On a insinué l'inexistence des Waaba: Réaction à une tentative de génocide littéraire

Par Emile Konassandé

Tout le monde contemporain connaît les douloureux événements au Rwanda, dans les années 90. Nous ne savons pas comment les choses ont commencé dans ce pays - peut-être assez banalement - mais savons quelle évolution dramatique elles ont connue! Il est certain que, dans la situation qui concerne les Waaba (Bèwanribè) et les Bètammaribè (Soomba) au Bénin, la catastrophe à proprement parler n'est pas encore à être redoutée. Mais le fait d'affirmer la non existence d'une ethnie qui, quant à elle, se sachant bel et bien exister et aussi se faisant fière d'occuper une place qu'elle estime lui revenir au sein des communautés, nationale et internationale, n'évoque-t-il pas l'idée d'un génocide ou d'une tentative de génocide, tout au moins culturel ?

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 6 août 2021
• ISBN: 9783752698268

Emile Konassandé

Emile KONASSANDÉ est né vers 1952 à Bocrona-Pouya, dans la Commune de Natitingou, au nord-est du Bénin. Il a fait ses études pimaires à l'école catholique de son village natal. Ayant passé pour ses études secondaires, les six premières années dans un séminaire, et la septième dernière dans un lycée, il a connu un cursus scolaire essentiellement classique, comportant le latin et le grec ancien. Alors que rien ne semblait prédestiner Emile KONASSANDÉ à faire des études médicales, il fut incité par son professeur de grec à entreprendre de telles études, à la faveur d'une bourse offerte à l'Etat Béninois par celui Hellénique. Diplômé de l'école de médecine dentaire de l'Université Aristote de Thessalonique (Grèce), le docteur KONASSANDÉ a été successivent chef du service de stomatologie à l'Hôpital Provincial de Natitingou, médecin-chef dudit hôpital et Directeur Départemental de la Santé des départements de l'Atacora et de la Donga. Admis à la retraite, Emile KONASSANDÉ, s'est plu dans des activités qu'il pense porteuses de témoignanges pour les générations à venir. Ces activités incluent le reboisement qui relève de ses rêves de jeunesse. Elles s'intéressent également au rappel par écrit de certains faits, us et coutumes, susceptibles d'éclairer maintenant ou plus tard, les semblables. En effet, ne dit-on pas que «Celui qui a planté un arbre avant de mourir n'a pas vécu inutile» et que «Les paroles s'envolent tandis que les écrits restent» ?

Aperçu du livre

SOMMAIRE

AVANT PROPOS

INTRODUCTION

1. Carrure présumée du Père L. CHAMBÉNY

1.1 Un homme clairvoyant et audacieux

1.2 L’influence d’une politique nationale de mise en valeur des langues locales sur son ouvrage

1.3 Un résultat final nuancé

1.4 Des doutes quant à la totale paternité des propos transcrits dans l’ouvrage et à la légitimité du choix opéré par le Père pour son appartenance ethnique

2. Explications de mots et expressions rencontrés dans l’ouvrage du Père ou dans le présent exposé

2.1 Un peu de vocabulaire waama

2.2 Un peu de vocabulaire ditammari

3. Structuration de l’ethnie waao

3.1 Les Tribus waaba et leur répartition géographique approximative

3.2 Liste, à titre indicatif, de clans waaba avec leur répartition géographique

4. Notre contribution à la réflexion sur les idées développées dans l’ouvrage

4.1 Répertoire des passages commentés

4.2 Quelques réflexions et diverses informations

Par rapport à la soit disant inexistence des Waaba en tant qu’entité définie

Sur le supposé «complexe de supériorité de ceux qui veulent se soustraire par orgueil de l’ethnie unique des Bètammaribè ou Bèwanribè»

Le passage sur l’unique origine de tous les peuples de l’Atacora

Le brassage des peuples de l’Atacora : une confirmation de la lapalissade

Un appel biaisé aux traditions pour justifier des propos erronés

Concernant le doute sur la signification du nom de Nanto

Sur les origines de l’appellation de l’actuelle Natitingou

D’autres passages pourraient être soulignés

CONCLUSION

AVANT PROPOS

Il arrive que, par la force des choses, un individu soit embarqué dans une aventure à laquelle il n’a pas nécessairement cherché à prendre part, ni même jamais rêvé d’y être mêlé d’aucune manière que ce soit. L’individu se trouvant dans une telle situation, a beau se sentir concerné par ce qui touche à l’aventure présumée, il n’est pas pour autant épargné d’être surpris, voire d’être pris au dépourvu, dans la suite des événements ultérieurs y relatifs. En effet, dans de pareilles circonstances, le concerné se retrouve positionné pour répondre dorénavant à la vocation de jouer un rôle pour lequel il ne se serait surement pas préparé et lequel indubitablement il se serait attendu le moins qu’il lui revienne. De plus, il est pris dans un engrenage, pourquoi pas dans un tourbillon, une situation dans laquelle en tout cas il est plus contraint de subir qu’il n’est habileté à agir. Un tel acteur, improvisé à coup sûr, non seulement se trouve détenu en otage par l’opinion publique, mais encore se met en position de faire face à de multiples inconvénients inhérents à un nouveau statut et à une nouvelle identité qui du même coup s’imposent désormais à lui. Parmi les inconvénients à redouter, figurent nécessairement ceux liés à l’inexpérience, en d’autres termes, au manque de maîtrise de donnes conséquentes intimement liées au nouveau statut et ou à la nouvelle identité.

Une situation de ce genre, à notre avis, se trouve illustrée par la pièce théâtrale de Molière, le Médecin malgré lui. Dans cette pièce en effet, une dame ayant un grief contre son mari, décide de se venger contre ce dernier. Pour atteindre son objectif, elle use de stratagème en inventant une nouvelle identité pour son mari qu’elle peint publiquement comme un médecin hors pair. Pour réussir son coup avec assurance, elle adopte une stratégie consistant à faire sa déclaration en présence des serviteurs d’une autorité de la place, alors que ceux-ci sont en mission d’investigation pour découvrir et ramener à leur maître un médecin compétent tel que celui annoncé et vanté par la dame. Quelle aubaine pour ces serviteurs de tomber ainsi à pic sur l’objet de leurs investigations ! Un tel médecin était recherché pour intervenir en urgence afin de régler le cas d’une patiente particulière, la fille du patron des serviteurs en mission, qui se trouvait atteinte d’une maladie quelque peu mystérieuse.

Dans son discours de présentation de son mari comme un spécialiste exceptionnel de la santé, la dame, bien rusée qu’elle est, n’omet pas de mentionner que son cher époux a horreur de se faire remarquer comme un médecin. Elle enfonce même le clou, à l’attention des serviteurs en mission, que l’intéressé n’obtempère que lorsque des coups de bâton lui sont correctement administrés. Ainsi, au moment où le mari est approché par les requérants de médecins spécialistes et que celui-là nie d’être un simple médecin, à plus forte raison d’être le spécialiste indiqué pour redonner la santé à une patiente particulière, il n’est alors point écouté ni pris au sérieux. Il a beau protester et s’expliquer qu’il n’est en rien celui dont les autres ont besoin, il n’est pas du tout cru. Bien au contraire, tous ses efforts pour persuader ses interlocuteurs de ce qu’il n’est pas un médecin restent vains. Et, par-dessus le marché, toute argumentation présentée par lui est plutôt interprétée comme la manifestation d’une réticence, en même temps à rendre service à ceux qui le sollicitent qu’à se soumettre à l’autorité qui le fait requérir. Alors, les serviteurs en mission de se saisir de notre médecin fabriqué à la taille de l’événement ! Le trouvant un peu trop récalcitrant, ils se font l’obligation de lui faire entendre raison au moyen de force coups de bâton. Sous la contrainte exercée sur le malheureux, ils obtiennent bien de lui l’aveu forcé qu’il est un pratiquant de la médecine. Mais au moment de