« NOUS METTONS LA NUANCE À L’HONNEUR »
LORSQU’IL A PRIS LES RÊNES de « C politique » sur France 5 il y a cinq ans, Karim Rissouli était pour beaucoup un quasi-inconnu. Un mandat d’Emmanuel Macron plus tard, le journaliste redoute de devenir « un cumulard » de l’antenne. Présent chaque dimanche dans le magazine qui parle de politique en évitant au maximum d’inviter… des personnalités politiques, Karim Rissouli est aussi, depuis janvier et sur la même chaîne, aux commandes de « C ce soir », une émission quotidienne de débats, et de la collection documentaire « La Fabrique du mensonge ». À 39 ans, l’Angevin, élevé dans une famille de classe moyenne par une mère française et un père marocain, tous deux travailleurs sociaux, s’est embarqué avec calme dans l’ascenseur social. D’abord reporter politique à Europe 1, il rejoint ensuite Canal + en 2009 – comme chroniqueur dans « Dimanche +» puis au « Grand Journal » –, chaîne qu’il quitte en 2015, inquiet des menaces sur l’indépendance éditoriale (déjà) incarnées par Vincent Bolloré. Le puissant producteur Renaud Le Van Kim, dont il est très proche, lui confie alors « C politique », où il trouve tout de suite ses marques et un ton, calme, mesuré, tout en nuances. Alors que la campagne pour la présidentielle va occuper les prochains mois, cette voix va représenter un enjeu face à l’hystérisation des débats incarnés, par exemple, par Pascal Praud sur CNews.
La campagne pour l’élection présidentielle de 2022 est lancée: avez-vous déjà réfléchi à une manière spécifique de la faire vivre?
La question principale que je me pose est: « Doit-on faire revenir des politiques sur nos plateaux? » Notamment dans « C politique », une émission que nous avons construite il y a cinq ans, ce qui me semble une éternité car ce n’était pas du tout la même
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