Métamorphose: Le courage d'aller vers soi

Par Anne-Cécile Hartemann

«La paix n’arrive jamais par surprise. Elle ne tombe pas du ciel comme la pluie. Elle vient à ceux qui la préparent.»
– Tecumseh
En 2016, Anne-Cécile Hartemann voit sa vie bouleversée, mais elle comprendra très vite que la séparation soudaine d’avec le père de ses enfants est la clé d’un nouveau départ. Puisant en elle une force insoupçonnée, elle entreprend un exigeant mais incroyable voyage au cœur de son être. Cette véritable métamorphose ne s’est pas produite par magie. Une étape à la fois, Anne-Cécile a coupé les liens du passé qui l’empêchaient d’avancer vers la liberté.
Cet ouvrage – récit et guide – propose de découvrir un répertoire de concepts, d’outils et d’exercices inspirants : ANDCMD (Approche non directive créatriceMD), Pleine conscience, Minimalisme, Humanitude, CNV (Communication non violente), Expanders, Ho’oponopono, et bien d’autres. Convaincue des vertus du partage, Anne-Cécile explique avec passion et authenticité ce qui a permis à son corps, à son cœur et à son esprit d’être alignés au bon endroit, au bon moment.
Au-delà d’un livre sur la croissance personnelle, ce guide porte particulièrement sur la question de la croissance relationnelle; sur la relation à soi, aux autres et à tout ce qui nous entoure.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions du CRAM
• Date de sortie: 24 mars 2021
• ISBN: 9782897212803

Anne-Cécile Hartemann

Anne-Cécile Hartemann est née en France en 1981 et vit à Montréal depuis 2004. Après 15 ans à travailler dans le domaine du marketing, de la communication et de l’événementiel, elle est aujourd’hui TRA, Thérapeute en relation d’aideMD par l’ANDCMD (Centre de relation d’aide de Montréal), enseignante de Hatha Yoga (formation Yoga Sangha) et animatrice de cercles philosophiques pour petits et grands (formation Fondation SÈVE).

Aperçu du livre

Introduction

En 2016, le père de mes deux enfants me quittait après douze ans de vie commune et tout ce que nous avions bâti ensemble. En deux semaines, il était parti de la maison. J’étais dévastée, mon univers venait de s’effondrer. Une fois le choc passé, j’avais deux options: me victimiser ou me responsabiliser en plongeant au cœur de mes souffrances pour comprendre pourquoi je vivais avec une telle intensité cet événement, somme toute assez courant. La première option n’était pas envisageable. J’ai été portée par une force insoupçonnée qui m’a propulsée dans le plus périlleux, mais, ô combien incroyable voyage au cœur de mon être, voyage au cours duquel j’ai eu accès à des outils puissants qui ont façonné la femme que je suis devenue. Active dans le processus, j’ai eu besoin de courage pour affronter des peurs et des croyances limitantes trop longtemps refoulées. Une étape à la fois, la métamorphose s’est opérée. Je goûte aujourd’hui à une liberté intérieure qui m’amène bien plus loin que tout ce que j’aurais pu imaginer.

L’objectif de cet ouvrage était, à l’origine, de pouvoir rassembler les ressources auxquelles j’ai fait appel au cours de mon cheminement: lectures, formations, thérapies, conférences, etc. Les personnes que j’accompagnais à travers le yoga ou la thérapie me demandaient souvent comment j’en étais arrivée là, et me posaient la question: «Comment fait-on?» Je me suis dit que je pourrais transmettre l’inspiration qui m’est venue de ces précieuses ressources.

L’intention de ce livre est par conséquent de mettre en lumière les outils auxquels j’ai eu recours, d’en parler avec mes mots, à partir de mon expérience et, de façon concrète, de vous laisser le soin de les explorer à votre convenance.

Cet ouvrage suit l’ordre chronologique de mes découvertes. Le premier chapitre propose une façon de se préparer à la métamorphose. Le deuxième est consacré à la connexion au corps, à soi, aux autres. Enfin, le dernier chapitre est consacré au passage à l’action et inclut une section qui invite à la prévention et à l’éducation, afin que les citoyens de demain s’épargnent des dérives douloureuses.

Je vous propose de lire au gré de vos envies et à l’écoute de vos besoins. Dans chacun des chapitres, je traiterai des inspirations, méthodes et auteurs¹ qui m’ont tant appris; j’illustrerai d’exemples personnels et je proposerai des exercices pratiques faciles à appliquer. Je vous invite à essayer ces derniers et à en faire profiter d’autres personnes.

Cet ouvrage est le fruit de quatre années de recherches et de formations suivies avec passion. Rien n’est figé; il me reste tant à apprendre.

Je vous souhaite de belles découvertes et me réjouis à l’idée de vous en proposer dans ces pages…

Note: La plupart des vidéos mentionnées dans ce livre se trouvent sur YouTube ou sur Netflix. Il est possible d’activer les sous-titres en français dans les paramètres pour les vidéos en anglais. Les définitions sont tirées du Petit Robert ou du Larousse.

1 Merci de prendre note que l’usage du masculin englobe également le féminin tout au long de ce texte.

A. Du bon usage des crises: la prise de conscience

«Les crises, les bouleversements et la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie.» Carl Gustav Jung

Tout être humain subit des événements traumatisants. La résilience², plus ou moins grande, permet de surmonter les chocs vécus pour retrouver un état d’équilibre. En tant que collectivité, l’humanité a fait face à de nombreuses crises au cours des siècles, souvent suivies de changements positifs majeurs (par exemple, les Années folles et les Trente Glorieuses qui ont suivi les deux grandes guerres du XXe siècle). Au moment de l’écriture de ce livre, nous sommes en pleine période de déconfinement liée à la pandémie de la COVID-19 survenue en 2020. Cette situation sans précédent a demandé d’aller puiser en chacun de nous des ressources insoupçonnées pour y faire face.

Mon histoire de vie a apporté son lot d’expériences marquantes et je n’échappe pas à cette donne. Mes parents s’étant séparés alors que j’étais dans le ventre de ma mère, j’ai grandi dans une grande insécurité affective et j’avais sept ans quand une personne toxique est entrée dans ma vie. Ma mère, en période de grande fragilité, avait rencontré un homme malheureusement extrêmement manipulateur. Elle l’a épousé et je l’ai côtoyé pendant dix ans. Cette relation toxique a brisé la confiance que je pouvais avoir en moi et en les autres. Inconsciente de ces mécanismes, j’ai bâti une armure de protection qui m’a permis de survivre. Je remercie cette armure, qui me fut nécessaire quand j’étais enfant, mais elle m’a suivie dans ma vie d’adulte alors que je n’étais plus en danger. Jouant le personnage de la femme épanouie, j’ai enfoui en moi le vécu souffrant de ces événements traumatisants. J’avais trente-cinq ans quand une faille dans l’armure s’est formée… Je suis encore touchée de repenser à l’effet que le départ du père de mes enfants a produit en moi. Un électrochoc, un tsunami. L’image du pansement que l’on arrache d’un coup sec est souvent revenue. Sous le bandage que j’avais inconsciemment mis en place, je découvrais une plaie infectée, profonde, insupportable à regarder. C’est à ce moment que la résilience est entrée en jeu. J’y avais fait appel plusieurs fois dans ma vie et, surtout, j’avais vu mes parents se relever de rudes épreuves avec un véritable courage de guer rier. Avec le recul, j’ai compris que même si mes parents m’avaient amenée à toucher le fond avec eux en raison de leurs propres dysfonctionnements, ils m’avaient aussi appris à remonter la pente.

J’ai été portée par une puissance incroyable, et j’ai reçu une aide très précieuse que je décris dans cet essai. Ce soutien m’a permis de regarder la plaie et de m’armer pour commencer à la soigner. Patience, courage, confiance, ce mantra m’a habitée, et m’habite toujours. C’est ainsi que j’avance.

J’ai retiré mes lunettes roses, remonté mes manches, constaté le champ miné que je souhaitais cultiver. Après avoir repéré et désamorcé les mines, j’ai arraché les racines une par une, j’ai labouré, semé, arrosé avec ardeur chaque jour qui a suivi ce mois d’avril 2016. Je suis devenue la femme aux superpouvoirs que j’incarne aujourd’hui. J’ose me nommer ainsi, parce que j’ai travaillé fort et que je mérite la récolte de ces délicieux «légumes bio» qui me donnent l’énergie dont j’ai besoin pour me créer.

Je n’ai pas choisi cette séparation. Avec le recul, j’ai compris que le père de mes enfants m’avait fait un cadeau en me quittant. Il m’a permis de prendre conscience qu’un mal-être dormait en moi depuis des années et que je pouvais m’en occuper.

L’être humain a tendance à fuir la souffrance; trouver le courage de l’affronter fut pour moi l’occasion inespérée de me rencontrer.

Que vous soyez dans un moment de questionnement, d’introspection, de crise existentielle, de maladie, de séparation, de curiosité; dans un creux de vague ou même sur le haut de la vague avec l’envie de surfer, vous avez le pouvoir de transformer votre vie.

Depuis plusieurs années, la recherche fait des découvertes fascinantes sur le cerveau humain, et nous n’avons pas fini d’en apprendre sur la neuroplasticité. La possibilité de modifier les circuits neuronaux est aujourd’hui prouvée. Je l’ai moi-même expérimenté. Notre identité n’est jamais définitive, rien n’est figé.

Exercice: Sur une échelle de 1 à 10

Ce petit exercice vous permettra d’intégrer à votre champ de conscience les espaces d’insatisfaction qui existent dans votre vie. Comme si vous mettiez de nouvelles lunettes, répondez sincèrement aux questions suivantes.

Satisfaction dans les sphères de votre vie sur une échelle de 1 à 10:

B. Recevoir et demander de l’aide

J’ai tenté plusieurs fois de remettre mes lunettes roses. En dépit de cela, le constat était chaque fois le même: je voyais le champ miné, impossible de revenir en arrière. Cette prise de conscience douloureuse fut la première étape. À l’époque, je ne voyais pas ce qui me permettrait de sortir de cette souffrance. Impuissante, découragée, triste, j’ai dû me tourner vers les ressources extérieures qui s’ouvraient à moi pour m’aider à traverser cette tempête. Je remercie les amis, la famille, les collègues et thérapeutes qui m’ont soutenue et qui continuent de me soutenir dans cette aventure. Sans eux je n’aurais jamais été assise devant mon ordinateur pour écrire ces lignes.

1. Honorer l’aide qui nous est offerte

Dans les jours qui ont suivi la séparation, j’étais dépassée par les événements; j’ai dû accepter toute l’aide que l’on m’offrait. J’ai tellement reçu: repas, meubles, argent, temps, écoute, soutien. Mon entourage a fait preuve d’une grande générosité. J’avais gravé en moi cette croyance que recevoir impliquait de donner en retour. J’ai rapidement compris que je ne pourrais jamais rendre tout ce que j’avais reçu. Il m’a fallu trouver un autre chemin. Un peu comme on savoure un repas préparé avec amour, j’ai appris qu’en recevant j’honorais le don que l’on m’offrait. C’est en laissant ce cadeau entrer dans mon cœur que j’ai trouvé la plus belle façon de remercier. Pour la première fois de ma vie, j’ouvrais ce canal d’énergie puissant dont je n’avais pas conscience auparavant. Il ne s’est jamais refermé et a créé des occasions incroyables de partage et de solidarité.

J’ai à cœur de faire circuler cette énergie dans chaque activité que je propose: un atelier gratuit, un tarif spécial à un élève qui ne pourrait s’offrir un cours de yoga, une écoute attentive à une personne qui vit un moment difficile. Je reste toujours impressionnée des retombées d’un tel geste. Le plus beau dans tout ce processus, c’est que je reçois en donnant. Comme un cercle vertueux, la magie se produit.

Accepter l’aide qui m’était offerte fut crucial dans mon processus de transformation. Avec le recul, je me rends compte qu’en bloquant cette énergie, je bloquais aussi ce que la vie pouvait m’offrir, cette abondance d’idées, d’occasions et de rencontres.

Exercice: Apprendre à recevoir

Dans les prochains jours, je vous invite à ouvrir votre conscience à cette simple action de recevoir l’aide d’un ami, d’un collègue, de votre conjoint, de vos enfants, ou d’un inconnu.

Recevez ce cadeau le cœur ouvert à l’autre et observez.

Notez ce qui vous a habité (joie, peur, gêne, etc.) lorsque l’on vous a offert un cadeau, de l’aide:

Exercice: Apprendre à donner

Cette fois-ci, ouvrez votre conscience à l’action de donner une aide ou d’offrir un cadeau à un ami, collègue, conjoint, enfant, ou à un inconnu.

Offrez ce cadeau le cœur ouvert à l’autre et observez.

Notez ce qui vous a habité (joie, peur, gêne, etc.) lorsque vous avez offert ce cadeau, cette aide:

2. Choisir sa thérapie et son thérapeute

«Il a beaucoup fait pour le monde, celui qui s’occupe de la parcelle d’humanité qui lui est confiée.» Christiane Singer

Au cours de cette période, j’ai découvert les Architectures Invisibles du psychoanalyste Vincent Houba. Sa vision du développement personnel me rejoint. Inspiré par le travail de Christiane Singer, essayiste, romancière et auteure du livre à succès Du bon usage des crises, Vincent Houba décrit ainsi son approche: «Les Architectures Invisibles sont partout présentes dans notre société et nos organisations, que nous en soyons conscients ou pas. Ce qui orchestre nos manières d’être ensemble dans le collectif échappe la plupart du temps à notre regard, à notre vision, voire à notre conscience, parce que niché dans nos inconscients individuels.»

Comme il l’explique dans le podcast #39 de Métamorphose: Ouvrir nos yeux sur l’invisible avec Christiane Singer, le développement collectif passe avant tout par le développement individuel. «Pris dans cette grande confusion collective, les humains et les organisations sont à bout de souffle, d’énergie, de force, d’idées, de stratégies pour se réinventer et trouver des voix de résilience pour faire face à cette crise. Ils entrent dans une forme de frénésie à chercher des solutions rapides et efficaces au mal-être de surface, dans l’urgence et la peur du changement, alors que l’issue est ailleurs… C’est tout le sens que porte l’approche en Architectures Invisibles: apporter une lecture bio-logique (dans la logique du vivant).»

Portée par la croyance que pour changer le monde il faut commencer par se transformer soi, je crois aussi que, parfois, nous sommes limités dans notre évolution. Parce que la souffrance à accueillir est trop grande, nous mettons en place des mécanismes qui ne sont pas dans le champ de la conscience. Il peut être nécessaire de faire appel à des thérapeutes pour recevoir l’aide dont nous avons besoin pour avancer.

Adolescente, j’avais consulté une pédopsychiatre et, jeune adulte, une psychologue. J’avais reçu du soutien, mais jamais comme celui que m’a offert le thérapeute qu’une amie me recommanda au moment de la séparation. Cet homme m’a aidée à ouvrir les yeux sur mes ressources, il m’a reçue avec toute la bienveillance dont j’avais besoin pour libérer une charge émotionnelle dont je n’avais même pas idée. Sécurisée par sa présence, j’ai fait le chemin que j’avais occulté plus jeune, j’ai accueilli ma peine avec mon cœur plutôt qu’avec ma tête. Après chaque rencontre, j’étais dans un état de paix incroyable. S’ensuivaient des moments de partage avec mes proches qui m’ont permis d’intégrer en profondeur les changements qui s’opéraient en moi.

Par la suite, j’ai eu l’occasion de découvrir plusieurs approches thérapeutiques. Force est de constater que certaines me correspondaient mieux que d’autres. J’ai exploré et pris le temps de choisir celles qui me permettaient d’avancer. Je ne prétends pas qu’une méthode soit meilleure qu’une autre. Aujourd’hui, les outils sont multiples et complémentaires. Certains sont plus propices que d’autres sur un chemin d’évolution propre à chacun.

On ne compte plus les thérapeutes, et la vulnérabilité qui nous conduit à consulter nous prive parfois de discernement. Il est donc important de rester vigilant.

L’industrie du bonheur, la «Happycratie³», brasse des milliards de dollars en faisant des émotions des marchandises, et les formations sont aujourd’hui accessibles à tous sans garantie d’un travail personnel préalable indispensable, selon moi, à un bon accompagnement thérapeutique.

L’Approche non directive créatrice, ANDCMD

⁴

En ce qui me concerne, l’Approche non directive créatrice, ANDCMD, fut si salvatrice que j’ai décidé, en 2017, de m’inscrire à la formation du Centre de relation d’aide de Montréal (CRAM).

Plusieurs de mes amis étaient TRA, Thérapeutes en relation d’aideMD. J’éprouvais toujours une sensation singulière à leur contact. Je me sentais vue, écoutée, comprise, acceptée. Je me réjouissais de les voir. En 2017, j’assistai à la séance d’information offerte par le Centre de relation d’aide à Montréal. En quelques minutes, j’ai