini par renoncer, les scores affichés dans les sondages étant vraiment trop faibles. Si on néglige, du fait qu’il s’agit de candidatures de principe, les deux ou trois candidats habituels (Nathalie Arthaud pour Lutte Ouvrière [LO], Nicolas Dupond-Aignan pour Debout la France [DLF] ou François Asselineau pour Union Populaire Républicaine [UPR]) ayant pu obtenir tout de même des signatures validant leurs candidatures, la liste des candidats pouvant se présenter était la suivante : Mmes Nathalie Arthaud (LO) et Marine Le Pen (RN) et MM François Asselineau (UPR), Xavier Bertrand (LR), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Yannick Jadot (Écologie Les Verts – ELV), Emmanuel Macron (LREM), Jean-Luc Mélenchon (LFI) et la surprise du chef, Vladimir Luknikoff, médiatisé à vitesse « grand V » à l’automne 2021, notamment via les réseaux sociaux, ce qui faisait une liste de 9 candidats, soit peu au regard des élections précédentes.

    Ces 9 candidats s’étaient retrouvés lors de trois débats télévisés les mardi 1er mars, jeudi 10 mars et mardi 15 mars 2022. Le moins qu’on puisse en dire, c’est que certains avaient marqué des points, tels Xavier Bertrand, mais aussi Marine LE PEN et surtout Yannick Jadot, alors que le président sortant avait peine à se maintenir au-delà des 20 % de satisfaction. La progression de celui qui était sorti de nulle part était à saluer, même s’il était à peine au-dessus de 10 % d’intention de vote. Pour autant, il avait marqué les esprits avec des remarques cinglantes adressées essentiellement au président sortant, lui rappelant qu’il avait largement fragilisé le pays en proposant des réformes souvent pas assez réfléchies, sans concertation réelle avec les différents corps intermédiaires, montrant surtout une capacité à être ferme et autoritaire, alors même que sa légitimité ne s’appuyait que sur à peine un français sur 6 au regard des résultats du 1er tour de 2017 et du rejet de la candidate du Front National, appellation à l’époque du RN. Xavier Bertrand ainsi que Yannick Jadot étaient apparus comme Vladimir Luknikoff des candidats proposant un programme étayé, s’appuyant sur des principes clairs et pouvant laisser à penser qu’il était possible d’imaginer ce coup-ci un vote d’adhésion à un programme et non de rejet, comme depuis 2002. Tant et si bien qu’à la sortie de ces trois débats, les forces en présence pouvaient partir dans la bataille finale avec les pourcentages d’intentions de vote suivants, tout en ayant une participation estimée à 60 %, ce qui reste faible, et un pourcentage de vote déjà identifié à hauteur de 55 %, ce qui laissait alors une marge de manœuvre non négligeable : arrivait en tête Marine Le Pen avec 26,5 %, Emmanuel Macron avec 22 %, d’où alors le duel attendu par l’une et l’autre, Yannick Jadot avec 17 %, Xavier Bertrand avec 11,5 %, Vladimir Luknikoff avec 10,15 %, Jean-Luc Mélenchon avec 7 %, les autres candidats ne pesant que 5,5 %.

    À n’en point douter, le candidat surprise avait marqué des points lorsqu’il avait insisté sur l’importance de réformer, non pour réformer par principe, mais pour se donner les moyens d’avancer dans ce XXIe siècle au regard des défis conséquents, mais sans être démagogue ou populiste, en respectant les différents partenaires et surtout sans se tromper d’adversaire. Les axes principaux de son projet portaient sur l’adaptation des institutions à la vie quotidienne des Français, des choix socio-économiques visant à respecter à la fois une construction de société à laquelle les Français sont attachés tout en relevant le défi de la transition écologique et en donnant suffisamment de gages aux jeunes générations autant qu’aux plus anciens sur leurs avenirs respectifs. Il n’avait cessé de marteler que les candidats critiquaient souvent les institutions et oubliaient de les réformer une fois élus, histoire d’en profiter pour avancer sans difficulté ou encore les modifiaient pour ne plus rencontrer aucun problème. Lorsqu’il était interpellé sur l’aspect jugé non prioritaire de ce type de réforme, il n’avait eu aucun souci à comparer la gestion d’un pays à la gestion d’une maison :

    « Devant la nécessité de réduire le chômage autant que les inégalités sociales, mes prédécesseurs ont souvent fait du replâtrage parce qu’il y avait des fissures et même ont pu choisir des couleurs différentes, ce qui n’a rien changé sur le fond des emmerdements rencontrés par les Français (sa particularité à parler cash était à noter). Parfois, certains ont été un peu plus loin, avec des réformes plus ambitieuses, allant jusqu’à bouger les lignes, ce qui pouvait se comparer à déplacer des cloisons et réaménager les proportions utiles pour la vie au quotidien, mais cela ne pouvait suffire. Il ne peut y avoir de réforme autant juste qu’ambitieuse si on ne revoit pas les fondations dès lors que la maison a des fissures, présente un agencement non satisfaisant au regard des priorités du moment ; c’est là l’objet d’une réelle réforme institutionnelle qui est devenue nécessaire et qui ne peut se traduire que par le passage à la VIe République, voire à préciser les grands principes de la laïcité ».

    Il aura alors eu l’occasion de préciser tant les principes que le calendrier dans les débats, mais surtout dans la campagne officielle, qu’il s’agisse des spots, d’interviews télé et/ou radio ou encore en meeting, mais surtout via les réseaux sociaux. Nul doute que ce positionnement a pu séduire les déçus de LFI, la partie de son programme sur la transition énergétique ayant aussi leur agrément, mais peut-être aussi des électeurs s’étant alors éloignés de la chose publique. D’ailleurs, sur cette partie du programme, il avait d’abord surpris en précisant qu’il n’était pas frontalement opposé à l’énergie nucléaire, et même favorable à la reprise du surrégénérateur, en insistant sur le pragmatisme nécessaire en la matière. Il s’en était expliqué en précisant qu’il ne fallait pas tomber dans la démagogie et regarder les choses en face :

    « Il faut arrêter de prendre nos concitoyens pour des andouilles et il faut se méfier de leur faire peur, celle-ci n’étant jamais bonne conseillère : l’urgence est à la décarbonisation, ce qui fait que la solution nucléaire en matière d’énergie doit être reconnue comme la solution la moins pire dès lors qu’il faut produire beaucoup d’énergie. Parallèlement, il faut être capable de développer des usines de géothermie, vraie source d’énergie renouvelable à grande échelle, mais il faut aussi moderniser les habitats de manière à éviter le gouffre que sont les bâtiments mal isolés. Ce type de politique nécessite de vrais investissements sur le long terme, permettant de redéfinir un maillage territorial susceptible de réduire le recours aux véhicules non collectifs et il faut savoir proposer une vraie relance économique sur fond de transition écologique, de plus avec redéploiement d’emplois dans les secteurs porteurs que sont l’énergie et le bâtiment ! ».

    Le troisième grand volet, avant la nécessité de redéployer une force européenne, portait sur la confiance en l’avenir qu’il fallait redonner aux différentes générations, notamment les plus jeunes et les plus anciens, ce qui pouvait être résumé par l’impériosité d’un volontarisme vers plus d’exigences, d’où l’explication martelée lors du dernier débat à neuf candidats :

    « Il est essentiel que nos jeunes aient à nouveau confiance dans la société qu’il faut construire avec eux, qu’il s’agisse de leur laisser les moyens d’un réel épanouissement, ce qui passe entre autres par une existence sociale, un travail assumé et où on s’enrichit, et pas seulement financièrement, et évidemment un niveau satisfaisant pour échanger avec les autres et appréhender son environnement. Il est aussi crucial que tout un chacun n’ait pas peur de la manière de finir sa vie, l’important étant de pouvoir s’appuyer en permanence sur les moyens les mieux adaptés à son état, qu’il s’agisse d’entretien ou de maintien d’une autonomie la plus grande ou de compensation à la perte de celle-ci, l’accueil en structure ne devant pas être une solution de dernier recours, mais une solution optimisée, ce qui nécessite d’y mettre les moyens. Ces deux objectifs plus que louables ont en commun la nécessité d’une exigence absolue : exigence de proposer un enseignement totalement rénové, une formation adaptée de manière à permettre à tout un chacun de choisir un avenir professionnel au niveau qu’est le sien et à l’envie qu’est la sienne et exigence de proposer un dispositif global pour les plus âgés qui corresponde à leur niveau respectif d’autonomie, en évitant de ménager la chèvre et le chou que représente le maintien à domicile coûte que coûte. Cette double exigence, inévitable pour repartir sur des bases solides quant à notre société, impliquera un gros effort de pédagogie avec toutes les parties concernées, mais le pari sur l’avenir est à ce prix, autant que d’assurer la transition écologique ! ».

    Alors qu’il se laissait aller à se rappeler de ses propos, la pendule indiquait 19 h 35, et les journalistes dans la télévision continuaient à insister sur l’importance d’une participation élevée, tout autant que pour le 1er tour, même si les enjeux n’étaient pas les mêmes. C’est alors qu’il ne pouvait éviter de se remémorer les résultats de ce dimanche 24 avril. La grande surprise avait été une participation à hauteur de 85,41 %, ce qui restera un chiffre hors-norme, faisant déjà de cette élection un millésime exceptionnel, et ce à plus d’un titre. La très forte mobilisation des électeurs allait nécessairement donner plus de crédibilité aux résultats. Le frémissement des dernières semaines s’était retrouvé dans quelques évolutions de sondage, avec notamment un effritement du président sortant, tout comme pour Marine Le Pen, ce qui profitait alors en premier lieu à Xavier Bertrand et dans une moindre mesure à Vladimir, talonnant alors Yannick Jadot. Il était 20 h ce 24 avril quand Laurent Delahousse annonçait le duel final et que Nathalie Saint-Cricq excellait, avec Brice Teinturier, dans les explications plus précises :

    « Si on met de côté les candidats arrivés 7e, 8e et 9e, respectivement Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud & François Asselineau, on notera que ;

    les deux candidats du second tour auront cette particularité de pouvoir s’appuyer sur une dynamique, et l’enjeu se trouvera d’une part sur les reports de voix, mais aussi sur le taux de participation, celui-ci pouvant être à l’avantage de Marine Le Pen s’il est faible et plutôt en faveur de Vladimir Luknikoff s’il est plutôt élevé, mais ce qui est sûr, c’est que le pourcentage de participation du 1er tour obligera le vainqueur du second tour ».

    Après les rappels de l’importance du taux de participation, son esprit continuait à vagabonder. Il pensait par des allers-retours dans sa mémoire aux réactions de ses proches, de son équipe de campagne, des mouvements de liesse une bonne partie de la nuit du 24 au 25 avril, du classique débat d’entre-deux tours. Ce débat, qu’il avait très bien préparé, d’autant que Marine Le Pen avait été bien meilleure qu’en 2017, ce qui n’était pas difficile, et il avait été à la hauteur, déclinant ainsi les grands principes de fonctionnement qu’il voulait mettre en musique, les réformes à porter pendant un quinquennat de manière assumée mais pas imposée et avec la promesse de ne pas se représenter en 2027, date à laquelle serait complètement appliqué le changement de République. L’ensemble de ses engagements devaient convaincre le plus grand nombre. De même que les précisions apportées sur le calendrier précis de la 1ère année de pouvoir s’il était élu et particulièrement très précis sur le 1er trimestre, avec la volonté affirmée de mettre en œuvre les principes d’une nouvelle gouvernance, comme portés dans une VIe République, mais encore en bouleversant le paysage politique, tout en respectant les institutions actuelles. De ces engagements, il espérait arriver à mobiliser le plus grand nombre. Puis son esprit ne pouvait faire autrement que s’attarder sur le cas d’Emmanuel Macron, président sortant, ayant réformé avec les bonheurs et déboires que l’on connaît, mais perdant dès le 1er tour. Cet homme, destiné à redevenir un personnage plus ou moins dans l’ombre, l’avait invité à célébrer l’armistice du 8 mai 1945 le matin même du second tour. Il avait bien évidemment accepté, touché par l’attention du président encore en exercice pour quelques jours, même si cela signifiait que son adversaire était elle aussi invitée. Le tableau n’était pas banal, puisque se trouvaient à proximité le président hôte de la cérémonie et le (la) successeur(e), le résultat n’étant connu que quelques heures plus tard. Si Marine Le Pen était très satisfaite d’être présente pour l’occasion, il en était de même pour Vladimir Luknikoff, avec le « je ne sais quoi » de retenue nécessaire liée à l’attente du scrutin, les visages de plusieurs membres de la macronie en disaient long sur les états d’âme : il y avait les fidèles des fidèles depuis les premières heures, très marqués par l’expérience malheureuse et ces derniers imaginaient sûrement qu’il n’y aurait pas d’avenir possible dans la politique, tant leur engagement auprès du président Macron semblait les condamner à retourner à leur type de vie antérieure. Ainsi, Mmes Élisabeth Borne, Agnès Buzyn, Roxana Maracineanu, Muriel Penicaud ou Marlène Schiappa et MM Jean-Michel Blanquer, Julien Denormandie, partiraient soit vers une retraite méritée, soit vers leurs fonctions de médecin, romancier, voire aussi des lendemains difficiles. Ils devaient certainement considérer qu’il s’agissait d’une injustice, mais devant s’en remettre au scrutin, tout comme les ministres plus politiques, enclins à rebondir, à commencer par l’ancien 1er ministre, Édouard Philippe, mais aussi Mmes Nicole Belloubet, Annick Girardin ou Florence Parly, ainsi que MM Christophe Castaner, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, ce dernier ayant pu envisager un temps de devenir 1er ministre à compter de juin 2020. Quoiqu’il en soit, certains avaient la mine triste, d’autres parfois un peu enjoués devant telle ou telle situation désuète au fil des arrivées dans les tribunes, mais tous gardaient un fond d’inquiétude. L’idée même que Marine Le Pen puisse l’emporter le soir même en effrayait plus d’un ; leur chef n’avait-il pas mis en avant que c’était lui, le progrès, ou le recul avec le Rassemblement National, présidé par la fille qui avait tué politiquement son père dans les années précédentes, avant qu’elle ne soit celle qui préside au destin des Français !

    19 h 55 : dernière ligne droite, alors que le chiffre de 84,5 % de participation résonne, martèle à chacun que c’est un chiffre sans précédent et qu’il engagera le vainqueur à respecter cet engouement pour ce scrutin. De plus, il peut faire penser qu’il lui serait favorable, mais il avait tenu à ne rien savoir des sondages en interne, afin d’être le plus possible dans la spontanéité au moment des résultats, avant de pouvoir communiquer sur ses impressions, même s’il avait travaillé une base de discours avec son équipe resserrée selon les deux issues. L’ambiance devient électrique, il demande à rester seul avec sa femme et sa fille, puis s’adresse à elles deux :

    « Quoiqu’il en soit, que de chemin parcouru en si peu de temps, grâce à des appuis indéfectibles, à une intelligence collective, mais surtout avec votre soutien inconditionnel. Et pour cela, merci, un très grand merci, quoiqu’il advienne dans les 2 minutes qui arrivent, mes chéries, je vous aime ! » leur murmure-t-il en leur faisant délicatement un baiser sur le front de chacune d’elles. C’est vrai qu’elles ont compté pour cet homme, il y a peu inconnu et en passe de devenir président de la République à 38 ans, sans avoir eu de passé politicien auparavant, ce qui est loin d’être banal ! D’où vient cet homme et qui est-il ?

    Il est plutôt grand, à l’instar de sa génération, plutôt athlétique, certains ajouteraient « beau gosse » avec un visage fin, un menton un peu carré, un regard perçant malgré des yeux foncés et un sourire ravageur, vous mettant naturellement en confiance. Cet aspect premier de l’apparence provient peut-être de son passé et de ses origines. Il est né à Lille le 15 octobre 1984, le jour où Desmond Tutu (évêque sud-africain) est désigné prix Nobel de la paix, d’un père d’origine russe si on remonte aux grands-parents paternels, ingénieur en informatique, et d’une mère aux origines autant lilloises que flamandes, infirmière spécialisée en psychiatrie. Très sportif, avec la pratique du judo, du tennis et du rugby, il poursuit très brillamment ses études, passant un Bac « S » avec mention « très bien » en juin 2001, soit à même pas 17 ans. Il continue avec maestria dans la médecine, devenant docteur en médecine en septembre 2007, prolongeant ses études par une spécialisation en économie de la santé en parallèle d’une activité de médecin généraliste remplaçant, ce qui lui permettra d’être diplômé en 2011, soit à 27 ans. Il a alors l’opportunité de rejoindre l’équipe de Marisol Touraine au ministère de la Santé et prolongera même, tout en gagnant des galons, avec le ministère d’Agnès Buzyn, et ce jusqu’en 2019. Ce passage dans le ministère construira grandement sa vision de la politique et de la place des décideurs. En effet, il aura appris sur les rouages de l’administration, il trouvera les limites du positionnement de sa ministre alors qu’il avait contribué à imaginer la réforme de la santé et il aura rencontré quelques personnes cruciales pour la suite de sa trajectoire. Il a notamment pu intégrer en parallèle l’Institut d’Études Politiques (IEP) de Paris dès 2013, après sa rencontre avec Sophie Kohl, chef de cabinet du 1er ministre de l’époque, duquel il sortit très bien noté en 2017. Pendant ses études de médecine, il rencontrait sa future femme, Stéphanie Bourdain, étudiante alors, en 2003, avant de devenir avocate en 2005. Ils se mariaient en 2007, à peine avant l’obtention de son doctorat en médecine et une fille naissait de leur union en juin 2010. C’est par la suite, notamment après la naissance de leur fille, Natacha, qu’ils décidaient de déménager dans la banlieue sud-ouest de Paris. Alors que sa fille se dirigeait tout droit vers le collège, de manière brillante, c’est là qu’il décide de démissionner du ministère, de réunir autour de lui une sorte de garde rapprochée, s’attelle à la rédaction d’un manifeste pour concevoir une autre gouvernance, un meilleur système de santé, tout en reprenant son exercice de médecin remplaçant. Au fil des échanges, il construit les grandes bases d’un programme politique complet, enrichi des apports des spécialistes dont il dispose autour de lui ou qu’il va chercher. Il investit ensuite très fortement les réseaux sociaux et on commence à parler de ses interventions, au passage très bien montées (certains diront orchestrées), dès septembre 2021. Il devient viral en novembre de la même année, finit par annoncer la création d’un mouvement politique ayant la particularité d’échanger de manière sécurisée via Internet, pour diminuer les coûts. Ce mode d’action permet d’étoffer le programme, le rend de plus en plus lisible et visible, d’où deux interviews sur France 2 & TF1, la deuxième ayant lieu le jeudi 16 décembre 2021 et qui sera l’occasion d’annoncer qu’il est candidat à l’élection présidentielle de 2022, plus pour porter un projet que pour lui-même. Janvier voit son nombre de passages sur les chaînes de télé et de radio sérieusement augmenter, d’où l’arrêt de l’exercice de la médecine. C’est alors qu’il reçoit un appel d’Agnès Buzyn, chargé de le faire revenir dans le giron de la macronie, lui qui s’en était nettement séparé, quand bien même il avait pu être du clan ! Il décline évidemment l’offre, renforce sa candidature et finit par obtenir sans difficulté les signatures nécessaires à la validation de la candidature, ce qui tendait à montrer que les élus locaux aspiraient à favoriser une autre respiration de notre vie démocratique.

    19 h 59 et quelques secondes avant 20 h : le silence règne dans ce comité plus que restreint et l’animation habituelle défile et le portrait qui s’affiche n’est que le sien. Il reste un instant muet, impassible, avec un brin d’incrédulité, avant de se focaliser sur le score de 71,22 %, soit nettement plus que l’élection de 2017 et surtout avec une participation élevée, ce qui amplifie le résultat en soi, mais qui engage très nettement le nouveau président dans sa mission. Il se laisse ensuite aller à la joie, la célèbre d’abord avec son entourage familial, resté autour de lui, les embrasse, puis laisse entrer ses collaborateurs les plus proches, devenus des amis. Tous s’embrassent, certains manifestent bruyamment leur joie, invectivent les partisans présents au siège de la campagne et enfin un autre ouvre les bouteilles de champagne, remplit les verres et invite l’assistance à célébrer cette réussite, à laquelle tellement peu de gens, de spécialistes ne pouvaient croire, ne serait-ce que 2 mois plus tôt ! Alors qu’il va falloir contenir l’ivresse liée à une telle aventure positive, Vladimir se laisse aller à rêver à la succession des épisodes précédents ; la découverte de la politique au sein de l’appareil d’État, le lancement de la campagne, les interviews et sa montée progressive dans les sondages, les débats où il a marqué de nombreux points, la soirée du 1er tour, le débat de l’entre-deux tours, où il avait été sérieux et combattif et cette journée commençant par la présence au défilé aux côtés du président sortant. Mais il se rappelle surtout le 3e débat où il avait ferraillé avec Emmanuel Macron à partir d’une affirmation apparemment sans importance, le dialogue ayant été :

    « Je suis favorable à ce que les élections législatives aient toujours lieu avant l’élection présidentielle, afin de valider une politique avant de choisir l’homme qui assume la direction et la représentation du pays lorsque ces élections doivent avoir lieu la même année ! »

    Il est alors interrompu par Emmanuel Macron ; « vous remettez donc en cause le quinquennat ? »

    « Totalement, je suis d’accord qu’un septennat peut apparaître trop long, mais il faut aussi de la longueur pour éviter d’être tout le temps en campagne et c’est la raison pour laquelle je suis favorable à un mandat de six ans. D’ailleurs, si la réforme n’avait pas eu lieu, vous ne seriez pas en train de briguer un second mandat au 7799e jour du début de ce siècle et de ce 3e millénaire. », cette affirmation laissant le président sortant perplexe, d’où une moue dubitative. Et M. Luknikoff de continuer : « Un sextennat non renouvelable aura l’avantage de laisser suffisamment de temps pour la mise en œuvre des réformes et avancées nécessaires sans avoir à faire de la politique politicienne et arbitrer en fonction d’une éventuelle réélection et non des besoins du p... »

    « Pardon, mais vous devez faire erreur dans vos calculs, puisqu’avec un calcul rapide, le 9 mai 2022, au lendemain du 2e tour, nous amène à plus de 8100 jours du début du millénaire ! »

    « Merci de m’avoir coupé la parole pour sortir une ineptie ! Quand vous comptez sur vos doigts, vous commencez à 1 et vous allez jusqu’à 10 et non de 0 à 9, ce qui fait qu’une décennie, un siècle ou un millénaire ne commence pas en 2000, mais en 2001 ! C’est dommage qu’un ancien banquier, qu’un énarque et qu’un supposé bon gestionnaire de la France sache aussi mal compter ! » La suite des propos apportait les précisions nécessaires sur la réforme institutionnelle souhaitée par le candidat futur lauréat, mais le mal était fait avec cette démonstration : du début du XXIe siècle et du 3e millénaire jusqu’au jour du second tour de l’élection présidentielle de 2022, il y avait bien 7798 jours.

    La réalité le rattrape alors très vite, ses collaborateurs lui exposent très rapidement ce qu’il faut décrypter des chiffres liés à la participation très élevée, aux reports de voix, notamment des électeurs du centre gauche, de la France Insoumise, de ceux ayant fait confiance à Emmanuel Macron et d’une part non négligeable de la droite classique, le tout-venant renforcer celles et ceux lui ayant déjà fait confiance, qu’ils soient de droite ou de gauche ou primo-votants 2 semaines plus tôt et en y ajoutant des électeurs votant à nouveau depuis longtemps, preuve s’il en faut qu’il y avait une réelle espérance dans cette démarche novatrice. Fort de ces éléments, il se retire pour rédiger un discours, qu’il lira devant les caméras le plus rapidement possible. Dans ce discours, il mettait en avant sa responsabilité liée à l’espoir levé par une telle élection, son souhait d’être réformateur, mais avec l’appui des différentes composantes, insistant sur le fait qu’il est préférable de rechercher un compromis avec toutes les forces existantes plutôt qu’avec un parti ou un mouvement politique censé faire le compromis en interne, ce qui amènerait naturellement à une pensée unique, inévitablement le contraire d’une aspiration démocratique telle qu’exprimée par les urnes. Il précisait alors que le gouvernement très resserré, dans l’attente des élections législatives, serait à l’image de ce qu’il imagine comme réforme institutionnelle, qu’il en dirait plus lors d’une conférence de presse après l’investiture et la passation. D’ici là, il se mettait doublement au travail, pour finaliser le programme des premiers mois, à l’appui des documents que le pouvoir encore en place lui communiquera. Ce temps de la première communication après la victoire se faisant à son siège de campagne, sans chercher ni le bain de foule ni l’excès de démonstration de victoire, comme cela avait trop souvent le cas avec ses prédécesseurs, quelquefois flirtant avec, soit le ridicule, soit l’incongruité des liens pouvant être appréciés comme des conflits d’intérêts !

    À partir de cette soirée du 8 mai 2022, Vladimir Luknikoff entrait de plain-pied dans une autre vie, faite de tumultes, de responsabilités importantes mais aussi d’une solitude inévitable ! Il n’en soupçonnait alors pas la portée !

    Chapitre 2

    La conférence de presse

    et le 1er gouvernement

    Après une nuit un peu courte, un petit-déjeuner ingurgité en famille, mais en scrutant du coin de l’œil les informations défilant sur les chaînes de télé, au fil des différentes chroniques, il laisse sa femme, Stéphanie, et sa fille, Natacha, aller vers leurs occupations respectives, l’une vers son cabinet professionnel et la seconde rejoindre son collège pour la dernière ligne droite de la classe de 5e avant les vacances d’été.

    Il passe ensuite un coup de téléphone à sa principale collaboratrice, la chargeant de préparer la trame d’une action à mener d’ici les législatives avec le cercle des collaborateurs les plus proches qui ne seront rien d’autre que le gouvernement très resserré de prochaines semaines, tandis que lui se charge de contacter les responsables politiques du pays. Il appellera ainsi par ordre décroissant des résultats au 1er tour de l’élection, hormis le président sortant, sans oublier M. Dupont-Aignan, avant de joindre également les présidents des institutions essentielles. Ces appels, d’une durée variable de 10 à 30 minutes, lui permettent d’établir les bases nécessaires au travail à venir et d’obtenir des rendez-vous de travail avec chacun d’eux dans les jours suivants. Ainsi, son agenda se remplit assez rapidement de la manière suivante, du moins pour les matinées :

    Les après-midis, ainsi que certaines soirées, de cette grosse semaine, sont dédiés à la préparation avec ses collaborateurs de la mise en œuvre des modifications à porter d’ici aux élections législatives, mais aussi pour délimiter la trajectoire des mois suivants, le point d’orgue étant la conférence de presse, prévue le jeudi 18 mai dans l’après-midi, faisant suite à la passation officielle avec le président sortant, les deux protagonistes étant tombés d’accord sur cette date lors d’échanges au moment du défilé au matin du second tour.

    Cela fera au total 8 après-midis, 4 soirées et autant de repas de travail avec son commando des débuts de la campagne pour lister les priorités d’actions d’ici aux législatives, puis des premiers mois, définir la bonne manière pour expliquer aux Français les modifications voulues en profondeur, imaginer comment faire coïncider réforme institutionnelle majeure et gestion de l’État, sans omettre les enjeux internationaux et la refondation promise d’une Europe et d’un nouvel élan. Autant dire qu’il était nécessaire de s’appuyer sur des personnes de confiance autant que compétentes. Quels sont ces collaborateurs de la première heure ?

    Il y a par ordre des rencontres successives : Frédéric Bonnac, rencontré une première fois lorsque ce dernier était devenu président du comité national olympique puis plus sérieusement par le biais de son épouse par ailleurs cadre de santé en février 2012, Sophie Kohl, rencontrée et très appréciée dès 2011 lors de son arrivée à l’IEP (Institut d’Études Politiques) ou Sciences Po, Philippe Blinger, rencontré par l’intermédiaire de sa femme médecin dans le cadre du travail ministériel de Vladimir en 2012, Sylvie Motte, après son arrivée comme enseignante à Sciences Po, Zoé Bourdelain, médecin engagée dans la transition énergétique rencontrée durant l’expérience ministérielle en mars 2014, le quintet étant complété par l’arrivée de la talentueuse Juliette Baylet, à sa propre demande en novembre 2021.

    Dès le lundi 9 mai après-midi, le groupe s’étant lui-même surnommé « les 7 mercenaires » a posé les bases utiles à la tenue de la conférence de presse et surtout défini les bases de la trajectoire opérationnelle pour le début du quinquennat. Ainsi, il était indispensable de baliser tous les aspects liés à la réforme constitutionnelle, à redéfinir le contrat social autour de la refonte de l’enseignement, de la formation professionnelle, de la santé publique, tout en prenant en compte la transition énergétique, mais encore le poids du régalien (justice et sécurité), mais aussi poser les jalons d’une refonte de l’Europe en s’appuyant sur différentes phases, d’où un travail où chacun apportera ses compétences propres au service du groupe et selon un canevas précis.

    Mardi 10 mai après-midi et soirée : fort des explications données à Alain Juppé le matin même, ce dernier, d’abord rétif à toute modification d’ampleur de la constitution, assurait le futur président qu’il ne serait pas un obstacle à une VIe République, d’autant plus avec une phase transitoire permettant que l’État reste opérationnel, ainsi qu’à une rénovation de la loi sur la laïcité, dès lors qu’elle assure une amélioration du « vivre ensemble » en prenant en compte les différentes évolutions depuis plus d’un siècle. Il est en revanche plus réticent à une réforme en profondeur du système judiciaire, d’autant plus si cela allait vers plus d’étatisation. Autant d’éléments permettant d’affiner les éléments fournis lors de la campagne présidentielle.

    Mercredi 11 mai après-midi et soirée : c’était ensuite à l’ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, mais aussi de la santé de se prononcer sur les pistes proposées quant aux réajustements nécessaires sur le régalien, redonnant une place plus concrète au quotidien pour les forces de l’ordre, en complémentarité d’une réforme de la justice. Il était par ailleurs emballé par la place donnée réellement à la formation professionnelle, et notamment à l’adéquation voulue entre besoins de la nation et respect des aspirations des citoyens, y compris les plus jeunes, ces notions séduisant l’ancien assureur qu’il fût. Il était un peu plus circonspect devant les coûts qu’il évaluait comme trop élevés dans la place de l’état, même en saluant l’effort visant à décloisonner les différents pans de la santé. Cet entretien du matin même permet alors d’avancer plus loin qu’avec les annonces de campagne, mais surtout en définissant mieux les missions imputables directement ou non à l’État.

    Jeudi 12 mai après-midi : le candidat écologiste Yannick Jadot était plus que mesuré quant aux idées de transition énergétique, ce qui était lié certainement au fait que tout écologiste est un peu trop idéologue et a du mal à accepter que ce qu’il préconise ne soit pas conservé comme la bonne solution. Pour autant, et le paradoxe n’étant pas l’ennemi du politique, il affirma qu’il ne serait pas systématiquement dans l’opposition formelle, tout projet devant être étudié et évalué. Il était favorable à une réforme institutionnelle, et sensible à une refonte du dispositif européen. Les 7 se trouvaient alors confortés dans leur démarche mettant la transition énergétique au cœur des réflexions visant l’organisation de l’État et guidant le sens des réformes, en s’assurant en permanence que les choix réalisés puissent être systématiquement évalués, d’où des possibles remises en cause et/ou aménagements nécessaires.

    Vendredi 13 mai après-midi : Jean-Luc Mélenchon était bien évidemment favorable à une nouvelle République, quoique plus mesuré sur une situation de transition longue, fusse le moyen de maintenir un état opérationnel. Il était plus que réservé quant à une refonte de la laïcité et sur plus de moyens donnés aux forces de l’ordre, mais plus enclin aux réformes de la justice et à un renouveau de l’organisation européenne. Ce fut alors l’occasion de retravailler les bases de cette refonte européenne.

    Le vendredi soir et le week-end étaient naturellement neutralisés, les « 7 mercenaires » ayant besoin de souffler et de passer du temps en famille. Vladimir en profitait pour passer du temps avec sa femme et sa fille, avant que cela ne soit plus aussi réalisable, se gardant juste le dimanche à partir de 17 h, après une balade dans la verdure, pour réorganiser son discours préambule de la conférence de presse.

    Lundi 16 mai après-midi : la rencontre avec Marine Le Pen lui apporta des motifs de satisfaction, notamment sur l’ensemble des réformes institutionnelles, comme pour le régalien, même si elle aurait souhaité aller plus loin. Elle était plus que sceptique sur la transition énergétique et les réformes visant l’enseignement et la santé publique, mais avait assuré le président qu’elle ne serait pas une opposante systématique. Le groupe en profitait pour peaufiner la réorganisation proposée quant à l’Europe, avec ses différentes phases.

    Mardi 17 mai après-midi et soirée : Nicolas Dupont-Aignan, dernier rencontré avant les présidents des 2 chambres, était peu critique sur l’ensemble, mis à part sur la refonte européenne, qu’il eut préférée plus centrée sur les souverainetés de chaque état. Le groupe en profitait pour affiner quelques points, mais axait le travail sur la partie financement du programme, recettes et dépenses dans des valeurs, nécessairement à préciser lorsqu’ils auront connaissance des chiffres précis, soit après le 19 mai.

    Mercredi 18 mai après-midi ; après la rencontre de Gérard Larcher et Richard Ferrand, il en est ressorti que les deux protagonistes avaient pris acte du résultat des urnes, ne pouvaient s’opposer à la démarche proposée quant aux institutions, quoique réticents sur la laïcité, mais s’engageant à jouer le jeu de la démocratie pendant la session parlementaire se tenant jusqu’aux élections législatives. Les « 7 mercenaires », en fait au nombre de 8, du fait de la présence systématique d’Aurore Lindiger, sorte d’éminence lumineuse de Vladimir, ont profité de ce dernier temps de travail avant la passation pour définir les différentes phases du quinquennat à venir, ce qui serait nécessairement exposé par le président dans son discours du lendemain.

    En fin d’après-midi, tout ce petit monde se sépare pour deux heures, avant de se retrouver pour un dîner d’exception. Durant ce laps de temps, Vladimir peaufine son discours du lendemain, ce texte ayant été bâti au fil de la dernière semaine avec la contribution de son éminence, Aurore, qu’il avait rencontrée et fortement appréciée lorsqu’elle exerçait au sein du cabinet de Jean-Michel Blanquer.

    Avant de partir rejoindre la petite troupe dans un restaurant huppé de la capitale, il téléphone à Jéromine Gordillo, une pionnière au sein de son mouvement politique, s’enquérant de savoir où elle en était de sa mission définie encore pour les 2 semaines à venir, c’est-à-dire se charger des investitures de candidats dans une centaine de circonscriptions et s’occuper de lever des fonds en allant au-devant de plusieurs banques.

    21 h : On retrouve dans le restaurant autour de Vladimir sa femme Stéphanie, avocate d’affaires, Frédéric Bonnac et son épouse Myriam, cadre de santé à l’APHP, Sophie Kohl et son conjoint Marc, avocat pénaliste, Philippe Blinger et sa compagne Olivia, directrice d’EHPAD et médecin de formation, Sylvie Motte et son épouse Mélodie Duang, auteure-interprète musicale, Zoé Bourdelain, Juliette Baylet et son mari Jean, artiste sculpteur, et pour finir Aurore Lindiger et son concubin Matthieu, enseignant en lycée. Ce temps convivial avec 15 participants est le bienvenu avant d’aller au front

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