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La Vengeance Zéro (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #10)
La Vengeance Zéro (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #10)
La Vengeance Zéro (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #10)
Livre électronique412 pages5 heures

La Vengeance Zéro (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #10)

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À propos de ce livre électronique

“Vous ne trouverez pas le sommeil tant que vous n’aurez pas terminé L’AGENT ZÉRO. L’auteur a fait un magnifique travail en créant un ensemble de personnages à la fois très développé et vraiment plaisant à suivre. La description des scènes d’action nous transporte dans une réalité telle que l’on aurait presque l’impression d’être assis dans une salle de cinéma équipée du son surround et de la 3D (cela ferait d’ailleurs un superbe film hollywoodien). Il me tarde de découvrir la suite.”
--Roberto Mattos, auteur du blog Books and Movie Reviews

LA VENGEANCE ZÉRO est le volume #10 de la série best-seller L’AGENT ZÉRO qui débute par L’AGENT ZÉRO (Volume #1), téléchargeable gratuitement, avec près de 300 avis cinq étoiles.

Quand un groupe terroriste mineur cherchant à faire ses preuves entreprend d’éliminer une “cible facile” aux États-Unis, relativement peu surveillée mais pouvant causer d’énormes dommages aux USA, la course commence pour l’Agent Zéro qui doit découvrir ce qu’ils trament et les arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Mais Zéro a ses propres batailles à mener : quand il est pris pour cible et que l’un de ses proches finit par être la victime à sa place, sa vie devient une spirale infernale dans laquelle une seule chose importe : la vengeance.

Zéro parviendra-t-il à sauver la cible, et à se sauver lui-même, avant de devenir hors de contrôle ?

LA VENGEANCE ZÉRO (Volume #10) est un thriller d’espionnage que vous n’arriverez pas à reposer une fois que vous l’aurez commencé. Il vous tiendra éveillé, à tourner ses pages, jusque tard dans la nuit.

Le volume #11 (LE ZÉRO ZÉRO) est également disponible.

“Une écriture qui élève le thriller à son plus haut niveau.”
--Midwest Book Review (à propos de Tous Les Moyens Nécessaires)

“L’un des meilleurs thrillers que j’ai lus cette année.”
--Books and Movie Reviews (à propos de Tous Les Moyens Nécessaires)

Jack Mars est également l’auteur de la série best-seller de thrillers LUKE STONE (7 volumes), qui commence par Tous Les Moyens Nécessaires (Volume #1), téléchargeable gratuitement, avec plus de 800 avis cinq étoiles !
LangueFrançais
ÉditeurJack Mars
Date de sortie12 mai 2021
ISBN9781094342368
La Vengeance Zéro (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #10)

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    La Vengeance Zéro (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #10) - Jack Mars

    cover.jpg

    LA VENGEANCE ZÉRO

    (UN THRILLER D’ESPIONNAGE DE L’AGENT ZÉRO—VOLUME 10)

    J A C K   M A R S

    TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR CLAIRE SARTORI

    Jack Mars

    Jack Mars est actuellement l’auteur best-seller aux USA de la série de thrillers LUKE STONE, qui contient sept volumes. Il a également écrit la nouvelle série de préquels L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE contenant trois volumes (pour l’instant), ainsi que la série de thrillers d’espionnage L’AGENT ZÉRO comprenant sept volumes (pour l’instant).

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    Copyright © 2020 par Jack Mars. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright oOhyperblaster, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES DE JACK MARS

    SÉRIE DE THRILLERS LUKE STONE

    TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES (Volume #1)

    PRESTATION DE SERMENT (Volume #2)

    SALLE DE CRISE (Volume #3)

    LUTTER CONTRE TOUT ENNEMI (Volume #4)

    PRÉSIDENT ÉLU (Volume #5)

    NOTRE HONNEUR SACRÉ (Volume #6)

    UNE MAISON DIVISÉE (Volume #7)

    L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE

    CIBLE PRINCIPALE (Tome #1)

    DIRECTIVE PRINCIPALE (Tome #2)

    MENACE PRINCIPALE (Tome #3)

    GLOIRE PRINCIPALE (Tome #4)

    UN THRILLER D’ESPIONNAGE DE L’AGENT ZÉRO

    L’AGENT ZÉRO (Volume #1)

    LA CIBLE ZÉRO (Volume #2)

    LA TRAQUE ZÉRO (Volume #3)

    LE PIÈGE ZÉRO (Volume #4)

    LE FICHIER ZÉRO (Volume #5)

    LE SOUVENIR ZÉRO (Volume #6)

    L’ASSASSIN ZÉRO (Volume #7)

    LE LEURRE ZÉRO (Volume #8)

    LA POURSUITE ZÉRO (Volume #9)

    LA VENGEANCE ZÉRO (Volume #10)

    UNE NOUVELLE DE L’AGENT ZÉRO

    Agent Zéro – Livre 9 – Résumé

    Un président étranger est assassiné. Un sosie particulièrement convaincant prend sa place. Lorsque le président américain est attiré en terre étrangère sous le prétexte de signer un traité de paix historique et est pris en otage, un seul homme est en mesure de le sauver : l’Agent Zéro. Mais les ravisseurs du président ont mis en place un habile réseau de duperies, usant de nombreux stratagèmes pour brouiller les pistes en laissant toutefois quelques indices dans leur sillage dans l’espoir que seul Zéro puisse remonter jusqu’à eux. Un funeste jeu du chat et de la souris dont le but ultime est non seulement d’assassiner le président des États-Unis, mais également Zéro.

    Agent Zéro : Après avoir demandé à Maria de l’épouser, Zéro s’est fait un nouvel ami en la personne de Seth Connors, le seul autre agent à avoir eu une puce de suppression de mémoire installée dans le cerveau. Mais Connors n’a malheureusement pu fournir aucun indice à Zéro sur un remède potentiel pour sa mémoire défaillante. Zéro a contrecarré les plans du double du président palestinien et de sa faction visant à déclencher une guerre, et à sauver le président des États-Unis, mais au prix de la vie de son ami, l’agent Chip Foxworth que Zéro avait personnellement recruté. Alors que le sacrifice de Chip pesait déjà lourdement sur sa conscience,  Zéro a découvert que Connors s’était suicidé – non sans avoir, au préalable, laissé un unique indice destiné à aiguiller Zéro sur la piste à suivre.

    Maria Johansson : La future Madame Zéro continue de se débattre avec sa nouvelle vie domestique – non dans seulement dans la préparation du mariage et son rôle de belle-mère de Maya et Sara Lawson, mais aussi l’adoption récente de Mischa, une ancienne espionne de douze ans (à l’époque) – que Maria doit concilier avec son rôle de chef de la nouvellement formée Équipe des Opérations de l’Exécutif.

    Maya Lawson : De retour à West Point pour terminer ses études, Maya est en bonne voie pour rattraper son retard, jusqu’à ce que la Doyenne de l’Académie lui confie la mission d’attraper un faussaire fournissant des faux documents aux cadets de l’Académie. Après s’être lancée sur une piste dangereuse, Maya a réussi à retrouver le faussaire – seulement pour apprendre que cette mission faisait partie d’un test concocté par la Doyenne Hunt afin de tester sa capacité à suivre un programme expérimental d’agent junior de la CIA. Ayant réussi le test, Maya revient en Virginie pour poursuivre sa formation et réaliser son rêve de devenir le plus jeune agent de l’histoire de la CIA.

    Sara Lawson : Appartenir au groupe de soutien des femmes victimes de traumatismes, Des Liens Communs, a permis à Sara de passer sa colère et son désir de vengeance sur une pléthore d’hommes abusifs. Lors d’un déplacement professionnel de Zéro et Maria à l’étranger, Sara a été chargée de jouer les baby-sitters et de garder Mischa. Ce qui, dans un premier temps semblait être plus un fardeau qu’autre chose, s’est révélé être une aide précieuse, notamment lorsque Sara s’est retrouvée face à un agresseur armé et que Mischa est intervenue pour la sauver. Maintenant que Sara en sait un peu plus sur le passé sordide de sa future demi-sœur, elles sont toutes les deux beaucoup plus proches et ont tissé un lien plus étroit. Avec, en prime, la promesse faite par Mischa d’apprendre à Sarah à se défendre contre d’éventuels agresseurs.

    Le Président Jonathan Rutledge : La quête incessante du président Rutledge pour la paix entre les États-Unis et les pays du Moyen-Orient a été mise entre parenthèse en raison de son enlèvement, commandité par le sosie du président palestinien. Mais son sauvetage aux mains de l’Agent Zéro et de l’Équipe des Opérations de l’Exécutif n’a fait que renforcer sa détermination d’unifier ces fronts divisés – même si la paix nécessite une démonstration de force pour y parvenir.

    Chip Foxworth : L’ancien pilote, recruté par l’Agent Zéro pour devenir la nouvelle recrue de l’Équipe des Opérations de l’Exécutif, est devenu le cinquième membre de l’équipe. Il s’est révélé, à de nombreuses occasions, être un atout non négligeable et cela jusqu’à l’ultime sacrifice de donner sa vie pour sauver celle de Zéro.

    Stefan Krauss : Peu de choses sont connues au sujet de ce mercenaire et assassin allemand, excepté son dédain marqué pour Zéro et son désir de vengeance à son encontre. Mais Krauss n’agit jamais gratuitement et, étant passé maître dans l’art de la manipulation, il a réussi à trouver le moyen de se faire engager et rémunérer pour unifier des factions dissidentes qui partagent toutes une peur et une haine communes à l’encontre de l’Agent Zéro et mandatent Krauss pour l’éliminer.

    TABLE DES MATIÈRES

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    CHAPITRE TRENTE-QUATRE

    CHAPITRE TRENTE-CINQ

    CHAPITRE TRENTE-SIX

    CHAPITRE TRENTE-SEPT

    CHAPITRE TRENTE-HUIT

    CHAPITRE TRENTE-NEUF

    CHAPITRE QUARANTE

    CHAPITRE QUARANTE ET UN

    ÉPILOGUE

    PROLOGUE

    « Il ne peut pas y avoir de paix ! » déclara le Grand pour la quinzième fois environ. Mais cette fois-ci, il ponctua sa déclaration d’un violent coup de poing sur la table, faisant sauter le cendrier, il commençait à s’impatienter de devoir insister sans cesse sur ce point. Sans toutefois proposer de solution viable, remarqua Fitzpatrick.

    Le Grand était dégingandé, ses membres grêles, et une longue barbe allongeait encore son visage angulaire. Fitzpatrick estimait qu’il devait tout juste avoir la cinquantaine. Neuf autres personnes se trouvaient avec lui dans la pièce ; la plupart étaient des Iraniens, pour autant qu’il sache, assurément des Arabes. Ils avaient essayé de se présenter, se nommant tous Ahmad Ceci ou Mohammed Cela – les Dupont ou Durand du Moyen-Orient. Il avait abandonné l’idée même de se rappeler leurs noms. Au lieu de cela, ils étaient le Grand, le Maigre, le Laid et le Balafré.

    Le Balafré était, de loin, le plus intéressant. Il restait dans son coin, maussade, les bras croisés, une ombre sombre sur le visage et une cicatrice rose qui lui courait sous l’œil gauche et lui barrait la joue jusqu’à l’oreille, à la manière d’un gros hameçon. Des hommes avec une telle apparence avaient une histoire. Qu’elle soit réelle ou non n’avait pas d’importance. La cicatrice de l’homme pouvait être le résultat d’une bagarre de rue au couteau ou d’une mission de combat. Elle aurait tout aussi bien pu être le résultat d’une chute pour s’être pris les pieds l’un dans l’autre ou même avoir reçu le pied d’un âne au visage. La vérité n’avait aucune importance ; Fitzpatrick était prêt à parier que, quelle que soit l’histoire qu’il pourrait partager, elle se rapprocherait sans doute plus de la première option.

    Des hommes avec une telle apparence avaient une histoire, il le savait, car il était un tel homme. Son propre visage, son corps, étaient une carte routière de cicatrices, même si la vérité derrière chacune d’entre elles était bien moins intéressante que ce que la plupart des gens s’imaginaient.

    « Nos ressources sont limitées » déclara le Laid, copiant apparemment l’habitude du Grand de souligner l’évidence. Le visage du Laid était grêlé, piqué et son nez se terminait en un bulbe rouge vif à cause des capillaires éclatés. « Nous manquons de temps, nous manquons de moyens humains…

    — La plus importante attaque menée sur le sol américain a été réalisée par une poignée d’hommes, encore moins nombreux que nous le sommes et seulement armés de cutters », soutint un autre dont l’apparence était si banale que Fitzpatrick n’avait pas encore réussi à lui trouver un surnom.

    « Il leur a fallu des années pour mettre au point leur plan ! » contra le Laid. « Nous ne disposons que de quelques jours. De plus, depuis lors, les mesures de sécurité ont été significativement renforcées. Tu le sais bien. Ce dont nous avons besoin est d’ingéniosité. Nous avons besoin…

    — D’argent. » C’était le Balafré qui s’était exprimé. Les premiers que Fitzpatrick l’entendait prononcer, et il avait dû se faire violence pour ne pas lever son sourcil d’étonnement et montrer qu’il écoutait bien tout ce qui se disait. « C’est ce dont nous avons besoin, n’est-ce pas ? Nous manquons de temps et nous manquons d’hommes. La solution la plus évidente est donc l’argent. »

    Fitzpatrick se gratta pensivement la barbe, feignant de ne pas comprendre. Les neuf autres hommes de la pièce avaient parlé arabe jusqu’à présent, en supposant qu’il ne comprenait pas. Mais il comprenait l’arabe. Il avait appris quelques rudiments de la langue lors de ses déplacements en Irak et en Iran des années auparavant, mais ce ne fut que lorsqu’il eut créé la Division qu’il avait pris conscience de la nécessité de maîtriser cette langue. Une grande partie du travail de son ancien groupe avait porté sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord : mise en scène de petits coups d’État, répression des soulèvements rebelles, assassinat de chefs tribaux gênants.

    Il comprenait chaque mot tout en laissant croire le contraire et au lieu de quoi, et il alluma négligemment une cigarette tirée du paquet froissé de la poche avant de son T-shirt noir.

    Cet endroit, ce bâtiment délabré dans lequel ils avaient temporairement installé leur quartier général, avait été, autrefois, une usine de transformation d’aliments et en conservait toujours l’odeur. Il se trouvait dans un petit complexe industriel à moins de trois kilomètres du bazar de Sabzevar, une ville autrefois connue sous le nom de Beyhagh, dans la province de Razavi Khorasan, au nord-est de l’Iran, à environ six cent soixante kilomètres de Téhéran.

    Sabzevar était une ville assez agréable, pour autant que cela fût possible dans ce pays pourri. Fitzpatrick avait certainement connu bien pire. Au moins, ici, il pouvait marcher dans les rues librement, et même être identifié comme américain sans trop de problèmes. Mais cela pouvait être aussi bien lié à sa carrure musculeuse d’un mètre quatre-vingts qu’à la relative sécurité de la ville.

    Néanmoins, ce lieu, cette ancienne usine de transformation d’aliments, n’était pas un endroit assez agréable. Elle puait. Elle était très insuffisamment ventilée. Trop chaude en journée et pleine de courants d’air froids pendant la nuit. Le Balafré avait malheureusement raison ; le groupe n’avait pas d’argent. Le peu de fonds qu’ils avaient, provenaient d’un cheikh que le Grand avait fait chanter pour certaines indiscrétions impliquant des garçons mineurs, indiscrétions dont Fitzpatrick ne connaissait pas les détails et ne voulait pas connaître.

    Il avait peu de scrupules. Mais abuser d’enfants était impardonnable. Moins il en savait au sujet du cheikh et mieux il se portait, car dans le cas contraire, il serait tenté de lui tirer une balle dans la tête.

    « La solution évidente, tu dis. » Le Laid leva son épais sourcil d’un air interrogateur à l’attention du Balafré. « Si l’argent est selon toi au cœur du problème, comment proposes-tu que nous nous en procurions ? Et qu’en ferions-nous ? »

    Les lèvres de l’homme se retroussèrent en une grimace. Il n’avait clairement aucun plan en tête et était simplement frustré par leur situation actuelle. « Nous serions sans entraves ! » argumenta le Balafré. « Nous pourrions acheter des armes ! Des drones… des explosifs… Nous ne resterions pas assis à nous chamailler pour savoir quel plan dérisoire nous pourrions mettre en œuvre dans ces conditions ! »

    Le Grand pointa son doigt noueux en direction du Balafré. « Ce que nous faisons ici n’a rien de dérisoire… »

    Mais le Balafré pointa son doigt vers lui en retour en s’écriant : « Tu es celui qui, entre nous tous, mérite le moins d’avoir une place autour de cette table ! » Il criait à présent, le visage cramoisi. « Nous parlons de ressources ? Tu as gaspillé nos fonds dans ce… ce chien d’Américain ! Tu oses l’amener ici, discuter de nos plans devant lui ? Tu crois réellement que nous allons lui accorder la moindre confiance ?

    — Il sait des choses », dit le Grand tandis Fitzpatrick retint un ricanement.

    Mais pas le Balafré. « Ha ! » cracha-t-il d’un ton moqueur. « Et que sait-il exactement ? C’est un tueur à gages. Un mercenaire. Et qui plus est… – le Balafré ricana en regardant Fitz – il semblerait qu’il ait perdu son dernier combat. »

    Celui-ci ne dit rien et continua simplement de regarder fixement la table. Le Balafré n’avait pas tort ; Fitzpatrick n’avait pas toujours été aussi séduisant. Il gardait sa barbe taillée court ces jours-ci en raison de la longue cicatrice blanche qui lui traversait le menton et où les poils refusaient obstinément de repousser. Depuis le contour de son œil droit et de l’arcade sourcilière se dessinait un réseau de sillons et de plis en forme de toiles d’araignée qui ne disparaîtraient jamais.

    Et il ne s’agissait là que des cicatrices visibles. Sous son T-shirt et son pantalon cargo noirs s’en cachaient bien d’autres encore, beaucoup plus, là où les médecins avaient chirurgicalement restauré ses os et remis ses entrailles à leur place normale.

    Fitz tira longuement sur sa cigarette puis l’écrasa dans le cendrier avant de parler. Alors il déclara : « Je vais te raconter l’histoire de mes cicatrices, dit-il dans un arabe presque parfait (bien que son accent soit très prononcé), si tu me révèles la tienne. »

    Personne ne dit mot. La bouche du Laid s’ouvrit légèrement, révélant quelques dents manquantes. Le Balafré plissa les yeux, bouillonnant intérieurement, et fit un pas en avant, lentement.

    La manière dont il se mouvait n’avait rien de particulièrement menaçant, mais son langage corporel, lui, valait tous les longs discours. Les épaules étaient relevées, les coudes légèrement pliés et prêts à entrer en action, les mâchoires crispées.

    Fitz s’était attendu à des réticences quant à sa présence depuis le début de la réunion. Sa main gauche reposait sur le manche noir d’un Ka-Bar. Il le sortit de son étui, en s’assurant que toutes les personnes présentes entendent bien le son de l’acier qu’il dégainait, avant de poser son couteau terriblement aiguisé sur la table devant lui.

    « Tu penses peut-être avoir quelque chose à prouver », dit Fitzpatrick, son regard transperçant celui du Balafré, « mais je peux te promettre que si tu tentes quoi que ce soit, je ferai en sorte que ton visage soit de nouveau joliment symétrique », déclara-t-il en dessinant une ligne le long de sa propre joue jusqu’à son oreille, mimant ainsi la longue cicatrice de l’homme.

    Le Balafré ne répondit pas. Il se raidit, puis au bout d’un moment, il s’assit lentement, sur un tabouret en bois.

    « Bien ». Fitz passa au dialecte de son Oklahoma natal. « À présent, je m’en vais parler en anglais pendant un moment, pas’que, y’a rien de personnel, mais votre langue me donne l’impression de mâcher une crotte de bique cuite au soleil. Je sais que vous parlez pas tous anglais, mais ceux qui le parlent pourront traduire à leurs copains plus tard. »

    Il promena son regard autour de lui, s’attendant à des récriminations, mais rien ne vint. Il avait toute l’attention de son audience, du moins, de ceux qui pouvaient le comprendre.

    « Vous avez tous payé une jolie somme pour que je sois ici avec vous et je ne me suis pas tourné les pouces. J’y ai bien réfléchi. Tel que je vois les choses, vous voulez tous remettre un peu de plaisir dans le fondamentalisme c’est bien ça ? » Il jouait avec ses racines sudistes, les exagérant presque au point de les parodier, mais cela en valait la peine ; ces hommes devaient bouillonner intérieurement à la seule notion de devoir écouter un Américain, alors un péquenaud, n’en parlons pas.

    « L’Ayatollah se fourvoie », dit le Grand en anglais. « Un accord de paix avec les États-Unis est une grave erreur. Nous avons déjà été témoins d’accords commerciaux et de sanctions économiques qui menacent d’occidentaliser notre pays au point de… »

    Fitz leva une main : « J’ai compris mec, un McDonalds à Téhéran est déjà un de trop. La dernière chose que vous voulez c’est qu’un Walmart vienne s’installer dans les parages et que petit à petit tout le quartier disparaisse.

    — Nous voulons porter un coup au moral et à la fierté de leur nation », déclara le Grand avec détermination. « Tout en diabolisant, simultanément, l’Iran à nouveau, aux yeux des Américains. La paix est hors de question ! »

    — Tu l’as déjà dit. » Fitz réfléchit. « Bien, alors faites mousser une bonne islamophobie à l’ancienne comme il y en avait au début des années 2000. » Cela semblait tellement étrange de prime abord. Ces hommes souhaitaient vilipender leur pays afin de pouvoir le sauver. Ces hommes, un petit contingent de moins d’une douzaine de personnes, s’imaginaient être les porte-parole d’une nation, les véritables héros, qui feraient tout ce qui serait nécessaire pour empêcher que l’Iran ne devienne aussi perverti que l’Occident dépravé.

    Ce genre de loyauté pouvait facilement être considéré comme infondé, voire complètement fou. Mais Fitzpatrick pouvait comprendre cela. Après tout, il avait été un Marine pendant plus d’une décennie.

    Hour-ra !

    « Et vous avez une idée de la façon dont nous devons procéder ? demanda le Laid.

    — J’ai une idée. Passe-moi la tablette. »

    Le Grand fit glisser la tablette vers Fitzpatrick qui commença à naviguer sur YouTube. Il saisit un mot clé dans la barre de recherche et attendit – « Le Wi-Fi est pourri ici », grommela-t-il – puis il cliqua sur une vignette pour lancer une vidéo. Cela prit un temps particulièrement long et agaçant pour que la vidéo se charge en mémoire tampon, mais, lorsque finalement elle put démarrer, Fitz tourna l’écran afin que tous puissent la voir. Ils se rapprochèrent, les neuf hommes présents, se collant épaule contre épaule tout en fronçant les sourcils, perplexes.

    Sur l’écran apparaissait un vieil homme. Il était assis dans une classe de maternelle, un livre d’images sur les genoux, et en face de lui, des enfants étaient installés en cercle tandis qu’il leur racontait une histoire sur une famille de canards qui essayaient de traverser une route très fréquentée. Le vieil homme portait une casquette de l’armée américaine, une chemise à carreaux en flanelle et un jean. Il avait de profondes rides de rires autour de ses yeux bleus toujours aussi pétillants, même si ses cheveux, quant à eux, étaient devenus blancs depuis bien longtemps. Il se penchait au-dessus du livre et lisait lentement, conservant un grand sourire sur son visage buriné.

    « Et maintenant, la question à dix mille dollars », dit Fitz. « Quelqu’un sait-il de qui il s’agit ? »

    Les neuf Iraniens se regardèrent les uns les autres, puis reportèrent leur regard sur lui en secouant négativement la tête dans le plus parfait silence.

    « Je m’en doutais. Vous avez devant vous William Preston Mc Mahon. Où plutôt devrais-je dire, l’ancien Président des États-Unis d’Amérique, William Preston McMahon. Il se fait appeler Bill ces derniers temps. Ou Billy par sa femme. Ou papy Bill, par ses petits-enfants. Il est âgé de quatre-vingts ans. Il a servi deux mandats à la Maison-Blanche de 1981 à 1989. Papy Bill passe ses années dorées à faire la lecture aux enfants de maternelle et du bénévolat dans les refuges pour animaux. Il gère une bourse d’études pour les enfants des quartiers défavorisés auxquels il paye, chaque année, la scolarité complète pour cinq d’entre eux. Récemment, Bill est beaucoup intervenu dans les médias. Il a été invité à des talk-shows et interviewé par plusieurs journaux télévisés, ce genre de choses. Il soutient haut et fort les efforts du Président Rutledge en faveur de la paix.

    — Et en quoi ce vieil homme pourrait-il nous être utile ? » demanda impatiemment le Balafré. « Pourquoi nous montres-tu cela ?

    — Eh bien, répondit Fitz, parce que, comme ton grand ami l’a signalé, je suis au courant de certaines choses. Par exemple, je sais que Papy Bill est propriétaire d’un ranch dans l’Ouest de la Virginie rurale. Je sais qu’il est protégé par deux agents retraités des Services Secrets qui passent la plupart de leur temps à regarder Le juste prix, ou à jouer au billard, et qui ne s’imaginent pas une seule seconde devoir affronter le moindre danger. Je sais que Bill est toujours très apprécié par le peuple américain, peut-être même plus que lorsqu’il occupait la Maison-Blanche. Et enfin, je sais qu’en échange du prix d’un billet d’avion, d’une voiture de location et de quelques balles, nous pourrions l’atteindre. »

    Le Grand secoua la tête lentement : « Je… ne comprends pas. »

    Le Balafré lança ses mains en l’air en signe de dépit : « Et c’est ça que notre argent nous a rapporté ? Un plan pour tuer un vieil homme ?

    — Pas exactement, contre-attaqua Fitz. Écoutez, vous voulez porter un coup de massue au moral du peuple américain ? Heurter leur fierté ? Vous pouvez toujours faire exploser un bâtiment. Abattre le plus grand nombre de civils. Ou alors – vous pouvez vous en prendre à une de leurs icônes. Et Bill ici présent est l’icône la moins protégée à laquelle je peux penser. Ça va les toucher là où ça fait mal, mais ce n’est pas suffisant. Donc nous allons aller là-bas et kidnapper ce vieux Bill. Nous allons le prendre en otage et en rendre l’Iran responsable. Nous demanderons une rançon. Le gouvernement américain ne négocie pas avec les terroristes, mais ils pourraient céder pour Bill. Le peuple américain va exercer une terrible pression sur le gouvernement. Il sera damné s’il cède et damné s’il ne cède pas. Dans un cas comme dans l’autre, cela causera énormément de désaccords. Mais ce n’est pas encore ça, la partie la plus brillante. Pas’que, qu’ils paient ou non, nous enverrons Bill bouffer les pissenlits par la racine. »

    À la vue de l’expression perplexe du Grand, il ajouta : « Nous le tuerons. Quoi qu’il advienne, nous le tuerons. Et la beauté de la chose, c’est que la plupart des gens sont des gens assez simples. Même si le gouvernement comprend que ce n’est pas l’Iran qui est derrière tout cela, le peuple, lui, le croira. Les tensions sont encore fraîches dans leurs esprits ; ils voudront y croire. Ils se rassembleront autour de cette certitude. Et vous obtiendrez alors ce que vous souhaitez, et tout cela vous coûtera simplement la vie de Bill McMahon. Vous me suivez ? »

    Quelques moments furent nécessaires pour que le plan fasse son chemin dans la tête de ces hommes. Si on lui avait demandé son avis, Fitzpatrick aurait dit que cette idée était brillante ; en réalité elle avait germé après l’incident qui s’était déroulé six mois auparavant, lorsque le Président Rutledge avait été brièvement pris en otage par des Palestiniens, dont l’un d’eux s’était fait passer pour le président palestinien en exercice. Il avait été aux premières loges pour voir à quelle vitesse le pays avait été prêt à entrer en guerre, à rayer la Cisjordanie de la surface de la terre à coups de bombes.

    Ce groupe ne pourrait jamais atteindre le Président Rutledge. Mais Bill McMahon ? Et avec Fitzpatrick aux commandes ?

    Facilement.

    À sa grande surprise, ce fut le Laid qui opina de la tête le premier. Un sourire d’une oreille à l ‘autre s’afficha sur son visage, étirant ses traits grêlés quand il déclara : « Oui je te suis. »

    Le Grand acquiesça à son tour silencieusement. Suivi bientôt par le maigre, puis par l’homme insignifiant (pour lequel Fitz décida à l’instant même qu’il serait à partir de maintenant le Triste Arabe), et enfin par tous les autres.

    Tous, sauf le Balafré. Son froncement de sourcil s’accentua un peu plus, les yeux rivés sur la tablette.

    « Qu’en dis-tu La Balafre ? osa Fitz.

    — Tu ferais une telle chose ? » demanda l’homme sombrement. « À ton propre ex – Président ? »

    Fitzpatrick haussa les épaules. « Je n’ai plus d’attaches avec les États-Unis. Ce pays m’a utilisé et m’a ensuite jeté comme un malpropre. Ma loyauté est à vendre, et l’argent que tu me donnes me permettra de m’installer dans un pays qui ne pratique pas les extraditions. Je pense à la Moldavie. J’ai entendu dire que les filles d’Europe de l’Est aimaient les cicatrices. »

    Le Balafré l’observa pendant un long moment puis acquiesça un signe de tête. « Je pense toujours que tu n’es qu’un chien d’Américain », marmonna-t-il. « Même s’il est plus probable que tu sois … un loup. »

    Fitzpatrick sourit en entendant cela.

    Deux ans et demi auparavant il était à la tête de sa propre compagnie et dirigeait une entreprise de sécurité privée appelée la « Division ». Du moins c’était le cas aux yeux du monde entier et de l’IRS{1}. Mais en réalité, ils réalisaient des opérations sous couverture que la CIA, elle-même, refusait de mener. Ils louaient leurs services à n’importe quel gouvernement des république bananière qui avait besoin d’eux, d’armes et qui payaient généreusement. Lui et ses hommes avaient renversé des régimes et influencé le déroulement de bien des guerres.

    Mais soudain, tout avait changé lors de cette fameuse journée à New-York, un après-midi somme toute banal avant la tentative d’explosion du Midtown Tunnel. Tout ce que Fitz et ses hommes devaient faire, était d’occuper l’Agent Zéro un petit moment. Mais c’est alors que cette salope d’Israélienne avait tout gâché. L’agent du Mossad avec sa coupe de cheveux de lesbienne lui était rentré dedans avec sa voiture.

    Il avait écopé de dix-sept fractures ce jour-là, d’un poumon perforé, de la perte de vision de son œil droit qu’il n’avait que partiellement récupérée. Il était resté alité pendant quatre mois. Il avait dû réapprendre à marcher. Réapprendre à se servir d’une arme. Il souffrait de lésions permanentes à la colonne vertébrale et dans ses membres. L’ancien directeur adjoint qui l’avait embauché, Ashleigh Riker, l’avait désavoué et avait nié tout lien avec la Division et avait été, par la suite, emprisonné. Fitz avait été assez chanceux de ce point de vue-là, il avait réussi à éviter la prison. Toutefois, ses factures médicales l’avaient ruiné. Les quelques membres encore employés par la Division l’abandonnèrent. Ces deux dernières années, il n’avait plus rien, ni personne.

    Si ce n’est… qu’il avait encore des relations. Les gens continuaient de discuter, et ces rumeurs colportées l’avaient mené ici, jusqu’à ce groupe d’hommes qui n’auraient pas pu être plus différents de lui mais avec qui il partageait, néanmoins, quelque chose. Et cette chose qu’ils avaient en commun était qu’ils étaient prêts à faire n’importe quoi pour retrouver un certain sentiment de contrôle, pour sauver ce qu’ils pouvaient encore sauver.

    Ils sacrifieraient des vies si nécessaires, tout comme lui le ferait et comme il l’avait fait auparavant.

    Après tout ce qu’il avait fait pour son pays, celui-ci l’avait lâchement laissé tomber. Sa société avait été dissoute, il avait été désavoué. Il avait tout perdu. Mais ça… c’était sa chance de prendre sa revanche.

    Est-ce que prendre la vie de quelqu’un pour récupérer ce qui restait de la sienne valait le coup ?

    Oui, se dit-il. Assurément

    .

    CHAPITRE UN

    « Fascinant », murmura Dillard alors qu’il examinait les scanners du cerveau de Zéro, accrochés à un négatoscope monté horizontalement sur le mur blanc de la salle d’examen. « Tout simplement fascinant. »

    Très heureux que la détérioration rapide de mon cerveau retienne votre intérêt aurait

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