Une petite pièce qu’encombrent deux bureaux au premier étage d’un immeuble rue Aristide-Briand, face à l’Assemblée nationale. Dos à la fenêtre, Marine Le Pen, de l’autre côté une table où travaille un collaborateur. Quelques fauteuils, une bibliothèque mais peu de livres, un petit frigo, un microondes, une machine à café, une bouilloire, trois drapeaux tricolores, un hortensia, une orchidée blanche, un fanion rappelant la catastrophe minière de Courrières (ville de la circonscription de la députée) qui en 1906 tua 1 099 personnes. Dans un coin, posé à même le sol, un petit coffre-fort. « Non il ne contient pas le trésor des Le Pen », lâche dans un éclat de rire l’occupante des lieux.
Le rendez-vous avait été pris un mois plus tôt : le soleil brillait alors sur le Rassemblement national. Depuis, le député Grégoire de Fournas a été exclu temporairement du Palais-Bourbon pour « manifestation troublant l’ordre, ou qui provoque une scène tumultueuse » ; Jordan Bardella, élu à la tête du parti, a écarté d’une instance exécutive Bruno Bilde et Steeve Briois, « le clan d’Hénin-Beaumont », premier cercle de Marine Le Pen ; les premières rumeurs d’une « rediabolisation » du RN inquiètent ou irritent.
Derrière un sourire