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Le Loup des Farkas
Le Loup des Farkas
Le Loup des Farkas
Livre électronique243 pages3 heures

Le Loup des Farkas

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À propos de ce livre électronique

Victoria, fille d'un millionnaire américain et inventrice de génie, contracte un mariage arrangé avec István Farkas, prince héritier de Taliskia, un obscur royaume des Carpates. Il l'épouse pour sa dot. Elle l'épouse pour une mine de métal rare située dans son pays. Cependant, une bombe explose pendant la cérémonie, tuant le père de Victoria, et blessant grièvement la jeune fille. István, miraculeusement indemne, retourne dans son pays. Remise de ses blessures,Victoria se jure de retrouver l'auteur du carnage. Tous les indices pointent vers Taliskia. Istvàn lui-même est sur la liste des suspects. Sous une fausse identité, elle se rend sur place pour mener son enquête. Elle va y découvrir un nid d'intrigues, une vielle légende et peut-être l'amour. . .

LangueFrançais
Date de sortie19 juin 2021
ISBN9798201241674
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    Aperçu du livre

    Le Loup des Farkas - Alex Evans

    Table des matières

    Table des matières

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Du même Auteur

    À propos de l'auteur

    La Machine de Léandre (extrait)

    Chapitre 1

    Victoria actionna chaque doigt de la main mécanique. Elle régla une fois de plus les minuscules rouages à sa base, avant de la ranger avec précaution dans sa boîte.

    — La position du pouce n’est pas parfaite. Qu’en pensez-vous, Docteur Huston ?

    — Même ainsi, c’est extraordinaire, Mademoiselle Valiant. Je pense que cette prothèse est prête à être essayée sur l’homme. Si un pauvre diable passe la porte de mon service amputé de sa main, je la lui proposerai.

    Socks jappa sous l’établi. Les deux interlocuteurs se tournèrent vers la porte, pour voir entrer un homme bedonnant d’âge mur. Il arborait une large calvitie et une moustache conquérante. Le chien se précipita vers lui. Il se pencha pour le caresser.

    — Bonjour, Docteur Huston. Victoria, qu'est-ce que tu fais là, ma chérie ?

    — J'ai eu une idée pour la main mécanique, Papa. Ah ! Et aussi pour la taupe de fer, que penserais-tu si on rendait l’avant plus effilé et qu’on élargissait un peu l’arrière ?

    L’homme agita impatiemment les mains :

    — C'est une idée à creuser, mais ce n'est pas le moment ! Demain, c'est ton mariage !

    — Justement, après, je n'aurais pas le temps ! Il y aura la réception, le voyage de noces... Je n'aurai plus d'atelier et je passerai mes journées à faire des politesses à des snobs...

    Le médecin eut un sourire indulgent :

    — Ma foi, je n’avais pas réalisé que c’était demain !

    Il ramassa son chapeau et se dirigea vers la porte.

    — Vous devez avoir fort à faire. Je vous laisse. Nos travaux attendront. Et toutes mes félicitations !

    Une fois le battant refermé, Victor Valiant lança :

    — Il n'y a pas que le travail, ma fille ! Ah, parfois je me dis que tu me ressembles trop. Pense donc : demain tu seras princesse ! Un jour, tu seras reine...

    Victoria prit machinalement deux biscuits dans une grande boîte en fer blanc, en tendit un au chien et mordit dans l’autre :

    — Ne rêvons pas. Reine d'un petit pays d’Europe Centrale arriéré et sans le sou.

    — Reine, c'est ce qui compte! Tu parleras d'égale à égale à toutes les têtes couronnées du monde! La reine d’Angleterre, les rois du Danemark, d’Espagne...

    — Oui, oui... marmonna la jeune fille, tentant de se replonger dans ses calculs.

    — Les Farkas de Taliskia ! continuait-il. Une des plus vieilles familles d’Europe ! Ils font remonter leurs ancêtres aux bisontins !

    — Byzantins, Papa. Et pas des plus nobles, d’après ce que j’ai lu.

    — Ils ont commencé quelque part, comme tout le monde ! Regarde-nous ! Peut-être un jour, les Valiant seront-ils aussi une grande dynastie !

    Victoria examina une dernière fois le pouce de la main mécanique au fond de sa boîte.

    — Peut-être...

    — Je suis tellement heureux ! J’ai tenu la promesse faite à ta mère. Un beau mariage. Le meilleur parti qui soit. Un prince, un vrai, beau et parfait gentilhomme. C’est un grand poids qui tombe de mes épaules.

    — Tu as fait ce qu’il fallait, Papa.

    Une ombre passa sur le visage de Victor Valiant.

    — Comme je regrette qu’elle ne soit pas là. Ah, si j’avais eu de l’argent, elle serait encore avec nous...

    — Ce n’était pas de ta faute, le coup sa fille avec douceur. Elle avait la tuberculose. Tu as fait tout ce que tu pouvais.

    Il y eut un silence. Finalement, l’industriel reprit :

    — As-tu vu la pièce montée ?

    — Non.

    — C’est une splendeur. Je l’ai commandé au plus grand pâtissier de New York. Et en plus, la couturière t’attend. Viens, viens ! N’oublie pas que le roi Oscar et son fils arrivent ce soir. Nous ne pouvons nous permettre d’être en retard !

    — Je ne pourrais pas profiter de ces dernières heures de calme ?

    — Plus le temps. Il faut faire bonne impression sur ta future belle-famille et je ne veux pas avoir à te faire chercher à la dernière minute. Tu sais à quel point la vieille noblesse est à cheval sur le protocole et la ponctualité, n’est-ce pas ?

    Oui, elle savait. Elle avait spécialement passé une année en Suisse, loin de son atelier et de ses plans, dans l’institut pour jeunes filles le plus huppé qui fut. Une année entière à étudier l’étiquette et l’art de la conversation avec d’authentiques héritières de la noblesse européenne. Elle avait failli mourir d’ennui. Elle se leva  à regret et suivit son père, Socks sur les talons. En sortant dans la cour, elle fut éblouie par la lumière éclatante de ce début d’été. Beau temps pour un mariage...

    Ils longèrent l’usine dans le fracas du métal heurtant le métal, des dizaines de marteaux frappant des pièces d’acier, chacun entraîné par son propre mécanisme. Ils contournèrent la gigantesque chaudière qui alimentait l’ensemble du bâtiment, approvisionnée en permanence par une noria de camions chargés de charbon. Les ouvriers qu’ils croisèrent les saluèrent avec un respect qui n’était pas feint. Elle connaissait nombre d’entre eux depuis plusieurs années. Derrière la chaudière, le chauffeur les attendait près du luxueux Thundersteed.  Le monogramme des industries Valiant, un motif d’acanthes et de rouages, s’inscrivait sur les portières. Tandis qu’ils prenaient place sur les sièges en cuir, son père continuait à bavarder avec animation. On aurait dit un petit garçon dans une fête foraine.

    — Tu sais que même cette fripouille de Walters a envoyé des fleurs ? Douze corbeilles splendides d’orchidées et de roses !

    — Il soigne sa réputation. On ne pourra pas dire que ton pire concurrent n’est pas un gentleman !

    —  Il paraît qu’il a failli avoir une apoplexie quand il a appris que je lui ai soufflé la concession de topyrite !

    Il leur fallut un quart d’heure de trajet pour arriver à leur hôtel particulier, sur les berges de l’Hudson. De là, on jouissait d’une vue superbe sur New-York, mais sans être incommodé par le bruit, les odeurs ni les émeutes éventuelles. Sur l’ordre de Victor, le chauffeur se gara dans l’arrière-cour, entre deux camions de livraison qui déchargeaient l’un des fruits, l’autre des pièces de charcuterie. Plein d’enthousiasme, l’industriel entraîna sa fille vers le bâtiment principal.

    Dans les cuisines, une armée de chefs et de marmitons s’activait déjà. L’intendant discutait avec le fournisseur de caviar. Des livreurs transportaient avec précaution des caisses de champagne.

    Sur une grande table, trônait la fameuse pièce montée. Elle avait la forme d’une montagne, avec des moutons, un lac où voguaient des cygnes, un château et une ville à ses pieds. Il y avait même une cascade d’eau-de vie sur l’un des versants, activée par un mécanisme dissimulé dans les rochers en nougat. L’ensemble était censé représenter Piasta, la capitale de Taliskia et son château royal. Malgré sa contrariété, la jeune fille ne put s’empêcher d’admirer l’ensemble. C’était un chef d’œuvre de pâtisserie. Il était presque dommage de le manger. Elle piocha machinalement une poignée d’amandes au sucre sur une assiette.

    — Ah, je te tiens enfin ! résonna une voix féminine derrière elle. Viens essayer ta robe, ça fait une demi-heure que la couturière t’attend !

    Victoria se tourna vers une belle femme brune et svelte, qui semblait un peu plus jeune que Victor. Il existait entre les deux un air de famille indéniable.

    — Mais je l’ai essayée il y a une semaine, Tante Zoé !

    — On fait toujours au moins trois essayages ! Il faut que tout soit parfait demain.

    Avec un soupir, Victoria suivit sa tante, Socks toujours sur ses talons. La demeure, si calme d’habitude, bourdonnait comme une ruche. Elle se serait volontiers réfugiée à nouveau dans l’atelier. Les femmes de chambre accrochaient des kilomètres de rubans blancs et de guirlandes aux couleurs de Taliskia sur les murs. Au-dessus des portes, on suspendait des blasons aux armes du pays, une tête de loup surmontant une épée. Par les portes-fenêtres, Victoria aperçut les ouvriers en train d’ériger la tente pour la réception sur la pelouse. Elle traversa le grand salon au milieu des jardiniers qui transformaient la salle en une serre d’orchidées blanches. La cérémonie du mariage allait s’y dérouler. Dans le vestibule, les domestiques accrochaient un lustre somptueux dont les pendeloques de cristal reflétaient les rayons du soleil en des centaines d’arcs-en ciel.

    Les deux femmes finirent par atteindre l’escalier,  un large monument de marbre qui s’élançait à l’assaut des étages, sous une coupole de verre. Chaque palier était ponctué de vases et de statues. Arrivée au premier, elle se retourna pour jeter un regard circulaire en contrebas.

    Tout dans la propriété était neuf. Elle n’avait été bâtie que dix ans auparavant, lorsque Victor Valiant avait fait fortune avec ses inventions. Aux murs pendaient les tableaux non pas des vieux maîtres, mais des derniers peintres à la mode. Au fond du vestibule, face à l’entrée, trônait un piano à queue mécanique, qui rappelait aux visiteurs qu’ils se trouvaient dans la demeure d’un inventeur. Tout, jusqu’au moindre détail témoignait de la réussite éclatante du maître des lieux, un orphelin sorti du ruisseau, un autodidacte devenu millionnaire grâce à ses inventions. Des dizaines de milliers d’autotracteuses Valiant roulaient sur les routes du pays. Autant de courriers volants sillonnaient son ciel. De l’autotracteuse au vélocipède, de la machine à coudre au moulin à café, tous les foyers, du plus riche au plus humble, possédaient un objet Valiant. Oui, il pouvait crier haut et fort sa réussite.

    Victoria redoutait que cette splendeur toute neuve et, il fallait le reconnaître, tape à l’œil ne signifie qu’une chose pour sa future belle-famille :  nouveau riche . Mais au fond, cela avait-il de l’importance ? Elle était fière de son père. Il avait gagné son propre argent à la force du poignet, il n’était pas né dans la soie et le velours au fond d’un château, lui ! Ni même elle. Elle se souvenait fort bien des rues crasseuses, de la faim, de la nourriture pourrie,  et des bagarres entre adultes avinés qui avaient ponctué son enfance. Non, elle n’avait jamais éprouvé aucune honte de ses origines.

    Elle réalisa alors que sa tante l’attendait impatiemment sur le palier d’au-dessus. Elle lui fit un sourire d’excuse et la suivit docilement jusqu’à sa chambre.

    Madame Delaunay était là en personne, à siroter le thé avec ses deux assistantes. On ne faisait pas attendre la plus grande couturière de la ville.

    — Je m’excuse, Madame, dit Victoria de son ton le plus pitoyable. J’ai tant de choses à faire que je ne sais plus où donner de la tête !

    La couturière fit un signe impatient à ses aides qui se précipitèrent sur la jeune fille. Elle se retrouva bientôt dans une superbe robe de mousseline blanche, serrée à en étouffer.

    — Il me semble que vous avez un peu... forci en une semaine, dit Madame Delaunay d’un air entendu. Beaucoup de fiancées prennent du poids juste avant le mariage, les soucis je suppose... Mais nos robes sont prévues en conséquence. Un ou deux points à défaire à la taille...

    Cinq minutes plus tard, Victoria se retrouvait plantée devant un immense miroir, plusieurs mètres de tissu drapés autour du corps. L’effet était censé dissimuler son embonpoint. Derrière, une traîne de plusieurs mètres s’étendait sur le tapis.

    — Et voilà. Comment vous trouvez-vous ?

    Elle examina son reflet. La glace lui renvoyait l’image d’une jeune fille blonde, plus que bien en chair, au double menton bien marqué et dont les yeux verts affichaient une expression sérieuse. Le reste était noyé sous un amoncellement de tulle, de dentelles, de fleurs, de perles et de rubans. Elle aurait volontiers répondu qu’elle ressemblait à une pièce montée, mais garda son commentaire pour elle.

    — C’est... Ravissant. Vous êtes une artiste, Madame Delaunay.

    La couturière prit un air entendu :

    — Ma chère, je vois que vous êtes épuisée ! On dit que c’est le plus beau jour de la vie d’une jeune fille, mais en réalité, c’est un moment si éprouvant, que l’on est vraiment heureuse quand c’est fini ! Il y a tant de choses à organiser...

    C’est pour cela que Papa paye deux secrétaires, deux majordomes et quatre gouvernantes, pensa-t-elle. Tout haut, elle répondit :

    — Vous avez entièrement raison. Mais votre robe est une splendeur. Je n’ose bouger pour ne pas défaire les arrangements !

    — N’ayez pas peur ! Je prévois toujours des vêtements de mariée solides. Même si par malheur, elle devait se prendre dans un meuble, elle ne se déchirerait pas. 

    Socks aboya, lui faisant tourner la tête.

    — Victoria, tu es superbe ! s’exclama Victor, sur le seuil. Ça me rappelle mon propre mariage. Tu ressembles tellement à ta mère. Ah, j’aurais tant aimé qu’elle puisse te voir.

    La jeune fille perçut une nuance de contrariété dans sa voix qui n’avait rien à voir avec le souvenir sa mère.

    — Quelque chose ne va pas, Papa ?

    — Malheureusement oui, ma chérie. Je viens de recevoir un télégramme. Le navire de notre future belle-famille a été retardé par une grosse mer. Il n’accostera pas avant tard cette nuit. Mais ils pensent être là juste à temps pour le mariage.

    La réaction de Victoria oscilla entre le soulagement, elle avait encore une journée de répit et une certaine frustration : malgré tout, elle était curieuse de faire la connaissance de son futur époux.

    — Cela fait déjà trois jours qu’ils devraient être là.

    Quelle idée d’avoir refusé de prendre un dirigeable ! ajouta-t-elle mentalement. Décidément, ces Farkas étaient rétrogrades au possible.

    — je suis sure que ça va s’arranger, glissa Madame Delaunay avec tact. Demain, je vous enverrai mon assistante pour être sûre que la robe sera drapée sans anicroche.

    Prétextant qu’elle n’avait plus rien d’utile à faire dans la maison, Victoria s’empressa de retourner à l’atelier. Le soleil se couchait derrière la verrière. Socks s’installa à sa place habituelle et s’endormit. Elle tenta d’abord d’étudier ses notes, mais réalisa vite qu’elle était trop nerveuse pour travailler. Malgré l’assurance de son père, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine appréhension. En bon ingénieur, elle repassa à nouveau en revue les données du problème, tout en croquant les biscuits qui restaient dans la boîte. En souvenir de ses années de misère, elle gardait toujours quelque chose à manger sous la main.

    À son âge, il était largement temps de convoler, fonder une famille, faire ce que les femmes faisaient depuis la nuit des temps. Presque toutes les femmes de son âge étaient déjà mariées. La plupart avaient contracté une union arrangée. Le mariage était une affaire pratique, à régler comme la mécanique d’un moteur. Son père ne s’était jamais trompé, se répéta-t-elle pour se rassurer. Nombre de millionnaires américains s’achetaient un beau-fils titré dans la vieille Europe. Le prince de Taliskia était un excellent parti. D’un point de vue commercial, c’était un arrangement parfait. Pour quatre millions de dollars, non seulement elle avait le privilège d’épouser un futur roi, mais son père obtenait une concession exclusive sur le gisement de topyrite au Nord du pays. Ce métal rarissime, avait un grand potentiel. De quoi assurer la suprématie de Valiant Industries et enrichir ce petit royaume qui semblait vivre encore au Moyen-âge.

    Elle enfourna un nouveau biscuit dans sa bouche. En Suisse, ses aristocratiques camarades chuchotaient qu’elle mangeait trop. Bien sûr, elles n’avaient aucune idée de ce que c’était que de n’avoir rien à manger du tout. Mais avec sa fortune, elle n’avait pas besoin de soigner son physique et faire la mijaurée dans les réunions mondaines pour attirer un mari.

    Victoria n’avait nullement l’intention de vivre dans son futur royaume, un petit pays perdu au fin fond des Carpates. Dès la fin du voyage de noces, elle allait retourner à ses recherches au Massachussetts Institute of Technology. Elle ne reverrait son époux qu’une ou deux fois par an. Contrairement à ses amies, elle garderait sa liberté et réduirait au minimum nécessaire ce qu’on appelait pudiquement le devoir conjugal. Et si elle tombait enceinte, ce ne serait pas un mal. Elle aimait les enfants. Leur force, leur franchise et leur curiosité lui plaisaient bien plus que l’hypocrisie et l’affectation des adultes. Les siens n’auraient pas besoin de travailler dès leur plus jeune âge. Ils iraient dans les meilleures écoles. Elle leur enseignerait tout ce qu’elle savait de l’existence. Elle avait les moyens de leur offrir tout ça. Tout ce qu’elle n’avait pas eu dans sa propre enfance.

    Son fiancé était très bel homme d’après ses photos. Son prénom, István,

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