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Libre arbitre: Autobiographie
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Livre électronique258 pages2 heures

Libre arbitre: Autobiographie

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À propos de ce livre électronique

Dans Libre arbitre, Marcel revient sur son parcours incroyable de près de 1.000 matches arbitrés, sur ses plus grandes fiertés mais aussi ses profondes déceptions dans le monde du foot. Il en profite pour dévoiler une multitude d’anecdotes étonnantes sur sa vie personnelle, sur les coulisses du monde du foot, de l'arbitrage ou de La Tribune. Il se remémore aussi, avec émotion, le difficile combat que son épouse et lui ont mené contre le Covid-19. Un témoignage émouvant, sincère et sans langue de bois. Du Marcel tout craché !

À PROPOS DE L'AUTEUR

En une vie, Marcel Javaux a embrassé plusieurs carrières dans l’univers du football, mais toujours avec un seul but : servir le ballon rond. Il a été joueur, puis arbitre pendant 28 ans (y compris en D1) et enfin chroniqueur télé sur les antennes de la RTBF. Chez les Javaux, le football est virus familial : son père Auguste, boulanger à Villance, était arbitre avant lui et ses quatre frères sont eux, aussi, tombés dans la marmite de l’arbitrage. Son franc-parler et ses avis sans concession lui ont parfois joué des tours. Mais Marcel a toujours défendu ses idées et, contre vents et marées, une vision positive du sport et du fair-play. Son parcours étonnant a amené cet Ardennais d'origine sur les terrains, de la province du Luxembourg jusqu'à Moscou en passant par les pelouses de D1 belge. Lui permettant de côtoyer les plus grandes personnalités du foot… 

LangueFrançais
ÉditeurChronica
Date de sortie14 oct. 2021
ISBN9782931115084
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    Aperçu du livre

    Libre arbitre - Marcel Javaux

    Préface

    Marcel, je te l’écris, bordel !

    Que se disent inévitablement deux Ardennais, amateurs des plaisirs de la vie, lorsqu’ils se rencontrent ? Réponse : « Qu’est-ce que tu bois ? »

    Des discussions de comptoir sur le thème du foot, parfois animées, j’en ai connu plus d’une dans les « after » de La Tribune où se télescopaient plus ou moins joyeusement les avis des présentateurs, des journalistes, des invités et des analystes. Autour d’un Orval, la province de Luxembourg y était systématiquement représentée avec Marcel, moi et tous ceux qui, parmi ses amis, montaient au fil des années à Bruxelles pour l’escorter jusqu’à l’ouverture de cette page arbitrage qui fut l’un des piliers de l’émission. Un incontournable, même, passé de la case pittoresque du pigeonnier de Benjamin Deceuninck à une position bien en vue au milieu des chroniqueurs, pas toujours très disciplinés, il faut bien l’admettre. C’est dire la pertinence de la bonne parole arbitrale prêchée par cet ancien flic qui a rarement dû jouer au gendarme pour s’imposer au milieu du brouhaha.

    Marcel, c’est tout un poème pour certains. Mais pour le cerner, il faut prendre la peine d’aller au-delà de la caricature, comme tous ceux qui l’apprécient l’ont fait. Le personnage est tout aussi attachant que l’ancien arbitre est compétent. Et vice versa. Je l’avais quitté sur l’herbe verte des pelouses de D1 à mon retour d’Angleterre et je l’ai retrouvé sur le synthétique d’un plateau TV reconstituant l’esprit et l’atmosphère des stades devant lesquels il n’a jamais tremblé.

    Son coup de sifflet si sûr a continué à résonner bien après sa carrière d’arbitre : capable de bondir de son siège en une seconde pour une agression impunie ou, au contraire, un carton rouge trop vite dégainé par ce qu’il estimait être un « pistolero du sifflet » sans une once de psychologie. Marcel est avant tout un grand professionnel, maîtrisant son sujet comme très peu de ses anciens collègues qui ont tenté de se reconvertir dans ce rôle de funambule des lendemains de week-ends mais avec bien moins de succès.

    Décortiquer, expliquer, vulgariser, remettre dans le contexte… pour mieux trancher. Et nous faire comprendre qu’une toute petite seconde d’hésitation ou, au contraire, un excès de précipitation sont certes susceptibles de modifier le cours d’un match mais peuvent surtout changer la vie d’un homme. Un homme en noir, appelé à décider seul. Et à assumer par la suite. Toujours seul.

    Mine de rien, de semaine en semaine, Marcel a réussi à faire entrer l’arbitrage dans le salon de dizaines de milliers de téléspectateurs chaque lundi soir. Et ce n’est pas la plus mince de ses prouesses. Il a aussi conquis les cœurs par son enracinement dans une vie simple, faite des joies et des peines de monsieur et madame Tout le Monde.

    Last but not least, il est parvenu à ébranler les consciences bien-pensantes avec son parler vrai, ses mots à lui et ses formules qui font mouche. Au prix, certes, de quelques petits excès de langage qui lui ont été très vite pardonnés au nom de l’élan du cœur. Et je suis bien placé pour le savoir depuis un certain Belgique-Japon où le but de Nacer Chadli pour signer le 3-2 m’a fait sortir de ma réserve.

    Comme je te l’ai souvent dit et redit, en plateau ou hors-champ des caméras : Marcel, tu es unique ! Aujourd’hui, je te l’écris, bordel !

    Avec toute mon affection,

    Philippe Albert

    Introduction

    Plus de 50 ans dans le foot. Cinquante-deux pour être précis. C’est énorme. Mais tous ceux qui atteignent ce cap n’écrivent pas un livre pour autant. Pour certains, il serait cependant dommage de ne pas revenir sur cette aventure. Marcel Javaux fait partie de ceux-là.

    D’abord parce qu’il affiche cette longévité impressionnante dans l’arbitrage : 28 ans sifflet en bouche (ou plutôt en main, pour ne pas siffler trop rapidement…) dont onze en Division 1, six ans en tant que membre formateur de la Commission Centrale des Arbitres (CCA) et, enfin, treize saisons aux émissions foot de la RTBF où il était le visage et la voix de l’arbitrage.

    Ensuite parce qu’il a aussi touché à d’autres facettes du foot : il a notamment été membre puis président du Comité provincial du Luxembourg – l’instance qui gère le foot en province de Luxembourg – et il a présidé l’Entente Sportive Villance, le club de son village natal.

    Enfin, parce qu’il allie humour et franc-parler, deux atouts essentiels pour rendre ses souvenirs agréables à lire. Ces expériences de terrain et ce rôle en télé lui ont en effet valu une multitude d’expériences heureuses et malheureuses qui sont aujourd’hui autant d’anecdotes à raconter.

    Marcel Javaux a donc sorti ses cartons. Pas le rouge, ni même le jaune. Il a fouillé dans ses caisses d’archives. Dans les deux petits carnets qu’il a retrouvés, on ne lit pas les noms de joueurs avertis ou exclus, mais la liste impressionnante de tous les matches que l’ancien arbitre a sifflés. Près de 1000 rencontres – dont environ 150 en Division 1 belge – consignées rigoureusement dans des colonnes avec la date, les équipes en présence, la division et le score. Le tout accompagné çà et là de petits commentaires signés Marcel et parfois agrémentés de coupures de presse.

    En nous ouvrant les portes de son domicile, à Six-Planes, tonton Marcel nous plonge dans son passé. Et ce plongeon n’a rien d’une simulation : c’est de l’authentique, du vécu. Raconté sans langue de bois. Tantôt teinté d’un sourire, tantôt d’un coup de gueule.

    Bonne lecture !

    David De Myttenaere

    Twitter et Instagram :

    @d_demyttenaere

    Extraits de mon carnet reprenant toutes les rencontres arbitrées, de février 1973 à mai 2001

    L’avant-match

    Dans la cour de récré, je me prenais pour Roger Claessen

    Je m’appelle Marcel Javaux. Je suis né le 19 février 1956 à Villance (province de Luxembourg), au-dessus de la boulangerie de mes parents, Auguste Javaux et Marie-Louise Duchêne. Je suis le deuxième d’une famille de quatre garçons. Dans notre maison, ça respirait le football : mon papa y a joué pendant des années avant de devenir arbitre vers l’âge de 40 ans. Avant de fouler les terrains en tant qu’arbitre, j’ai d’abord été joueur. J’ai commencé le football dans la cour de récré de mon école primaire, l’école communale de Villance, avec la fameuse règle « trois corners, un penalty ». Je me souviens aussi d’avoir passé des heures à shooter contre la porte de la grange de ma grand-mère maternelle Hortense, ce qui avait le don de l’énerver.

    Balle au pied, je me prenais pour Roger Claessen, la légende du Standard. Cela en étonnera plus d’un mais, oui, j’étais supporter des « Rouches » quand j’étais gamin. Le frère de ma maman était un acharné du Standard. Il m’a emmené plusieurs fois à Sclessin, écharpe rouge et blanche autour du cou, dans la vieille tribune debout, dos au terril. Il me plaçait sur les marches derrière une barrière pour éviter que je ne sois renversé, bousculé ou écrasé par les plus sauvages. C’était l’époque de René Hauss, Léon Jeck, Jacky Beurlet, Nico Dewalque, Roger Claessen, Léon Semmeling… Papa, lui, était plutôt « Mauve », comme deux de mes frères.

    Aujourd’hui, je ne suis plus supporter d’un club en particulier. J’ai perdu cette sympathie pour le Standard le jour où un membre du club, présent en tribune d’honneur, m’a craché dessus lors d’un retour au vestiaire après un match que j’avais arbitré. Et puis quand on connaît très bien le milieu, on a du mal à être acharné d’un club comme certains peuvent l’être. Cela ne m’empêche pas d’être supporter des clubs belges lorsqu’ils jouent en Coupe d’Europe ou d’être un grand fan des Diables Rouges, évidemment.

    J’ai fini ma carrière de joueur comme gardien

    J’ai signé ma première affiliation le 6 août 1968, à l’âge de 12 ans. Mon parrain et grand-père maternel, Joseph Duchêne, m’a emmené chez Camille Godard, qui était le big boss du FC Wallonia Libin. À cette époque-là, Libin était un des seuls clubs de l’entité ; l’Entente Sportive Villance n’existait pas encore. Ma carte d’affiliation en poche, je suis rentré chez moi avec une paire de chaussures, des bas et un maillot… que je n’ai pas quitté pour dormir la nuit suivante.

    J’ai donc joué à Libin. Notre terrain était en pente, certes, mais la pelouse était belle comparée à celles des autres clubs de la province de Luxembourg. Le plus souvent, nous jouions sur des champs de patates, mais mon père me disait que je ne devais pas me plaindre. Quand lui jouait en Troisième Provinciale, à Anloy, on évacuait les vaches du terrain juste avant le coup d’envoi et la surface était parsemée de bouses : quand un joueur taclait en blanc, il se relevait en vert… Leurs vestiaires étaient de vieilles cabanes en bois sans eau ni électricité. Et pour se laver après le match, c’était à la bassine.

    Moi, quand j’ai commencé à Libin, c’était le début des vestiaires en dur. Nous étions très bien pris en charge. Le formateur des jeunes s’appelait Théo Beunekens. Nous avions une belle équipe. En 1969-1970, nous avons même été champions en Cadets, les U15 actuels. Comme j’étais grand pour mon âge, on me mettait un peu partout en fonction des circonstances. Quand nous étions menés, on me faisait passer en attaque. Un peu comme Daniel Van Buyten, l’ancien défenseur des Diables Rouges, mais avec nettement moins de talent dans mon chef, sinon je n’aurais jamais été arbitre. Je jouais plus souvent comme gardien de but que comme joueur de champ. C’est à ce poste, entre les perches, que j’ai terminé ma carrière de joueur.

    Équipe des cadets régionaux du FCW Libin, championne en 1970 (troisième en haut à droite)

    « Si tu gères ta grande gueule… »

    Je n’avais pas les qualités pour devenir gardien en Première Provinciale et j’étais déçu de ne pas avoir du temps de jeu en équipe première à Libin. Un jour, mon père, qui venait me voir en Réserves ou en Juniors, m’a dit : « Tu n’auras jamais ta place. Fais comme moi, viens arbitrer. Tu verras, c’est une belle école de vie, cela te fera du bien. » Dès mes 16 ans, j’ai arrêté de jouer, car on ne pouvait pas être joueur et arbitre en même temps, et j’ai suivi la formation d’arbitre donnée par Léon Moureau à l’Institut Saint-Joseph de Saint-Hubert.

    À l’époque, Léon était le vice-président de la Commission provinciale d’arbitrage du Luxembourg (CPA Lux). Après mon papa, qui m’a mis le pied à l’étrier, qui m’a corrigé et formé pendant de nombreuses années, c’est Léon qui a été mon père spirituel, mon parrain dans l’arbitrage. Il m’a fait grandir en province. Il venait m’examiner chaque année. Il analysait mes prestations en étant attentif à des critères comme la personnalité, le coup de sifflet, la condition physique, le placement et les déplacements, la connaissance des lois du jeu, l’autorité, la communication, etc. En plus du rapport officiel qu’il adressait à la CPA, il m’envoyait des courriers manuscrits, avec une calligraphie impeccable, qui étaient de véritables analyses psychologiques. Dans un de ces courriers, il m’avait écrit en substance : « Si tu fais attention à bien gérer ta grande gueule et si tu écoutes les conseils qu’on te donne, on fera de toi un arbitre international. » J’avais 18, 19 ans, j’arbitrais en Deuxième Provinciale. On peut dire que c’était un visionnaire.

    À l’époque, on ne pouvait pas arbitrer avant d’avoir fêté son dix-septième anniversaire. J’ai eu 17 ans le 19 février 1973 et j’ai sifflé mon premier match quelques jours plus tard seulement. Une rencontre de Cadets entre Awenne et l’Olympic Saint-Hubert, deux clubs qui ont maintenant disparu. C’est le premier match que j’ai noté dans mes petits carnets qui reprennent quasiment toutes les rencontres que j’ai arbitrées. Mon commentaire à l’époque : « Une journée fantastique ! » Je me souviens de ce match parce que j’étais accompagné par Pierre Barvaux, un ami de papa qui était aussi membre de la CPA Lux. C’était une grande fierté. Pour fêter l’événement, il m’avait offert un cadeau que je possède toujours : un petit sanglier de Saint-Hubert en bronze sur un socle en marbre. J’ai été privilégié durant ma formation : j’ai toujours été très bien encadré. Papa me suivait de près, il venait voir mes matches. Il ne m’a jamais dit que j’avais fait une bonne prestation, mais quand il commençait sa phrase par C’est nin mô mais… (« Ce n’est pas mal mais… »), je savais que cela voulait dire que j’avais été bon. Le dimanche midi, à l’apéro et pendant le repas, la petite cuillère devenait le centre-avant, la fourchette, c’était l’ailier et ainsi de suite. Nous parlions du match, des lois du jeu, etc. Comme je l’ai déjà dit, nous étions baignés dans le foot.

    Rapport d’évaluation par Léon Moureau suite à mon premier match en P1

    Rapport d’évaluation rédigé par Monsieur Moureau

    Lettre de nomination dans le cadre des arbitres de la province de Luxembourg

    Cinq arbitres et une maman

    Je n’étais pas seul dans la marmite. Nous étions quatre frères et nous avons tous été arbitres. Papa a officié jusqu’en

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