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Les Morts près de chez soi: Tome 1 : Le Massacre à Valenya
Les Morts près de chez soi: Tome 1 : Le Massacre à Valenya
Les Morts près de chez soi: Tome 1 : Le Massacre à Valenya
Livre électronique279 pages3 heures

Les Morts près de chez soi: Tome 1 : Le Massacre à Valenya

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À propos de ce livre électronique

Dans un monde où les démons changent la vie des humains en véritable films d’horreur, une bande de jeunes sorciers sont là pour combattre les monstres… et leurs serviteurs humains, qui pourraient bien être encore plus dangereux qu’eux. Mais laissez-les d’abord faire des concerts et échanger des références de pop culture.
LangueFrançais
Date de sortie7 oct. 2021
ISBN9782312085487
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    Aperçu du livre

    Les Morts près de chez soi - Sophie Laliberté

    cover.jpg

    Les Morts près

    de chez soi

    Sophie Laliberté

    Les Morts près

    de chez soi

    Tome 1 : Le Massacre à Valenya

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2021

    ISBN : 978-2-312-08548-7

    Géographie du Monde

    des Morts Près de Chez Soi

    Et où sommes-nous, au fait ? Peut-être lui trouverez-vous des similarités avec le monde réel, et peut-être y verrez-vous des références que je n’avais pas prévues. Mais en tout cas, voici comment retrouver son chemin dans Les Morts près de Chez Soi.

    Chada : pays où se situe l’intrigue, localisé sur le continent de Teria. Plus précisément, à l’est, sur la péninsule de Najeski, dans la petite ville de Valenya. La péninsule de Najeski donne sur l’océan de Nalos.

    Manchi : une des îles principales de l’océan de Nalos, toute proche de la péninsule de Najeski. Les Manchiens parlent manchien et takéen.

    Imikéos : peuple najeskien, culturellement proche des Manchiens.

    Takéa : pays à l’ouest de Chada, premier plus grand producteur de la culture populaire de ce monde avant lui. Sa langue, le takéen, est devenue la langue universelle par la force du colonialisme et du pouvoir de la culture pop.

    Nerimei : région composée de pays aux cultures similaires, à l’est du continent de Teria.

    Ireya : île de Nalos, au sud-est de Chada.

    Sorili : île rattachée au continent de Torikéa, situé à l’ouest de Takéa de l’autre côté de l’océan de Dilos. Comme beaucoup d’autres pays torikéens, ancienne colonie de Selanya (petit pays au sud de Takéa).

    Nedili : île proche de Torikéa, ancienne colonie de Takéa.

    Kaleya : région culturelle plutôt qu’administrative au sud de Chada. Contient les provinces de Lessayl, Talanevya et Shaneyri.

    Mnerin : pays torikéen.

    Saïjeari : plus grande île de Nalos.

    Prologue

    Elle avait déjà rencontré un tueur en série avant, dans son enfance. Ce souvenir n’était pas le plus présent dans sa mémoire. Elle avait fait une sorte de blocage dessus, comme si son cerveau lui avait interdit d’y penser pendant plusieurs années. Mais elle ne pouvait pas savoir en quoi cet événement referait surface dans les années à venir.

    C’était la sortie des classes, pour elle et sa meilleure amie. Leur classe de CM1 de l’école primaire de Valenya était juste devant le bâtiment, partant seuls ou attendant que leurs parents viennent les chercher. Elle crut voir une silhouette, derrière deux parents d’élèves, mais celle-ci disparut vite.

    Puis elle crut la ré-apercevoir. L’espace d’un instant, quelque chose filait entre deux arbres. Mais cela passa si vite que cela aurait pu être un coup de vent ou un jeu de lumière. Elle n’y pensa plus et suivit sa meilleure amie et les parents de cette dernière vers chez eux.

    Quelqu’un fonça brutalement vers eux. Il poussa son amie par terre, et était-ce un couteau qu’elle venait de voir ? Elle courut, terrifiée, mais glissa sans comprendre comment, aperçut un couteau pointé vers elle et perdit conscience.

    Pendant ce temps, le père de son ami criait pour distraire l’inconnu. Comme celui-ci rapprochait définitivement son couteau du cou de la fillette, le parent se jeta sur lui. Finalement, tous les autres adultes présents le rejoignirent et réussirent à le maîtriser. Quand elle se réveilla, l’inconnu au couteau s’était enfuit. Certains essayèrent de le rattraper, mais il disparut trop vite pour qu’ils l’atteignent.

    Cette scène choqua beaucoup les habitants de la petite ville tranquille de Valenya. C’était une honte, disait-on, un tueur aussi près d’une école, et qui avait essayé de tuer des enfants. Cela ressemblait à quelque chose d’horrible qui s’était passé il y a 12 ans, quand 5 personnes étaient mortes.

    La police interrogea les parents. Non, durent admettre ces derniers, ils ne connaissaient pas cet homme qui avait tenté de tuer leur fille. La fillette en question ne comprenait qu’à peine ce qui lui arrivait, elle se rendait seulement compte qu’elle avait failli mourir, et elle voulait seulement rentrer chez elle. Sans doute la raison pour laquelle elle oublierait cet événement pendant son adolescence.

    École et cauchemars

    Nayara Lines et Yumi Naraki, à présent âgées de 16 ans, vivaient toujours à Valenya, et étaient toujours amies. Elles étaient à présent inscrites au lycée Ejai-Corbeau.

    En attendant l’arrivée de leur prof d’histoire-géo, elles discutaient de musique à bâtons rompus.

    – Ouais, Sildan ! C’est cool qu’on aille enfin les voir dans deux semaines. J’adore ce groupe. C’est incroyable qu’on ait réussi à obtenir ça, du bassiste et de la deuxième chanteuse de Nuitances.

    – Oh, je sais que tu ne les aimes pas, mais moi, j’ai toujours bien aimé Nuitances, toujours eu un petit faible pour leur premier album. Par contre après ça, ils ont rien fait d’aussi bien.

    Puis, alors que leur discussion évolua :

    – T’as vu, en ce moment, pleins de tubes commerciaux ou j’sais pas quoi, c’est n’importe quoi. Il y a cette chanson sur le maquillage magique qui attire tous les mecs !

    – Tu sais, Nayara, t’es vraiment snob. Moi j’aime bien les trucs dansants ! C’est entraînant et tout ! Et elle danse bien, cette blondasse trop maquillée. Moi, quand je vois des gens qui dansent bien, sur un beat hyper accrocheur, je résiste pas. Mais sérieusement, il y a une place pour les choses futiles, tu ne trouves pas ?

    – Bien sûr qu’il y en a une, quelque part, j’sais pas. Bon, alors, tu vas la faire ?

    – Quoi ?

    – La danse de ta chanson avec le maquillage.

    Yumi se lança dans une chorégraphie très personnelle et improvisée, où elle agitait ses bras un peu au hasard, puis avec plus d’assurance. En plus des bras, elle bougeait ses hanches autant qu’on pouvait le faire assise sur une chaise de lycée. Nayara éclata de rire, la tête baissée vers son bureau. C’était pour ça qu’elle adorait Yumi. Vous saviez qu’une fille était votre meilleure amie quand elle osait danser de manière ridicule en classe, quand vous n’auriez jamais un culot pareil.

    – Il y a sans doute une place pour la futilité, mais pas dans mon cours, n’est-ce pas Yumi ? commenta Mme Jilki, la prof d’histoire-géo, exagérant son ton sinistre. Non mais sérieusement, vous pouvez arrêtez de danser, ou continuer dehors !

    Mme Jilki avait cette façon de s’adresser à ses élèves dont ils se demandaient toujours si elle était sérieuse ou si elle plaisantait.

    Elle entama son cours, honora sa réputation avec une blague impénétrable sur la récolte du maïs, puis vers la fin de son horaire, aborda la question des exposés.

    – Nayara et Yumi, vous ne m’avez toujours pas donné la date de votre exposé !

    Les élèves de seconde 6 pouvaient s’habituer à l’humour indéchiffrable de Mme Jilki, mais la plupart se plaignaient beaucoup de sa manie de faire faire un exposé à toute la classe. Enfin, Nayara et Yumi s’en plaignaient beaucoup et supposaient que tout le monde faisait pareil.

    – Euh, ben, euh… bafouilla Nayara chaque fois que les profs lui posaient une question à laquelle elle ne pouvait répondre, ce qui avait toujours l’effet de les exaspérer, et de les pousser à insister au lieu d’interroger quelqu’un qui avait la réponse. Les circonstances idéales pour être humiliée devant toute la classe, qui d’ailleurs ne se priva pas de glousser.

    – Je ne vais pas vous demander si vous l’avez commencé ou si vous allez enfin regarder vos montres plus discrètement pendant mes cours. J’ai juste besoin d’une date.

    Elles avaient en effet commencé à rassembler leurs recherches, mais n’avaient pas écrit le plan de leur exposé.

    – Euh… Le 15 avril ? proposa Nayara.

    On était en février, cela leur laissait largement le temps de finir un exposé pas encore ébauché.

    – Le 15, ce sera donc le même jour que le groupe 3…

    – Et nous aussi, m’dame ! glapit Veyal.

    – Pardon ?

    – Le groupe 6, on voudrait passer le 3 parce qu’en fait, Leira aura un empêchement.

    – Très bien, Leira tu as une justification pour ton absence du 15 avril ?

    – J’vous l’apporte demain, m’dame.

    – Très bien, alors le 15, ce sera la journée des exposés, on aura les groupes 3, 6 et 10.

    Wow. L’exposé de Nayara et Yumi tombait le même jour que les filles populaires, Leira et Veyal, et leur bande. Ces filles n’étaient pas aussi horribles que les filles populaires dans les films. Mais disons seulement qu’elles avaient tendance à jouer un peu trop aux reines du lycée.

    La classe quitta le cours de géo, Veyal et compagnie gloussant au sujet de faire l’exposé le même jour que Yaya et Yuyu. La troisième membre de leur équipe de choc, Din, leur suggéra de ne pas faire ces blagues. Au fond, Nayara et Yumi ne détestaient pas trop cette bande de filles populaires.

    La semaine s’écoula parfaitement normalement. Yumi et Nayara décidèrent de rester au CDI à la fin des cours pour compléter quelques recherches. Comme elles flottaient dans une mer de documents, elles se rendirent compte que Leira et ses troupes étaient arrivées avant elles, dans le même but.

    – Salut, Leira les accueillit-elle aimablement.

    Elles travaillèrent côte à côte, les deux groupes s’aidant mutuellement. Puis Leira & co souhaitèrent aimablement une bonne journée à Nayara et Yumi avant qu’elles ne partent.

    Le lendemain, elles retrouvèrent les Leira au CDI après les cours, mais les choses se passèrent différemment.

    – Bon, faudrait peut-être qu’on se mette au boulot, les décérébrées, ha ha ha ! gloussa Veyal, un peu trop fort. Les deux filles exotiques et diversifiées y sont déjà.

    Nayara commença à se crisper. Exotiques et diversifiées ? Ils n’avaient jamais vu de Soriliennes et d’Ireyennes dans ce beau pays du Chada ? Et c’était un peu fort de café de se moquer de leur « diversité », de la part de la bande d’amies composée d’une vraie blonde, une brune partiellement décolorée et une sorte de fausse rousse bronzée, ainsi que leurs petits amis en différentes nuances de brun et de blond (dont un que Nayara aimait beaucoup regarder). Sur le coup, Nayara détesta vraiment la bande de Leira.

    – Très drôle, osa dire Yumi.

    – T’as vu, ça leur plaît pas, constata Leira. T’es une vraie décérébrée, Veya, ajouta-t-elle avant d’éclater de rire, comme si le fait de déplaire à quelqu’un était la chose la plus hilarante au monde.

    – Vous ne pourriez pas faire moins de bruit ? Je vous rappelle qu’on va au CDI pour travailler, pas pour faire la conversation à ses copines ! les rappela à l’ordre Monsieur Jis-sha, le documentaliste.

    – Oui, monsieur Jis-sha. Excusez-moi, monsieur, maintenant je vais bien travailler, minauda Veyal.

    Non que le documentaliste soit jeune et irrésistible aux yeux de ses élèves, en particulière Veyal. En fait, Nayara avait souvent entendu les Leira se moquer de son allure sans grâce. Elles étaient vraiment en pleine crise de sournoiserie ce jour-là.

    – Arrêtez vos bêtises tout de suite ! s’énerva Monsieur Jis-sha.

    – Ouais, franchement, arrête de le draguer, personne a envie de voir ça, râla Mijia, une camarade de classe de Nayara et nombre des lycéennes mentionnées précédemment.

    Kerili, la meilleure amie et éternelle compagne de râlage de Mijia, soupira d’un air méprisant.

    Comme elles sortirent peu après les Leira, Nayara et Yumi eurent l’occasion de les voir continuer leur phase sournoise. Elles entendirent Leira grommeler au sujet de Mijia et Monsieur Jis-sha :

    – M’énerve, cette connasse de Miji, pour qui elle se prend ? Toujours à m’insulter et à se croire mieux que moi ! C’est quoi son problème à cette conne ?

    – Elle a pleins de problème, se moqua Leira, déjà qu’elle a aucun style !

    – Mais elle doit avoir des problèmes mentaux aussi, c’est une grosse décérébrée ! fit Veyal.

    – Et ce Jis-sha, aucun humour ! râla Din.

    Nayara et Yumi partirent en secouant la tête. Peut-être qu’elles jugeaient les Leira autant que celles-ci jugeaient Mijia, mais quelle importance ?

    – Comment on dit déjà ? Ah oui, j’ai l’impression d’avoir perdu au moins une centaine de neurones en écoutant ces filles discuter. C’est ça la phrase consacrée ? se moqua Nayara.

    – Y’a aussi « quelle perte de temps et d’âmes, d’écouter ces abruties ! » renchérit Yumi.

    – Pourquoi d’âmes ?

    – J’sais pas, j’aime bien l’horreur ! Mais faut que j’arrête de dire ça, ça va porter malheur.

    Cela avait-il porté malheur à Nayara ? Eh bien, c’était impossible à dire, mais toujours est-il qu’elle fit un cauchemar la nuit suivant cette conversation. Elle était poursuivie. Dans un lieu inconnu où elle ne distinguait presque rien, une silhouette masquée lui courait après, un poignard à la main. La silhouette la rattrapa et empoigna son épaule droite. Le contact de la main crispée autour de son épaule était l’une des sensations les plus désagréables qu’elle ait connues. Puis elle glissa sur le sol froid et sale. Elle tomba, et tomba, tomba éternellement.

    Nayara se réveilla en sursaut. Reprit son souffle. Il lui fallut du temps pour se rappeler que tout n’était qu’un rêve. Ça ne risquait pas de lui arriver parce qu’elle était en sécurité chez elle.

    Oh, c’était répugnant. Elle se rappelait parfaitement le toucher de ce type monstrueux dans son rêve. La façon dont il lui pinçait l’épaule. Non, arrête d’y penser, sinon tu ne pourras plus t’en empêcher.

    Mais elle sentait toujours la pincée sur son épaule. Elle pouvait complètement s’imaginer la silhouette inconnue lui serrer douloureusement l’épaule lorsqu’elle l’aurait rattrapée.

    Elle entendit un léger bruit de coup, comme si on lançait des cailloux à sa fenêtre. Puis un bruit de pas, se distinguant dans la tranquilité de la nuit, se rapprochant de son immeuble et le quittant. Non, là, ça devenait ridicule. Cesse de prendre des clichés de films d’horreur pour la réalité !

    Mauvais Signe

    Nayara eut du mal à se rendormir après ce rêve. Quand elle réussit à gagner un peu de sommeil, c’était l’heure de se lever pour aller en cours.

    Elle se sentit complètement vaseuse au petit déjeuner. Sa mère, Yali, s’en rendit compte et lui demanda :

    – Tu n’as pas l’air dans ton assiette du tout, tu as mal dormi ?

    Nayara marmonna quelque chose à propos de son cauchemar.

    – C’est à cause de ces horribles films d’horreur que tu regardes ! se moqua sa grande sœur, Anay. Il faut empêcher nos enfants de regarder ces films, ils pervertissent notre belle jeunesse !

    – Oh, mais non ! la coupa Yali. C’est juste… un rêve, tu as dû repenser à des clichés de films d’horreur, juste comme ça.

    Mais Nayara crut percevoir le regard inquiet de Yali à son mari, Arelien. Ou peut-être n’était-ce que son imagination.

    – Eh, papa, intervint son petit frère Dalio, c’est quoi les autres grands clichés de films d’horreur à part ceux que je connais déjà ? J’connais déjà la poursuite dans un endroit sombre, et le couple qui se fait buter quand ils se pelotent !

    – Voyons, Dalio ! le reprit Arelien avant de lui expliquer les clichés d’horreur.

    Nayara les écouta en souriant, avant de se rendre compte qu’elle allait être en retard.

    Elle eut une journée parfaitement ordinaire à l’école. Elle rigola et parla musique avec Yumi, les Leira incendièrent verbalement Kerili et Mijia puisque ces dernières l’avaient mérité, ne se firent pas trop réprimander par les professeurs pour leurs bavardages en classe parce qu’elles étaient parfaites, puis allèrent roucouler avec leurs petits amis aussi parfaits qu’elles. Leira la strawberry blonde avait le grand sportif châtain, Timyeran (dit Tim), Veyla la moitié chadaïenne, moitié lessayléenne, avec des cheveux bruns partiellement décolorés avait le beau Mareyo aux cheveux noirs, qui réussissait à être cool et intelligent, mais avant, elle sortait avec l’autre beau brun, Sayel. Nayara n’aurait jamais pu l’admettre devant les Leira, mais elle adorait Sayel. Lui aussi était très sportif, et un grand ami de Tim, mais il était bien plus calme et ne chahutait jamais les autres élèves. Il avait une jolie silhouette athlétique, des traits délicats et des cheveux brun chocolat, qui allaient parfaitement avec son léger hâle (Nayara passait son temps à imaginer des descriptions poétiques de l’ex de l’avant-dernière Leira). Il s’appelait Sayel, et c’était un prénom lessayléen comme Veyal. Mais les petits amis des Leira remarquaient encore moins que ces dernières l’existence de Nayara, alors ce béguin d’adolescente était destiné à rester à sens unique.

    Nayara était tellement occupée à regarder Sayel qu’elle se cogna dans une poubelle.

    – Tu devrais honte de recycler tellement de clichés, lui fit Yumi en l’empêchant de tomber dans la poubelle. Va lui parler, un de ces jours !

    Nayara préféra rentrer chez elle qu’attendre Sayel à la fin des cours. Mais la nuit, Nayara refit son cauchemar. Un grand personnage masqué la poursuivait encore. Elle courait en hurlant, mais l’épaisse couche de poussière au sol la ralentissait. La pince se referma alors cruellement sur son épaule. L’empêchait de bouger. Une lame se rapprocha de son cou. Elle n’eut cependant pas le temps se faire trancher la gorge. En même temps que le métal froid piquait sa peau, elle s’éveilla en criant. S’en suivirent quelques minutes de silence, où elle essayait de reprendre son souffle.

    3 h du matin. Il lui restait encore du temps pour dormir. C’est ce qui arriva, avec un nouveau rêve. Elle se trouvait au milieu d’une foule, qui bondissait, secouait la tête, s’amusait dans le pire vacarme. Elle entendit alors un riff de guitare et comprit qu’elle se trouvait à un concert. Est-ce que la semaine était passée et qu’elle était déjà à ce concert de Sildan où elle et Yumi avaient prévu d’aller ? Mais alors, ses parents allaient la gronder parce qu’elle n’avait pas pris ses bouchons d’oreille. Puis elle eut vraiment des ennuis. Plusieurs hurlements retentirent, suivis d’une cacophonie de pieds qui couraient et de corps tombant au sol. Le sang coula à flots, par terre, dans toutes les directions, et semblait couler du plafond. Le sang de plusieurs victimes coula sur les joues et les avant-bras de Nayara. Elle crut néanmoins apercevoir une porte de sortie ouverte, et quelqu’un qui la guidait dans cette direction. Mais elle se réveilla avant de savoir si elle s’en était sortie.

    Au petit déjeuner, elle dût expliquer qu’elle avait refait le même rêve, avec quelques différences. Et qu’elle avait eu deux cauchemars pour le prix d’un.

    – Mais qu’est-ce que tu peux bien manger pour faire des rêves comme ça ? se moqua Anay.

    – En fait, les cauchemars, c’est pas provoqué par des trucs qu’on bouffe, la détrompa Dalio. J’ai lu ça sur Infos Craquées.

    Nayara écouta distraitement les chamailleries de son frère et sa sœur. Elle surprit encore ce regard inquiet entre ses parents.

    – Quoi ? leur demanda-t-elle.

    – Hein ? glapit brillamment Arelien.

    – Hier, quand je vous ai parlé du même rêve, vous avez échangé ce regard. Qu’est-ce que vous avez au juste ?

    – Eh bien, eh bien… hésita Yali.

    – Eh bien, ça nous inquiète que tu fasses ces rêves à deux reprises, compléta Arelien. Il va falloir que…

    – Que quoi, que vous m’interdisiez de regarder des films d’horreur ?

    – Mais non, c’est simplement…

    – Quoi ?

    Il se ferma comme une huître. Nayara ne savait pas s’il se taisait parce qu’il n’avait vraiment aucune idée de ce qu’il devait faire, ou s’il lui cachait délibérément quelque chose.

    Le week-end de Nayara ne fut perturbé que par un cauchemar dans la nuit du dimanche au lundi. Toujours la même course dans la poussière, enfermée dans un bâtiment obscur. Le même maniaque à ses trousses, qui la poussa par terre après l’avoir empoignée par l’épaule. Cette fois, elle eut plus de détails. Le tueur tourna son visage masqué vers elle, comme pour lui prouver qu’il l’avait attrapée et qu’il réussirait à la tuer sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Quelque chose dans ce masque éveilla son intérêt. Le visage était dissimulé par un petit masque noir/gris foncé en tissu épais, le genre que des enfants mettraient pour se déguiser, et une sorte de chiffon grossier de la même couleur, ne laissant que ses yeux, sa bouche et ses narines visibles. Ce masque aurait dû lui rappeler quelque chose, elle n’arrivait simplement pas à déterminer quoi.

    Inévitablement, la lame toucha son cou. Survint alors un étonnant retournement de situation : elle n’était pas sûre de bien voir ce qui se passait, mais ce n’était pas elle couchée par terre, à la merci de la lame ! C’était une autre fille

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