« Je m’intéresse à ce qui rassemble »
Cordial mais concentré, le nouveau Premier ministre nous accueille avec un large sourire – sans tendre la main, gestes barrière obligent, mais on sent que cela lui coûte. Son vaste bureau, à l’étage de l’hôtel de Matignon, n’est guère encombré pour l’instant, mais il y semble déjà à l’aise. Agé de 55 ans, le maire de Prades (Pyrénées-Orientales) vient tout juste de faire irruption sur la scène politique nationale, mais il connaît déjà les palais de la République. C’est ici, à Matignon, que le « Monsieur Déconfinement » d’Edouard Philippe tenait ses réunions jusqu’à ces derniers jours. Son passage à l’Élysée est plus ancien : il fut conseiller pour les questions sociales puis secrétaire général adjoint de la présidence sous Nicolas Sarkozy. Il y est souvent retourné dans la période récente, jusqu’à devenir l’un des hommes de confiance d’Emmanuel Macron. Jeudi soir, le chef de l’État lui a dit qu’il l’avait choisi. Il s’en dit encore et , même s’il dit être . Hier matin, il n’a pas eu le temps d’écouter le portrait ému que son père a livré de lui sur Europe 1. , confie-t-il, songeant aussi à sa mère, disparue au mois de janvier. Sa voix se voile légèrement : Pour répondre aux questions du JDD, il parle sans notes, en détachant bien ses mots, sans chercher à atténuer son accent du Sud-Ouest. Pour l’heure, il ne promet rien, sauf une méthode, et ne montre pas grand-chose, sinon un caractère. Avec cette invitation aux Français :
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