’est un drôle de truc, la douceur. D’un côté, personne ne la rejette, c’est rare de la détester. De l’autre, on ne la valorise pas vraiment, lors d’un entretien d’embauche, on n’entend pas souvent quelqu’un affirmer: « Ma plus grande qualité, c’est ma douceur. » Tout se passe comme si on lui tournait autour: on la cherche autant qu’on s’en méfie. Dans ce monde de la rapidité et de la performance, dans cette société où c’est tellement plus à la mode d’avoir un avis tranché sur tout et de l’exprimer très fort, la douceur semble à côté de la plaque. Elle a quelque chose d’un peu ringard et honteux: comme un pantalon skinny au fond d’un tiroir ou une chanson de Céline Dion cachée dans une playlist. On la juge trop vite, et très mal. Il y a ceux qui la pensent hypocrite et pour qui être doux c’est forcément dissimuler. On la confond aussi avec une forme de faiblesse, une façon d’arrondir les angles à l’excès. On
Place a la douceur
Apr 30, 2024
6 minutes
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